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né en Europe (1). Celui dont parle M. Morozzo, étoit éclos à Rome. Les deux oiseaux qui lui avoient donné naissance, s'appareillèrent de nouveau en 1802, et furent, à l'époque de leurs amours, transportés à Orviette, chez M. Jean-Antoine Passeri, gouverneur de cette ville, à qui ils appartenoient. La femelle déposa trois œufs, les 21, 25 et 29 juin. Elle couva avec assiduité. Pendant ce temps, le mâle lui portoit à manger. Le 18 juillet, on s'aperçut qu'un œuf avoit été jeté hors du nid. On l'ouvrit, et on n'y trouva aucun vestige d'embryon. Le 20 juillet, la femelle continuant de couver on soupçonna que le fœtus des autres œufs avoit péri. On résolut d'ouvrir ces œufs on y trouva les deux foetus bien formés; mais ils étoient sans vie. Ils furent mis dans un bocal rempli d'esprit-de-vin, et procès-verbal fut dressé de ce qui s'étoit passé depuis l'incubation, pour conserver un témoignage authentique de la prolification de cette espèce d'oiseaux en Italie. On pense que ces perroquets n'ayant point été placés dans une chambre séparée, le bruit et le trop de monde qui les approchoit, les auront effarouchés, et que peut-être des tentatives de la femelle, pour transporter ses œufs ailleurs, auront fait périr les petits dans la coque.

(1) Magasin Encyclop. Année VII, t. IV, p. 516.

FRANCE.

TURIN.

Ecole de médecine.

Il sera établi, dans le courant de l'an XII, deux nouvelles écoles de médecine à Turin et à Mayence. Ces écoles seront organisées comme celles de Montpellier et de Strasbourg; quant au nombre de professeurs et au mode de l'enseignement, il n'y aura que quatre adjoints aux professeurs de chacune d'elles.

VALENCIENNE S.

Propriété du Rhus radicans.

Le rhus radicans de Linné, ou toxicodendron de Tournefort (sumac poison), dont le suc est âcre, corrosif, et qui, par le simple contact, cause communément sur la peau des éruptions érésipélateuses, n'étoit connu que par ses qualités nuisibles, et par quelques autres propriétés qui le rendent utile dans la teinture. Un hasard heureux vient de procurer à M. Dufresnoy, docteur de Montpellier, professeur et médecin en chef de l'hôpital de Valenciennes, l'avantage de découvrir dans cette plante des vertus précieuses. Ayant observé qu'un jeune homme, qui portoit depuis six mois une dartre au poignet, avoit été guéri radicalement, après une éruption, érésipélateuse qui s'étoit développée en lui, pour avoir manié le rhus radicans, cet habile médecin résolut d'en éprouver l'effet sur lui-même. Après diverses expériences, il l'employa efficacement pour détruire les dartres et guérir certaines paralysies.

PARIS.

INSTITUT NATIONAL.

PREMIÈRE

CLASS E.

Mémoire sur les Marées, par le C. LAPLACE.

Le but de ce mémoire est de comparer les grandes marées observées le 2 germinal dernier, avec les résultats indiqués par la théorie de la pesanteur universelle.

A cette époque, la lune étoit nouvelle et périgée. Ces circonstances, jointes à celles d'une syzygie équinoxiale, sont les plus favorables aux grandes marées; et si les vents joignent alors leur action à celle des causes régulières, il peut en résulter des inondations contre lesquelles il est prudent de se précautionner. C'est dans cette vue que le bureau des longitudes publie, dans la Connoissance des Temps de chaque année, le tableau des plus grandes marées qui suivent chaque nouvelle et chaque pleine lune.

Pour avoir la véritable hauteur des marées, due à l'action du soleil et de la lune, et la distinguer de celle qui est due à l'action momentanée des vents, il ne suffit pas d'observer la hauteur absolue de la pleine mer, il faut observer aussi la basse mer correspondante, et la différence des hauteurs donne. la marée totale. On sent en effet que les vents ne peuvent que soulever plus ou moins la vraie hauteur de la pleine et de la basse mer, à-très-peu-près de

la même quantité. Cette considération est de rigueur, parce que, sans elle, on ne peut conclure de l'observation que la réunion des oscillations totales, sans pouvoir les décomposer pour les rapporter à leur véritable cause.

Les marées du 2 germinal ont été observées à Brest par les CC. Rochon et Mingon : la hauteur totale a été de 7,597 (23 pi. 4po.). C'est la plus considérable que l'on ait encore observée. Celle qui s'en approche le plus, remonte au 23 septembre 1714: la lune étoit pleine, périgée, et presque sans déclinaison, ainsi que le soleil: la marée totale fut de 22 pieds 11 pouces.

Suivant la théorie exposée dans le quatrième livre de la Mécanique céleste, la plus grande différence entre la haute et la basse mer dans les syzygies précédentes est de 7", 410 (22 pi. 10 po.), ce qui diffère très-peu des observations; mais on a remarqué, dans le livre cité, que les circonstances locales de chaque port peuvent faire varier le rapport de l'action du soleil et de la lune sur les phénomènes des marées. La comparaison des observations faites à Brest, a fait connoître au C. Laplace que les circonstances y accroissent d'un sixième l'action de la lune; et, avec cette modification, le résultat de la théorie tient le milieu entre ceux qui sont donnés par l'observation.

La pleine mer du 25 septembre 1715, au matin, et celle du 3 germinal dernier, an soir, ont été àpeu-près équidistantes de la syzygie; ce qui doit donner la même heure pour les marées, si les cir

constances locales d'où dépend l'établissement du port, n'ont pas varié dans l'intervalle de près d'un siècle qui sépare les deux phénomènes : le premier fut observé à 4h 30' du matin, temps vrai; le second, à 4h 29′ du soir; d'où il paroît que les instans des marées, à Brest, n'ont pas varié pendant cet intervalle.

Le C. Laplace a proposé à la première classe de l'Institut de s'adresser au gouvernement, pour le prier de faire faire des observations suivies des marées dans les différens ports de la France, et de former une commission pour présenter une instruction simple sur la meilleure manière de faire ces observations. Ces deux propositions ont été adoptées.

Le mémoire dont nous venons de donner un extrait, sera imprimé en entier dans la Connoissance des Temps.

SECONDE CLASSE.

La seconde Classe de l'Institut ayant à distribuer deux prix, l'un de poésie et l'autre d'éloquence 7 établis avant la réorganisation de l'Institut en quatre classes, et cette distribution ne devant se faire que dans l'assemblée publique de la seconde classe, les concurrens sont prévenus que le terme fatal audelà duquel les pièces peuvent être reçues, est prorogé jusqu'au 1. vendémiaire, auquel commencera l'examen des ouvrages. Ceux qui auroient déja envoyé quelque pièce, pourront y faire des corrections t des additions, ou en fournir de nouvelles.

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