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Brief je feray de ma foy telle preuve,
Qu'il cognoistra sans fainte ma constance,
Non par mes pleurs, ou fainte obeyssance,
Comme autres ont fait, mais par divers espreuve.

III.

Elle pour son honneur vous doibt obeyssance,
Moy vous obeyssant, i'en puis recevoir blasme,
N'estant, a mon regret, comme elle, vostre femme.
Et si n'aura pour tant en ce point préeminence ;
Pour son profit elle use de constance,

Car ce n'est peu d'honneur d'estre de voz biens dame;
Et moy, pour vous aymer, j'en puis recevoir blasme,
Et ne luy veux ceder en toute l'observance :

Elle de vostre mal n'a l'apprehension;

Moy je n'ay nul repos tant je crains l'apparence :
Par l'advis des parentz elle eut vostre accointance
Moy malgré tous les miens vous porte affection
(Et mefiez pour tant, mon cœur de ma constance')
Et de sa loyauté prenez ferme assurance.

IV.

Par vous, mon cœur ! et par vostre alliance, Elle à remis sa maison en honneur,

Elle à jouy par vous la grandeur,

Dont tous les siens n'ayent nul asseurance.

De vous, mon bien ! elle a eu la constance (l'accointance)

Et a gaigné pour un temps vostre cœur :

Par vous elle a eu plaisir en bon heur,

Et pour vous a receu honneur et reverence;
Et n'a perdu sinon la jouyssance

D'un fascheux sot qu'elle aymoit cherement.

1

Supplied by Lord Hailes from the Scotch translation. Remarks, 179.

Schortly I sall geif of my trueth sic profe,
That he sall know my constancie without fiction,
Not by my weping, or faynit obedience,

As other have done: but by uther experience.

III.

Sche for hyr honour oweth you obedience : I in obeying you may receive dishonour, Nat being (to my displesure) your wife as sche. And yit in this poynt she shall have na preheminence. Sche useth constancy for hyr awin profite :

For it is na litle honour to be maistres of your goodes, And I for luifing of you may receive blame,

And will nat be overcumme by hyr in loyall observance, Sche has no apprehension of your evyll,

I feare so all appearing evill that I can have na rest. Sche had your acqueintance by consent of hyr freindes, I against al thair wil have borne you affection.

And nat the lesse (my hart) you doubt of my constance, And of hir faithfulnes you haif firme assurance.

IV.

By you (my hart) and by your aliance
Sche hath restored hyr house unto honour,
By you she is become to that greitnes,
Of quhilk hyr freindis had never assurance,
Of you (my wealth) sche got the acquentance,
And hath conquest the same time your hart.
By you sche hath pleasure and good lucke,
And by you hath received honour and reverence,
And hath nat lost but the rejoysance

Of one unpleasant foole, quhilk she lovit deirly.

Je ne la playns d'aymer donc ardamment,
Celuy qui n'a en sens, n'y en vaillance,
En beauté, en bonté, n'y en constance
Point de seconde. Je vis en ceste foy.

V.

Quant vous l'amiez, elle usoit de froideur; Sy vous souffriez pour s'amour passion, Qui vient d'aymer de trop d'affection, Son doig monstroit, la tristesse de cœur ; N'ayant plaisir de vostre grand ardeur, En ses habitz monstroit sans fiction, Qu'elle n'avoit paour, qu'imperfection Peust l'effacer hors de ce loyal cœur. De vostre mort je ne vis la peaur Que meritoit tel mary et seigneur Somme de vous elle a eu tous son bien Et n'à prisé n'y jamais estimé

Un si grand heur si non puis qu'il n'est sien Et maintenant dit l'avoir tant ayme.

VI.

Et maintenant elle commence à voir, Qu'elle estoit bien de mauvais jugement, De n'estimer l'amour d'un tel amant ; Et voudroit bien mon amy decevoir Par les escriptz tout fardez de scavoir, Qui pourtant n'est on son esprit croissant, Ains emprunté de quelque autheur eluissant, A faint tresbien un enuoy sans l'avoir. Et toutesfois ses parolles fardez,

Ses pleurs, ses plaincts remplis de fictions,

Et ses hautz cris et lamentations,

Ont tant gaigné qui par vous sont gardez
Ses lettres escriptes, ausquelz vous donnez foy
Et si l'aymez et croyez plus que moy.

Than I moane hyr nat to love ardently
Him that hath none in wit, in manhead,

In beauty, in bounty, in truth, nor in constancy,
Ony second: I lief in the beleif.

V.

Quhen you lovit hyr sche usit coldnesse,
Gif you suffrith for hir luif passioun,
That commith of to greit affectioun of luif,
Hyr sadnes schew the tristesse of hyr hart,
Taking no pleasure of your vehement burning,
In hyr clothing she schew unfaynitly,
That sche had na feir, that imperfection
Could deface hyr out of that true hart.
I did not see in hyr the feir of your death,
That was worthy of sic husband and lord,
Schortly sche hath of you all hyr wealth.
And hath never weyit nor estemit

One so greit hap, but sins it was not hirs,

And now she saith that she loveth him so well.

VI.

And now sche beginneth to see,

That sche was of veray evill jugement
To esteeme the love of sic ane lover,
And wald fayne deceive my love,

By writinges and paintit learning,

Quhilk nat the lesse did not breid in hir braine,

But borrowit from sum feate authour,

To fayne one sturt and haif none.

And for all that hyr payntit wordis,

Hyr teares, hyr plaintes full of dissimulation,
And hyr hye cryes and lamentations

Hath won that poynt, that you keip in store,
Hir letters and writinges, to quhilk you geif trust,
Ye, and lovest and belevist hyr more than me.

VII.

Vous le croyez, las ! trop je l'appercoy
Et vous doutez de ma ferme constance,
O mon seul bien et mon seul esperance?!
Et ne vous puis asseurer de ma foy :
Vous m'etimez legier qui le voy,
Et si n'avez en moy nul assurance,

Et soupconnez, mon cœur! sans apparence
Vous deffiant a trop grand tort de moy.
Vous ignorez l'amour que je vous porte,
Vous soupconnez qu'autre amour me transporte ;
Vous estimez mes parolles du vent,
Vous depeignez de cire mon las cœur,
Vous me pensez femme sans jugement;
Et tout cela augmente mon ardeur.

VIII.

Mon amour croist, et plus en plus croistra,
Tant que je vivray, et tiendray à grand heur,
Tant seulement d'avoir part en ce cœur
Vers qui en fin mon amour paroistra
Sy tres à clair que jamais n'en doutra.
(Pour lui je veux lucter contre malheur 3)
Pour lui je veux recercher la grandeur;
Et feray tant qu'en vray cognoistra,
Qu je n'ay bien, heur, ne contentement,
Qu'à l'obeyr et servir loyaument.
Pour luy j'attends toute bonne fortune.
Pour luy je veux garder sante et vie.

2 Mon seul esperance.] A false concord, to be imputed perhaps to the transcriber or printer. A similar inaccuracy

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