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particulier: 1o la copie faite par Bernard Gui d'une lettre de saint Dominique (p. 380); 2o le récit fait par lui de la révolte des Albigeois contre les inquisiteurs en 1302 (p. 386); 3o une lettre d'Edouard II, roi d'Angleterre, adressée à Bernard Gui (p. 400); 4o le sommaire et la table de la Pratique de l'Inquisition (p. 402); 5° les extraits de cette Pratique relatifs à la secte des Béguins (p. 416); 6° la Biographie de Bernard Gui, écrite par un contemporain, que Quétif et Echard supposent être frère Pierre Guidonis, neveu de Bernard (p. 427).

L'abbé ARBELLOT.

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8. Sceau du Comité révolutionnaire de Saint-Laurent-sur-Gorre (1794).

1. Sceau de la garde nationale de Limoges (1789). 2. Sceau de la Société patriotique et littéraire de Limoges (1790). - 3. Sceau de la Société des
Amis de la Constitution de Limoges (1790). - 4. Sceau de l'évêque constitutionnel de la Haute-Vienne (1791). - 5. Sceau du directoire du district de
Saint-Junien (1793). 6. Sceau de la municipalité de Rochechouart (1793).

7. Sceau de J. Estier, agent national du district de Limoges (1794)

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dans les Sceaux de l'époque révolutionnaire

spécialement dans ceux du département de la Haute-Vienne

La Révolution qui, dans l'ordre politique, rompit complètement avec le passé, ne se montra pas aussi absolue en toutes choses. A vouloir tout réformer, il lui eût fallu tout créer, ce à quoi elle ne pouvait prétendre. Au surplus, quelque ardent que fut l'esprit de rénovation qui l'animait, elle dut parfois subir la force d'impulsion, l'influence des habitudes, et procéder par transaction. C'est pourquoi elle conserva ce qui, plus vivace que les formes politiques, pouvait s'encadrer dans les institutions nouvelles.

Ainsi en fut-il de certains usages, de diverses pratiques. A vrai dire, ce sont bien là les liens intimes par lesquels une époque se rattache aux temps antérieurs. En eux se révèle le travail d'hérédité permanente qui fait que, dans les mœurs de nos jours, il y a quelque chose des mœurs d'autrefois.

Au nombre des coutumes que la Révolution s'appropria fut celle, essentiellement aristocratique, qui consistait à faire emploi de cachets de cire ardente pour clore les lettres et en assurer le secret, comme aussi d'apposer des sceaux sur certains actes pour en attester l'authenticité. A la vérité, les circonstances rendaient plus impérieux que jamais le recours aux moyens propres à sauvegarder aussi bien les intérêts privés que la bonne foi des citoyens. Aussi peut-on dire qu'à aucune autre époque il ne fut fait un usage aussi général et aussi fréquent de sceaux et de cachets. Il n'est point rare de rencontrer, sur des documents officiels assujettis au visa de plusieurs autorités, des empreintes multiples.

Quoique les sceaux de la période révolutionnaire ne constituent que des combinaisons d'un nombre restreint de types principaux, ils n'en offrent pas moins, dans leur ordonnance, une diversité qui

T. XLV.

leur assure un réel intérêt. Œuvres de graveurs habiles, ils participent, pour la plupart, des qualités spéciales à une époque qui eut le culte de l'élégance et de la distinction. C'est pourquoi, à défaut d'une grande originalité, on retrouve, dans les compositions qui les décorent, une certaine recherche d'art. Mais, aux formes contournées, à la profusion ornementale de jadis, ont succédé une régularité et une simplicité qui reposent de l'exagération produite par le style rocaille.

Longtemps les sceaux portèrent, soit l'image des personnes auxquelles ils appartenaient, soit le blason de leurs armes. Celui-ci devint même, après le moyen âge, d'un emploi presque général, sauf pour les établissements et les corps ecclésiastiques. Fleurs de chevalerie, disent de vieux auteurs, - les armoiries furent, à l'origine, l'apanage de l'aristocratie féodale. Le blason était attaché au seigneur comme le titre nobiliaire l'était à la terre. C'était le signe extérieur et partout visible de son individualité. Peu à peu, par l'obtention de charges publiques, la bourgeoisie fut admise à jouir des prérogatives jusque là réservées à la noblesse et notamment du droit de porter des armoiries. Bientôt aussi les usurpations se produisirent et en tel nombre que, dans l'impossibilité de les réprimer, il fallut se borner à les régulariser. On exigea alors leur enregistrement et le paiement d'une taxe, en attendant que chacun put impunément et sans aucune formalité s'octroyer un blason. Les armoiries concédées moyennant finance avaient été composées sans grand souci des règles héraldiques; les autres n'eurent plus aucune signification ou, du moins, n'offrirent plus qu'un sens vulgaire. On s'ingénia. en effet, à les meubler de pièces équivoques présentant une allusion au nom, à l'emploi, ou même aux goûts du possesseur et constituant autant de rébus. Il y ent bien pis: un jour l'on put voir les financiers enrichis et les femmes galantes arrêter au pied du grand escalier de Versailles leurs équipages armoriés. De ce jour, la vieille noblesse acheva de se détacher de ces marques d'honneur, de plus en plus avilies, et qui lui rappelaient d'antiques privilèges maintenant partagés et amoindris. Aussi, quand vint le temps des voyages à Cythère, volontiers elle suivit la mode qui substituait aux « pièces nobles » des chiffres illisibles et qui prenait pour cimiers et pour supports des couronnes de roses et des amours dessinés par Boucher ou Watteau: le trophée héroïque cédait la place au trophée amoureux.

En sorte que bien avant la Révolution, la chevalerie n'était plus qu'une conception figée; la floraison qu'elle avait produite et semée dans les armoiries était depuis longtemps desséchée et les pièces du blason restaient, même pour ceux qui en tiraient gloire, l'alphabet indéchiffrable d'une langue morte.

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