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L'Académie ne prend point la responsabilité des doctrines et théories contenues dans les Mémoires dont elle vote l'impression.

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r40021

Harvard College Library

Nov 13, 1912

F. C. Lowell fund

RAPPORT

SUR LES PRIX DE VERTU

POUR LE

DÉVOUEMENT DES MÈRES DE FAMILLE ET LA PIÉTÉ FILIALE

PAR M. JULES LEJEUNE

Messieurs,

Vous auriez aimé à garder secret, de longues années encore, le nom du fondateur de vos prix de vertu, parce que vous saviez qu'il ne vous serait pas permis de le révéler tant que vivrait le bienfaiteur anonyme.

Aujourd'hui, depuis que la mort, en vous ravissant un confrère que vous entouriez de la plus affectueuse vénération, vous a déliés de cette obligation d'une discrétion absolue, vous pouvez donner le nom de M. Jules Gouÿ à une fondation qui est un grand honneur pour l'Académie.

Vous tenez à le proclamer, non pas seulement pour obéir à un sentiment de reconnaissance envers votre regretté confrère, mais encore pour vous rappeler la part qu'il prenait, chaque année dans notre commission, à l'examen des titres des candidats.

SÉRIE V, t. IX, 1891.

A

En donnant ces prix pour la première fois en 1876, M. Gouy avait pris soin de déterminer les conditions dans lesquelles vous deviez chercher les lauréats : mères de famille restées veuves ou abandonnées par leur mari «luttant courageusement, pour élever leurs enfants, contre l'adversité par le travail et par une bonne conduite »; enfants qui auront « soutenu du produit de leur travail leurs vieux parents malheureux et leur auront prodigué les soins les plus tendres et les plus dévoués ». Il ajoutait l'obligation du domicile à Nancy depuis douze années, pour que ces vertus se soient exercées en quelque sorte sous vos regards. Les mêmes dispositions ont été consignées dans son testament.

Sa généreuse volonté ainsi fixée, il pouvait d'autant plus se dispenser d'en suivre l'application, qu'il tenait à ce que son nom fût ignoré même de vous, et que, privé de la vue, il lui était plus difficile de diriger lui-même ses pas. Cependant, il fut toujours le membre le plus exact et le plus attentif de votre commission. Il voulait se rendre compte des titres des candidats, et, s'il en avait présenté lui-même, il ne les appuyait qu'autant qu'ils ne soulevaient pas d'objections sérieuses. C'était la manière dont s'exerçait toujours sa grande générosité, avec modestie, sans prétendre ne pas se tromper, mais après enquête, en connaissance de cause aussi complète que possible. Il avait d'ailleurs, l'homme excellent, parmi ces candidats, bien des clients de sa charité, et il est certain qu'il venait aux réunions de votre commission aussi pour apprendre à en connaître d'autres. La façon dont il interrogeait vos rapporteurs, la manière dont il discutait ensuite prouvaient le grand intérêt qu'il

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