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la manière dont les vingt-cinq auteurs ont commencé leur entreprise. Que le comité de revision tienne constamment ses ciseaux bien aiguisés, et qu'il ait le courage de s'en servir, quand il le faudra, et l'entreprise méritera de réussir.

E. G.-C.

Recherches sur l'inflammation de l'arachnoïde cérébrale et spinale, ou histoire théorique et pratique de l'arachnitis; par MM. PARENT-DUCHATELET et L. MARTINET, docteurs en médecine, etc. (Voyez l'annonce bibl. au no de septembre.)

L'approbation et l'encouragement accordés à cet ouvrage par le premier corps savant de l'Europe sont, à la fois, et l'éloge le plus précieux pour les auteurs, et la garantie la plus certaine de leur succès. Le rapport, plein de bienveillance et d'équité qui le précède, en donnerait, sans doute, une idée plus exacte que l'analyse incomplète que j'ai pu faire, en ayant souvent recours à ce travail, dans lequel l'élégance et la pureté du style suffiraient seules pour faire reconnaître le savant professeur HALLÉ. Si je me permets quelques légères additions, ce sera pour établir une comparaison entre les idées de messieurs PARENT et MARTINET, et celles qui ont été émises par messieurs LALLEMAND, ROSTAN et autres médecins qui se sont occupés des maladies de l'encéphale et de ses enveloppes.

C'est, je pense, un des principaux avantages des

Arachnitis.

Arachnitis.

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livres remplis d'observations exactes et détaillées,' que de pouvoir fournir toujours des matériaux aux recherches et aux méditations, lors même que les théories sont oubliées ou inadmissibles, et comme le livre qui nous occupe renferme un très grand nombre de faits recueillis avec soin, et présentés avec méthode, il doit nécessairement plaire aux praticiens jaloux de s'instruire. Aux noms des auteurs se joignent des autorités respectables, et quí appuient mon jugement; il suffira de citer messieurs RÉCAMIER, JADELOT et feu NYSTEN.

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Le plan de cet ouvrage est simple et facile à saisir après une description courte, mais exacte, de l'arachnoïde, les auteurs indiquent d'abord les fonctions de cette membrane dans l'état sain, pour passer ensuite à l'étude des phénomènes morbides. Dans le second chapitre ils donnent avec détail l'histoire de l'arachnitis, des lésions qu'elle laisse dans les parties qu'elle a occupées : ils exposent la théorie de ses symptômes, ou sa physiologie pathologique; enfin ils font connaître les différens moyens thérapeu tiques employés contre elle, en appréciant les différens degrés d'importance et de certitude. La troisième section est consacrée à ce que MM. P. et M. appellent clinique de l'arachnitis cérébrale; c'est une collection d'observations qu'ils ont eux-mêmes recueillies au lit des malades, ou qu'ils ont empruntées à différens médecins, justement estimés Enfin le dernier chapitre renferme l'histoire de l'arachnitis spinale, et quelques observations de cette maladie.

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Rassembler un grand nombre d'observations, écarter celles qui sont incomplètes ou douteuses, comparer entre elles, sous différens points de vue,

celles qui ne laissent rien à désirer, puis en tirer des conclusions, tel est le vrai moyen d'arriver à des Arachnitis. résultats positifs, telle est aussi la marche suivie par les auteurs. « Dans l'examen et le résumé de ces observations dont nous pouvons garantir l'exactitude, disent-ils, ayant eu le soin d'écarter toutes celles qui nous ont paru tant soit peu défectueuses, nous nous sommes scrupuleusement attachés à bannir tout système et toute hypothèse, afin de ne donner que le résultat des faits. Ainsi, dans les objets que nous traitons, nous exposons avec franchise ce qu'il y a d'inconnu, ce qu'il y a de faux, ce qu'il y a de douteux, ce qu'il y a de certain. Si cette marche est monotone et peu attrayante, elle a du moins l'avantage d'être conforme à celle qui est adoptée dans toutes les sciences physiques; et puisqu'il est reconnu que ces sciences lui doivent les progrès immenses qu'elles ont faits depuis quelques années, pourquoi ne l'adopterait-on pas en médecine, cette belle partie de l'histoire naturelle, qui doit marcher de pair maintenant avec les sciences exactes?

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Dans toutes les observations qui se sont terminées par la mort, et c'est le plus grand nombre, on trouve les détails de l'ouverture des corps, et, ce qui est surtout important, la comparaison des lésions, avec les symptômes observés pendant la maladie. Quelques-unes de ces ouvertures ont été faites, lorsque les malades, guéris quelque temps auparavant, de la maladie qu'on a dû regarder comme une arachnitis, ont succombé ensuite à une autre maladie. Dans les cas de cette nature on a pu voir les traces de la maladie éteinte, c'est-à-dire, les altérations organiques qu'elle a laissées après T.77 dela Col. 16a de lá 2o§ér. » Octobre. 6.

r

Arachnitis.

olle, et on a pu en constater les rapports avec les
symptômes observés pendant la maladie, en les
comparant avec les autres ouvertures faites immé-
diatement après des arachnitis terminées par la
inort. Sur ces observations les auteurs ont dressé
plusieurs tableaux de comparaison, propres à faire
connaître la mesure d'influence des causes exté-
rieures, des sexes et des âges sur le développement
de la maladie, les diverses proportions de sa durée,
et les rapports de ces proportions avec l'âge des
sujets qui en sont atteints; les régions de l'arach-
nóïde, le plus généralement affectées, les rapports
de ces régions avec les âges où la maladie se déve-
loppe, la fréquence de certains symptômes, tels
que ceux qui intéressent la vue ou les organes du
mouvement, et leurs rapports avec les régions sur
lesquelles s'est portée l'inflammation, et dans tous
ces tableaux on a eu soin de distinguer, en deux
colonnes, les arachnitis où l'inflammation a été,
ou non, suivie de suppuration. Chaque tableau est
dressé sur un nombre d'observations qui s'élève
de 116 à 118. Ce nombre est exclusivement formé
par les seules observations assez complètes dans tous
les détails, soit de la maladie, soit de l'ouverture,
pour que rien d'essentiel ou d'utile n'ait pu échap-
per aux conséquences qu'on en devait tirer. - Ces
tableaux ont l'avantage de présenter, en un instant,
les résultats d'observations nombreuses, et de sou-
lager l'attention..

Relativement aux causes, on peut voir que la percussion, et surtout les violentes commotions ont déterminé la maladie dans beaucoup de cas; que d'autres fois elle a été consécutive à des affections morales tristes, à des flux, à des exanthèmes suppri

T

més, à des métastases. L'insolation n'a été que

deux fois cause de l'arachnitis, qui, une fois, s'est Arachnitie trouvée jointe à l'hydrophobie : quant au sexe, il y

a eu, sur trois malades, deux hommes et une femme. Pour les âges, les auteurs n'ont pas pris de divisions numériquement régulières; ils ont préféré les tirer des époques marquées par les révolutions les plus remarquables de la vie. Ils divisent l'enfance en trois périodes: de la naissance à cinq ans, de cinq à huit et à quatorze; l'adolescence en deux : de quinze à vingt-un et à trente; l'âge adulte en deux de trente-un à quarante et à soixante; et la vieillesse, de soixante-un à quatre-vingts. En adoptant ces divisions, sur 116 observations d'arachnitis cérébrale, il y en a 49 dans le cours de l'adolescence, 38 pour l'âge adulte, et 29 pour l'enfance. Dans l'enfance, le plus grand nombre a lieu de neuf ans à quatorze, et ce nombre est de quinze malades. Le moindre nombre est de cinq; il a lieu de la naissance à l'âge de cinq ans. Dans les deux divisions de l'adolescence, le plus grand nombre se trouve dans la première, c'est-à-dire, de quinze ans à vingt-un ans; ce nombre est de trente-quatre. Les 38 observations faites sur les adultes se trouvent partagées également entre les deux divisions de cette époque; il y en a 19 pour chacune. Il n'y a que 5 observations sur les vieillards.

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La durée de la maladie est variable; le plus ordinairement l'arachnitis se termine du septième au neuvième ou onzième jour. Chez un petit nombre de sujets elle a atteint le trente-unième. Si l'on compare ces différentes durées aux âges des malades, on trouve que les plus aigues sont dans un nombre qui suit une progression croissante d'après la suc

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