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NOMINATION DE MEMBRES.

M. MARSAUX, maire de Vic-sur-Aisne et conseiller général, est nommé membre titulaire.

RENOUVELLEMENT DU BUREAU.

Le scrutin pour le renouvellement du Bureau de la Société reste ouvert de deux heures à quatre heures. Ont été nommés :

Président:

Vice-Président :

Secrétaire :

Trésorier:

M. DE LA PRAIRIE;

M. PIETTE;

M. l'abbé PÉCHEUR;

Vice Secrét-Archiviste: M. BRANCHE DE FLAVIGNY;

M. COLLET.

CORRESPONDANCE.

La Société archéologique de Bordeaux propose un échange de publications. Il sera répondu définitivement à cette demande à la prochaine séance.

COMMUNICATION ET TRAVAUX.

M. De La Prairie rend compte des travaux contenus dans le dernier volume des Bulletins de la Société :

Messieurs, le rapport que j'ai à vous faire cette année porte sur le 25e volume, 5o de la seconde série du Bulletin de notre Société; il s'applique à l'année 1874. Ea Société archéologique de Soissons ayant été fondée au mois de février 1847, il devrait porter le n° 28. Je n'ai pas besoin de vous rappeler les causes qui ont amené l'irrégularité de nos publications, à partir de 1870 jusqu'à 1873. Ce que je constate avec plaisir c'est que nous nous sommes remis à l'observation stricte de notre réglement par lequel nous nous sommes obligés

à des publications annuelles. L'impression du 26° volume (6o de la 2a série) année 1875 va commencer immédiatement, et notre imprimeur, qui est aussi notre collègue, promet de la mener rapidement.

Il est une sorte de gémissement qui retentit dans presque toutes les Sociétés de province: on ne travaille pas assez s'écrie-t-on. Nous-mêmes dans nos conversations intimes nous répétons souvent: « nous ne travaillons pas assez ». Et cependant malgré nos plaintes notre Bulletin voit le jour et nos volumes ne sont pas sans intérêt. Celui dont j'ai à vous rendre compte est bien rempli et comme dans tous les autres il ne s'y trouve que des mémoires traitant des sujets particuliers à notre pays. Le plus considérable de ces mémoires est celui auquel M. Choron, son auteur, a donné le titre de la Fausse porte St-Martin et les divers emplacements de l'hôtel de ville de Soissons.

Les villes s'embellissent, les rues se redressent, les maisons deviennent plus saines et leurs façades se régularisent, l'air circule partout plus librement. Il est donc évident que nos villes modernes ont beaucoup gagné sous ces divers rapports sur celles du moyenâge; ce qui n'empêche pas l'antiquaire de pousser un soupir en les voyant toutes se revêtir du même caractère et perdre avec leurs plus vieux monuments le cachet de chaque siècle de leur histoire. Mais il faut être de son temps, dans ce qu'il a de bon, et se dire: Il n'y a pas de progrès qui soit sans inconvénient.

La ville de Soissons a toujours été fortifiée et si, comme nous le pensons ici, elle est le Noviodunum de César, elle était la principale forteresse de la nation des Suessions. Dans le cours des siècles son enceinte a changé plusieurs fois. On doit supposer cependant que l'enceinte des Romains différait peu de celle des Gaulois. Du côté du midi les murs qui soutiennent les

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bâtiments et le jardin de l'évêché offrent un modèle de leur manière de construire, qui consistait dans l'emploi de pierres de petit appareil avec des cordons de grandes briques plates.

Au XIe siècle, probablement, la ville fut agrandie et la fortification fut reportée plus loin. On n'a pas le tracé exact de ce mur du moyen-âge; mais il paraît certain qu'il se rattachait du côté de l'ouest à la tour Massé et du côté de l'est à la tour Lardier.

Dans l'axe de la rue actuelle de Saint-Martin il avait été ouvert une porte qui reçut d'abord le nom de Porte Saint André, puis celui de Fausse Porte, lorsqu'au milieu du xvIe siècle l'enceinte fut de nouveau portée plus loin.

C'est l'histoire, la description de cette Fausse-Porte, disparue tout récemment, que M. Choron a voulu faire aussi complète que le permettaient les documents encore existant et les souvenirs qu'il a pu recueillir. Le sujet qu'il avait choisi présentait à notre collègue, qui est adjoint au maire de Soissons, un intérêt particulier puisque des dépendances de cette vieille construction ont servi pendant longtemps d'Hôtel de Ville. Il était donc conduit naturellement à traiter des divers emplacements de l'Hôtel de Ville; et par suite son travail prenait une importance considérable. Il l'a exécuté consciencieusement, faisant une foule de recherches, consultant et étudiant comme je viens de le dire, tous les documents qu'il pouvait se procurer et interrogeant les nouveaux ou les anciens propriétaires de maisons, pouvant lui donner des éclaircissements utiles.

Quoique notre Société ait pris tout le département de l'Aisne pour champ à exploiter, elle ne s'en est pas moins laissé le droit de donner une sorte de préférence aux

études qui ont pour sujet la ville de Soissons ellemême.

La Société a entendu avec beaucoup d'intérêt la lecture du travail de M. Choron, et ce plaisir sera partagé par toutes les personnes qui n'ont pas perdu entièrement ce culte, autrefois si vif, du pays qu'on a toujours habité.

En donnant à M. Choron les éloges que son travail mérite, je ne puis m'empêcher de regretter qu'il n'ait pas entrepris de faire, ave l'histoire des emplacements de l'Hôtel de Ville, celle de la commune elle-même. On sait que la charte de Soissons a eu sa célébrité.

Pour vous rendre compte de l'article de M. Choron sur l'ancienne Porte Saint-André je n'ai pas eu besoin de sortir des murs de la ville. Le rapport de M. Piette sur l'excursion de 1875, nous conduit au contraire très loin. Vous vous rappelez, en effet, Messieurs, qu'alors nous avons visité des localités de l'arrondissement de Laon Chaillevois, Chailvet, Royaucourt, Saint-Julien, les Creuttes, Mons-en-Lannois et Chivy. Nous avions beaucoup à voir, à étudier et à admirer et pas de temps à perdre pour arriver à remplir notre programme sans rien laisser de côté. Les églises de Saint-Julien et de Mons en-Lannois sont rangées parmi les plus beaux monuments religieux du département de l'Aisne; leur réputation est faite; quant à celle de Chivy, elle est surtout remarquable par ses chapiteaux d'un caractère si ancien que notre collègue M. Ed. Fleury les fait remonter aux temps Mérovingiens. Heureux pays que le nôtre où l'on peut multiplier indéfiniment les promenades archéologiques sans qu'on puisse jamais arriver à en faire une seule qui ne présente pas de l'intérêt et n'offre pas un grand plaisir !

Si nous n'avions rien omis de ce que nous nous étions proposés d'étudier, M. Piette n'a rien négligé de

ce qu'il pouvait dire pour rendre son rapport complet. Description des monuments, faits historiques, biographies des hommes plus ou moins célèbres du pays, description des beaux paysages qui se sont si souvent présentés à nos regards; tout lui a été sujet pour utiliser ce qu'il avait acquis de données sur cette partie de l'arrondissement de Laon qu'il connaît si bien. Son travail a donc pris une importance, ce dont, au reste, nous nous félicitons, que ne comporte pas ordinairement nos excursions annuelles.

Messieurs, la plupart des sociétés savantes de la France ont reconnu qu'elles ne devaient pas se borner à publier les mémoires de leurs membres, qu'il y avait aussi avantage et utilité à mettre au jour, des vieux titres, des cartulaires, et même des manuscrits pouvant jeter quelque lumière sur les mœurs et l'histoire de notre pays.

C'est dans cet ordre d'idée que notre sécrétaire M. l'abbé Pécheur a proposé à la Société de publier les mémoires de l'abbé Traizet, ainsi que le cartulaire de Tinselve. En acceptant cette proposition, la Société a chargé M. l'abbé Pécheur d'abord de surveiller cette impression, ensuite de faire précéder le Cartulaire de quelques observations et les mémoires d'un article biographique sur l'abbé Traizet. C'est ce que notre collègue a fait avec son soin habituel.

Tinselve était un simple domaine agricole de Prémontré et c'est comme par miracle que son petit cartulaire a été conservé. Il viendrait comme complètement naturel au cartulaire de Prémontré si celui-ci était imprimé.

L'abbé Traizet, mort chanoine de Soissons en 1834, à l'âge de 96 ans, n'était pas un homme d'une capacité supérieure, mais il était très instruit, il fut toujours avant et pendant les années si difficiles de la révolution fidèle à tous ses devoirs. Ce fut cette fidélité

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