Des prolétaires: nécessité et moyens d'améliorer leur sort

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Mellier, 1846 - France - 568 pages
 

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Popular passages

Page 411 - S'il ne m'en laisse assez pour avoir un cochon. Le porc à s'engraisser coûtera peu de son ; II était, quand je l'eus, de grosseur raisonnable : J'aurai, le revendant, de l'argent bel et bon. Et qui m'empêchera de mettre en notre étable, Vu le prix dont il est, une vache et son veau, Que je verrai sauter au milieu du troupeau ? Perrette là-dessus saute aussi, transportée : Le lait tombe ; adieu, veau, vache, cochon, couvée.
Page 182 - ... n'a pas le moindre droit à réclamer une portion quelconque de nourriture, et il est réellement de trop sur la terre.
Page 182 - ... il est réellement de trop sur la terre. Au grand banquet de la nature, il n'ya point de couvert mis pour lui. La nature lui commande de s'en aller, et elle ne tarde pas à mettre elle-même cet ordre à exécution ». M.
Page 503 - ... mal affermies , avouer, que loin de vouloir donner à la classe ouvrière de bonnes habitudes , ils faisaient des vœux au contraire pour que l'ivrognerie et la mauvaise conduite s'étendissent à tous les individus qui la composent : de cette manière aucun d'eux ne pourrait sortir de sa condition , aucun ne pourrait s'élever au rang de fabricant, ni par conséquent leur faire concurrence. Enfin, n'ai-je pas moimême entendu un pareil langage sortir de la bouche d'anciens ouvriers devenus petits...
Page 505 - A celui qui manque à sa tâche Et qui me prive de mon gain; Malheur ! il restera sans pain. Allons, qu'on veille sans relâche. Qu'on tienne les métiers en jeu; Je veux que ma fabrique en feu Écrase toutes...
Page 308 - ... bouche sauf cette ignoble exclamation : « Pardon, maître.» Je me retirai avec M. Perrinelle, et nous étions encore dans une petite cour, non loin du lieu d'exécution, lorsque deux minutes après (le temps à peine de détacher les cordes qui le tenaient sur l'échelle), le nègre se présenta droit, ferme, la démarche tranquille, le visage calme, et dit d'une voix non altérée : « Maître, on a donné des rechanges aux autres pendant que j'étais au cachot ; voulez-vous me faire donner...
Page 519 - Pénétrons plus intimement dans l'organisation de cette industrie. On sait que la puissance manufacturière, de l'autre côté du détroit, a suivi l'exemple de la propriété foncière, et qu'elle s'est constituée à l'état féodal. Une filature, une mine, un haut-fourneau est une véritable baronnie dont le propriétaire, commandité par les banques et gouvernant à l'aide des machines le feu et l'eau, a une autorité moins arbitraire mais plus absolue sur ses ouvriers que les seigneurs du moyen...
Page 190 - La société , dit-il , ne doit » pas laisser mourir de faim ceux qui sont nés » sous sa protection ; mais elle ne doit pas laisser » naître ceux qui ne peuvent que mourir de mi...
Page 504 - Écoutez, écoutez, enfants des autres terres ! Enfants du continent, prêtez l'oreille aux vents Qui passent sur le front des villes ouvrières, Et ramassent au vol, comme flots de poussières, Les cris humains qui montent de leurs flancs; Écoutez ces soupirs, ces longs gémissements Que vous laisse tomber leur aile vagabonde, Et puis vous me direz s'il est musique au monde Qui surpasse en terreur profonde Les chants lugubres qu'en ces lieux Des milliers de mortels élèvent jusqu'aux...
Page 361 - Mais comment ne s'aperçoivent-ils pas que ce danger de l'éducation est une preuve accablante de l'absurdité de notre ordre social ? Dans cet ordre social, tout est faux : le travail n'y est pas en honneur ; les professions les plus utiles y sont dédaignées; un laboureur y est tout au plus un objet de compassion, et on n'a pas assez de couronnes pour une danseuse.

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