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déclaré faux sur la quantité de gibier tué par lui dans le mois précédent.

L'art. 29 porte tout garde convaincu d'avoir détourné, recélé et vendu du gibier, sera constitué prisonnier, dégradé et chassé honteusement et puni plus sévèrement, d'après les ordres de Mgr le duc d'Orléans.

Les art. 30 et 31 défendent de chasser sans permission formelle.

L'art. 32 prohibe la chasse, même aux bêtes puantes, les dimanches et fêtes.

L'art 33 ordonne de faire couver à la faisanderie des nids de faisans et de perdrix.

L'art. 34 prescrit des patrouilles pour traquer les braconniers et délinquants.

L'art. 39 oblige les gardes, mandés pour les cérémonies, à revêtir l'habit d'ordonnance, à se faire poudrer, à porter les cheveux en queue ou cadenette, et à être chaussés de bas blanes, à peine de 3 livres d'amende.

La séance est levée à 5 heures.

Le Président, DE LA PRAIRIE.

Le Secrétaire, l'abbé PÉCHEUR.

BULLETIN

DE LA

SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE

HISTORIQUE ET SCIENTIFIQUE

DE SOISSONS.

SIXIÈME SÉANCE.

Lundi Juin 1875.

Présidence de M. DE LA PRAIRIE.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

OUVRAGES OFFERTS ET DÉPOSÉS.

1° mémoire de la Société des antiquaires de la Morinie, t. 10, 11, 12 et 13.

2° Société des antiquaires de la Morinie, Bulletin historique, 23° année, 92 livrais. Octobre-décemb. 1874. 3° Répertoire des travaux de la Société de statistique de Marseille, t. 35, 5o de la 7° série, et t. 36, 8° de la même série.

4o Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle, par M. de Bouteiller.

5o Société des sciences el arts de Vitry-le-Français, t. 6, 1873-1874.

6o Annuaire de la Société Philotechnique, 1874, t. 35.

7° Mémoire de la Commission des antiquaires de la Côte-d'Or, t. 8, 1871-1873.

8° Revue des Sociétés savantes, 5° série, t. 8, sep. tembre et octobre 1874.

e

10° Cabinet historique, 21 année, 1re.3e livraison, janvier-mars 1875.

11° Bulletin de la Société archéologique du midi de la France.

120 Athénée oriental fondé en 1864.

13° Collection de bulletins, envoyée par l'Université royale de Norwége, à Christiania.

14° M. de Caumont, sa vie et ses œuvres, par M. de Robillard, de Beaurepaire (1874).

NOMINATION DE MEMBRES.

M. Legry, conseiller général de l'Aisne et maire de Vailly, et M. Ferrus, receveur des finances à Soissons, sont nommés membres titulaires.

COMMUNICATIONS ET TRAVAUX.

M. le président donne lecture d'une lettre de M. du Lac, président de la Société archéologique de Compiègne, en date du 22 mai dernier, par laquelle il lui annonce que cette compagnie accepte la proposition de faire concurremment avec la Société de Soissons l'ex"

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⚫ cursion projetée. Il propose de visiter seulement Vicsur-Aisne, Berny-Rivière, Confrécourt et Autrèches. Cette proposition est acceptée et l'excursion reste fixée au jeudi 10 juin.

M. Piette donne lecture d'un mémoire sur le régiment de Vervins qu'il suit dans toutes les guerres où il s'est trouvé engagé au xvn siècle.

LE REGIMENT DE VERVINS.

Vers l'année 1632, le cardinal de Richelieu, toujours animé du désir de renverser la puissance de la maison d'Autriche, venait de terminer la guerre avec l'Italie par des traités avantageux; il avait armé contre l'Empereur le plus redoutable des princes luthériens, le fameux Gustave Adolphe, roi de Suède, et par une politique habile, tout en persécutant les réformés en France, il les avait favorisés en Allemagne et était parvenu à soulever la ligue protestante contre Ferdinand, qui en ordonnant la restitution des biens ecclésiastiques enlevés par les partisans de la réforme, s'était attiré sur les bras une partie de l'Allemagne.

Le moment lui parut favorable pour l'accomplissement de ses grands desseins, mais, prévoyant qu'il allait avoir à combattre toutes les forces de la monarchie espagnole dans une guerre dont il entrevoyait la gravité, sans pouvoir en déterminer la durée, il prit de grandes précautions pour assurer la défense du royaume, et l'une des plus importantes fut la création de nombreux régiments d'infanterie qui devaient mettre l'armée française sur un pied redoutable.

Déjà les guerres de religion, celles de la Valteline

et particulièrement le siége de La Rochelle, avaient donné lieu à la formation de quelques régiments, de 1626 à 1628. Il en créa de nouveaux, et parmi ces derniers fut le régiment de Vervins que Claude Roger de Cominges, marquis de Vervins, eut ordre de lever le 24 janvier 1632.

Ces régiments se recrutaient généralement dans les provinces qu'habitaient les chefs chargés de les commander; les officiers étaient choisis parmi la noblesse du pays, et les villes et les villages fournissaient les hommes à proportion de leurs populations. Dans les moments de presse on n'hésitait pas à y introduire tout ce qui tombait sous la main paysans enlevés à leurs travaux, vauriens des villes, vagabonds et gens sans aveu, si nombreux dans les temps de désordre et qui, réunis en troupes, devenaient trop souvent, s'ils ne se trouvaient pas sous la direction sévère d'un chef énergique, des bandes de voleurs toujours disposées au pillage.

Les régiments de nouvelle levée, sauf un petit nombre, n'avaient, dans le principe, qu'une faible durée d'existence; quelques-uns ne vivaient que l'espace d'une année, d'une campagne et même d'une simple expédition ils disparaissaient avec les événements qui les avaient fait naître.

Mais au moment où s'ouvrait cette guerre terrible qui devait durer treize ans contre l'Allemagne et vingtcinq ans contre l'Espagne, ces sortes de régiments furent maintenus sur pied beaucoup plus longtemps. Soumis à une discipline rigoureuse, on les vit acquérir bientôt une certaine consistance, devenir de bonnes troupes et servir utilement.

Claude Roger de Cominges, qui avait été chargé d'organiser le régiment de Vervins, était le fils unique de Roger de Cominges, ancien gouverneur des ville et citadelle de Metz, devenu seigneur de Vervins par suite

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