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Martin du Puytison.

Ardant du Majembost.

A Bellac:

Mallebay de Noussac.

P. Mallebay de Chabannes.

Simon Arbellot de Vacqueur (1).

A Rochechouart :

Moreau de Montcheuil.

Goursaud de Merlis.

Périgord de Beaulieu.

A Saint-Léonard :

Gay de Vernon.

Veyrier du Muraud.

Fraysseix de Veyvialle.

On voit que les bourgeois, portant le même nom de famille, se distinguaient entre eux en ajoutant à leur nom patronymique le nom du domaine dont ils étaient propriétaires. Ainsi à SaintLéonard :

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Et de même que dans les grandes familles nobles, on donnait aux enfants des titres différents, de sorte que des frères ne portaient pas le même nom, l'aîné ayant le titre de duc de tel ou tel fief, le second ayant le titre de comte de tel ou tel autre fief, de même, dans quelques riches familles bourgeoises, on donnait aux enfants, à leur naissance, les titres de divers domaines, sous le nom duquel ils étaient connus; exemples :

A Rochechouart :

Périgord de Beaulieu.

de Villechenon.
des Conties, etc.

(1) GRANET, Histoire de Bellac, p. 245; - Alfred LEROUX, Archives partementales, t. I, Bellac, p. 218,

A Saint-Léonard :.

La Nouaille de Lachèze.

Tourniol.

des Gabies, etc.

V

A l'époque de la Révolution, on supprima la particule nobiliaire par crainte de l'échafaud ou de la déportation, et l'on se contenta d'ajouter le nom du domaine au nom patronymique pour distinguer les diverses branches d'une même famille. Exemples, à Bellac :

Mallebay-Chabannes.
Mallebay-Lavigerie.

Arbellot-Lagasné.

Arbellot-Rouffignac.

Arbellot-Repaire.

Arbellot-Vacqueur (1).

Génébrias-Gouttepagnon.

A Limoges :

Lamy-Lachapelle.
Mourier-Lalande.

VI

De nos jours, un certain nombre de familles bourgeoises ont repris officiellement la particule nobiliaire qu'elles possédaient avant la Révolution : qui pourrait les en blâmer? C'est un simulacre de noblesse qui flatte la vanité de ceux qui l'exploitent, et qui offre, après tout, quelques avantages temporels.

Boileau a dit avec raison :

La noblesse, Dangeau, n'est pas une chimère.

C'est un patrimoine d'honneur qui console dans la pauvreté, et qui, parfois, supplée à la fortune absente. Combien de fils de famille auxquels il manque une dot, et qui, grâce à des titres de noblesse, grâce à un nom historique, se placent avantageusement dans la société et trouvent le moyen, par une riche alliance, de redorer leur blason?

(1) Abbé GRANET, Histoire de Bellac, p. 242, 247.

Sans doute la noblesse bourgeoise qui consiste en un nom de domaine précédé de la particule n'est qu'une ombre de noblesse; souvent la possession de ce domaine noble ne date pas de deux siècles; parfois ce domaine, dont on a pris le nom, a passé, par une vente forcée, entre des mains étrangères; mais qu'importe? le nom reste, et ce simulacre de noblesse a du prestige et éblouit le vulgaire.

Toutefois ce prestige a diminué de nos jours, et l'on convient que la noblesse personnelle, qui consiste dans la loyauté des sentiments, est supérieure à la noblesse héréditaire. C'était le sentiment du grand Condé : un jour qu'il s'entretenait avec Vincent de Paul, -- comme le saint, par humilité, lui rappelait la bassesse de sa naissance, le prince lui répondit en lui citant ce vers latin : Moribus et vita nobilitatur homo.

Ce qui fait la véritable noblesse, c'est la pureté des mœurs et la dignité de la vie.

L'abbé ARBELLOT.

LE CHATEAU DE BORT

Pour parler du château de Bort, dont le Bulletin de la Société archéologique donne aujourd'hui une vue, j'éprouve un certain embarras. Il y a tout juste quarante-deux ans, que je vis pour la première fois et dessinai cette belle demeure, dont les travaux de restauration n'étaient pas encore achevés et, depuis, je n'y suis pas revenu. C'est donc à des souvenirs bien anciens que je suis forcé de faire appel et, nécessairement, ces souvenirs sont insuffisants. Ils le seraient surtout, si les deux dessins que je fis de Bort n'étaient pas sous mes yeux et ne me rappelaient pas très exactement l'architecture du château. C'est à ces dessins que je vais avoir recours pour une description que complétera la gravure jointe à ce travail un peu sommaire, faute de plus amples docu

ments.

En 1854, au moment de ma visite, les maçons, dirigés par un habile architecte du Mans, M. Delarue, très à la mode en ce temps-là, n'avaient pas encore enlevé les derniers échaffaudages. Il restait même du château primitif une vieille tour, couverte de lierre, qui fait le premier plan à droite du dessin et qui dut être démolie peu après. Cette vieille tour n'était pas la seule chose qui restât de l'ancien château. Bien qu'il eût l'aspect d'une chose neuve, pas mal de vieilles constructions avaient été utilisées et englobées dans les bâtisses modernes et on en retrouvait facilement des traces, dans la chapelle notamment; mais en somme, cette restauration de M Delarue équivalait à une reconstruction et avait complétement transformé l'aspect de l'ancien château déjà plus ou moins modernisé à diverses époques.

Actuellement il a l'air d'un manoir de la fin du moyen âge; mais il n'est pas besoin d'être très archéologue pour constater que, tout en faisant beaucoup d'effet au point de vue décoratif et pittoresque, il n'est pas d'une irréprochable pureté de style. Il se compose

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