et l'Imitation de Jésus-Christ. Toute la collection figure sur son catalogue, et elle est cotée plus cher que du temps de JosephGérard, 7 fr. le volume (au lieu de 6 fr.) ou 469 fr. la collection entière. On trouve à la suite neuf ouvrages des auteurs ad usum Delphini dont le prix n'est pas indiqué; mais comme quelques pages plus haut le Virgile est compté 18 fr., les autres devaient être du même prix. Hugues Barbou possède encore en 1807 les trois ouvrages de Cicéron dans la jolie édition in-32, qu'il vend, en reliure maroquin, 6 fr. le volume. Sous le titre « Catalogue des différents traités des auteurs grecs et latins en grandes feuilles in-4° et in-8° », nous voyons dans le catalogue de 1807, quelques-unes des feuilles classiques éditées à Limoges. Il n'y a plus que Cicéron qui soit représenté par treize titres, c'est probablement ce qui restait de cette fameuse Chambre des Cicérons de la maison de la rue Manigne à Limoges, qui co ntenait 77,415 de ces feuilles en 1751. Le catalogue fait connaître les prix de vente: les traités de 3 à 4 feuilles in-4o se vendaient 20 c.; ceux de 5 à 6 feuilles, 30 c.; de 7 à 8 feuilles, 40 c., etc. Puisque nous venons de parler de prix, le catalogue de 1807 permet de constater que les livres sont d'un prix plus élevé qu'avant 1789. Les volumes in 32 se payent: reliure parchemin, 1 fr.; basane dorée sur tranche, 1 fr. 50; les in-24, parchemin, 75 c.; basane, 1 fr. 25; veau, 1 fr. 75; veau doré sur tranche, 2 fr.; les in-18, parchemin, 1 fr.; basane, 1 fr. 25; veau, 2 fr.; les in-12 cartonnés ou reliure parchemin, 1 fr. 50 à 2; fr. reliés basane, 2 fr. 75; veau, 3 fr 25; veau doré sur tranche, 3 fr. 60. En 1808, Hugues perdit sa femme et ce triste événement venant après la mort de ses frères le détermina à abandonner les affaires. Il céda sa maison à l'un de ses plus estimables confrères, M. Auguste Delalain (1) avec lequel il avait des relations d'affaires et (1) Voici la généalogie de MM. Delalain, telle que MM. Delalain ont eu l'obligeance de nous la communiquer : « 10 Nicolas-Augustin, de Vitry-le-François, libraire, 7 août 1764, adjoint 11 septembre 1786 (LOTTIN). Etait désigné par l'ainé, un de ses frères putnés, Louis-Alexandre, étant alors établi également libraire; 2o Jacques-Auguste, né à Paris, le 25 juillet 1774, l'un des fils du précédent, libraire à Rouen, 1803, puis à Paris vers 1805, acquéreur du fonds Barbou, 1808; retiré 1836, mort 1852; > 3o Jules, fils aîné du précédent, libraire, 1836; mort 1877. > 4o Henri et Paul, deux des fils du précédent, libraires à partir de 1864 de famille. La maison ne pouvait tomber en de meilleures mains. M. Paul Delalain, l'un des petits-fils de M. Auguste Delalain, a bien voulu nous communiquer la circulaire par laquelle il annonce sa retraite à sa clientèle. << Monsieur, << Paris, 5 septembre 1808. « J'ai l'honneur de vous prévenir que Monsieur Auguste Delalain, Successeur de la maison Barbou, Imprimeur-libraire à Paris, rue des Mathurins, no 5, est chargé de la liquidation définitive de ladite maison, en vertu des pouvoirs authentiques qui lui ont été conférés; en conséquence, c'est avec lui que vous avez à traiter directement pour les Comptes qui existaient entre vous et la maison Barbou. « Je suis avec considération, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. « BARBOU. » Joseph-Hugues survécut peu à sa retraite. Il est permis de supposer que le chagrin et la maladie devaient le miner. Il mourut à la fin de 1808 ou au commencement de 1809, laissant un fils, M. Eugène-Valérie, né en 1800, qui entra dans la magistrature (1). et 1866, d'abord sous la raison sociale de Jules Delalain et fils, puis à partir de 1878, sous celle de Delalain frères. > Nicolas-Augustin a eu plusieurs domiciles: en 1764, rue de la Comédie française (aujourd'hui rue de l'Ancienne-Comédie); en 1780, rue SaintJacques, vis-à-vis la rue du Plâtre, adresse désignée: en 1784, rue SaintJacques, la porte cochère en face la rue du Plâtre, au fond de la cour; en 1787, rue Saint-Jacques, no 240, devenue en 1794, rue Jacque, no 140. • Jacques-Auguste fut appelé au service militaire pendant la Révolution et fut employé dans l'administration des vivres, section des approvisionnements extraordinaires, à la suite de l'armée de Sambre-et-Meuse. Libéré en 1800, il ne trouva en rentrant à Paris qu'un paquet d'assignats sans valeur pour sa part de succession et reprit la profession paternelle, qu'après un court séjour à Paris rue Hautefeuille (1801), il alla exercer pendant quelque temps à Rouen, où le signale l'Annuaire de 1804; revenu peu après à Paris, il s'établit rue Saint-Jacques, puis, en 1808, devint acquéreur du fonds des Barbou. Jusqu'en 1810, il mettait sur les titres de ses éditions : ■ successeur de MM. Barbou et Lallemant ». (1) Il était président de Chambre à la Cour de Paris au moment de sa mort en 1856. Grâce à l'extrême obligeance de MM. Henri et Paul Delalain, il nous a été permis de visiter l'ancienne maison des Barbou, rue des Mathurins, no 5, qui correspond aujourd'hui au no 29, rue du Sommerard. C'est l'ancien hôtel Catinat dont on peut voir la façade sobre et sévère en pénétrant par la cour, rue du Sommerard, mais dont l'aspect a été sensiblement modifié par les transformations qu'elle a subies. Le bâtiment de l'hôtel de Catinat était entre cour et jardin; une partie du jardin a été expropriée pour le percement de la rue des Ecoles, le long de laquelle a été édifiée la librairie existant aujourd'hui. Nous avons pu voir aussi les ouvrages des Barbou en feuilles, dont les ballots, faits sous les yeux mêmes des premiers éditeurs, sont toujours en parfait état. Du reste, on peut lire dans le catalogue de MM. Delalain les titres des éditions latines de la Collection Barbou qui sont encore en vente. Il y a vingt-deux ouvrages formant cinquante-six volumes in-12, auxquels il faut ajouter quatre ouvrages des éditions latines ad usum Delphini, du format in-4°. Nous voilà arrivé au terme de notre tâche. Nous avons essayé de jeter un peu de lumière sur une famille d'imprimeurs qui a joué un grand rôle dans la production du livre. Nous avons montré avec quelle persévérance elle a poursuivi le but qu'elle voulait atteindre et le succès qui fut la récompense de ses efforts. Grâce à ces hommes intelligents et laborieux, nous possédons une des collections d'auteurs latins à laquelle les bibliophiles réserveront toujours une place honorable dans leur bibliothèque. Ce sera le plus beau titre de gloire de la maison Barbou. Paul DUCOURTIEUX. OUVRAGES IMPRIMÉS PAR LES BARBOU DE PARIS (1) Jean-Joseph Barbou (1704-1716) Nom: J. Barbou, Johannem Barbou, J. Barbou. Domicile: Vid Jacobæd, e regione Collegii Ludovici Magni. Rue Jacob, vis-à-vis le Collège Louis-le-Grand, jusqu'en 1714. - Rue Saint-Jacques, près la Fontaine Saint-Benoit, 1715. Enseigne: Aux Cigognes. Sub Ciconiis. Marques: Celle de Simon Bénard, de 1704 à 1714; celle des Cramoisy, à partir de 1715. 1711 1. Philippo V. Hispaniarum Regi Catholico ob cæsos acie pulsosque occupatis urbibus ac regnis hostes. Epinicia in Regio Ludovici Magni Collegio Sociétatis Jesu. In-4o de 28 p. Les pièces sont des PP. N. Et. Sonadon, Jac. Longueval, R. P. Dorival, Rob. Rauld, N. Châtillon, Th.-M. Desantons, N.-L. Ingoult. (P. C. SOMMERVOGEL, VI, 216 ) 1712 2. Candidatus rhetoricæ, olim a Patre Francisco Pomey e Societate Jesu digestus, In hac editione novissimâ à P. Josepho Juvencio, auctus, emendatus et perpolitus. In-12 de 360 p. 3. Laudatio funebris Ludovici Delphini, nepotis Ludovici Magni, dicta in regio Ludovici Magni Collegio Societatis Jesu, a Natali Stephano SANADON..., ex eadem Societate. Non. mai. an. M. DCC. XII. Marque de Simon Bénard. In-12 de 35 p. 4. Virgilius... avec l'interprétation et les notes du R. P. de la Ruë... In-4. D'après Barbier le P. de La Rue códa son privilège à Barbou en juin 1713, (P. C. SOMMERVOGEL). 5. Epicedia Ludovico Delphino, Ludovici Magni Nepoti, Mariæ Adelaidi Conjugi, Ludovico Delphino dicta, in Regio Ludovici Magni Collegio Societatis Jesu, die 27 Aprilis anni 1712. In-8 de 30p. (Par le P. Porée.) Mém. de Trévoux, 1712, p. 1801-98. (P. C. SOMMERVOGEL, VI, 247.) (1) Le nom du P. C. SOMMERVOGEL, renvoie à sa Bibliothèque de la Compagnie de Jésus; celui de BRUNET, au Manuel du Libraire; - et celui de Conen, au Guide de l'amateur de livres à vignettes. 6. Dictionnaire nouveau ou l'abbregé du Trésor des deux langues françoise et latine, du R. P. Jean Gaudin de la Compagnie de Jésus. Enrichi de quantité de mots et d'un très grand nombre de phrases et de façon de parler françoises et latines. In-8. 1713 7. Gallis ob Victoriam reducem congratulatio. Habita in Regio Ludovici Magni Collegio Societatis Jesu, die vir kal. Jan. An.M.DCC.XII. A. P. Carolo Porée, Societatis ejusdem Sacerdote. In-8 de 80 p. Dans les Orationes, t. 1, p. 166-202 (Mém. de Trevoux, 1713, p. 73741). (Р. С. ЅоMMERVOGEL, VI, 1022.) 8. Lettres edifiantes et curieuses ecrites des Missions Etrangeres par quelques Missionnaires de la Compagnie de Jésus [par le P. Charles Gobien]. Tomes III et IV du Recueil. 2 vol. in-12. 9. Ratio conscribendæ epistolæ. Carmen Auctore Claudio Heroæo de Montaigu, e Societate Jesu... Marque de Simon Bénard. In 8 Je 15 р. Dans les Poemata didascalica du P. Oudin, II, 298-309. (P. C. SOMMER VOGEL. 10. In divum Maximum martyrem, Cujus ossa in æde sacra regii Societatis Jesu collegii Ludovici Magni adservantur, ode ionica. Petit in-8 de 4 p. P. C. SOMMERVOGEL, VI. 1714 11. P. Virgilii Maronis Opera, interpretatione et notis illustravit Carolus Ruæus, Soc. Jesu. Jussu Christianissimi Regis ad usum Delphini, editio novissima, auctior et emendatior, cui accessit index accuratissimus, omnibus numeris et concordantiis absolutus. 4 vol. in-12. L'Index forme le te volume; d'après Barbier, il serait de l'abbé de Lezeau, qui perfectionna l'Index fait par le P. de la Rue pour son édition de 1681. Les Mémoires de Trévoux, novembre 1714, p. 2037, disent que Barbou aurait, en même temps que son édition en 4 vol. in-12, fait paraître l'Index in-40. (P. C. SOMMERVOGEL). 12. De mala ingeniorum contagione vitanda. Oratio habita Lutetiæ Parisiorum, in regio Ludovici Magni collegio societatis Jesu a Natali Stephano Sanadone, ex eadem Societate. vi decembris an. M. DCC. XIII. Marque de Simon Bénard. In-12. 13. Josephi Juvencii e Societate Jesu Orationes. Editio nova emendatior. 2 vol. in-12, 287 (pour 277) et 271 p.; grav. de IF Cars. 14. Candidatus Rhetoricæ a P. Josepho Juvencio auctus emendatus et perpolitus. Ad usum Regii Ludovici Magni Collegii Societatis Jesu. In-12 de 360 p. 15. Caï Velleii Paterculi historiæ Romanæ libri duo cum notis. In-12 de 236 р. |