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l'avoit appelé à elle. Ce propos étoit l'effet du délire causé par la fièvre. La piété de Sackeouse étoit sincère; il continua jusqu'à son dernier moment à tirer de la religion des motifs de consolation. Il tenoit à la main un catéchisme islandois, qui lui échappa lorsque ses forces et sa vue l'abandonnèrent. Un instant après il rendit le dernier soupir.

Il fut accompagné à sa sépulture par un convoi nombreux, composé de ses protecteurs de Leith, et de beaucoup de personnes de considération d'Edinbourg.

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Détails récens sur la Nouvelle-Zélande.

Un rapport de M. Samuel Marsden, missionnaire anglois, adressé de Paramatta, en mai 1815, à lord Macquarie, gouverneur de la Nouvelle-Galle du sud, contient des particularités curieuses.

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M. Marsden débarqua d'abord près du cap Nord, de la Nouvelle-Zélande, puis aux îles Caralles, enfin le long de la côte en allant au nord jusqu'à l'embouchure de la Tamise. Le pays est généralement montueux; les ports sont mauvais, on ne peut débarquer que de beau temps. Quand le vent souffle, le ressac est très-fort le long du rivage. Ces inconvéniens l'empêchèrent de pénétrer à plus de trois milles dans l'intérieur. Il trouva généralement le pays fertile, bien arrosé, peu boisé sur les hauteurs et bien cultivé. Les champs de pomme de terre sont entourés de haies, et aussi bien tenus que les jardins des environs de Londres; on arrache soigneusement les mauvaises herbes. On élève aussi dans quelques cantons des ignames, des patates, et des racines comestibles. La plupart des jardins sont dans des vallées ou sur des coteaux en pente douce. Les espaces non cultivés sont couverts du lin du pays (Phormium tenax ), ou d'une espèce de fougère dont les habitans

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mangent la racine en guise de pain. Les vallées sont ombragées de forêts épaisses. Les naturels accueillirent amicalement M. Marsden, et fournirent en abondance aux Anglois des pommes de terre et du cochon. L'on peut s'y procurer des provisions à très-bas prix. Les naturels du pays sont grands, robustes et bien faits. L'un d'eux étoit allé à Londres. « Il eut beaucoup de plaisir à nous voir, dit M. Marsden, et s'informa de ses bienfaiteurs d'Angleterre. Les chefs et leurs femmes sont très-bien vêtus.

« J'allai ensuite, continue M. Marsden, à la Baie des Iles où je restai six semaines, visitant le pays dans toutes les directions. L'embouchure du port a quatre milles de largeur, et offre un bon mouillage, dans des anses profondes et très-sûres; quelques-unes s'enfoncent à vingt milles dans les terres; de petites rivières, dont l'eau est douce, se jettent aussi dans ce port; sur leurs bords on voit de trèsbeaux pins : j'en ai mesuré de trente pieds de tour, et qui avoient de quatre-vingts à cent pieds de haut. Le port est assez profond pour les grands bâtimens; il y a plusieurs villages sur les bords, dont le sol est bon, mais très-inégal. Je n'ai remonté que le long d'un seul des ruisseaux qui m'a offert plusieurs belles chutes d'eau; les autres en ont sans doute aussi; l'on en pourroit profiter pour établir des moulins. J'ai ensuite pénétré à vingt milles à l'ouest dans l'intérieur. Le terrain y est extrêmement fertile et très-propre à toute espèce de culture; il est bien arrosé; à mesure que l'on avance, les forêts deviennent plus hautes et plus épaisses, et composées principalement de pius. Au sortir d'une forêt je rencontrai un village, situé dans une belle vallée, et traversé par un ruisseau considérable. Plus haut, je trouvai en plusieurs endroits des champs de patates et de pommes de terre, bien soignés, mais non entourés de haies. A quinze milles du port, je vis un village fortifié, et situé sur le som

met d'une haute colline. Il renferme deux cents maisons et est entouré d'une triple palissade. J'y passai deux nuits. Il appartient, avec tout le pays d'alentour, à deux frères qui me reçurent fort bien. Je trouvai à cinq milles, à l'ouest, un lac d'eau douce, ayant quinze milles de circuit; un des chefs me dit qu'il se décharge dans une rivière qui coule à l'ouest, et forme à son embouchure dans l'océan un port commode. Il y a peu d'herbes dans ces cantons, la fougère y étouffe tous les autres végétaux. Dans les endroits où on la cultive, elle s'élève à six pieds.

<<< Ce canton est excellent pour y fonder une mission. Le bois y abonde ainsi que le phormium, qui remplace le chanvre et le liu dans tous leurs usages. Partout j'ai trouvé les naturels bons et humains. Depuis le cap Nord jusqu'à la Tamise ils me témoignèrent le plus vif désir de former des liaisons avec les Européens. Plusieurs chefs m'invitèrent à leur envoyer de mes compatriotes pour vivre chez eux. Autant je suis convaincu de leur disposition à se laisser instruire par les Européens, autant il est certain qu'ils ne permettoient à aucune nation d'Europe de prendre possession d'une portion quelconque de leur pays; ils s'opposeroient de tous leurs moyens à une tentative de ce genre.

« Les bornes de leurs terres et de leurs emplacemens de pêches sont soigneusement marquées par des pieux. Les naturels de ce pays sont bons, mais on ne les offense ni ne leur marque du mépris impunément. Une bagatelle les met en courroux. Ils ne manquent pas d'industrie, mais elle a besoin d'encouragement, et de moyens de s'exercer moins péniblement. Ce qu'ils font avec leurs mauvais outils est surprenant.

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« J'allai un dimanche célébrer à terre le service divin avec tous les gens de l'équipage; les naturels nous regardèrent d'un air recueilli. Un chef nous avoit fait préparer un

emplacement convenable. Après le service je leur expliquai le sermon que j'avois prononcé en anglois. Je ne doute pas qu'il ne soit fort aisé d'arracher ces peuples aux ténèbres de la superstition et de l'ignorance.

Antiquités, découvertes en Seelande.

Des fouilles effectuées dans un tertre, des temps du paganisme, qui se trouve dans l'île de Seelande, y ont fait découvrir, à la fin de 1818, plusieurs antiquités, entre autres un grand anneau d'or remarquable par sa forme et par le travail, une aiguille en argent pour tenir les cheveux, enfin des grains de verroterie. Ceux-ci n'étant pas les premiers Ouvrages en verre que l'on découvre parmi les restes des temps anciens, servent à confirmer l'opinion que, dès les siècles du paganisme, le nord connoissoit ce produit de l'industrie bumaine, et les différens emplois que l'on en pouvoit faire. Auprès des objets que l'on vient de détailler étoient des urnes contenant des cendres humaines. Plusieurs autres antiquités, découvertes la plupart de la même manière, sont conservées dans le musée des antiques de la capitale du Danemark.

Diligence à vapeur.

Des journaux américains disent qu'il y a maintenant dans l'Etat de Kentucky une voiture publique ou diligence à vapeur, qui parcourt douze milles par heure. Les voyageurs ne sont pas à plus de deux pieds au-dessus de terre. La voiture peut être arrêtée en un instant, puis être remise en mouvement; et sa vélocité dépend des dimensions de

ses roues.

Vapeurs arséniatées de la Sardaigne.

Les anciens et les modernes ont parlé du mauvais air de la Sardaigne. Il est difficile d'en trouver la raison dans les circonstances géographiques jusqu'ici connues; mais voici une nouvelle observation qui peut-être expliquera ce phénomène. M. le comte de Vargas-Bedemar, dans son écrit sur les Volcans de l'Islande, s'exprime dans les termes suivans :

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« Il est des contrées entières qui, sans montrer aucune trace de volcans en activité, éprouvent un constant développement des gaz, Parmi ces contrées, la Sardaigne se fait surtout remarquer. C'est là que règnent des vapeurs empreintes de gaz inconnus, dignes de l'attention d'un naturaliste qui auroit ́assez de loisir et assez de santé pour les soumettre à un examen scrupuleux. Quelques-unes de ces vapeurs passent pour n'être dangereuses que pour l'homme. Elles sont mélangées de tant de manières différentes, que des habitans nés dans des endroits pestilentiels, où ils jouissent néanmoins d'une santé parfaite, meurent dès qu'ils sont transportés dans d'autres endroits d'une nature en apparence semblable. Ges vapeurs ne sont pas bornées à des contrées basses et marécageuses, J'en ai vu qui planoient à quelques pieds de terre, aux environs de Villacidro, et d'Iglésias; elles étoient d'un blanc grisâtre, et contenoient peut-être de l'arsenic oxydé. Les volcans éteints de la Sardaigne, dans le district de Sainte-Catherine de Pittinuri, présentent des courans de lave tres distincts; des basaltes globuliformes et d'autres traces évidentes d'une activité qui remonte au-delà des temps historiques.

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On trouve dans la Bibliothèque Italienne, 35.§ cahier,

TOM. II.

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