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mation, et se mouvant dans l'espace jusqu'à ce qu'ils en rencontrent une autre qui devienne pour elles un nouveau centre de gravité et les attire à sa surface.

Un examen analytique de toutes ces hypothèses, et leur peu d'accord avec l'ensemble des circonstances qui accompagnent constamment le phénomène de la chute des pierres et qui lui sont essentielles, ont conduit l'auteur de la Lithologie atmosphérique à penser que ces pierres sont formées des élémens mêmes des terres et des métaux qu'elles présentent à l'analyse ; élémens qu'il suppose, à l'état gazeux, dans une grande hauteur de l'atmosphère, et dont il attribue la combinaison à des circonstances inconnues qui concourent très-rarement. Cette opinion admet plusieurs hypothèses trop éloignées de ce qu'on sait encore, pour ne pas offrir des difficultés insolubles dans l'état actuel de nos connoissances.

Au reste, dans une pareille matière on est forcé de choisir entre des idées tout aussi insolites les unes que les autres; mais ce n'est qu'en éliminant l'absurde ou l'impossible, que l'on peut adopter ce qui aura d'abord paru incroyable.

Embellissemens du Jardin des Plantes.

Depuis un an le jardin des plantes s'est agrandi, vers le sud-est, de plusieurs arpens de terrain, qui ajoutent à sa vaste étendue des promenades variées et des points de vue intéressans. Les terrains nou

vellement acquis, consistans autre fois en chantiers et en marais, ont subi une métamorphose étonnante. A partir de l'amphithéâtre, situé du côté de la rue de Seine, s'étend, jusques vers le bord de la rivière, une espèce de vallée champêtre, close de treillages de bois, que les habitués de ce jardin ont nommé la Vallée suisse. Elle renferme quantité de cabanes, fermées par des grillages de châtaignier enlacés les uns dans les autres avec beaucoup d'art, à la manière suisse, et d'un dessin différent à chaque habitation. Aux extrémités de cette enceinte, s'élèvent des monticules semés de gazon, qui forment un amphithéâtre pittoresque. Chaque habitation est variée dans sa forme, dans sa couleur, dans sa structure, mais toutes sont composées d'un seul et même objet de construction, de bois d'orme, dont l'emploi est vraiment curieux.

Le terrain a une direction inclinée vers le centre, où se trouve un enfoncement qui partage la vallée en deux parties. Sur cet enfoncement est jeté un pont d'une pente insensible, formé de troncs d'arbres d'environ 36 à 40 pieds de long, sur 5 à 6 de circonférence. On admire l'étroite précision avec laquelle ces arbres sont joints ensemble. D'autres arbres composent aussi les pilliers qui supportent le pont, dont la surface est revêtue de terre et de salpêtre battus. Dans la première partie de la vallée, qui fait face à la salle de démonstration, sont réunis des animaux d'une espèce rare: on y remarque les kanguroos apportés de la NouvelleHollande, dont les allures sont singulières, qui font

des sauts si étendus, qu'il ne leur en faut que deux ou trois pour franchir un grand espace.

La seconde partie de la vallée est plus pittoresque. Des deux côtés s'élèvent des habitations construites comme les autres, mais plus hautes, couvertes de chaume et de roseaux; quelques-unes en tourelles ouvertes de toutes parts, où l'on monte par des escaliers très - étroits, très-escarpés, dont chaque degré est une búche; la rampe est un ormeau long et mince. On voit pendre à ces escaliers des chêvres entourées de leurs petits: on voit, sur le sommet, des boucs gravir des pentes unies, où nos plus intrépides couvreurs ne pourroient se tenir. Dans des enclos séparés, sont renfermés différentes espèces de cerfs d'Europe et du Gange.

Au milieu de la vallée est une pièce d'eau, ombragée de saules pleureurs et d'autres arbres amis des prairies et des ruisseaux. Cet étang est animé par quelques cignes qui s'y promènent; l'eau renouvelée répand aux environs une fraîcheur qui est telle, qu'en dépit de la sécheresse elle entretient une nape d'herbe verte autour de ses bords, à la distance de quelques pieds. Le paysage est agréablement terminé par une tour renversée à moitié dont les ruines servent encore de retraite à certains animaux.

La portion du terrain qui s'étend à droite, dans la direction du midi, est consacrée à la science, Des serres y ont été bâties, et l'on y cultive des plantes médicinales,

Note sur quelques animaux provenans du cabinet de Meyer, et envoyés par M. Van Marum, au Muséum d'histoire naturelle de Paris.

1. La céphalotte (vespertilio cephalotes). Cette chauve-souris a tout le port des roussettes : elle s'en rapproche par la forme des dents molaires, la présence d'un ongle au deuxième doigt de la main, le défaut d'oreillon, la briéveté de la queue, etc.; mais elle sembloit pourtant exclue de ce genre par la considération des incisives, que Pallas avoit trouvées au nombre de deux à la mâchoire supérieure: ces dents, qui manquaient tout-à-fait dans la mâchoire d'en bas, avoient été cassées; accident assez commun dans les chauves-souris. Nous nous en sommes assurés en trouvant dans la céphalotte qui nous est parvenue, quatre incisives à chaque mâchoire comme dans toutes les roussettes. Cette observation ne laisse plus de doute sur la détermination générique du vespertilio cephalotes.

2. La belette de Java. Seba est le seul auteur qui nous ait parlé de cette espèce, et qui l'ait figurée, tab. 48. Les auteurs systématiques n'avaient osé la considérer comme une espèce distincte : c'est du furet qu'elle se rapproche davantage; mais elle s'en éloigne pourtant par son pelage d'un fauve brun, et par des taches jaunes au-dessus des yeux.

3. Un tatou à dix bandes. Il n'est qu'une variété du cachicame ou du tatou à neuf bandes.

4. Un hérisson de Malacca. Celui que nous ve

nons de recevoir est probablement un des jeunes individus que Seba a figurés : il a plus de rapport aux hérissons d'Europe, qu'à ceux de Madagascar.

5. Nouvelle espèce de musaraigne (sorex alba). On trouve la figure de cette musaraigne dans le Trésor de Seba, tab. 33, fig. 7; mais comme elle y est donnée sous le nom de rat d'Amérique, elle a été négligée, et ne s'est trouvée employée dans aucun ouvrage systématique. Ses dents ressemblent, pour le nombre et la forme, à celles de nos musaraignes d'Europe elle est trois fois plus grande, toute blanche; sa queue est couverte de poils longs, rares et verticillés. Quoique conservée dans la liqueur, elle répand une forte odeur de musc. Seba dit qu'elle se nourrit principalement de noix.

Etablissement de M. Boeninger.

Depuis plusieurs années, Paris possède un établissement qui n'est guère connu du public, et qui cependant mérite de l'être sous plus d'un rapport. C'est celui de M. BENINGER, rue d'Orléans, au Marais, n.o 10. Cet établissement existoit, dans son origine, à Düsseldorf, et n'avoit d'abord pour objet que la confection de tout ce qui a rapport à la décoration intérieure des appartemens; depuis, M. Bœninger lui a donné plus d'extension, ainsi qu'on le verra par ce que nous en dirons.

Il y a quelques années que M. Boninger exposa, pendant une des foires de Leipsick, différentes productions de son établissement : il trouva un accueil aussi flatteur qu'il le méritoit. Plusieurs Anglois lui

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