14 Mar 24 KHW AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. L'EXPÉDITION du Commodore Billings avoit été trop hautement annoncée, pour que l'on ne regrettât pas de voir la Cour de Russie priver l'Europe des lumières que la Relation de ce Voyage devoit répandre sur l'Histoire Naturelle et la Géographie des Côtes et des Iles de la Mer Glaciale, et de la Partie 'Septentrionale de l'Océan pacifique, ainsi que sur les Nations qui peuplent ou fréquentent ces Contrées sauvages. Cependant, pour que nous eussions cette Relation, il a fallu qu'un Anglais, qui avoit été employé en qualité de Secrétaire de l'Expédition, vînt rédiger ses Notes à Londres. La Relation du Voyage de Billings peut en partie être regardée comme la suite de celles des Capitaines Cook et Vancouver. Elle a, en outre, l'avantage de contenir beaucoup moins de détails Nautiques, et de faire connoître des Pays et des Peuples que ni Cook ni Vancouver n'ont pu voir. Elle ne laisse plus aucun doute sur la manière dont a pu être peuplée la partie de l'Amérique qui avoisine le Territoire Russe. La Carte et les Gravures qui accompagnent cet Ouvrage, doivent faire distinguer le burin du citoyen Adam, jeune Graveur qui joint à beaucoup de talent un grand amour pour son Art. DE L'AUTEUR. LES nombreuses Découvertes de l'immortel Navigateur Cook, firent naître dans toute l'Europe une sorte d'enthou siasme et un ardent désir de connoître les parties du Globe qui restoient encore à découvrir. Cependant, quoique plus intéressée à ces événemens qu'aucune autre Puissance, la Russie étant occupée d'objets différens, crut long-temps que les Contrées éloignées et stériles, dépendantes de son vaste Empire, ne méritoient pas l'argent et les soins qu'il en coûteroit pour les bien connoître. Le génie de cette Nation ne fut réveillé que par la Relation des Découvertes des Russes entre l'Asie et l'Amérique, publiée par le Docteur William Coxe. L'Impératrice Catherine II ordonna de faire une Traduction de ce Livre, pour son propre usage, bien que les Mémoires originaux d'où il étoit tiré, fussent dans les Archives de l'Amirauté de Pétersbourg. La Cour de Russie fut étonnée en voyant que quelques Aventuriers Russes avoient découvert des Iles et un Continent dont elle avoit bien eu récemment une idée, mais qu'elle ne savoit être ni trèsétendu, ni voisin de son Territoire; elle soupçonnoit seulement qu'il pouvoit faire partie de l'Amérique. D'ailleurs les Navigateurs Russes n'avoient ni déterminé la situation géographique des Pays nouveaux où ils étoient allés, ni observé de quel avantage ils pouvoient être pour la Russie. Ils avoient seulement rapporté que ces Pays existoient. La vaste étendue des Contrées soumises aux Russes, indépendamment des Conquêtes nouvellement faites en Europe, devint l'objet des entretiens de la Cour de Pétersbourg. M. William Coxe, qui se trouvoit alors dans cette ré |