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homme. La première se donne assez communément à tous ceux qui exercent des professions libérales, à ceux mêmes qui vivent de leurs rentes; le titre d'écuyer est plus prodigué en

core.

En combattant l'opinion de ceux qui prétendent qu'il n'y a pas, à prop ement parler, de noblesse en Angleterre, parce que dans leur opinion les pairs même des trois royaumes ne sont que des magistrats héréditaires auteur paraît croire qu'ils représentent l'ancienne noblesse féodale, et que ce n'est pas, comme on le dit assez légèrement, par pure courtoisie qu'on donne aux membres de leurs familles les titres de lord et de lady, puique la Gazette de la cour les qualifie de la sorte. Ce n'est pas non plus la pure courtoisie qui range parmi la noblesse les chevaliers des ordres et les batonnets, puisque ces titres leur assurent par-tout la préséance. Mais une noblesse beaucoup plus considérée en Angleterre que celle qui est conférée par ces titres et par la patrie, c'est la noblesse d'extraction. Le collège Héraldique est le dépositaire des preuves de cette noblesse, beaucoup plus rare en Angleterre qu'elle ne l'était en France.

comme le germe de tant de maladies nerveuses, et dont sont affectés les Anglais.

L'auteur ne s'éloigne pas du calcul fait par les précédens voyageurs, sur le nombre des filles publiques à Londres. Il le porte avec M. Archenholz et M.Colquhoun, chef de la police et auteur d'un excellent Traité sur cette matière, à 50,000 au moins. Les femmes entretenues ne sont pas comprises dans ce calcul; elles forment encore une classe assez nombreuse, parce que les dépenses qu'entraîne l'état du mariage, par le luxe auquel se livrent les femmes mariées d'une certaine classe, condamne en quelque sorte un grand nombre d'hommes au célibat. Les mariages se font assez fréquemment d'après des avis et des demandes insérés dans les papiers publics; la manière de frapper aux portes extérieures annonce, par le plus ou moins grand nombre de coups, soit plus sourds, soit plus bruyans, les qualités de ceux qui se présentent; les salutations à la mode sont toujours mêlées, surtout chez les gens du bel air, d'imprécations et de juremens.

La confusion est la véritable essence des Routs, ou grandes assemblées. La conversation, chez les Anglais, n'a rien de brillant; elle est souvent interrompue par des pauses et par des silences; mais elle exprime en peu de mots beaucoup de choses; et la manière indépendante d'envisager les objets, y donne aux idées et à l'expression un tour grave et original. Chez les gens sensés, elle roule presque toujours surla politique; et les femmes même traitent toutes les affaires d'état. Pour les gens frivoles, les filles, la chasse, les chevaux sont l'aliment du discours.

La classe des domestiques, dans les deux sexes, est beaucoup plus avilie en Angleterre qu'elle ne l'est chez nous, et par cela même elle est beaucoup plus corrompue. Sur le genre de vie des Anglais, qui se partage chez les employés, les négocians, les capitalistes, entre leurs bureaux, leurs comptoirs et la bourse dans la matinée, les spectacles, les clubs et la promenade dans l'après-midi, l'auteur ne diffère pas des autres voyageurs, non plus que sur la simplicité des repas, où il faut être spécialement invité, sur les toasts, les clubs, les tavernes et les cafés; mais à l'occasion de ceux-ci, il fait remarquer que la consommation du thé est trois fois plus considérable en Angleterre que dans tout le reste de l'Europe; et avec le célèbre Tissot, il en regarde l'usage Journal général, septième année, N°. I.

Les Anglais ne sont pas ennemis des calembourgs et des pointes. Ils mettent sur le compte des Irlandais les niaiseries, les balourdises, les coq-à-l'âne qui choquent la vérité et le bon sens. Ou les appelle Bulls irlandaises; cela tient aux termes impropres qu'em ployaient autrefois les Irlandais, avant que la langue anglaise fût entendue

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aux jeunes gens de familles riches, leur font communément contracter les vices des nations qu'ils visitent, et les délivrent rarement des préjugés nationaux. L'auteur que nous analysons combat les idées que celui de l'ouvrage intitulé: Souvenirs de mes voyages Angleterre nous donne sur l'existence des Anglais à la campagne. Il nie for

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de beaucoup de mérite, que la nobles Anglaise ne se montre au peuple de province que pour y répandre l'abondance et le bonheur. Sa magnificence, dit notre auteur, n'est nullement habituelle elle se réduit à un grand appareil de quelques jours, et n'est que l'effet du calcul et de l'intérêt. L'objet politique des grands repas et des fêtes que donnent les grands seigneurs et les riches est de réunir tous ceux qui ont quelqu'influence dans les élections, et de s'assurer les voix.

et parlée correctement, comme elle l'est aujourd'hui en Irlande. La fureur de s'enrichir promptement alimente chez les Anglais, plus chez que aucun peuple du monde,celle des jeux de hasard, quoique sévèrement défendus. Dans son Traité, que nous avons déja cité, M. Colquhoun porte à sept millions deux cent vingt-cinq mille livres sterling (environ cent soixante-treize mil-mellement ce qu'a avancé cet écrivain lions quatre cent mille livres) les pertes et les gains qui se font dans les maisons de jeu des diverses classes. La manie des paris exorbitans aux courses de chevaux aux combats de coqs et dans beaucoup d'autres circonstances a donné lieu, comme celle des jeux, à plusieurs actes prohibitifs du parlement, et n'en est pas moins commune n'en a pas moins les effets les plus funestes en Angleterre. La passion de la chasse, qui entraîne celle des chiens et des chevaux destinés pour cet exercice est épidémique aussi dans ce pays, et entraine assez souvent des accidens très-graves. Les combats de coqs et ceux du pugilat décèlent chez les Anglais un levain de férocité; les courses de che val, pour lesquels elle se passionne, n'ont guère d'autre inconvénient de donner lieu à des paris ruineux. Les mascarades de Londres sont remarquables surtout par la bizarrerie et par l'indécence.

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que

Le plus grand avantage des bains d'eaux minérales, tels que ceux de Bath, de Tumbridge, et autres un peu moins célèbres, où il est du bon ton de se montrer, c'est de faire voyager les Anglais et de les arracher ainsi à l'ennui qui les jette si souvent dans le Spleen. L'usage des bains de mer, introduits depuis quelques années dans la Grande - Bretagne, y a produit le plus étrange phénomène. Il dépeuple, en quelque sorte Londres dans les saisons de ces bains, du moins pour les classes de la nation un peu aisées, transforme les bourgs des bords de la mer en villes superbes, et des huttes de pêcheurs en lieux de plaisance.

Les voyages qu'on fait entreprendre

Le caractère national en Angleterre est nécessairement très-mêlé de celui des diverses nations qui l'ont subjuguée, et par cela même laisse moins de prise à l'influence du climat, qui néanmoins le modifie encore beaucoup. L'orgueil national, qui se soutient toujours le même, l'esprit public, qui s'affaiblit un peu, l'indépendance dans la manière de penser qu'entretiennent surtout les papiers publics, la philantropie, qui se signale principalement l'humanité des lois criminelles, qui par des établissemens de bienfaisance s'évanouit daus le régime des colonies, forment le caractère général des Anglais. Notre auteur l'a développé dans

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ont visité avant lui l'Angleterre, auraient-elles été une source plus pure.

Notre seconde observation frappe sur la faveur qu'il a donnée à son ingénieuse exposition des diverses nuances du caractère anglais. Chacune de ces nuances forme un chapitre séparé. Par cette méthode, l'auteur s'est délivré du travail pénible des transitions; mais il avait assez de talent pour ne pas redouter ce travail; et la peinture intéressante qu'il fait des mœurs et du caractère des Anglais, dans laquelle les bornes de notre iournal ne nous permettent pas de le suivre, aurait eu la majesté d'un grand tableau, tandis qu'elle ressemble un peu à des dé

coupures.

A l'esquisse que nous venons de donner du premier volume de l'ouvrage, nous allons faire succéder un aperçu beaucoup plus rapide du second volume, parce que les matières qu'il renferme ne sont guère susceptibles d'analyse. Nous nous bornerons à quelques observations.

Sur l'éducation, l'auteur remarque avec beaucoup de sagacité, que dans cette importante partie les Anglais, suivent le même systême que dans leurs jardins modernes. La nature, ditil, est préférée à tout; elle est souvent guidée par la main de l'art, mais on prend garde qu'il ne la contrarie et ne la défigure. L'indulgence est la règle générale de l'éducation des Anglais; et avec quelques inconvéniens, elle a de grands avantages; elle a surtout celui de former, chez les Anglais, cette manière libre de penser et d'agir, qu'on appelle proprenient bon sens.

Les pensionnats, pour les garçons, sont plus propres à rendre les élèves utiles à la société qu'à meubler leur tête de choses inutiles, à ceux qui ne sont pas destinés aux professions sa

vantes.

La modicité du prix de la pension, dans ce qu'on appelle les Académies pour les demoiselles a l'inconvénient que de simples artisans y envoient leurs filles, auxquelles on y enseigne la langue frnçaise, la musique, la

danse, choses fort inutiles, et le plus souvent dangereuses pour les jeunes personnes de cette classe. Celles d'une condition plus relevée apprennent de plus, dans les pensions qui leur sont destinées, l'histoire, la géographie, le dessin. Dans toutes ces pensions, on néglige trop d'instruire les élèves des détails de l'économie domestique.

Pour le peuple, il y a des écoles de charité, des écoles du dimanche instituées par un philantrope, des écoles mobiles. L'auteur observe, que pour une nation qui affecte les principes d'égalité politique, la ligne de séparation entre les enfans des riches et ceux des pauvres est trop marquée en Angle

terre.

Il n'en est pas de même dans les collèges où l'on enseigne le grec et le latin, et où l'on dispose les élèves à entrer dans les universités. Le fils du simple gentleman, du négociant, de l'homme de loi y sont sur le pied de l'égalité, avec les enfans des pairs et des nobles d'extraction. L'émulation de ceux-ci en est vivement excitée; les autres y forment des liaisons avantageuses. Ces deux avantages se trouvent dans les universités d'Oxford et de Cams bridge. L'auteur, en les décrivant développe tous les vices dont ces deux célèbres écoles sont infectées, et qui avaient déja été relevés par les précédens voyageurs. Il fait en même tems le plus grand éloge des universités d'E cosse et d'Irlande; la bonne méthode d'études qu'on y fait a formé, surtout dans la première, une foule d'hommes célèbres.

Tout ce que l'auteur observe sur les écoles de droit, les sociétés littéraires les clubs discutans, les bibliothèques circulantes les gazettes, les journaux littéraires, est très curieux sans être neuf; mais une remarque qui lui est particulière, c'est qu'il n'est pas vrai que les savans et les gens de lettres trouvent dans les grands seigneurs et dans les gens riches des mécènes éclai→ rés et généreux. A quelques exceptions près, cette classe aime mieux prodiguer sa fortune aux jeux, aux courses

Lamprière, Barow, Stedman, Brown, Makensie, et ces noms-là suffiraientpour assigner aux Anglais un rang distingué parmi les voyageurs de toutes les nations; mais il oublie entre les anciens, Dampierre, Saw, Pococke 9 Chandler, etc., et surtout les voyages autour du monde de Anson Biron, Walis, Carteret, Cook, Dixon, Meares, Vancouvert, dont les précieux voyages assignent le premier rang aux Anglais dans ce genre.

de chevaux, à tous les objets de luxe. C'est à la nation en masse, par l'intermède de son parlement, qu'on doit des encouragemens et des récompenses beaucoup plus considérables qu'ailleurs, pour les découvertes, les productions, les entreprises utiles. Une des parties la plus neuve et la plus intéressante de l'ouvrage dont nous donnons l'aperçu, c'est le tableau de l'état actuel des sciences et des lettres dans la GrandeBretagne, c'est le portrait des hommes qui s'y distinguent. Les grands écrivains de l'Angleterre, dans les deux siècles derniers nous étaient assez connus pour qu'il ne dût pas s'y arrêter. Il n'a rappelé que Shakepeare, parce qu'il parait encore tous les jours des commentaires sur les œuvres de cet homme célèbre.

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On remarquera surtout dans ce tableau le grand nombre de poésies en tout genre qui paraissent tous les jours en Angleterre, la foule de romans qui l'inondent les succès mérités qu'ont plusieurs, parce que le goût de la nation y est propre; les causes qui empêchent les progrès de l'éloquence en Angleterre, et dont la principale est ce bon sens, qui ne permet pas à l'esprit de s'abandonner facilement à l'illusion; le genre d'éloquence des orateurs parlementaires, de ceux de la chaire; la singulière aptitude des Anglais pour l'étude de la langue grecque et des langues orientales et vivantes, si l'on excepte de ces dernières la langue franewise, pour laquelle même il n'y a au eun professeur salarié.

Comme l'auteur ne s'attache qu'aux hommes-de-lettres vivans, il ne trouve

pas l'Angleterre fort riche en bons historiens. Il n'y signale actuellement que messieurs Ferguson, Witford et Gillies. En remontant plus haut on trouverait les noms illustres de Hume,

Robertson et Gibbon. Peut-être ne rend-il pas assez de justice aux Anglais, pour la partie des voyages : il cite avec de justes éloges, Coxe, Wraxal, Moore, Brydowne, Swinburne, Pradt Cogan, Overs, Tooke, Eton, Dallaway, Hodges, Turner,

Nous conviendrons avec l'auteur que dans cette foule de relations que nous ont données de leurs propres pays les Anglais, il y en a beaucoup de médiocres; mais il en distingue lui-même d'un très grand mérite, tant pour l'histoire naturelle que pour le genre pittoresque. Nous terminons ici l'extrait des deux premiers volumes.

Voyage pittoresque de la Syrie, de la Phénicie et de la BasseEgypte, ouvrage d'environ 330 planches gravées sur les dessins et sous la direction du citoyen Cassas, avec le texte rédigé par les cit. Laporte Dutheil, Legrand et Langlès, 28°. livraison composée de six planches. Chez l'Auteur et chez Treuttel et Würtz. 30 fr. la livraison, et 45 fr. avant la lettre.

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seulement avec tranquillité et Il a été rendu un compte très-avanrésignation, mais même avec tageux des Pandectes françaises, par le joie, tant pour les justes que de l'auteur il en fit hommage au tricit. Challain tribun, lorsqu'au nom pour les grands pécheurs, par bunat dans la séance du 18 nivôse J. B. de Bolsdascy, prêtre du dernier. diocèse de Versailles. 1 vol. in-12. Migneret, 1 fr.-1 fr. 40c.

JURISPRUDENCE.

Recueil de plusieurs jugemens remarquables du tribunal d'appel séant à Bordeaux. 4 vol. in-8.

On souscrit pour cet ouvrage à Paris, chez Rondonneau; à Bordeaux chez Bergeret et chez les libraires des principales villes de la France. Le prix de la souscription est de 6 fr. 25

pour

Les Pandectes françaises, ou récueil complet de toutes les lois en vigueur, par J. B. D. et P. N. R. C., anciens avocatsjurisconsultes de Paris et d'Or léans. Code civil. 3 vol. in-8. chez les auteurs, à l'adresse du INSTRUCTION, ÉDUCATION. cit. Riffé-Cambray, place Thionville, no. 13. Chaque volume,

5 fr.6 fr. 50 c.

Cet ouvrage proposé par souscription et par livraisons, contiendra huit à neuf volumes in-8., grand registre. La souscription a été fermée le 3 pluviôse. Les souscripteurs ne sont assujettis qu'à payer toujours un volume d'avance ils auront de remise 15 sous par volume. Les Pandectes françaises, ainsi que le titre l'annonce et que nous l'avons déja fait connaître dans le numéro de thermidor an XI, lors de la publication du premier volume contiendront les codes civil, criminel, de commerce, militaire, de marine, judiciaire, et les dispositions des autres lois, soit romaines, soit coutumières, soit édits ordonnances et déclarations que nos lois laissent subsister, avec des observations formant un traité substantiel et succinct de chaque matière.

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Cet ouvrage fort recommandable d'ailleurs aurait eu un plus grand degré de perfection, si la publication en éût été retardée jusqu'après la promulgation des différens codes dont on trouve ici l'énumération. Jusques-là, comment les auteurs peuvent-ils s'assurer quels seront les édits, les or donnances, les déclarations que ces codes laisseront subsister?

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feuilles in-8.

Nouveau voyage de Robinson

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faisant suite au Nouveau Robinson de M. Campe. 3 vol. in-18, avec fig. Legras et Cordier. 3 fr. - 4 fr.

Cet ouvrage offre à la jeunesse des instructions aussi utiles qu'agréables sur plusieurs contrées célèbres, particulièrement sur Otahiti et autres îles de la mer du Sud.

Les moyens de plaire, ou examen
des qualités propres à faire ai-
mer et estimer un jeune homme
dans le monde, traduit de l'al-
lemand de M. Campe. 3 vol.
in-18. Chez les mêmes. 3 fr.
4 fr.

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