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çois et Saint-Pierre au sud. Tout ce qui étoit à l'est, y compris les côtes du golfe de la Carpentarie, continua de porter le nom de TerreAustrale; c'est ce que l'on voit par la carte, publiée par Thévenot, en 1663, qui, dit-il, tire sa première origine de celle que l'on a fait tailler de pièces rapportées sur le pavé de la nouvelle maison de ville d'Amsterdam (1). »

La relation publiée par Dirk Rembrantz se trouve, traduite en anglois, dans un recueil que firent paroître, en 1694, les libraires Samuel Smith et Benjamin Walford, en un volume in-8°. Il est intitulé: An account of several late voyages and discoveries to the south and north. Les libraires éditeurs disent dans leur préface que les Hollandois ont fait les plus grandes découvertes au sud, du côté des terres inconnues, et qu'ils ne les ont pas encore publiées; mais que Dirk Rembrantz avoit fait paroître, quinze à seize ans auparavant, en hollandois, une relation succincte tirée du journal d'Abel Tasman sur les découvertes de la terre inconnue du Sud, en 1642.

Le désir de compléter tout ce qui concerne un point de l'histoire de la géographie, couvert jusqu'à présent de tant d'obscurité, m'a engagé à donner une certaine étendue aux extraits du livre de Flinders. Ils prouvent que le journal du

(1) P. 11.

D'Edels passa plus avant, et donna son nom à ce qu'il découvrit. Cet exploit est de 1619. En 1622, on trouva le pays nommé de Leuwine, c'est-àdire de la Lionne. En janvier 1627, P. de Nuitz, monté sur le vaisseau appelé le Cheval marin d'or, rencontra une nouvelle terre à laquelle il imposa son nom; ce que fit pareillement J. F. de Witt, l'année suivante, à un pays voisin qu'il reconnut. Et depuis, poursuit Vischer, ceux qui veulent aller aux Indes et à Batavia ont souvent pris leur route de ce côté-là; car, ayant doublé le cap de Bonne-Espérance, ils vont droit à l'est, jusqu'à ce qu'ils aperçoivent cette terre, et alors ils tournent les voiles vers le nord-est, et, gauchissant quelque peu, gagnent le fameux détroit de la Sonde. »

« Les Hollandois se sont contentés d'imposer des noms aux principaux caps, ports, baies et fleuves de ces terres; et l'ardent désir des richesses de l'Inde orientale ne leur a permis de s'arrêter en ces nouveaux pays que pour y prendre des rafraîchissemens nécessaires pour la continuation de leur route, que les habitans leur ont fournis non moins libéralement qu'amiablement. Souvent leurs navires y ont hiverné et séjourné assez de temps pour avoir pu remarquer les mœurs de ces peuples, et ils nous en auroient donné des relations fort particulières, si la Compagnie bel

gique de l'Est-Inde ne l'avoit empêché, par quelques considérations plus intéressées que chrétiennes. »

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« Au-dessus de ces nouvelles terres, les géographes modernes nous tracent une grande contrée qui porte le nom de Carpentária qu'elle a reçu pour honorer l'un des directeurs de la Compagnie ci-dessus mentionnée. Plus haut encore, ils marquent la Nouvelle-Guinée, ainsi nommée à cause que ses rivages ont quelques rapports avec ceux de la Guinée d'Afrique. Elle fut découverte, en 1527, par Alvarès de Saavedra. »

Réduit à n'employer que des matériaux insuffisans, je n'avois pas pu, comme je l'ai dit, donner au résultat de mes recherches le degré de précision désirable. Ainsi j'avois avancé que la terre Van Diemen du nord, découverte à une époque postérieure à celle qu'on lui assignoit en 1618, l'avoit été par Tasman, en 1644, ou que, du moins, ce navigateur en avoit alors achevé la reconnoissance. Cette partie dernière, de ma proposition, est seule rigoureusement vraie. Au reste, Flinders a aussi fait usage de la méthode que j'avois suivie pour essayer de fixer la date de cet événement; il a eu recours aux noms qui figurent sur la carte de Thévenot, seul monument authentique de cette campagne que l'on possède aujourd'hui.

1

Les instructions données à Tasman fournissant le moyen d'établir avec précision l'ordre chronologique des découvertes le long des côtes nord, quest et sud de la Nouvelle-Hollande jusqu'au second voyage de ce navigateur, il ne sera pas hors de propos d'en présenter le tableau; car Péron convient qu'il règne beaucoup de confusion dans les dates (1).

1606.-L'yacht hollandois, Duyfhen..... Côte nord. 1616.-Dirk Hartighs(2) (navire Endraght). Côte ouest.

1619.-J. de Edel....

1622.-Le navire de Leeuwin..

1623.-J. Carsten...

1627.-P. Nuyts.....

1628.-De Witt.....

Idem.

Idem.

Côte nord.

Côte sud.

Côte ouest.

1636.-G. T. Poel.. Côte nord. (Terre Van Diemen

1642.-Tasman.... Côte sud.

et d'Arnhem.

1644.-Tasman.... Côte est, côte nord et nord-ouest,

côte ouest.

Il complète la reconnoissance de toutes ces côtes, et donne le nom de Nouvelle-Hollande à la partie nord-ouest qu'il avoit vue le premier. Ce nom passa ensuite à tout le continent.

(1) Tom. I, p. 128.

(2) En 1801, les François trouvèrent, sur l'île Dirk Hartighs, l'assiette d'étain sur laquelle ce navigateur avoit gravé son nom le 25 octobre 1616. Guillaume Vlaming, autre navigateur hollandois, commandant le navire Geelvink, inscrivit aussi le sien sur la même assiette le 4 février 1697.

JOURNAL

D'UN VOYAGE EN REMONTANT LE NIL,

ENTRE PHILAE ET IBRIM

EN NUBIE (1),

FAIT AU MOIS DE MAI 1814,

PAR LE CAPITAINE LIGHT.

Traduit de l'anglois.

Nous n'avons pas en françois de relation de voyage en Nubie plus récente que celle de Norden, qui parcourut ce pays en 1729. Des obstacles insurmontables sembloient fermer l'accès de cette contrée où tant de restes admirables d'antiquités invitent l'ami des arts à pénétrer; mais les événemens qui se sont passés en Égypte depuis vingt ans, ont aplani une partie

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(1) La Nubie commence au bourg nommé Al Kasr, situé à cinq milles de la ville d'Assouan. Mémoires géographiques et historiques sur l'Egypte, par M. Et. Quatremère, Tom. II, p. 7.

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