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La sœurde Mme de Montolieu, Jeanne-Françoise, plus connue sous le nom de Mile de Bottens, morte à Lausanne, le 11 mars 1839, n'a pas joui de la même réputation; aussi ne s'est-elle pas distinguée, comme auteur, par la même fécondité. Les quelques romans qu'elle a publiés, sous le voile de l'anonyme, ne sont pas pourtant sans mérite; en voici les titres :

1. Lettres d'Hortense de Valsin à Eugénie de Saint-Firmin, Paris, 1788, 2 vol. in-12.

II. Mémoires et voyages d'une famille émigrée, publiés par J.-N. Belin de Ballu, Paris, an IX, 3 vol. in-12; Hambourg, Fauche, 1809, 3 vol. in-12.

III. Félicie et Florestine, Gen. et Paris, 1803, 3 vol. in-12.

IV. La veuve anglaise ou la retraite de Lesley Wood, Gen. et Paris, 1812, 2 vol. in-12.

V. Anastase et Nephtalie ou les Amis, Paris, 1815, 4 vol. in-12.

Il nous reste à parler des deux fils d'Antoine-Noé Polier. L'aîné, CharlesGodefroy-Etienne, gouverneur des enfants de lord Tyrone, s'est fait connaltre, dès l'âge de 18 ans, c'est-à-dire dès le temps où il suivait les cours de l'université de Marbourg, par une trad. du Traité de Palæphate touchant les histoires incroyables, avec une préface et des notes, Laus., 1771, in-12, qu'il dédia aux seigneurs de Berne, et plus tard, par d'excellents mémoires, ins. dans les Transact. de la Société de Manchester, dont il était le secrétaire; T. VIII.

nous citerons plus particulièrement son Essai sur le plaisir que l'esprit reçoit de l'exercice de ses facultés. Il mourut dans une terre de lord Tyrone, près de Waterford. Le cadet, qui exerça, en 1798, les fonctions de préfet du canton de Vaud, termina sa carrière à Lausanne, le 12 juin 1821, laissant de son mariage avec Sophie de Loys, trois enfants, savoir: 1o JEAN-NOÉ GODEFROY, gouverneur du prince Gustave Wasa, chambellan de l'empereur d'Autriche, chevalier de Malte, comte de l'Empire, mort à Vienne en 1833, sans avoir été marié ; — 2o JULIETTE JeanNE-PAULINE, femme de Jean-Henri de Blonay; 3o LOUISE-ANGÉLIQUE-ANTOINETTE, épouse de Louis-PhilippeAuguste de Constant, fils de DavidLouis, sieur d'Hermenches.

II. Georges Polier, fils cadet de JeanPierre et de Jeanne Loys, naquit le 15 déc. 1675. Destiné à la carrière ecclésiastique, il se fit recevoir ministre en 1700, et deux ans après, il obtint à l'académie de Lausanne la chaire de grec et de morale, qu'il échangea, en 1705, contre celle d'hébreu et de catéchèse. En 1718, il fut admis au nombre des membres de la Société anglaise pour la propagation de l'Evangile parmi les païens. En 1722, cédant aux injonctions réitérées du gouvernement bernois, il signa la Formula consensûs; il le fit avec répugnance et sous toutes réserves; mais il eût été plus honorable pour lui de ne pas sacrifier ses convictions au désir de conserver sa place. On peut lui pardonner sa faiblesse, en ayant égard aux services qu'il rendit à sa patrie, notamment, en 1726, par la fondation des écoles de charité, d'où sont sortis, durant près d'un siècle, la plupart des instituteurs primaires du Pays de Vaud. Il mourut à Lausanne, le 28 oct. 1759. Outre un Examen du Consensus, publié par Gruner dans un recueil de pièces relatives à la fameuse formule (1719, 4°), on a de lui, d'après Leu :

1.Sermons par feu M.Tillotson,trad. de l'anglais, Amst., 1729, 6 vol. in-8°.

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II. Grammatica hebræa cum syntaxi.

III. Rhetorica sacra.

IV. Systema antiquitatum hebrai

carum.

V. Explicatio catechismi heidelbergensis.

VI. Pensées chrétiennes mises en parallèle ou en opposition avec les Pensées philosophiques de M. Diderot, La Haye, 1746, in-8°.

VII. La Liturgie des écoles de charité de Lausanne, ou le service divin qui s'y fait chaque jour, Laus., 1747; 1789, in-8°.

VIII. Le Nouveau-Testament mis en catéchisme par demandes et réponses, avec des explications et annotations, Laus. et Amst., M.-M. Rey, 1756, 6 vol. in-8°; Amst., 1766, 2 vol. in-8°, selon M. Quérard.

Georges Polier avait épousé, en 1704, Anne Daliès, fille d'Antoine, baron de Caussade, qui le laissa veuf avec un fils. Il se remaria avec Susanne de Montbrun-de-Castellane-deCaille, qui lui donna une fille, MARIEANNE, femme de Paul de Loys. Son fils, nommé ANTOINE, seigneur de Saint-Germain, naquit le 15 juin 1705. Il fut élu bourgmestre de Lausanne, en 1766, et remplit cette charge pendant trente ans. Il mourut en 1797, ayant eu de sa femme Henriette-Françoise de Chandieu, fille de Paul, sieur de Corcelles, et d'Anne de Pellissary, qu'il avait épousée en 1730, une fille, MARIANNE, morte sans alliance, et deux fils: 1° JONATHAN, né le 18 déc. 1733, assesseur baillival à Lausanne, marié en 1767, avec Louise de Saussure et mort sans postérité;-2° LUC, né en 1740, qui épousa, en 1770, Eléonore-Antoinette Hardi, fille d'Armand Hardi, colonel au service de Hollande, et de Sophie-Wilhelmine Du Portail; mort aussi sans postérité.

On attribue à Antoine Polier : 1. La Sainte-Ecriture de l'A.-T. éclaircie par demandes et par réponses, Laus., 1764-66, 11 vol. in-8o.

Complément de l'ouvrage de son père sur le Nouveau-Testament.

II. Du gouvernement des mœurs, Laus., 1784, in-8°; trad. en allemand, Francf. und Leipz., 1785, in-8°.

III. Essai sur le projet de paix perpétuelle [de Bernardin de Saint-Pierre), Laus., 1788, in-8°.

IV. Coup d'œil sur ma patrie ou Lettres d'un habitant du Pays de Vaud à son ami [le colonel Polier] revenu depuis peu des Indes à Londres, [Laus.] 1795, in-12.

II. BRANCHE DE BRETIGNY.

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Le fondateur de cette branche, Jean Polier, sieur de Vernand-Dessous et de Gumoëns-le-Châtel (aujourd'hui Bretigny), eut six enfants de sa première femme Claudine Quisard, savoir: 1o FRANÇOISE, femme de Jérôme de Treylorrens, doyen de la classe d'Yverdon; 20 JEAN-PIERRE-BERNARD, mort jeune, ainsi que 3o JACQUES;-4° URBAINE, femme de Georges de Saussure; 50 MARC, marié, en 1661, avec Louise Seigneux et mort sans postérité; 6° SÉBASTIENNE, alliée à Sébastien de Senarclens, capitaine au service de France. Resté veuf, Polier épousa en secondes noces DoROTHÉE DU GARD, qui lui donna encore trois enfants : 7° THEODORE, sieur de Bretigny, capitaine au service de France, qui fut marié deux fois, avec Sara de Molin, puis avec Marie-Catherine Chemilleret, fille d'Esaïe Chemilleret, de Montbéliard, et de Madeleine Lavisé, de Dijon. Du second lit naquit JEAN-ABRAHAM, sieur de Bretiguy, qui n'eut qu'une fille, ESTHER, de son union avec Charlotte Loys; 8° MARTHE-LOUISE, femme de Nicolas Manlich; 90 JEAN-FRANÇOIs, qui prit le parti des armes et entra comme capitaine dans le régiment de Vatteville au service de France, puis, en 1678, dans celui de Salis, dont il devint colonel, en 1690. Nommé brigadier en 1691, il assista, la même année, au siége de Mons. En 1692, il servit au siége de Namur et combattit avec une rare intrépidité à la bataille

de Steinkerque, où il resta parmi les morts. Sa femme Anna Locher ne lui avait donné qu'une fille, qui épousa Jean de Martigny, bourgeois de Lau

sanne.

POLIGNAC, famille noble de la Saintonge, divisée en deux branches, qui toutes deux ont professé pendant quelque temps la religion réformée.

1. BRANCHE DES FONTAINES.

Le premier de cette branche qui embrassa le protestantisme est Elie de Polignac, que le parlement de Bordeaux comprit dans son arrêt de 1569, avec Antoine de Polignac, sieur de Donzac, religieux de l'ordre de SaintBenott. Elie de Polignac avait épousé, en 1539, Madelaine de La Porte, et en avait eu six enfants (Collect. Du Chesne, vol. 24), savoir: 1° FRANÇOIS, sieur des Fontaines, qui suit;-2° PIERᎡᎬ ; 30 FRANÇOISE, femme de Jean Stuart-de-Caussade, sieur de SaintMégrin, dont le nom figure, à côté de celui de son beau-père, dans l'arrêt du parlement de Bordeaux; 4° CATHERINE, femme de Joseph de Ranconnet, sieur d'Escoire, et en secondes noces, d'Annet de Bonnevin, sieur du Pont;

5o LOUISE, mariée à Nicolas de Bonnefoi, baron de Bretauville, gouverneur de Pons; 6o autre LOUISE, épouse de Jean de La Porte, sieur de Vieilleville en Angoumois.

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mariée à Bérard de Ségur, sieur du Grand-Puch.

Léonor de Polignac, sieur des Fontaines, épousa, en 1617, Léa de Bonnefoi, fille de Jean de Bonnefoi, gouverneur de Pons. De ce mariage naquirent, outre trois filles : 1o FRANÇOIS, qui suit; 2o CHARLES, marquis de Polignac, mort jeune; · 3° LÉONOR, vicomte de Polignac, mort au service, ainsi que 4o CÉSAR, chevalier de Polignac.

François, comte de Polignac, se maria, en 1640, avec Marie Labbé, fille de Jean Labbé, sieur de Sorlut, qui lui donna deux enfants : 1o FRANÇOIS, comte de Polignac, et 2o ANNE. Nous ne savons à quelle époque il se convertit, mais il est très-probable qu'il ne professait plus la religion réformée en 1648, lorsqu'il se remaria avec Marie de La Chetardie, sœur du curé de Saint-Sulpice, qui lui donna encore cinq enfants.

II. BRANCHE DE SAINT-GERMAIN.

François de Polignac, pannetier du roi, prit pour femme, le 12 janv. 1560, Marie d'Angliers, dame de Monroy, et en eut, outre une fille, RACHEL, qui épousa François de Grimaldi, sieur d'Escros, et lui donna une fille mariée dans la famille de Saint-Simon, un fils, nommé GABRIEL, qui joua un rôle trèsconsidérable dans le parti huguenot.

Gabriel de Polignac, sieur de SaintGermain-de-Clan, de Monroy et de Comporté, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, conseiller en ses conseils d'Etat et privé, se montra, tant qu'il vécut, un défenseur ardent de la cause protestante. Il était entré, trèsjeune, en qualité d'enseigne dans la compagnie de gendarmes de Henri de Condé; mais à la mort de ce prince, il avait, à ce qu'il semble, renoncé à la carrière militaire. En 1597, il fut député par la Saintonge à l'Assemblée de Châtellerault, qui le chargea d'une mission en Angleterre. A son retour, le 6 janv. 1598, il fut élu président de l'assemblée; mais, dès le 25, il fut envoyé dans le Dauphiné avec ordre de

prendre, conjointement avec Lesdiguières, Gouvernet, Le Poët, Morges, Montbrun, Saint-Sauveur et le syndic des églises d'Alvières, les mesures nécessaires à la sûreté des villes d'Aigues-Mortes et d'Aubenas. Nommé par l'Assemblée de Sainte-Foy député général des églises avec Des BordesMercier, il usa de toute son influence pour empêcher le Synode de Gap d'adopter le fameux article de l'Antechrist; mais ses efforts furent vains. Il ne réussit pas mieux dans ses tentatives pour détourner Henri IV d'entreprendre l'expédition de Sedan. C'est encore en qualité de député général qu'il assista, en 1605, à l'Assemblée de Châtellerault, qui le maintint sur la liste des candidats à la députation; mais la Cour lui préféra La Noue. En 1611, il assista de nouveau à l'Assemblée de Saumur, et fut choisi pour un des commissaires chargés de faire exécuter l'édit de pacification (Fonds de Brienne, No 210). En 1616, Saint-Germain fut employé par la reine-mère à négocier la paix avec Condé. Comme il n'est plus parlé de lui, à partir de cette époque, on peut en conclure qu'il mourut vers ce temps. Il avait été marié deux fois, la première, en 1590, avec Léa Boutaut, dame de Laubouinière; la deuxième, en 1597, avec Anne d'Albin-de-Valzergues, fille de Louis, sieur de Seré, lieutenant-général de l'artillerie de France, et de Renée de Chabanais, et veuve de Jean de La Rochefaton, sieur de Saveilles, dont elle avait ane fille, Jeanne de La Rochefaton, mariée plus tard dans la maison de Caumont-La-Force. Du premier lit naquirent GASPARD, sieur de Laubouinière, mort sans enfants en 1615, et LOUISE, femme de Henri Poussart, baron de Fors et du Vigean, puis de Henri de Clermont-Gallerande. Du second ne sortit qu'une fille, ANNE, qui épousa Gaspard de Châtillon.

POLIGNAC (CLAUDE-ARMAND DE), d'une famille d'Auvergne différente de la précédente, se fit protestant par esprit de vengeance plutôt que par con

viction. Quoiqu'il fût l'aîné de la famille, son père, François-Armand de Polignac, voulut le contraindre à embrasser l'état ecclésiastique, dans la vue de laisser son vicomté à un autre fils, qu'il avait eu d'un second mariage, contracté, en 1554, avec Giliberte de Clermont-Tallard, Claude-Armand refusa d'obéir et se jeta dans les rangs huguenots, sous le nom de seigneur de Chalançon. A la mort de son père, en 1562, il s'empara de tout son héritage, mais il n'en jouit pas longtemps; il mourut sans enfants en 1564.

POLIGNY (JACQUES DE), vaillant capitaine huguenot, dans le Dauphiné. Nous ne nous souvenons pas d'avoir rencontré son nom avant 1572. Les historiens du Dauphiné racontent qu'après la Saint-Barthélemy, Gordes essaya inutilement de le convertir, et que Poligny ne montra pas moins de répugnance à embrasser la religion romaine que Lesdiguières, Champoléon et d'Ancelle. On peut conclure de là que Poligny occupait, dès cette époque, une place distinguée sinon parmi les guerriers, au moins parmi les gentilshommes protestants de la province. Plus tard, il se signala parmi les plus intrépides lieutenants de Lesdiguières. En 1580, il fut envoyé au secours de La Mure (Voy. I, p. 216). En 1587, il battit la garnison de Sault, secondé par le catholique Rosset ou Rousset, et par Montrond. En 1588, Lesdiguières lui confia la défense de Puymore. En 1591, il commanda la cavalerie française à la bataille de Pontcharra. Nommé gouverneur de Gap, il suivit, la même année, Lesdiguières dans son expédition de Provence, et fut tué, en 1592, au siége de Beyne. En 1625, nous trouvons encore un Poligny parmi les officiers de Lesdiguières; était-ce un de ses fils?

Une autre famille noble du nom de Poligny, et également protestante, habitait aux environs de Paris. En 1660, le parlement condamna le seigneur de Poligny à faire effacer les litres funèbres posés, par ses ordres, dans l'é

glise paroissiale du lieu à l'occasion de la mort d'un de ses parents, et en 1685, quatre mois seulement avant la révocalion, Diane de Poligny, femme de Jacques Du Bois, sieur de SaintMandé, fut enterré au cimetière de Charenton, accompagnée à sa dernière demeure par Casimir Prévost, sieur de Lilo, qui devait, bientôt après, renier sa religion (Reg. de Charenton).

POLTROT (JEAN), sieur de Méré ou de Mérey, gentilhomme de l'Angoumois, avait été élevé comme page dans la maison de François Bouchard, baron d'Aubeterre. Une partie de sa jeunesse s'était écoulée en Espagne. Pendant son séjour dans ce pays, il en avait appris la langue qu'il parlait avec pureté, en sorte que, sa petite taille et son teint basané y aidant, il pouvait facilement passer pour un espagnol. A son retour en France, il avait été employé en qualité d'espion dans la Picardie pendant la guerre contre l'Espagne. Plus tard, il avait embrassé la Réforme, était entré dans la conjuration d'Amboise et avait été emprisonné comme complice de La Renaudie, son parent.

D'après le portrait que La Popelinière trace de lui, Poltrot était « un petit homme, mais d'esprit fort vif, tenant de l'esventé néantmoins, du téméraire et indiscret jusques à ne trouver rien impossible. » D'Aubigné le qualifie aussi « d'homme hasardeux et vantard. » On conçoit qu'une tête ardente et légère comme la sienne se soit exaltée à la lecture des éloges prodigués dans l'Ancien-Testament aux libérateurs du peuple de Dieu, et que le jeune fanatique ait pu se croire appelé à jouer le rôle des Aod, des Jahel et des Judith, en délivrant ses coreligionnaires du duc de Guise, objet de leur haine implacable depuis le massacre de Vassy. Dans une des conférences qui eurent lieu en Dauphiné entre Des Adrets et Nemours, la conversation étant tombée sur la mort du roi de Navarre, on l'entendit s'écrier, en agitant le bras droit : Cela ne met

tra pas fin à la guerre; mais il faut avoir le chien au grand collier. Interrogé de qui il entendait parler : C'est du grand Guisard, répondit-il; voilà le bras qui fera le coup. Cette anecdote, rapportée par Bèze, prouve que Poltrot méditait l'assassinat du duc de Guise avant d'être mis en rapport avec Coligny. D'Aubigné raconte également qu'il « disoit à qui vouloit l'ouïr son dessein de tuer le Guisard, montroit des balles fondues exprès, et par là se rendoit ridicule. »>

A cette date, Poltrot servait dans les chevau-légers de Soubise, qui commandait à Lyon pour le parti protestant. Sans prêter une grande attention à ses propos, dont chacun riait comme de pures fanfaronnades, dans la persuasion que s'il avait réellement formé le projet de tuer Guise, il ne l'aurait pas publié sur les toits, le gouverneur de Lyon envoya le sieur de Méré à Orléans, porteur d'une dépêche pour l'amiral. Ayant entendu vanter son adresse comme espion par Pas-Feuquières, Coligny accepta les services de Poltrot, lui donna de l'argent pour acheter un bon cheval, et le laissa à Andelot, lorsqu'il prit la route de la Normandie. Vers la fin de janvier, Poltrot se rendit au camp catholique et se fit présenter au duc de Guise, comme un transfuge. Accueilli sans défiance, il commença sur-le-champ son métier d'espion.

Malgré l'énergie et l'activité admirables qu'Andelot déployait, Orléans était sur le point de succomber. Guise allait enfin recevoir la grosse artillerie qu'il attendait avec impatience, et il se tenait pour si certain du succès qu'il avait déjà fait part à la reinemère de son intention « de tout tuer dans la ville et de la raser jusqu'à y semer du sel. » L'attaque des îles de la Loire devait avoir lieu dans la nuit du 18 au 19 février. Poltrot le savait ; il crut qu'il était temps d'agir. Dans la journée du 18 fév., il se prépara à l'assassinat par la prière, suppliant Dieu de changer son vouloir si ce

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