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a de lui: I. Petit Catéchisme (madécasse et français), avec les prières du matin et du soir, Paris, 1657, in-8°. 11. Dictionnaire de la langue de Madagascar, avec quelques mots du langage des Sauvages de la baie de Saldagne, au cap de Bonne - Espérance, ibid., 1658, in-8°. III. Histoire de la grande isle Madagascar, Paris, 1658, in-4°.; 2o. édition, au titre de laquelle il a été ajouté, avec une Relation de ce qui s'est passé ès années 1655 1656 et 1657, non encore veie par la première impression, Troyes et Paris, 1661; ibid., 1664, in-4°., avec des cartes, des figures de plantes et d'animaux assez grossièrement dessinées et d'autres planches. Get ouvrage est divisé en deux parties; la re donne une description générale de Madagascar, puis celle de chacune de ses provinces, de ses rivières, et des petites îles voisines; il y est traité ensuite de la religion, du langage, des usages, des coutumes, du gouvernement des habitants, puis des plantes, des métaux et des animaux; la 2o. partie, qui porte le titre de Relation de la grande isle Madagascar et de ce qui s'y est passé, etc., contient le récit des événements qui ont eu lieu depuis 1642, époque de la première expédition faite par les Français. On y trouve aussi la relation de quelques voyages faits à de petites iles voisines et à Mascareigne ou Bourbon. Flacourt est le premier voyageur qui ait donné une description générale de Madagascar. Elle est faite avec beaucoup de soin et d'exactitude. Elle a été copiée par tous ceux qui, dans le 17o. siècle, ont écrit sur cette ile, et même par des écrivains postérieurs, quoique quelques-uns de ceux ci aient parfois contredit les assertions de Flacourt. Ils ont été sujets à s'éga

rer quand ils ne l'ont pas suivi, parce qu'ils ont travaillé d'après des mémoires qui n'étaient pas toujours fidèles, et que Flacourt ne parle que des choses qu'il a vues. On lui a reproché assez amèrement dans le temps, d'avoir dépeint Madagascar trop en beau, afin d'encourager les Français à s'y établir; et dans les temps modernes on l'a accusé d'avoir calomnié le caractère des habitants pour faire excuser ses rigueurs contre eux. Il n'a pas, ajoutet-on, exposé clairement les divisions des castes arabes établies à Madagascar, et n'a donné qu'une énumération incomplète des provinces; mais il avoue lui-même ces imperfections. Ce dont on convient généralement, c'est que son témoignage doit être de quelque poids pour ce qui concerne l'histoire naturelle à laquelle il paraît s'être attaché plus particulièrement, et que ses notices sur les plantes de l'île méritent d'être consultées. « La véracite » de Flacourt, l'exactitude de ses des»criptions, la fidélité de son pinceau, » condamnent au silence quiconque » n'a pas à lui opposer six années » d'observations sur les lieux dont il » parle, et dans un poste dont les re»lations le mettaient à même de bien >> connaître cette île sous tous les rap» ports. C'est dans le pays même que >> Flacourt doit être lu.» Voilà comme s'exprime M. Epidariste Collin, habitant de l'île de Frauce. (Annales des Voyages, tom. XIV, pag. 306.) Le botaniste l'Héritier a donné le nom de Flacurtia à un arbrisseau épineux de Madagascar, décrit par Flacourt sous le nom d'Alamaton. E-s.

FLAD (PHILIPPE - GuillaumeLouis), laborieux jurisconsulte allemand, né à Heidelberg, en 1712, fut directeur du conseil ecclésiastique dans sa patrie, où il mourut le 1er. juin 1786. On voit par ses ouvrages,

dont Meusel donne la liste au nombre de vingt-huit, qu'il avait fait une étude particulière de la numismatique, du droit public et de l'histoire civile et littéraire du Palatinat; voici les principaux I. Ichnographia originum Francothalinensium. 1743, in -4°. II. Amænitates novæ Palatine historico-litterariæ, 1744, in-4°. III. Tentamina prima de statu litterario et eruditis qui in Palatinatu floruerunt, Heidelberg, 1761, in-4°. Les ouvrages suivants sont en allemand: IV. Essai ou Premiers Eléments d'une Histoire complète du Palatinat de Bavière, 1746, in- fol. V. Notice des plus fameux graveurs en monnaies et médailles, avec un Discours sur l'utilité que la jurisprudence peut retirer de la numismatique, Heidelberg, 1751, in -4°. VI. Sur la littérature, la librairie et l'imprimerie à Heidelberg, ibid., 1760, in-4°. VII. Notice sur O. L. Tolner, historien du Palatinat, insérée dans le recueil de Carlsruhe, t. Ier. VIII. Flad était l'un des collaborateurs de la Bibliothèque pour l'Histoire civile, ecclésiastique et littéraire de la Bavière. JeanDaniel FLAD, probablement frère du précédent, était archiviste de l'administration ecclésiastique de Heidelberg sa patrie, où il mourut en octobre 1779, âgé de soixante-un ans. Son Mémoire sur l'époque où l'on a commencé à faire usage du papier de chiffons, fut couronné par l'académie de Göttingue, en 1755; on trouve de lui quelques morceaux dans la collection de l'académie de Manheim, dans la collection de Carlsruhe, et dans quelques autres recueils périodiques, les uns eu latin, les autres en allemand, sur l'histoire naturelle du ver de la cerise, sur l'affinité du trass avec la pierre-ponce, etc. Il a publié en

français des Pensées sur une monnaie d'argent des anciens Alemans, avec fig., Heidelberg, 1753, in-8°.

C. M. P.

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FLAHERTY (RODERIC O-), historien irlandais, naquit en 1630, à Moycullin, dans le comté de Galway. Ce lieu était le dernier débris des vastes possessions qui avaient appartenu autrefois à sa famille en toute souveraineté dans la Conacie occidentale. Il n'avait que onze ans lorsque ce dernier asile fut confisqué sur son père par suite de la rebellion de 1641; il se retira alors dans une petite ferme, à Park, dans la baronie de Moycullin, et il y mourut en 1718. O' Flaherty semble avoir voulu mettre les souvenirs du passé à la place des jouissances du présent; il s'était adonné avec ardeur à l'étude de l'histoire et des antiquités de sa patrie, et il publia le résultat de ses recherches sous le titre singulier et un peu mystérieux de Ogygia seu rerum hibernicarum chronologia ex pervetustis monumentis fideliter inter se collatis eruta, atque è sacris et profanis litteris primarum orbis gentium, tam genealogicis, quàm chronologicis suffulta præsidiis, Londres, 1685 in-4°.; traduite en anglais par James Hely, Dublin, 1793, 2 vol. in-8°. Cette histoire, qui commence au déluge, et va jusqu'à l'an 1684 de J.-C., est divisée en trois parties. La première contient la description de l'Irlande, traite de ses divers noms, de ses habitants, de son étendue, de ses monarques, de ses rois provinciaux, de la manière dont se faisait leur élection, etc. La seconde offre une espèce de parallèle chronologique des événements qui se sont passés en Irlande, avec ceux qui, aux mêmes époques, ont eu lieu dans d'autres pays; la troisième donne plus en dé

tail les affaires de l'Irlande. Cette histoire est suivie d'une table chronologique, annoncée comme très exacte, de tous les rois chrétiens qui ont régné dans cette île depuis 482 jusqu'en 1022, et un récit succinct des traits principaux de l'histoire d'Irlande depuis ce temps jusqu'en 1684. Vient ensuite un poème chronologique, qui forme un sommaire de cette histoire durant la même période. Le tout est terminé par une liste de tous les rois écossais et irlandais qui ont régné dans les îles britanniques. Dans ses remarques chronologiques sur la maison royale des Stuarts, O'-Flaherty prétend prouver qu'elle était originairement irlandaise, et Fergus Ier. s'en vantait dans ses discours aux Irlandais. Il est surprenant que ni l'auteur, ni son ouvrage, n'aient été mentionnés par Macpherson ni par Whitaker, dans leur querelle relative à la manière dont l'Irlande avait été peuplée et à l'origine des Calédoniens. Les détails que Flaherty donne des antiquités de sa patrie sont vraiment curieux. A l'en croire, trois pêcheurs espagnols, Cappa, Lagne et Luasat, poussés par les vents contraires, abordèrent en Irlande avant le déluge (on ne dit point l'année); ils en furent les premiers habitants. Quarante jours avant le déluge, il s'y fit un nouveau débarquement composé de trois hommes et de cinquante-trois femmes ; ils donnèrent leurs noms à plusieurs endroits de l'île, que Flaherty nomme sans hésiter. Cette colonie ayant péri par le déluge, une nouvelle population de mille hommes, sous la conduite de Partholan, d'Edga sa femme et de ses trois fils, Rudric, Slange et Lagne, y aborda un mardi, 14 mai de l'an 312 après le déluge. Cette colonie, parvenue au nombre de neuf mille personnes, fut détruite par une

peste au bout de trente ou de trois cents ans; car Flaherty observe que dans la langue irlandaise, avec le chângement de deux lettres, de trente on peut faire trois cents. Nous faisons grâce aux lecteurs du détail des révolutions suivantes, tout aussi circonstanciées, jusqu'à la cinquième colonic, venue d'Espagne l'an du monde 2934, sous la conduite des Milésiens, qui fondèrent en Irlande une monarchie qui a duré sans interruption pendant deux mille trente-sept ans, jusqu'à la conquête de l'île par Henri II, l'an 1162. Pour garants de tous ces détails, Flaherty cite des poèmes composés par Conang o Malcomar, par G. Modudius de Ardbrecain, par G. Comanus, etc., dont le plus ancien ne remonte pas plus haut que le commencement du 11. siècle (1). L'Ogygia, traitée légèrement par quelques écrivains, est mentionnée avec éloge par un plus grand nombre. On ne peut nier que cet ouvrage ne présente des recherches laborieuses, une érudition peu commune, une classification bicu ordonnée, et, soit en prose, soit en vers, une latinité éclairée et concise. Même en payant le tribut dont aucun Irlandais ne peut se défendre pour les antiquités de son pays, O' Flaherty, surtout dans ce qui précède la colonie milésienne, ne cesse d'avertir ses lecteurs qu'il ne croit pas les fables qu'il raconte.... Quæ prodigiosa commenta prorsùs rejicio..... errores perantiquæ originis annotandi.... per obscuras nebulas splendor emicat veritatis... Undenàm constet ea temporum signata observatio vix capio.... etc. O'Flaherty avait promis une seconde partie, dans laquelle il devait

(1) Voyez le savant morceau sur la langue irlandaise par Deshauterayes, dans l'Encyclopédie

élém., ou Biblioth. des Artistes et des Amateurs, par l'abbé Petity, tom. Ill, ou 2e. part., p. 504 et suiv.

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FLAMAEL. Voy. BERTOLET. FLAMAND. Voy. DUQUESNOY. FLAMEL NICOLAS ), écrivainlibraire juré en l'université de Paris, est un des hommes sur le compte desquels s'est le plus exercée la crédulité publique. On ne connaît ni la date pi le lieu de sa naissance; car il n'est pas certain qu'il fût natif de Pontoise. On ne peut citer de lui que les actions relatives à son état, des acquisitions de maisons et de rentes, des procès, des fondations d'œuvres pies, son testament et sa mort. Que disons-nous? Flamel est plein de vie; Paul Lucas l'a rencontre dans ses voyages; il a encore six siècles à parcourir; c'est, en un mot, un de ces heureux adeptes auxquels Dieu n'a pas dédaigné d'ouvrir les trésors de sa grâce infinie. Telles sont du moins les rêveries que débitent les philosophes hermétiques, et voici, suivant eux, comme il en advint. En 1357 ( date fausse, car à cette époque Flamel n'était point marié, et dans le récit il est questiondes sollicitudes de sa femme ), en 1357, disons-nous, la Providence fit tomber entre ses mains un vieux livre tracé sur écorce d'arbre, qu'il acheta deux florins. Ce livre avait trois fois sept feuillets, était enrichi de figures

peintes; il n'y avait pas jusqu'au cou vercle (1) qui ne fût chargé de caractères mystérieux. En tête on lisait: Habraham, juif, prince, prétre, lévite, astrologue et philosophe, à la nation des Juifs que l'ire de Dieu a dispersés dans les Gaules, salut. On peut juger ce livre, car il s'en trouve des copies dans les cabinets des curieux : il a pour objet la transmutation métallique. Possesseur d'un si rare trésor, Flamel se mit à l'étudier sans relâche; mais ce fut vai¬ nement, car il n'est pas plus intelligible que les autres écrits des philosophes. Il passa vingt-un ans dans une application continuelle, dans les prières, dans les larmes, dans des travaux infructueux; ce qui ne peut guère s'accorder avec les devoirs de son état et les détails contentieux dont on le voit sans cesse occupé. Il est bon d'observer d'ailleurs que ce nombre vingt-un est mystérieux ; c'est aussi celui des feuillets du livre. Au bout de ce temps, désespérant de parvenir saus secours à l'intelligence des hieroglyphes d'Abrahain, il entreprend un pélerinage à Compostelle, pensant y trouver quelque juif plus. savant que lui. Or dom Pernety vous apprendra ce que, en langage hermétique, on entend par un voyage. Son vœu accompli, il rencontre dans la ville de Léon un médecin juif nommé maître Canches, auquel il s'ouvre sur le sujet de ses peines. D'après les détails qu'il lui donne verbalement, le médecin explique plusieurs emblèmes; mais il fallait voir le livre, et Flamel

(1) L'auteur de cet article possède une copie très précieuse des figures de ce couvercle, faite par Flamel lui-même. Elle présente deux carrés parfaits. On y remarque des hieroglyphes égyptiens qui ont quelque rapport avec ceux de la table isiaque, l'emblème de trois mains réunies dont une est noire, celui du bœuf et de deux an

ges prosternés devant une croix, et beaucoup de cabalistiques, parfaitement bien exécutés.

caractères hébraïques, éthiopiens, arabes, greca,

n'avait osé le confier aux hasards d'un pélerinage. Les deux nouveaux amis résolurent donc de revenir ensemble à Paris, où Flamel allait voir mettre un terme à ses anxiétés. Vain espoir! A Orléans, le médecin tombe malade, et meurt (figure allégorique de la dissolution de la matière). L'écrivain, inconsolable, rentre seul dans ses foyers. Il travaille encore trois ans inutilement (autre nombre symbolique; second tour de roue). Enfin, le lundi 17 janvier 1382, environ midi, par l'intercession de la bénoite vierge Marie, il fait la projection sur demi-livre de mercure, qui est converti en pur argent, meilleur que celui de la minière. Il n'avait donc encore que l'œuvre au blanc; mais, le 25 avril suivant (100-3 jours), il l'eut au rouge. Il le répéta depuis une seule fois, car il ne fit en tout que trois projections. Ici nous devons avertir que, si l'on consulte l'Art de vérifier les dates, on y trouvera que le 17 janvier 1382 fut un vendredi et non un lundi, et la dissemblance est trop grande, soit en français, soit en latin, pour qu'on puisse attribuer l'erreur aux copistes; mais il est évident que l'œuvre sur la lune devait être fait un lundi. Voilà à quoi personne n'avait encore pensé, et par où nous acheverons de prouver ici pour la première fois que toute cette légende, dont la fausseté n'était plus guère contestée, est SYMBOLIQUE comme la plupart des écrits des philosophes, et présente elle-même une allégorie de l'œuvre hermétique. Ce n'était pas assez de faire de Flamel un adepte, il fallait encore le signaler comme auteur (1). En 1561, cent quarante

(1) Adelung s'est plu, dans son Histoire des Folies humaines, à rassembler une multitude d'ouvrages sous le nom de Flamel: peine bien inutile, puisqu'aucun n'est authentique

trois ans après sa mort, Jacques Gohorry, dit le Parisien, que l'on peut regarder comme l'inventeur, ou du moins le promulgateur de cette fable, publia, in 8°., sous le titre de Transformation métallique, trois anciens Traités en rhythme française, savoir: la Fontaine des amoureux de science, par Jean de La Fontaine, de Valenciennes; les Remontrances de Nature à l'Alchymiste errant, avec la réponse, par Jean de Meung, et le Sommaire philosophique, qu'il attribue à notre écrivain. Lenglet a mal énoncé ce recueil dans sa Bibliothèque. Dans une espèce de préface mise au Sommaire, Gohorry débite à peu près ce qu'on a lu ci-dessus. Ce Sommaire, nommé aussi le Roman de Flamel et composé de six cent cinquante-six vers, a été réimp, avec les mêmes pièces, Lyon, 1589, 1618, in-16, et il est rare de toutes les éditions. Il se trouve encore au tome II de la Bibliothèque des philosophes de Salmon et de Maugin, dans l'édition du Roman de la Rose donnée par Lenglet, et, en latin, dans le Manget et le Museum hermeticum de 1677. En 1612, Pierre Arnauld, sieur de la Chevalerie, gentilhomme poitevin, renouvela la fable de Flamel, qu'avait accréditée Roch le Baillif, et publia, avec deux traités d'Artephius et de Synesius, traduits en français, les Figures hieroglyphiques de Nicolas Flamel, ainsi qu'il les a mises en la quatrième arche qu'il a bastie au cimetière des Innocents

à Paris, avec l'explication d'icelles par icelui. Ce recueil, intitulé Trois traictez de la philosophie naturelle, est in-4°. Il a été réimprimé, même format, en 1659 et 1682, et se trouve dans la Bibliothèque de Salmon. Rien de plus ridicule que l'interprétation de ces prétendus hieroglyphes, dans

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