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ces p[rése]ntes lettres verront et orront, Salut. Scavoyr faisons que par devant no[t]re féal com[m]issère not [ai]re royal et juré et tesmoi ngtz cy emprès nommez, à Limoges, a esté p[rése]nt Syre Pierre Sanxon, marchant de la p[rése]nt ville et consul en l'année dernièrement passée, faisant tant pour luy que pour les autres consulz ses collègues, lequel a bailhé et payé contant, réallement et de faict à 1. Jehan Boulhot la some de cinq escus faisant la some de douze livres dix solz.

2. Siméon Courtey (1) cinq livres.

3. Joseph Doyneys, faisant tant pour luy que pour Léonard Doyneys, son frère, auquel a promis fere ratifier les p[rése]ntes toutes foys et quantes qu'il en sera requis, la some de douze livres dix solz d'une part, et vingt-deux livres dix sous d'autre pour led. Léonard (2).

4. A. Marcial de Loménye, cinq livres.

5. Pierre Pignon dict Barbo, sept livres dix solz.

6. Jehan Navière, faisant tant pour luy que pour

7. Marcial son frère, la somme de douze livres dix solz.

8. Jehan Alabonne, dict Vigier, faisant tant pour lui que pour

Joseph, son frère, sept livres dix solz (3).

9. A Jehan Alabonne, faisant pour Jehan et Gauchier Bonnes, frères, la somme de quinze livres.

10. A Jehan Freyssinault, faisant pour Léonard Freyssinault, dict Sardine, son frère, la somme de sept livres dix sous.

11. A Jacques Duplexis, la somme de dix livres.

12. Dame Margarite Coulomb, faisant pour Madalène Benoyst, Mathieu et Pierre Cibotz, frères, la some de trente sept livres dix solz.

13. Gilez Michel, sept livres dix souz.

14. Margarite Arachambau, femme de Françoys Pourcheyron, faisant pour sond mary, cinq livres.

(1) Nous avons trouvé dans le fonds des minutes de l'ancien notaire Deschamps, à Limoges, le testament de ce Siméon Courteys, beau-frère de Doyneys, dont le nom suit ici. On ne rencontre pas moins de onze noms de personnages appartenant à des familles d'orfèvres ou d'émailleurs dans cet acte, daté du 21 septembre 1565. Il a été publié dans le Bulletin de la Société arch. et hist. du Limousin, tome LXIII, page 694. On y verra que Siméon Courteys était devenu, à la fin de sa vie, et postérieurement sans doute au 29 janvier 1563, un partisan zélé du protestantisme.

(2) Ici est écrit en marge: « Grossata (grossové) pour led. Sanxon et lesd. sieurs consuls. >>

(3) lci est écrit en marge : « Coppiata pour les consulz par compulsoire. »

15. Jehan Nadaud, courdonier, faisant pour François Betoulle, la somme de dix livres.

16. Marcial de Fayolles, faisant pour son père, Thomas de Fayolles, dix livres.

17. Jehan de Beaunom, dict Lobre, sept livres dix solz.

18. Léonard Leyrault layné faisant pour luy et son frère, la somme de dix sept livres dix solz.

19. Françoys Duboucheys, dict Lavaud, [folio 1 vo consulz (sic) de la préseļnt ville, comme ayant charge de la vefve de. Guilhaume, le cuisinier, la some de dix livres - et ayant charge de Mathieu et Jehans Vincens et Galiot Oudoeys, dict Bastier, la some de sept livres dix solz.

20. A Aymeric Guybert, essayeur, faisant pour Jehan Yvert layné, la some de sept livres dix solz.

21. Loys Cibot, bouchier, douze livres dix soulz.

22. Jehan Lecourt (1) [alias Lezes dict d'Engoulesme, sept livres

dix solz.

23. A Nohel Cibot, filz de Jehan Cybot, dict le Bureau, la some de sept livres dix solz.

24. A Jehan Cibot, filz de Marcial Cibot, dict La Vagas, [alias las Vachas, les vaches, il appartenait à une famille de bouchers] faisant pour son père, la some de trente livres.

25. A Jehan Bergier, treze livres tournoys.

26. A Marcial Merly (2) bonnetier, sept livres dix solz.

27. A Bartholome et Pierre de Malavergne, douze livres dix solz.

28. Paulye de La Roche dict Senon, la somme de soixante deux

livres dix solz tourn.

29. A Johannete Delavaud, femme de Jehan Poylevé, faisant pour

sond. mari, la some [de] trente livres tourn.

30. A Jehan Joussent, trente livres.

31. A Marcial Juge, la some de vingt livres.

32. Matias de La Chabane, dict Vallerique, la some de quarante livres tourn.

33. A Marguerite Béchameil, femme de Jehan Pigequay, fasant pour son mary, la some de sept livres dix solz.

Les sus nomez p[rése]ns et recepvans lesd. somes contenues ez cèdules et quictances des somes de deniers par eulx prestées et fournies pour fere les fraictz fais pour la garde de la ville, distribués

(1) A la minute qui suit, on lit: Jehan Lezes dict d'Engoulesme. (2) Forrne ancienne et patoise du nom actuel Merlin.

par les mains desd. consulz, desquelles somes délivrées et payées par led. Sanxon et receues respectivement par lesd. sus nommés, eulx et ung chascun d'eulx ont quicté lesd. consulz absens, mais led. Sanxon avec le not[airje soubzsigné pour eulx stipulant et acceptant. Et ont les sus-nommez baillé et délivré aud. Sanxon les cédules et quictances concernans la fourniture desd. somes, signées des mains de l'ung desd. consulz. Et néangmoins (feuillet 2 ro) lesd. suz-nommés et ung chascun d'eulx ont voulu et consenty et ont promis et se sont obligés que si les deniers provenus des argentaries et reliquères prins par auctorité du Roy des églises de la p[rése]nt ville mentionnez au procès de Mons[ei]g[neu]r le gouverneur, ne sont suffisans pour payer et satisfaire entièrement les fraictz faictz par lesd. consulz, en payer leur cothe part comme les autres manans et habitans de la p[rése]nt ville, et qu'il en soyt faict esgalement sur tous, le conte desd. consulz estant vériffié. Et à ce que dessus ont consenty et se sont obligés et ont promis émender tous despens, dommaiges intérestz que se seroyent à faulte de l'entretènement de ce que dessus; et y ont voulu estre contrainctz et compelles par Mons[ei]g[neu]r le gouverneur et seneschal de Limousin ou Mons[ei]g[neu]r son lieutenant. A quoy ont esté jugés et condempnés par le Not[ai]re royal soubz signé qui les choses susd. ouyes et en lieu de nous receues comme il nous a relaté, à la rela[ti]on duquel nous garde susd. foy planière adjoustans, led. scel aucten [tique] que nous gardons à ces présentes avons miz et apposé. Faict à Limoges, ez p[rése]nces de Marcial Decombrouze, clerc, parroisse de Janalhat, et de Jehan Hardy, fils de feu Albert Hardy, tesmoingtz à ce appelez et requis, le vingt neufviesme de janvier, mil ve soixante deux ainsing signé:

Courteys, - Doyneys, Boulhet, - Jehan Navières et pour Marcial Navières mon frère, - Paulhe de La Roche, - Jehan Vigier faisant pour lesd. Bonnetz, - Margarite Coulomb, - Jehan Lecour, Giles Michel, - Jehan Freysinault, - Bergier, - Debeaunom, - Loys Cibot, Nadaud Cibot, - Jaques Duplessis, - Juge layné, Léonard Leyrault, - Jehan Joussent, - F. Duboucheys, comme ayant procura[ti]on desd. Audoy [et de] la vefve dud. cuisinier, passée par Forest, - Me Guybert, Me Fayoles, - (folio 2 vo) Johannète Delaval, - Me de Malaqvergne, - J. de Malavergne, Ma Merly, - J. Chabane, par commandement de mon père, Bechameil, par commandement de ma cousine, femme dud. Pichequay, - J. Cibot, J. Hardy, tesmoingt et Decombrouze.

(signė) MOURET.

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Cette pièce était une copie authentique, peut-être destinée aux archives du Consulat, et qui est restée entre les mains du notaire. Elle est écrite sur une feuille double. On aura remarqué que Pierre Sanxon (1) consul en 1562, qui avait été chargé par ses collègues de faire exécuter les travaux de défense, est encore celui qui les représente ici.

Suit la minute, écrite sur une feuille simple, d'une plume très serrée, aux marges couvertes de renvois, et d'une lecture difficile. Elle porte, à la fin, les signatures de tous les bourgeois qui donnent quittance des deniers à eux remboursés. Les signatures y sont inscrites dans l'ordre observé ci-dessus pour les noms. Le notaire a dû appeler les bourgeois pour les faire signer chacun à leur rang et à leur place. En cousant la feuille simple dans le cahier, on a tourné le verso en avant. Il faut donc commencer la lecture au

revers.

On lit:

« Nous, garde du seel... (suit le texte de la copie ci-dessus; la formule est seulement un peu abrégée à la fin; pas d'indication de lieu ni de date).... concède l[ett]res soubz seel royal, ez présences de Marcial Decombrouze et de Jehan Hardy, filz à feu Albert Hardy, tesmoingtz; lesd. Delomenye et Pignon n'ont signé,

(Suivent les signatures originales :)

Corteys, - Doyneys, - Boillet, - Jehan Navihères et pour Marcial Navihères mo[n] frère, - Paule de La Roche, - Jehan Vigier feysant pour lesd. Bonnetz, - Margarite Colon, - Jehan Bergier,

Gilles Michel,

Lezes,
Jehan Fresinaud,
Debeaunom, Loys Cibot, Nadaud Cibot,
Jacques
Ducplessy, - Juge laynė, - Lyonar Leyraut, Jehan Joussent,
Dubouscheys, comme ayant procuration desd. Audoys, et la
vefve dud. cuisinier, passée par Forestz,

A. Guibert,

de

M. Fayolles, Janete de Laval, de Malavergne, Malavergne, - M. Merly, - J. Chabane pour com[man]dement de mon père. Béchameil par commendement de ma cousine Marguerite Béchameil, fame dud. Picheguay, — J. Cibot, Hardy témoitz, - Decombrouze.

(La pièce n'est pas signée du notaire.)

J.

(1) Ce Pierre Sanxon devait être plus tard un des chefs de la ligue à Limoges; on trouve son nom, ainsi que ceux de plusieurs des citoyens désignés ci-après, mêlés aux évènements tragiques d'octobre 1589.

On lit en marge, entre les signatures de Merly et de Chabane: << Lesd. Nadaud et Archambaud n'ont [signé]» (1).

Louis BOURDERY.

(1) Archives historiques de la Marche et du Limousin, Limoges, Gely, 1887, in-8°, tome 1. Chroniques de la Confrérie du St Sacrement de Limoges, 1560-1631. Pages 332-338.

Ces chroniques donnent des détails curieux et très intéressants sur le sort des joyaux de la confrérie qui avait son siège à l'église St-Pierre-duQueyroix, à l'occasion des évènements dont nous venons de nous occuper. Tous les objets précieux furent pris, sauf le grand joyau d'argent doré, les calices et la grande croix d'argent, ainsi que deux revêtements d'argent des « deux tils (?) », ces derniers de peu de valeur. Les confrères, par respect pour le caractère sacré de leurs joyaux, et animés d'un zèle pieux pour leur conservation, parvinrent, grâce à de persévérants et généreux efforts, à éviter la destruction de leurs trésors et à en garder la possession. Ils les rachetèrent à la vente à la criée qui eut lieu en la maison du Consulat, à l'aide des deniers que purent seuls leur prêter deux citoyens désintéressés, les sieurs Marcial Verthamont et François Martin. Pour rembourser ces derniers, il fallut faire des quêtes à domicile, auprès de quarante personnes «des bonnes et aysées maisons de la présent parroisse [de St-Pierre] >> qui ne purent donner à elles toutes que la somme insuffisante de 64 1. 5 s. 6 d. Ce fut enfin Jean Videau qui prêta encore cent livres pour un an, sans intérêts, comme l'avaient fait Verthamont et Martin. Les confrères paraissent avoir pu ainsi éteindre leurs dettes. A chaque emprunt, ils avaient laissé en gages quelques uns des objets précieux qui venaient d'être rachetés.

Les Annales manuscrites de Limoges font allusion à ces mêmes faits (p. 344), et les commentateurs, y ont reproduit les renseignements ci-dessus, tirés du P. Bonaventure et du livre de la Confrérie du Saint-Sacrement de Saint-Pierre.

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