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GÉNÉRAL

DE MÉDECINE,

DE CHIRURGIE ET DE PHARMACIE,
FRANÇAISES ET ÉTRANGÈRES;

OU

RECUEIL PÉRIODIQUE

DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ DE MÉDECINE
DE PARIS ;

Rédigé par C. E. S. GAULTIER DE CLAUBRY, doc-
teur en médecine de la Faculté de Paris, cheva-
lier de l'ordre royal de la Légion-d'Honneur,
membre résidant de la Société de médecine et de
la Société médicale d'émulation, ancien chirur-
gien-major de l'ex-garde, chirurgien de l'Ecole
royale polytechnique.

TOME LXXIII, XII DE LA II SÉRIE.

A PARIS,

Chez CROULLEBOIS, libraire de la Société de médecine, rue

des Mathurins-Saint-Jacques, n° 17;

Et les principaux Libraires.

OCTOBRE 1820.

IMPRIMERIE DE A. BELIN,

RUE DES MATHURINS, HÔTEL de Cluny.

Buel 8-12-33

35237

JOURNAL

GÉNÉRAL

DE MÉDECINE,

DE CHIRURGIE, DE PHARMACIE, etc.,

OU

RECUEIL PÉRIODIQUE

DE LA SOCIÉTÉ DE MÉDECINE DE PARIS.

SOCIÉTÉ DE MÉDECINE DE PARIS.

Observation d'une expulsion par l'anus
du bout inférieur de l'iléon, du cœécum
en entier, et du commencement du co-
ion ascendant (en tout de quatorze d
quinze pouces d'intestin), chez un en-
fant mâle de quatre ans et demi ; par
M. LEGOUPIL, docteur en médecine, an-
cien chirurgien-major retraité, et mẻ-
decin de la maison d'arrêt à Valognes.
(Manché.)

(Séance du 17 octobre 1820.)

LEONOR BONNISSENT, âgé de quatre ans et

demi, d'une faible constitution, mais vif et Invagina

tion.

bien portant, fils d'un tailleur de pierre, Invagina- demeurant à Valognes, rue du Bourg-Neuf,

tion.

fut atteint de la petite vérole le 23 juillet 1820. Ses parens le soignèrent seuls jusqu'au douzième jour, sans lui faire observer aucun régime. Il mangea plusieurs soupes par jour, de la viande, du poisson, et but du cidre à volonté.

Je fus appelé le 4 août, parce que l'enfant éprouvait, depuis le premier jour de ce même mois, des coliques violentes. Elles avaient été atroces dans le commencement, mais n'avaient été accompagnées ni de vomissement, ni de hoquet; seulement le petit malade avait rendu, à plusieurs reprises, par l'anus, beaucoup de sang, d'abord liquide, puis noir et caillé.

A l'époque de ma visite, le 4 août, il n'en rendait plus qu'une très-petite quantité mêlée avec des matières fécales liquides, du pus, et des glaires. Voici maintenant l'état dans lequel je le trouvai. Le ventre était légèrement ballonné; la région iliaque droite paraissait plus sensible et déprimée; la respiration était naturelle, le pouls un peu élevé, fort et accéléré ; la peau d'une chaleur modérée. Mais la figure, quoique couverte de pustules de petite vérole qui commençaient à se dessécher, paraissait légère

Invagina

ment grippée. En s'approchant du lit, on
sentait une odeur putride particulière; ce- tion.
pendant les
yeux du petit malade étaient vifs;
il n'était point altéré; le sommeil était bon,
et durait quelquefois plus de trois heures de
suite. Malgré la fréquence des coliques, il
y avait de longs intervalles de calme, pen-
dant lesquels l'enfant demandait à manger:
on ne pouvait même lui faire observer au-
eun régime. Je prescrivis une solution de
gomme arabique édulcorée ; mais l'indocile
petit malade ne voulut boire que du cidre.

Les déjections alvines avaient lieu volontairement; néanmoins l'enfant souffrait de leur arrivée dans le rectum, et de leur passage au travers de l'anus. Je conseillai quelques lavemens, qui ne furent point administrés.

Le même jour, vers midi, il parut à l'anus une tumeur d'un rouge tirant sur le violet, du volume d'un petit œuf de poule, ronde, étranglée à sa base, élastique, luisante, laissant échapper quelques gouttes de sang de sa surface. Je ne pus, à ma visite du soir, examiner qu'imparfaitement, à cause de l'indocilité du petit malade, cette tumeur, que je pris pour un renversement de la membrane muqueuse du rectum. La mère s'étant d'ailleurs refusée à en laisser tenter la réduction, je me bornai à conseiller de la fomen

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