mesmes charitables devoirs et offices pour le salut de l'ame du deffunct, comme il sera faict en ceste compagnie en semblables occasions, dont elles luy donneront advis, pour se conformer et unir d'autant plus d'un mesme esprit de charité. 36. Il a esté arresté que doresnavant (1) on ne recevra plus les billetz des absentz pour l'eslection des officiers en ceste compagnie, et qu'il n'y aura que les présentz en l'assemblée qui puissent donner leurs billetz pour la dicte eslection; lesquelz billetz des presens le secrétaire ira recepvoir dans le coffret d'un chacun de suite, et comme (2) l'on sera assis, pour empescher le désordre qui pourroit arriver à la dite eslection; lesquelz par après seront veus et examinés selon l'ordre accoustumé. (1) Cet adverbe doresnavant vient à l'appui de ce que nous avons dit plus haut, à l'art. 24, que les statuts primitifs ont été retouchés. (2) C'est-à-dire dans l'ordre où... INVENTAIRES DES CHATEAUX Appartenant aux de Peyrusse des Cars Ces inventaires, au nombre de neuf, forment un groupe, qui va de 1686 à 1771. Découverts par M. Champeval dans les archives de la famille des Cars, ils m'ont été très obligeamment communiqués par lui, qui m'en a ainsi facilité la publication. Quoiqu'ils ne soient pas de première importance, ils contiennent une série de renseignements qu'un amateur des documents de ce genre ne doit pas négliger. Pour leur donner plus d'intérêt, j'aurai soin d'élucider par des notes les passages qui les réclament, sans toutefois m'attarder à reproduire des explications déjà fournies dans des circonstances analogues ni avoir la prétention de tout identifier, certains mots ne se trouvant dans aucun glossaire. L'inventaire forme un cahier in-4o de 28 pages. Le papier est marqué au timbre de la généralité de Bordeaux, et porte au filigrane, dans un cartouche, une fleur de lis sur un nuage qui lance la foudre. Le « chasteau de La Renaudye, paroisse de SaintFront-la-Rivière, en Périgord », appartenait à « haut et puissant seigneur, Messire Jacques Descars, comte de Saint-Bonnet et seigneur de la présente jurisdiction ». A sa mort, comparurent, pour la rédaction de l'acte, « haulte et puissante dame Marie du Chastellet, dame doüairière du présent lieu; hault et puissant Messire François, comte Descars, chevalier, seigneur de SaintYbard, d'Aixe et autres places; haulte et puissante damoiselle Jeane Descars et hault et puissant seigneur, Louis de Rochouard, chevalier, seigneur du Bastimens, comme père légal administrateur de ses enfans et de deffunte haulte et puissancte dame Marie Descars, tous comme héritiers présomptifs ». Le notaire constate qu'il a « vacqué à la faction du dit inventaire », et «a attesté l'heure de huit heures du matin estre escheüe et après l'avoir cognu à la monstre solaire (1) du présent lieu ». Le document original, qui fait partie des archives de M. le comte des Cars, m'a été très gracieusement communiqué par M. Champeval, avocat à Figeac. Invantère des meubles de la Renaudie, faist au requis de Madame la contesse de Saint-Bonnet, 1686. Premièrement, estant à la porte dudit chasteau et sur le pontlevix d'icelluj, nous avons rencontré Thomas Duvaneau, s de la Faute, receveur de laditte seigneurie, auquel nous avons fait entendre le subject de nostre transport et réquisition du dit s du Fraisse (notaire royal et lieutenant de laditte jurisdiction)... pour procéder à la facttion de l'inventaire; requis ce que ledit Duvaneau nous a offert et présenté les clef dudit chasteau et d'illec nous a conduis dans icelluj et dans la salle basse. A laquelle porte du corps de logis, au dessous du degré, il y a une porte de fert à grilhes, avec une autre porte de bois par le devant, fermant en clef et de là nous a fait ouverture de la porte de la salle basse, laquelle estoit fermée en clef et ayant entré dans icelle, avons trouvé: 1. Deux tasbles longères (2), faittes en menuserie à l'entique. 2. Plus, une autre tasble de menuserie, faitte en auvalle (ovale). 3. Plus, un timbre de cuivre servant à laver les mains. 4. Plus, trente deux chaizes de bois, garnies de joncs. 5. Plus, deux grands chenets de fonte, avec une grande tacque (3) à la cheminée de laditte salle. 6. Plus, deux grands bancs douciers (4), garnis de tappisserie, bleu, jaune et rouge. 7. Plus, un pettit lict de repos. 8. Plus, un tapit à pettit careau, servant à une tasble. Et d'illect sommes entrés dans l'office de la ditte salle, où nous avons trouvé : 9. Une tasble ronde, avec ses estrateaux, le tout de menuiserie. 10. Plus, de vieux armoires, faits à l'entique, de peut de valleur. 11. Plus, un buffet de menuserie à l'entique, fait à deux estages. (1) Cadran solaire. « On appelait autrefois montre de l'horloge, le cadran, la platine qui indique les heures » (Dict. de Trévoux). (2) Tables longues et étroites. (3) « Tacque. On ne connaît que sous ce nom-là, en certains endroits de la Champagne, ce que partout ailleurs on appelle contre-cœur, qui, selon l'Académie, est une plaque de fer qu'on attache contre le milieu du mur de la cheminée pour le conserver» (Trév.) Taque se dit aussi en Lorraine. (4) Banc muni d'un dos ou dossier. 12. Plus, un garde à manger de bois, auquel y a une serure. 13. Plus, trois meschantes chèzes, deux desquelles sont garnies. 14. Plus, quatre planches servant à mectre du fruit. Et de là sommes entrés dans la cuisine, la porte d'icelle double, bien ferré, avec sa serure, deux verouils par le dernier; ajant entré, avons trouvé, à la cheminée d'icelle : 15. Une tacque de fonte, rompue par le millieu. 16. Deux gros chefnets de fonte. 17. Aussi autres deux grand landiers rostisseurs (1) de fert battu, de la longueur de sept pieds ou environ. 18. Une broche de fert. 19. Une cramallière, qui est attachée avec une grosse barre de fert qui traverse la cheminée, faiste en crampons. 20. Plus, une grande tasble, de la longueur de six pieds, avec ses estracteaux. 21. Un grand banc douciers à l'entique et un autre banc. 22. Plus, une autre tasble au carré, avecque son chassif (2), presque neufve. 23. Plus, deux meschans coffre à l'entique, fermant en clef. 24. Plus, autre coffre de menuserie, sans serure. 25. Plus, une meschante pièce servant à mettre la plume dedans. 26. Plus, trois paires de meschans armoires à l'entique. 27. Plus, un mortier de marbre blanc. De là sommes entrés dans l'office de la dite cuizine, la porte d'icelle fer mant en clef et dans ledit office avons trouvé: 28. Une grande tasble, avec ses estratteaux. 29. Plus, un paire de meschanps armoires à l'entique, sans serure. 30. Plus, un meschant banc à l'entique. 31. Plus, un ratteau (3) servant à mettre le pain, attaché au plancher. 32. Plus, une grande poille servant à la cuisine. Et de la dicte cuisine sommes esté conduis dans la chambre appellée de M2, où estant nous avons trouvé: 33. Un lit garni, avec sa coiste, cussin, matellat, le dit lict et cussin de la pesanteur de 100 livres, le matelat estant de toille garni de laine de la pesanteur de 30 livres, avecques la couverte, rideau de coulleur verthe de sarge de péys, avec le ciel de lict estant de mesme coulleur et par le dessus planché de bois. 34. Plus, douze chèzes, garnies aussi de sarge verthe. 35. Plus, six chaises, garnies de jongs, les bois d'icelles paints de coul leur verthe. 36. Plus, trois pettis oreilhers, l'un desquels fait en broderie. (1) Landiers à crémaillères, où se posaient les crochets mobiles qui supportaient la broche à rotir. (2) Support pliant, voir page 447, note 1. (3) « Dans les trois caves, un râtelier propre à y mettre des bouteilles >> (Ino. des Capucins de Bourbourg, 1791). 37. Plus, une tasble ronde, avecques son chassif et le tapist d'icelle estant dessus. 38. Plus, une autre pettite tasble, de peut de valleur, sur laquelle il y a un taspit fait en broderie. 39. Plus, une autre pettite tasble, avecq ses estratteaux. 40. Plus, un guérindon. 41. Plus, deux landiers de fonte, fais en rond; une tacque rompue par le milhieu, une pettite pasle de fert. 42. Plus, dix piesses de tapisserie, faisant entièrement le tour de lad. chambre, faittes en broderie, où il y a les armes; la première qui est sur la porte du cabinet, Monberon, les Cars, Veyrières, Lalucouere la Tour, Esnardene, Bourbon, Chaslon, Orléans, Luxembourg, Beaufremont, Vienne, Beauvaut, Avroscourt, Lisle, Arpajon, Pierre Buffière, Rocquefeuille, Pompadour, Vantadour, de Sugur, Marnier, Polhigni, Fallettant, Moncongni, de Baiseyx, Chastellet, Noncourville, Monluc. 43. Plus, un tasbleau sans chassix, (1), où il y a escript dessus Cicero, Pompejus, Cesar, Brultus, Catto. 44. Plus, un tasbleau, avecque son cadre, de la Madelaine agonisante. trouvé dans icelle: 46. Un chaslict, garni de son lit, sur lequel il y a un lict, aveq un matellat, le lict et cuissin de la pezanteur de 50 livres, le matelat estant de toille garni de laine de la pezanteur de 20 livres ou environ, une couverte blanche en façon de Cathalongne, n'j ajant de tours de lit ni de rideaux ni de planché par le dessus. 47. Plus, un cabinet à deux portes, fermant en clef, dans lequel avons trouvé deux paires de meschans soullier et quelques meschantes nipes. 48. Plus, un coffre, fermant en clef, dans lequel avons trouvé un linceul, trois napes et huict serviettes fort uzées. 49. Plus, un autre coffre sive bahut, fermant en clef, dans lequel nous n'avons rien trouvé dedans. 50. Plus, six grandes chaises garnies de tapisseries et deux pettites, sur l'une desquelles y a un cuissins. 51. Plus, deux landiers de fert battu et une petite tacque de foncte. 52. Plus, six tantes (2) de tappisserie, faisant le tour de la dite entichambre. 53. Plus, une platine servant à passer du linge. Et de la ditte chambre sommes estés conduis dans la salle haute, la porte d'icelle fermant en clef, dans laquelle nous avons trouvé : (1) Cadre. (2) Tringles de bois servant à suspendre les tapisseries, comme on le voit encore à l'abbaye des Chatelliers (Deux-Sèvres); cependant, au no 72, le sens serait plutôt celui de tenture et, au no 95, on dirait un encadrement sculpté. Au no 103, il est certainement question d'une tapisserie brodée à la main. ! |