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P. S. J'avois oublié de dire que le sénateur Symmaque emploie précisément en latin les menes termes que les pères grecs du concile de Chalcédoine, dans ses lettres aux empereurs Théodose, Arcadius, et Valentinien III. A chaque ligne de ces épitres. qui forment la plus grande partie de son dixième livre, et dont il seroit trop long et superflu de citer les pages, il donne à ces princes les titres de clementia vestra, serenus clementiæ vestræ animus serenitas vestra, numinis vestri clementia, majestas vestra (lors même qu'il n'écrit qu'à un seul ); divus genitor numinis tui, perennitas vestra, æternitas vestra venerabilis, et æternitas numinis vestri, dans sa lettre à Théodose, la 18. du 10. livre, p. 255, éd. de Juret, Paris, 1604, in-4.°, où Symmaque nous apprend que l'usage de faire venir à Rome. des Grecs d'Athenes, pour enseigner publiquement la philosophie à la noblesse Romaine dans les gymsubsistoit encore de son temps. Il parle aussi aux empereurs des oreilles sacrées de leur éternité, aures sacras perennitatis vestræ, de leurs divins discours, de leurs divins ordres, de leurs divines ordonnances, divinis sermonibus, divinis sanctionibus, præceptione divina. Il consulte l'oracle, c'està-dire, la réponse de leur divinité,.sacrum numinis vestri oraculum, et impetratione specialis oraculi; il prie leur divinité de rendre un oracle salutaire pour confirmer, selon leur usage, les décrets du sénat expectamus oraculum, quo salutariter, ut vestro numini familiare est, patram decreta firmetis (Ep. 21, L x, p. 257). Comparez aussi la remarque de M. Meister dans sa Censura ingenii et morum Q. Aurelii Symmachi, p. 112, part. I, vol. I des Miscellanea philologica, edidit Augustus Matthiae, Altenburgi, 1803, in-8. Si les sénateurs Ro

nases,

mains ne faisoient pas difficulté d'employer ces expressions consacrées par l'usage, on ne doit pas être surpris des épithètes pompeuses que l'inscription de Rosette prodigue à Ptolémée Epiphane. Je suis plus étonné de retrouver ce langage dans la bouche des pères du concile de Chalcédoine. Mais du moins on ne peut pas leur faire le reproche que l'auteur de la Vie de Saint Théophane, publiée par le père Combefis à la tête de son édition de cet annaliste, Paris, 1655, in-fol., fait aux pères du second concile de Nicée, le septième œcuménique, tenu en 787. Cet hagiographe dit qu'ils s'y rendirent tous montés sur de superbes chevaux, et revêtus d'habits magnifiques, tandis que S. Théophane entreprit ce voyage sur une anesse, et avec le vêtement de pail de chameau qu'il portoit ordinairement. Le même auteur ajoute, ibidem, p. 9, que c'est le plus beau trait de la vie de ce saint, lãv ixeivs xaλãv To μέγιστον.

Quant au grec vulgaire, je le retrouve dans deux. lettres écrites sans orthographe, l'an 1306, et publiées par Ducange, pag. 50 et 51 de son Recueil de diverses Chartes, à la suite de son Histoire de Constantinople sous les Empereurs françois. L'infinitif y est déja remplacé par la préposition à avec le subjonctif, pour ive, comme dans les lettres postérieures que Cantacuzéne a insérées dans son Histoire.

VARIÉTÉS, NOUVELLES

ET

CORRESPONDANCE LITTÉRAIRES.

NOUVELLES ÉTRANGÈRES.

PADOU E.

Les lettres viennent de faire une perte considérable dans la personne du chanoine Cognolato di Monselice, antiquaire distingué et très-grand latiniste. Il avoit rassemblé un nombre considérable de mots latins et de locutions latines dont il se proposoit d'enrichir le grand dictionnaire de Forcellini. Son travail étant terminé, il seroit à desirer que sa mort n'empêchât pas l'exécution d'une nouvelle édition de ce bel ouvrage.

PETERSBOURG.

M. KOECHLER se propose de publier incessamment un ouvrage sur les médailles anciennes de la Crimée. Il y expliquera toutes les médailles connues de ce pays remarquable; et il y joindra la représentation de soixante-dix médailles encore inédites.

COPENHAGUE.

Il y a eu depuis peu quelques changemens à l'université de cette ville.

M. le professeur RISBRIGH, qui avoit été nommé conseiller-d'état, a donné la démission de sa chaire de philosophie, et a eu, pour successeur, M. TRESCHOW, jusqu'alors recteur à Christiania.

M. J. BADEN, professeur de langue et de littérature latine, a également donné sa démission; été remplacé par M. Birgerus THORLACIUS, qui, depuis son retour de Paris, avoit occupé la place de professeur extraordinaire.

Les professeurs extraordinaires, MM. WOLF, KIERULF et WAD, ont été nommés professeurs ordinaires de mathématiques, d'histoire et d'histoire naturelle.

FRANCE.

GRENOBLE.

Notice de la séance publique extraordinaire, tenue par la Société des sciences et des arts (ci devant le Lycée) de Grenoble.

Le C. GATTEL, professeur de grammaire générale, président, a ouvert la séance par un discours. M. l'évêque de Grenoble, un des correspondans de la Société les plus distingués, par ses talens et son éloquence; le C. PETIT, médecin de Lyon, le rejeton unique d'une famille dont les Grenoblois ne doivent prononcer le nom qu'avec enthousiasme; le

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C. BONNOT de Mably, neveu des illustres abbés de Mably et de Condillac, élèves de J. J. Rousseau, étoient au nombre des spectateurs.

Le président, en terminant son discours d'ouverture a fait hommage à la Société, au nom de M.me de Drée, du portrait gravé et d'un exemplaire de P'Eloge de son fière, l'immortel Dolomieu, l'un des membres correspondans de la Société, prononcé par le C. Lacépède, à l'Institut national.

Parmi les lettres adressées à la Société par les correspondans, et lues par le C. BERRIAT SAINTPRIX, secrétaire, on remarque: 1.° celle où le C. CHAIX, SOUS- préfet de Briançon, fait hommage d'un mémoire sur un nouvel instrument de son invention, nommé Panoramagraphe, destiné à dessiner avec exactitude les perspectives; 2.° celle où le C. LOMET, chef de division au ministère de la guerre, après avoir adressé un mémoire sur l'emploi des aérostats dans les reconnoissances militaires, annonce qu'il s'occupe d'un traité complet du nivellement, et de la description d'une nouvelle espèce de pompe à feu, dont il a exposé le modèle au salon du Louvre; il a profité, dans la fabricati, n de cette machine, des observations du C. Dausse, ingénieur en chef, et Bonin, ferblantier à Grenoble, tous les deux membres de la Société.

Nous allons indiquer rapidement les Mémoires et-Dissertations qui ont été lus après la correspondance.

Le C. VIDAUD-DANTHON. Dissertation sur la peinture, et principalement sur les genres de l'his

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