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& fuiv. & le fecond dans le XIVe Tome pag. 223.)

Ans le Cahier 443. pour le mois d'Octobre 1736. on trouve les Articles fuivans.

Art. I. Defcription d'un Inftrument qui fert à mesurer les degrez de dilatation que les Métaux fouffrent par la ChaIeur, avec la manière de fe fervir de cet Inftrument. Par Mr. Jean ELLICOTT.

Comme on ne fçauroit faire comprendre la Description de l'Inftrument dont il s'agit dans cet Article, fans en donner en même tems la figure, nous fommes obligez de renvoyer les Curieux à l'Original; & c'eft ce que nous faifons à l'égard de tous les Articles de ces Mémoires dont on ne fçauroit donner d'idée aux Lecteurs, fans leur mettre des figures fous les yeux. Cet avis foit donné une fois pour toutes.

Art. II. Suite de la Relation fur les Os des Animaux qui font devenus rouges par les Alimens feuls. Ecrite par Mr. Jean BELCHIER, Chirurgien & Membre de la S. R.

On fçait que le Sang eft porté dans les Os

Nous avons indiqué cette Relation dans le XIV. Tome de cette Biblioth. pag. 242.

Os par la circulation: mais on a douté qu'il paffat par la fubftance la plus folide & la plus compacte des Os: les Obfervations de Mr. Belchier ferviront à décider cette question. Il a trouvé que les Os de plufieurs Cochons ont pris la couleur d'un rouge foncé, & cela par les Alimens feuls: & ce qu'il y a de plus furprenant, c'eft que ni la Chair, ni les parties cartilagineufes n'ont point changé de couleur ni de goût. Ces Cochons fe nourriffoient de fon qui avoit été bouilli dans une chaudiere avec des toiles de cotton nouvellement peintes; on les fait bouillir avec du fon, afin de leur ôter un certain rouge fale, caufé par une infufion de racine de Garence, dont on fe fert pour rendre les couleurs plus durables.

Mr. Belchier a remarqué, que les parties les plus folides des Ös font celles qui prennent le plus de teinture. Il a employé auffi plufieurs moyens pour faire perdre à ces Os leur couleur rouge, fans avoir pû en venir à bout; les liqueurs mêmes dans lefquelles il les a mis pour tâcher de les déteindre, n'ont pas pris le moindre degré de teinture. Il s'agit de fçavoir, fi eette couleur que les Ös prennent eft caufée par la Garence feule, ou en général par tous les ingrédiens qui entrent dans la teinture des toiles de cotton.

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Pour s'éclaircir fur cette question, Mr. Belchier a fait quelques Expériences, dont il ne rapporte que celle-ci. Il mêla un peu de racine de Garence dans le manger d'un Coq; l'animal mourut au bout de feize jours. Mr. Belchier ne s'attendit pas que la Garence eût produit aucun effet confiderable fur les os de ce Coq en fi peu tems. Cependant il le diffequa, & fut fort furpris de voir que tous fes os étoient devenus rouges. Il conclut de-là, que c'eft la Garence feule qui caufe ce changement de couleur dans les Os. Mais d'où vient qu'elle ne produit cet effet que fur les Os? C'eft ce qu'on promet d'examiner par de nouvelles Expériences.

Art. III. Catalogue des Immersions & Emerfions des quatre Satellites de Jupiter, calculées pour l'Année 1738, pour le Méridien de l'Obfervatoire Royal de Greenwhich, par Mr. Jaques HODGSON, Membre de la Societé Royale, & Principal du College de Mathématiques dans T'Hôpital de Chrift à Londres.

Art. IV. Table où l'on marque le tems apparent des Immerfions & Emerfions des Satellites de Jupiter, vifibles à Lon-'dres en l'année 1738; par le même.

Art. V. Extrait d'une Lettre de Mr. Guillaume BURTON, Docteur en Médecine, écrite de Windfor le 24. de Mai

1734. à Mr. C. Mortimer, Secretaire de la Societé Royale, touchant la Morfure des Vipères, & le Remede qui la guérit.

Art. VI. Relation de quelques Expériences faites le premier de Juin 1734, devant plufieurs Membres de la Societé Royale, fur un Homme qui fe laiffa mordre par une Vipère, & fur quelques Animaux mordus auffi par des Vipères: avec quelques Remarques fur la cure de ceux qui ont été mordus par des Chiens enragez. Par Mr. C. MORTIMER, Docteur en Médecine, & Secretaire de la Societé Royale.

Si on s'en tient aux Expériences qui font rapportées dans ces deux Articles, on jugera que l'Huile d'Olives est un remede fouverain contre la morfure des Vipères. On la donne à boire à ceux qui ont été mordus, & on en frotte la partie qui a été bleffée, en la tenant au deffùs d'un rechaud où il y a du charbon allumé. Mais afin qu'on fe forme une idée plus jufte de la manière de fe fervir de ce remede, nous traduirons icila Relation d'un cas que Mr. Mortimer rapporte.

Un Païfan nommé Guillaume Oliver, qui gagnoit fa vie à attraper des Vipères qu'il vendoit aux Apothicairés, s'étoit vanté d'avoir un remede infaillible contre la morfure de ces animaux: il en avoit même fait l'expérience à la cam

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pagne

pagne en présence de quelques perfonnes, à qui il declara quel étoit ce remede, mais fous le fceau du fecret, parce qu'il efpéroit d'en tirer quelque avantage en le publiant. Mais ayant perdu toute efpérance d'un profit confiderable, il fe détermina à le publier; & pour en prouver la bonté, il voulut bien qu'on en fit l'expérience fur lui-même.

Le premier de Juin 1734. il fe laiffa mordre au poignet & à la jointure du pouce de la main droite par une vieille Vipère, en présence d'un grand nombre de perfonnes. Les bleffures furent fi profondes, qu'il en fortit des goutes de fang. Il fentit fur le champ une violente douleur & des élancemens, depuis les endroits où il étoit bleffé jufques à l'extrêmité du pouce, & le long du bras, même avant que la Vipère l'eût quitté : peu de tems après il fentit une douleur comme celle que caufe la brûlure, qui lui montoit le long du bras: au bout de quelques minutes fes yeux devinrent rouges & enflammez, & pleurerent beaucoup. En moins d'une demi-heure il apperçut que le venin lui faififfoit le cœur; il fentit un picottement, accompagné d'une oppreffion & d'un grand abattement; il tomba dans une fueur froide; peu de momens après fon ventre commença à enfler; il eut de violentes tranchées, & une douleur dans les reins, accompagnée

d'une

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