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bliez pas, dans tout l'élan de votre cœur, de demander à Dieu de longs jours pour le Souverain, la grandeur de la Patrie et le bonheur de vos familles. »

Sur la proposition de M. le préfet, le Conseil général de la Haute-Garonne a voté une subvention de 500 fr. pour aider au développement de la société de l'Union artistique. Voici les termes du rapport de M. le préfet :

« Une société vient de se former à Toulouse dans le but de contribuer au progrès des arts du dessin, en patronant les artistes, en encourageant leurs études et leurs travaux; elle a été autorisée par décision du 44 juillet der

nier.

» L'objet de ses efforts est digne de vos sympathies, et tout indique qu'elle ne tardera pas å occuper un rang honorable parmi les sociétés qui, sous des titres divers, maintiennent l'influence intellectuelle de Toulouse dans le midi de la France.

» J'ai pensé que, vous unissant aux sentiments qui dirigent les fondateurs de l'Union artistique, vous accueilleriez avec intérêt la demande que le comité m'a adressée, et que je mets sous vos yeux. Pour être utile, l'encouragement que vous accorderez ne saurait être inférieur à 500 fr., et c'est cette somme que je vous propose de voter. La ville de Toulouse a d'ailleurs inscrit à son budget de 1861 une subvention de 4,000 fr. pour le même objet. »

Une allocation de 1,000 fr. a été accordée par le Conseil général à M. Godoffre pour la publication d'un Annuaire départemental.

Le jour même de son installation, le Conseil municipal a, sur la proposition de M. le maire, inauguré ses travaux par un acte de libéralité envers M. Laurent et M. Cot, lauréats ex æquo dans le dernier concours de peinture de notre Ecole des Beaux-Arts, en accordant à chacun de ces jeunes artistes une pension de 1,500 fr., qui leur sera payée pendant trois ans, et leur permettra d'aller compléter leurs études dans la capitale.

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On sait que depuis déjà longtemps les galeries du Louvre sont ouvertes au public tous les jours de la semaine, excepté le lundi. Ces mesures libérales devraient inspirer les administrateurs de nos musées de province. A Toulouse, non-seulement le musée n'est accessible que le dimanche et jusqu'à trois heures de l'après-midi, mais on rencontre encore de loin en loin maintes circonstances pour en défendre les portes. Nous comprenons peu qu'au moment où la ville est parcourue par un grand nombre d'étrangers on les prive, sous prétexte d'élections, d'un des plus intéressants spectacles de Toulouse. Il suffit pour les opérations du scrutin d'une salle unique et même assez peu spacieuse, et ce n'est certes pas une raison suffisante pour condamner à quinze jours de solitude tous les empereurs et tous les vieux chevaliers du cloître.

1er septembre 1860.

F. L.

BULLE

du pape Honorius III confirmant l'établissement de l'Ordre des Dominicains,

SUIVIE D'OBSERVATIONS SUR L'ORIGINE ET LA FONDATION DU COUVENT DES DOMINICAINS, A TOULOUSE (1).

Le texte latin que nous donnons a déjà été publié dans les recueils spéciaux où sont groupés les actes, les constitutions émanant du Saint-Siége; mais combien peu de lecteurs feuillettent les Bullaires, ces vénérables et poudreux in-folios, qui demeurent le partage exclusif des érudits et des bibliophiles.

Il nous a paru, dès-lors, intéressant et opportun de vulgariser, en quelque sorte, le TITRE ORIGINAL qui rappelle et confirme l'établissement, à Toulouse, de l'un des Ordres religieux les plus célèbres.

Ce n'est pas un document nouveau et inédit selon l'expression consacrée que nous offrons aux lecteurs; c'est une page d'histoire locale bien digne d'être connue, et dont l'authenticité ne saurait faire l'objet d'un doute (2).

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(1) Ce travail a obtenu une médaille d'argent à l'Académie impériale des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse. Voir le rapport de M. Caze sur les ouvrages présentés dans la section des Belles-Lettres, lu, en séance publique, le 3 juin 1860. (N. du D. de la Revue.)

(2) Personne n'ignore que l'histoire de l'Ordre de saint Dominique a été faite, d'une manière complète, par l'un des écrivains les plus célèbres et les plus éloquents de notre époque. Le père Lacordaire a écrit sous ce titre : TOME XII, 4 LIVRAISON. 20

BULLE.

(Copie du titre original.)

Honorius Episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis Dominico, Priori Sancti Romani Tolosani, ejusque fratribus, tam presentibus quam futuris, regularem vitam professis, in perpetuum.

Religiosam vitam eligentibus apostolicum convenit adesse presidium, ne forte cujuslibet temeritatis incursus aut eos a proposito revocet, aut robur, quod absit, sacre religionis infringat.

Quapropter, dilecti in Domino filii, vestris justis postulationibus clementer annuimus, et Ecclesiam Sancti Romani Tolosani, in qua divino mancipati estis obsequio, sub beati Petri et nostra protectione suscipimus, et presentis scripti privilegio communimus.

In primis siquidem statuentes ut ordo canonicus, qui, secundum Deum et beati Augustini regulam, in eadem Ecclesia institutus esse dinoscitur, perpetuis ibidem temporibus inviolabiliter observetur.

Preterea quascumque possessiones, quecumque bona eadem Ecclesia in presentiarum juste et canonice possidet, aut in futurum, concessione pontificum, largitione regum vel principum, oblatione fidelium, seu aliis justis modis, prestante Domino, poterit adipisci, firma vobis vestrisque successoribus et illibata permaneant.

In quibus hec propriis duximus exprimenda vocabulis :

Vie de saint Dominique, un chaleureux plaidoyer en faveur de l'Ordre auquel il appartient, et dont il est la gloire la plus illustre. On n'a pas voulu ici établir un parallèle, ou faire naître une dangereuse comparaison; on a voulu, dans le Mémoire, que la Revue de Toulouse a daigné accepter, vulgariser un document original, précieux pour la localité, et qui marque une date mémorable dans l'histoire du Languedoc. On a fait, s'il est permis de parler ainsi, un travail de pure érudition. Au texte d'une BULLE célèbre viennent s'ajouter de courtes observations sur les clauses fondamentales de l'acte lui-même ; et si l'on a été naturellement amené à dire quelques mots de l'origine et de l'établissement de l'Ordre des Frères prêcheurs, ce n'est nullement dans le but de refaire leur histoire, mais de donner quelques éclaircissements à l'appui d'un texte abstrait, peu accessible à la foule des lecteurs. Autant que possible, on a laissé subsister ce Mémoire tel qu'il a été présenté à l'Académie des Sciences et Belles-Lettres; cependant plusieurs parties ont été renvoyées dans les notes, afin de laisser au Mémoire le caractère propre qui distingue les travaux de ce genre, et de le débarrasser de tous les hors-d'œuvre.

Eug. L.

Locum ipsum, in quo prefata Ecclesia sita est cum omnibus pertinentiis suis;

Ecclesiam de Prolano cum omnibus pertinentiis suis;

Villam de Cassenolio cum omnibus pertinentiis suis;

Ecclesiam Sancte Marie de Lescura cum omnibus pertinentiis suis;

Hospitale Tolosanum, quod dicitur Arnardi-Bernardi, cum omnibus pertinentiis suis;

Ecclesiam Sancte Trinitatis de Lobens cum omnibus pertinentiis suis; Decimas a venerabile fratre nostro Fulcone, Tolosano episcopo, de assensu capituli sui, vobis pia et provida liberalitate concessas, prout in eorumdem litteris plenius continetur.

Sane novalium vestrorum, que propriis manibus vel sumptibus colitis, sive de vestrorum animalium nutrimentis, nullus a vobis decimas exigere vel extorquere presumat.

Liceat quoque vobis clericos vel laicos, liberos et absolutos, e seculo fugientes, ad conversionem recipere, et eos absque contradictione aliqua retinere.

Prohibemus insuper ut nulli fratrum vestrorum, post factam in Ecclesia vestra professionem, fas sit, sine Prioris sui licentia, de eodem loco, nisi arctioris religionis obtentu, discedere.

Discedentem vero, absque communium litterarum vestrarum cautione, nullus audeat retinere !

In parrochialibus vero Ecclesiis, quas habetis, liceat vobis sacerdotes eligere et Diocesano Episcopo presentare, quibus, si ideonei fuerint, Episcopus curam animarum committat, ut, ei de spiritualibus, vobis vero de temporalibus, debeant respondere.

Statuimus preterea ut nulli liceat Ecclesie vestre novas et indebitas exactiones imponere aut in vos vel in predictam Ecclesiam vestram, sine manifesta et rationabili causa, excommunicationis vel interdicti sententias promulgare.

Cum autem generale interdictum terre fuerit, liceat vobis, clausis januis, exclusis excommunicatis et interdictis, non pulsatis campanis, suppressa voce, divina officia celebrare.

Crisma vero, oleum sanctum, consecrationes altarium seu basilicarum, ordinationes clericorum, qui ad sacros ordines fuerint promovendi, a Diocesano suscipiatis Episcopo, siquidem catholicus fuerit et gratiam et communionem sacrosancte Romane sedis habuerit, et ea vobis voluerit sine pravitate aliqua exhibere alioquin liceat vobis quemcumque malueritis catholicum adire antistitem, gratiam et communionem apostolice sedis habentem, qui, nostra fretus auctoritate, vobis quod postulatur impendat.

Sepulturam quoque ipsius loci liberam esse decernimus, ut eorum devotioni et extreme voluntati qui se illic sepeliri deliberaverint, nisi forte excommunicati vel interdicti sint, nullus obsistat.

Salva tamen justitia illarum ecclesiarum a quibus mortuorum corpora assu

muntur.

Obeunte yero te nunc ejusdem loci Priore, vel tuorum quolibet successorum, nullus ibi qualibet surreptionis astutia seu violentia preponatur, nisi quem fratres communi consensu, vel fratrum pars majoris et sanioris consilii, secundum Deum et beati Augustini regulam, providerint eligendum.

Libertates quoque et immunitates antiquas et rationabiles consuetudines Ecclesie vestre concessas, et hactenus observatas, ratas habemus, et eas perpetuis temporibus illibatas permanere sanccimus.

Decernimus ergo ut nulli omnino hominum liceat prefatam Ecclesiam temere perturbare, aut ejus possessiones auferre, vel ablatas retinere, minuere seu quibuslibet vexationibus fatigare; sed omnia integra conserventur eorum, pro quorum gubernatione ac sustentatione concessa sunt, usibus omnimodis profutura.

Salva sedis apostolice auctoritate et Diocesani Episcopi canonica justitia.

Si qua igitur in futurum ecclesiastica secularisve persona, hanc nostre constitutionis paginam sciens, contra eam temerè venire temptaverit, secundo tertiove commonita, nisi reatum suum congrua satisfactione correxerit, potestatis honorisque sui dignitate careat, reamque se divino judicio existere de perpetrata iniquitate cognoscat, et a sacratissimo corpore ac sanguine Dei et Domini redemptoris nostri Ihesu Christi aliena fiat, atque, in extremo examine, districte ultioni subjaceat.

Cunctis autem, eidem loco sua jura servantibus, sit pax Domini nostri lhesu Christi quatinus et hic fructum bone actionis percipiant, et apud districtum judicem premia eterne pacis inveniant. Amen. Amen.

Ego HONORIUS Catholice Ecclesie Episcopus. Bene valete.

Ego Nicolaus, Tusculanus Episcopus, subsignavi.

Ego Guido, Prenestinus Episcopus, S. S.

Ego Hugo, Ostiensis et Velletrensis Episcopus, S. S.

Ego Pelagius, Albanensis Episcopus, S. S.

Ego Cinthius, tituli Sancti Laurentii in Lucina, presbiter cardinalis, subsignavi.

Ego Leo, tituli Sancte Crucis in Iherusalem, presbiter cardinalis, S. S. Ego Robertus, tituli Sancti Stephani in Celio-monte, presbiter cardinalis, S. S.

Ego Stephanus, tituli Basilice duodecim apostolorum, presbiter cardi-
nalis, S. S.

Ego Gregorius, tituli Sancte Anastasie, presbiter cardinalis, S. S.
Ego Petrus, tituli Sancti Laurentii in Damaso presbiter cardinalis, S. S.
Ego Thomas, tituli Sancte Sabine, presbiter cardinalis, S. S.

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