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d'Ubeda, de dona Osorio Urraca sa mère, et la fit brûler sur la place de la Laguna, qui est devenue de nos jours un lieu de promenade. Or les vêtements de la dame commençant à brûler, ses jambes vinrent à être découvertes; lors Isabelle de Davalos, sa damoiselle, qui était née à Ubeda, s'élança dans le feu pour les recouvrir; mais à l'instant elle fut étouffée par les flammes, embrasée et réduite en cendres. Ses cendres, unies à celles de sa maîtresse, furent déposées en un riche sépulcre de marbre, que l'on éleva dans le monastère de SaintIsidore de Campos, hors des murs de Séville. Le marbre a représenté la figure de dona Urraca Osorio, et à ses pieds

Isabelle de Davalos. Les moines de Saint-Isidore rapportent cette histoire, et je l'ai trouvée écrite par Lope Bravo, natif de Séville, homme fort curieux des antiquités et lignages de ce pays. Il affirme avoir vu la cédule originale du testament de don Juan-Alonzo de Guzman, par lequel ce seigneur recommande à ceux qui lui succéderont en son majorat de ne dénier leur faveur à aucun de ceux du lignage de Davalos qui la demanderaient, et cela sous peine de sa malédiction. Il a inséré cette clause en mémoire de la fidélité et du dévouement de cette damoiselle. (Argote de Molina, Nobleza del Andaluzia. Sevilla, 1588, pct. in-fol., p. 236.)

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Estampe du dix-septième siècle. - Caricature contre Mansard, tirée de la Bibliothèque nationale. L'auteur de cette caricature est inconnu la gravure est | attribuée Michel Dorigny, élève et gendre de Vouet, né Saint-Quentin en 1609 ou 1617; il est mort à Paris en 1663 ou 1665. On reproche à son burin beaucoup de dureté. M. Bonnardot, dans sa curieuse « Histoire artistique et archéologique de la gravure en France, » donne la description suivante de cette estampe : « Le célèbre architccle, portant un pied de nez, chevauche sur un âne entre Montmartre et le gibet de Montfaucon; son cou se trouve engagé dans une échelle appuyée sur ses épaules; à la main droite, il tient une sonnette; derrière lui, un singe lui tient un parasol. On lit au milieu d'un drapelet qui flotte: Pompe

funèbre des maltotiers de la vertu; à gauche: Vazivoir excudit (a gravé); à droite: Avec privilége de Fr. Mansard. Suit un long texte qui a pour titre : Mansarade, ou portraict de l'architecte Partisan, et qui finit ainsi : A Paris, ce 1er mai, en attendant les almanachs, etc. Comme détai's topographiques, je signalerai les bâtiments de l'abbaye de Montmartre et les ruines du gibet, autour desquels voltige une nuée de corbeaux. Cette caricature anonyme, qui dépeint Mansard comme un fripon, doit être fort rare. »

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Nous avons donné dans le volume de 1849 du Magasin | en Suisse. Des brochures politiques, des articles dans le Conpittoresque, pages 73 et 382, une rapide analyse de la pre- servateur et le Journal des Débats, des discours à la Chambre mière partie des Mémoires d'outre-tombe; le lecteur y vu des pairs, l'occupèrent particulièrement pendant cette période. quels récits charmants le poëte nous a laissés de son enfance Membre du comité constitué en faveur de l'insurrection et de sa jeunesse. Nous avons parlé de ses misères pendant l'é- hellénique, il fit tous ses efforts pour l'appuyer. On l'envoya migration. Son Essai sur les révolutions parut alors, et Cha- un peu plus tard, comme ambassadeur, à Rome; un chanteaubriand s'occupa peu après du Génie du Christianisme. gement de ministère l'engagea à donner sa démission. A la De retour en France, où les émigrés commençaient à ren- révolution de juillet, il abandonna toutes ses places, quitta trer sous des noms empruntés en attendant leur radiation, il la Chambre des pairs, et se retira dans la vie privée. vécut dans l'intimité de MM. de Fontanes, de Bonald, Molé, Chenedollé, Pasquier, Joubert et de madame de Beaumont, fille du comte de Montmorin. Atala fut publiée et obtint un succès retentissant, bien que contesté. Le Génie du Christianisme, qui parut l'année suivante, plaça définitivement l'auteur au premier rang.

Bonaparte, alors premier consul, voulut le voir, et le nomma secrétaire d'ambassade à Rome. Il trouva les plaines de la Lombardie occupées par l'armée française qui s'y établissait amicalement. « Nous sommes de singuliers ennemis, dit-il, à cette occasion; on nous trouve d'abord un peu insolents, un peu trop gais, trop remuants; nous n'avons pas plus tôt tourné les talons qu'on nous regrette. Vif, spirituel, intelligent, le soldat français se mêle aux occupations de l'habitant chez lequel il est logé; il tire de l'eau au puits, comme Moïse pour les filles de Madian; chasse les pasteurs, mène les agneaux au lavoir, fend le bois, fait le feu, veille à la marmite, porte l'enfant dans ses bras ou l'endort dans son berceau. Sa bonne humeur et son activité communiquent la vie à tout; on s'accoutume à le regarder comme un conscrit de la famille. Le tambour bat-il ? le garnisaire court à son mousquet, laisse les filles de son hôte pleurant sur la porte, et quitte la chaumière à laquelle il ne pensera plus avant qu'il soit entré aux Invalides. »

Ce fut à Rome que M. de Chateaubriand eut la douleur de voir mourir madame de Beaumont; sa sœur Lucile lui fut également enlevée peu après.

Revenu à Paris, et nommé ministre de France dans le Valais, il se préparait à se rendre à son poste lorsqu'il apprit la mort du duc d'Enghien, fusillé dans les fossés de Vincennes. Il envoya aussitôt sa démission.

Ainsi rendu à la vie privée, Chateaubriand fit plusieurs excursions en Auvergne, au Mont-Blanc, à Lyon, où il se lia avec Ballanche; enfin il se décida à ce voyage dans le Levant, qui nous a valu l'Itinéraire de Paris à Jérusalem,

A son retour en France, il devint propriétaire du Mercure, qu'il vit supprimer pour un article dans lequel on avait deviné des allusions politiques. Ce fut alors (1807) qu'il acheta une retraite dans la vallée aux Loups, et qu'il s'y retira pour travailler aux Martyrs.

Ce livre parut en 1809 et obtint peu de succès. Cependant la mort de Joseph Chénier laissait une place vide à l'Académie française. Chateaubriand se présenta et fut nommé; mais le discours qu'il devait prononcer le jour de sa réception déplut à Napoléon, qui le supprima.

La restauration suspendit les sourdes persécutions dont Chateaubriand avait été l'objet. Sa carrière politique commença par la brochure intitulée: Bonaparte et les Bourbons. Obligé de fuir pendant les cent jours, il suivit à Gand Louis XVIII, qui le nomma ministre de l'intérieur par intérim. «Ma correspondance avec les départements, dit l'auteur des Martyrs, ne me donnait pas grand'besogne; je mettais facilement à jour ma correspondance avec les préfets, sous-préfets, maires et adjoints de nos bonnes villes, du côté intérieur de nos frontières; je ne réparais pas beaucoup les chemins, et je laissais tomber les clochers. »

A la seconde restauration, Chateaubriand fut nommé d'abord ambassadeur à Vienne, puis à Londres. Envoyé comme plénipotentiaire au congrès de Vérone, et devenu ministre à son retour, il décida l'expédition d'Espagne. Il rentra peu après dans la vie privée et alla habiter Neufchâtel

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Le dessin joint à notre article peut être considéré comme un résumé poétique: en nous montrant l'auteur de René, encore enfant, assis sur les bords de la mer, et regardant les grandes volées d'alcyons, adolescent près de sa sœur Lucile, échangeant avec elle des confidences littéraires, couché enfin sous la pierre du promontoire, tandis que l'Océan murmure autour de son mausolée, et en entourant ces différentes scènes des emblèmes de la foi ou du pèlerinage, l'artiste semble avoir traduit les côtés les plus séduisants de ce curieux génie dans lequel on trouve à doses égales, selon la remarque d'un critique célèbre, les trois natures du chrétien, du voyageur et du chevalier, »

VIE DE LINNÉ.

Voy. la Table des dix premières années.

Dans tous les arts, dans toutes les sciences, on cite un homme, rarement plusieurs, dont le génie incontesté semble l'incarnation vivante de la science ou de l'art qu'il représente : dans la poésie c'est Homère, dans la peinture Raphaël, dans la musique Beethoven ou Mozart, dans les sciences exactes Newton. La gloire de ces génies extraordinaires grandit à travers les siècles; la postérité, souvent plus impartiale et toujours plus éclairée que leurs contemporains, constate qu'ils avaient devancé leur époque et préparé l'avenir. Dans les sciences naturelles, Linné est un de ces hommes; il en fut et en est encore le législateur à chaque progrès nouveau, à chaque découverte inaltendue, on reconnaît que le germe en était dans ses écrits, et que la science actuelle est, pour ainsi dire, son ouvrage.

Charles Linné naquit à Rashult, petit village de la Suède méridionale, dans la province de Smoland, le 24 mai 1707. Peu de temps après, son père, qui était ministre du saint Évangile, fut nommé pasteur à Stenbrohult, sur les bords du lac de Moklen. Le mot Linné vient du suédois Linden, qui veut dire tilleul, et ce sobriquet, donné à l'un des ancêtres du grand naturaliste, devint le nom de la famille. Son père, Nicolas Linné, était lui-même grand amateur de plantes, et l'enfance du législateur de la botanique se passa au milieu d'un jardin planté de végétaux choisis; l'on dit même que,' pour apaiser les pleurs de l'enfant encore à la mamelle, sa mère le calmait mieux en mettant entre ses mains une fleur qu'en lui donnant une friandise. Quoi qu'il en soìt, Linné enfant questionnait sans cesse son père et écoutait avec le plus vif intérêt tout ce qui avait trait à la botanique ; il retenait même avec facilité les noms latins des plantes, connaissait toutes celles des environs, et culțivait un petit coin de terre où il avait réuni tout ce qui se voyait dans le jardin de son père.

A neuf ans, Charles Linné fut envoyé dans une école, puis au gymnase de Wexio: il n'y fit aucun progrès dans l'étude des langues, mais fut toujours un des premiers en mathématiques et en physique, La botanique le préoccupait constamment, et ses camarades l'avaient surnommé le petit Botaniste, Ses maîtres déclarèrent à son père qu'il n'avait aucune aptitude pour les sciences et les lettres; le docteur Rothmann seul avait reconnu ses dispositions : il engagea le père de Linné à diriger les études de son fils vers les sciences naturelles. Rothmann le guida dans cette voie pen

dant une année, et lui fit connaître la méthode de Tournefort, | Nord, le soleil de minuit. De ces montagnes il redescendit d'après laquelle Linné décrivit presque toutes les plantes des dans le Finmarck et s'avança jusqu'au bord de la mer Glaenvirons. Tous ces travaux ne lui avaient pas concilié l'ap- ciale; puis repassa de nouveau les Alpes, et arriva à Torneo probation du recteur du Gymnase. Ce pédagogue l'envoya à « épuisé de faim, de soif, de sueur, de fatigue, de chaleur, l'Université avec un certificat ainsi conçu : « Les étudiants rassasié de pluie, de neige, de glace, de rochers, de monpeuvent être comparés aux arbres d'une pépinière: souvent, tagnes, et de la conversation des Lapons » : cesont ses proparmi les jeunes plants, il s'en trouve qui, malgré les soins pres expressions, et elles peignent bien les impressions qu'on a pris de leur culture, ressemblent absolument aux d'un voyageur novice. De retour à Upsal au mois de nosauvageons; mais si plus tard on les transplante, ils chan- vembre, Linné y retrouva toutes les tribulations qui l'agent de nature et portent quelquefois des fruits délicieux. vaient chassé une première fois. Il repartit de nouveau, vers C'est uniquement dans cet espoir que j'envoie Charles Linné la fin de 1733, visiter les mines de Fahlun, où le comte à l'Académie, où peut-être un autre air favorisera son déve- de Ruterholm lui proposa un voyage en Dalécarlie. Il le fit, loppement. » Il est vraiment piquant que le recteur Nicolas accompagné de plusieurs étudiants. A son retour, il ouvrit à Krok ait pris sa métaphore dans le règne végétal pour mieux Fahlun un cours de minéralogie, qui fut très-suivi par les peindre l'incapacité prétendue du plus grand des botanistes. employés des mines. A Lund, Linné continua ses études favorites. Il habitait chez un médecin, assez bon naturaliste, appelé Stobæus, dont il lisait les livres pendant la nuit. Revenu, après une maladie dangereuse, chez ses parents, son premier maître Rothmann lui conseilla d'aller à Upsak, université plus célebre que celle de Lund, et où professait le célèbre botaniste Rudbeck. Linné partit avec trois cents écus que ses parents lui donnèrent en l'avertissant que ce sacrifice était le dernier qu'ils pouvaient faire en sa faveur. Les trois cents écus dépensés, Linné se trouva dans la plus grande détresse ; néanmoins il travaillait toujours. Sa persévérance le sauva. Étant un jour dans le jardin botanique de l'Académie, un vieillard s'approche de lui, l'interroge, lui demande les noms des plantes qui les environnent, s'étoune de son savoir, et lui offre une chambre dans sa maison avec sa table. Ce vieillard était Olaus Celsius, théologien, qui publia plus tard, sous le titre d'Hiérobotanicon, la description des plantes nommées dans la Bible. Linné laida dans ces travaux. Bientôt il eut quelques élèves; sa position s'améliora, et il se lia d'une vive amitié avec Artédi, qui partageait les mêmes goûts et que nous retrouverons dans la suite de ce récit.

A cette époque, Linné, âgé de vingt-trois ans, conçut la première pensée de son système de classification et en fit l'objet d'un mémoire. Elle lui avait été suggérée par les écrits de Vaillant et de Wallin sur le sexe des plantes. Celsius et Rudberg goûtèrent fort les idées de leur élève, et celui-ci, après un long examen, le chargea de le remplacer dans sa chaire. Les cours et les herborisations du jeune suppléant furent suivis par de nombreux étudiants. Il n'en fallut pas davantage pour que l'envie s'attachât à lui. Ces attaques empoisonnèrent sa vie, et il résolut de s'absenter pendant quelque temps. Rudbeck lui avait souvent parlé de son voyage en Laponie et des plantes qu'il y avait recueillies. Ces récits charmaient Linné. La Société des sciences d'Upsal ayant reçu du roi l'invitation d'envoyer un naturaliste en Laponie, Linné fut désigné. Après avoir embrassé ses parents, il partit d'Upsal, le 13 mai 1752, avec deux chemises dans ses poches, un carton pour sécher ses plantes, et un cahier de notes. Seul il traversa ces interminables forêts de sapins et de bouleaux du Nord de la Suède, où le voyageur ne rencontre que de loin en loin un village ou une maison. Il remontait ainsi le long du golfe de Bothnie, se rapprochant de plus en plus de la froide Laponie. A Umeo, sous le 64° degré de latitude, il retrouva l'hiver; le fleuve était gelé. Des personnes bien intentionnées voulurent le dissuader d'aller plus loin; Linné persista. Toujours scul, il s'enfonça dans les déserts de la Laponie, changéant de guide tous les jours, naviguant sur les fleuves dans un petit bateau ou traversant des marais à moitié gelés, couchant sur une peau de renne qui lui servait de manteau le jour, de lit la nuit, et vivant de poisson salé. Il supportait tout avec résignation. A Luleo, il trouva un compagnon de voyage, Swanberg, qui remonta avec lui le fleuve Luleo. Linné voulait s'élever sur les Alpes de la Laponie il quitta son nouvel ami, et gravit, suivi d'un guide, les cimes du Wallawari, d'où il put contempler, à l'horizon du

A cette époque, il demanda en mariage la fille de Moræus, médecin estimé, et il fut agréé; mais, sa position étant encore précaire, il résolut de voyager pour se rendre digne de celle qu'il aimait. Il espérait avec raison rapporter de l'étranger une considération qui le servirait dans son pays. La Hollande était alors le pays savant de l'Europe; Linné y fut reçu docteur en médecine le 24 juin 1735, à Harderwick. De là il se rendit à Amsterdam, puis à Harlem et à Leyde, où il connut Van-Royen et Gronovius, qui fit imprimer à ses frais le Système de la nature. A Leyde, il vit Boerhaave et retrouva son ami Artédi, qui se chargea de décrire les poissons pour l'ouvrage de Seba, mais se noya dans un canal en sortant, la nuit, de la maison de son patron. Linné, désolé de la mort de son ami, voulut au moins sauver ses travaux de l'oubli, et acheva l'ouvrage commencé. La fin à une autre livraison.

L'ÉCOLE NATIONALE DES ARTS ET MÉTIERS

DE CHALONS-SUR-MARNE.

La France possède trois écoles nationales d'arts et métiers : une à Châlons, une à Angers, et une à Aix. Ces trois écoles n'ont été établies que successivement, et dans une période de quarante années, la seconde à une distance de neuf ans de la première, et la troisième à une distance de trente et un ans de la seconde : ainsi, celle de Châlons fut instituée en 1802, celle d'Angers en 1811, et celle d'Aix en 1843. Toutefois, les deux premières ne prirent pas naissance dans les villes où nous les voyons aujourd'hui. L'École de Châlons eut d'abord pour berceau le palais mèine de Complègne, et ne s'établit à Châlons-sur-Marne qu'en 1806; celle d'Angers, instituée primitivement à Beaupréau, ne fut transportée à Angers qu'en 1814. Quant à la dernière, magnifiquement dotée par la municipalité de la ville d'Aix d'un immeuble d'une valeur de plus de 500 000 francs, ancien Couvent devenu tour à tour college et caserne, elle est trèsconfortablement restée dans sa première demeure, et tout porte à croire qu'elle ne la quittera pas comme ses aînées.

Les développements toujours croissants de l'industrie, surtout dans les trente dernières années de ce demi-siècle, ont exigé l'établissement successif de ces trois écoles. Quand on songea à créer celle d'Aix, déjà depuis longtemps Angers et Châlons ne répondaient plus aux besoins de la situation. Ces écoles, où les élèves reçoivent un enseignement industriel des plus complets, tout à la fois pratique et théorique, sont de véritables pépinières, non-seulement d'ouvriers habiles, mais de contre-maîtres, de chefs d'atelier, etc. Or tous les grands chantiers de constructions mécaniques et autres, Indret, la Basse-Indre, Toulon, le Creusot, la Ciotat, absorbaient, dès 1840, presque en leur entier, toutes les promotions annuelles des deux premières écoles. Pour satisfaire aux demandes des établissements moins considérables, et être en mesure de faire face à celles qui ne pouvaient manquer d'avoir lieu par suite du développement de la na

vigation à vapeur et de l'extension des lignes de chemins de fer, il fallut instituer une troisième école sur le modèle des deux autres. Du reste, c'était presque là une nécessité topographique le Nord et le Centre avaient chacun leur école ; 1 Midi seul n'en possédait pas. Un grand tiers du pays se trouvait donc ainsi comme déshérité du bénéfice de ces institutions; car les familles des départements méridionaux, si éloignées d'Angers et de Châlons, devaient naturellement hésiter à y envoyer leurs enfants. Aujourd'hui chacune des grandes divisions du territoire possède son école nationale d'arts et métiers, ce qui permet une plus grande et plus égale profusion, par tout le pays, des sujets sortant de ces foyers de science industrielle.

La circonscription de l'École de Châlons comprend les départements

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des Landes,

de Loir-et-Cher,

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Cour principale de l'École des arts et métiers de Châlons-sur-Marne. Dessin de Ph. Blanchard,

de la Loire-Inférieure, du Loiret,

de Lot-et-Garonne,

de Maine-et-Loire,

de la Manche,

de la Mayenne,

du Morbihan,

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de Tarn-et-Garonne, du Var,

de Vaucluse.

L'École de Châlons servit de type à celle d'Angers d'abord, et à celle d'Aix ensuite. Dans les premières années de son existence, elle contenait 450 élèves, qu'elle distribuait en dix ateliers: 1° de forge; 2° d'ajustage ou de serrurerie; 3° d'ébénisterie; 4° de charronnage ; 5° de ciseleurs

La circonscription de l'École d'Aix comprend les départements sur métaux; 6° de menuiserie; 7° de tailleurs de limes;

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8° de tours en bois; 9° de fonderie; 10° d'instruments de mathématiques. Aujourd'hui ce nombre d'élèves, diminué d'un tiers par suite de divers décrets, se réduit à 300, qu'elle ne partage plus qu'entre quatre grands ateliers, savoir: 1° forges; 2 fonderies et moulages divers; 3° ajustage et serrurerie; 4° tours, modèles et menuiserie. Au début encore, elle ne recevait d'élèves que sur la désignation même de Napoléon, son fondateur, qui y plaçait de préférence des fils de militaires, bien qu'il y accordât aussi quelquefois entrée aux enfants de ceux qui, dans l'ordre civil, avaient

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