M. DAR U PAR M. C. A. SAINTE-BEUVE; WITH A BIOGRAPHICAL SKETCH OF THE AUTHOR, BY GUSTAVE MASSON, B.A. UNIV. GALLIC. ASSISTANT MASTER AND LIBRARIAN OF HARROW SCHOOL EDITED FOR THE SYNDICS OF THE UNIVERSITY PRESS. Cambridge: BIBLIUINT AT THE UNIVERSITY PRESSOULEIAD London: CAMBRIDGE WAREHOUSE, 17, PATERNOSTER Row. Leipzig: F. A. BROCKHAUS. 1879 [All Rights reserved.] 27515. f. 5 PREFACE. IN selecting, for our series of French classics, a portrait from M. Sainte-Beuve's brilliant gallery, I had to keep three things distinctly in view; it was necessary (1) that the causerie should be of moderate length; (2) that it should be interesting; (3) that it should be tolerably free from those peculiarities of language which render the author's style so frequently difficult, even in his most finished pieces, in those articles of which it has been said: "il n'a pas le temps de les gâter." How far I have succeeded it is for the public to decide; but the biography of M. Daru will, I think, enable the student to understand better the literary movement of the Napoleonic era-a movement till now imperfectly known, and hastily condemned. On M. Sainte-Beuve the following works may be profitably read: De Loménie, Galerie des Contemporains Illustres, vol. IX. ;-Gustave Planche, Portraits Littéraires, vol. I.;-J. Levallois, Sainte-Beuve; l'Euvre du Poète;-d'Haussonville, Sainte-Beuve, sa Vie et ses Euvres ;G. Vattier, Galerie des Académiciens;—A. Morand, La Jeunesse de Sainte-Beuve. HARROW, June, 1877. GUSTAVE MASSON. NOTICE SUR M. SAINTE-BEUVE. Camille Augustin Sainte-Beuve naquit à Boulogne sur mer le 22 décembre 1804. Il fréquenta d'abord les classes du collége de sa ville natale, y obtint les plus grands succès, et vint ensuite à Paris pour compléter ses études. Il avait eu le projet de suivre la carrière de la médecine; mais tout en faisant son 5 externat, il s'occupait de littérature, et fut admis à écrire dans le Globe qui était à cette époque (1824) un des organes les plus remarquables du journalisme Parisien. M. Sainte-Beuve ne tarda pas à abandonner le scalpel pour la plume, et il fit paraître successivement le Tableau de la poésie Française au 10 seizième siècle (1828), les Poésies de Joseph Delorme, et les Consolations (1830); il avait aussi inauguré dans la Revue de Paris la brillante série de ses critiques et portraits. Commencé en vue d'un concours, le Tableau de la Poésie fut repris à loisir par l'auteur, qui lui donna des proportions 15 incompatibles avec le cadre modeste d'un travail académique; on y voit le manifeste de la nouvelle école, et on pourrait le comparer à l'Illustration de la langue Française de Joachim Du Bellay, pour l'influence qu'il exerça sur les destinées du romantisme. Depuis la publication de ce volume, le seizième siècle 20 a été étudié, fouillé en détail, et à tous les points de vue; mais M. Sainte-Beuve put revendiquer l'honneur d'avoir appelé l'attention sur une époque et une révolution littéraire jusqu'alors mal connues et imparfaitement jugées. Après la révolution de juillet, le Globe était devenu le repré- 25 sentant de l'école Saint-Simonienne; notre critique y continua |