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CETTE PREMIÈRE PARTIE CONTIENT :

1° Notices Biographiques de Louis Elsevier 1er, chef de la famille, de ses fils et des fils de Matthieu Elsevier.

20 Catalogue par ordre chronologique de toutes les éditions qui portent le nom de Louis Elsevier 1er, et des éditions avec les noms de ses fils et des fils de Matthieu Elsevier, depuis 1583 jusqu'en 1626.

Ce Catalogue est subdivisé comme suit :

A. Editions de Louis Elsevier 1er, de 1583 à 1617.

B. Éditions de ses fils et des fils de Matthieu Elsevier, de 1591 à 1626.

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NOTICES BIOGRAPHIQUES

DE

LOUIS ELSEVIER Ier, CHEF DE LA FAMILLE, DE SES FILS

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DES FILS DE MATTHIEU ELSEVIER.

§ 1. DE LOUIS ELSEVIER Ier, CHEF DE LA FAMILLE.

Louis Ier est décidément d'origine belge; les nombreux Helschevier et Elschevier, dont les anciens registres de naissance et de mariage de la ville de Louvain font mention, ne permettent pas de douter qu'elle n'ait été le berceau de sa famille et qu'il n'y soit né vers 1540, quelques années avant l'époque où ces registres

commencent.

Il doit avoir embrassé la réforme de fort bonne heure : il est probable que ce sont ses nouvelles opinions religieuses qui l'obligèrent à se déplacer souvent et à mener cette vie cosmopolite qui nous conste par la naissance successive de ses enfants dans des villes différentes, naissances dont les registres de ces villes ne peuvent fournir de preuves, parce qu'ils étaient exclusivement tenus par le clergé catholique.

Il doit s'ètre marié vers 1565. Sa femme se nommait Mayke (Marie) Duverdyn, dont nous ne savons rien de positif, sinon

qu'elle vécut jusqu'en décembre 1613. Leur fils ainé est né vers 1564, et selon toute apparence, à Anvers, où les registres nous prouvent qu'une Marie Elseviers, sans doute une sœur de Louis Ier, s'est mariée le 22 mai de l'année suivante. Leur second fils naquit également à Anvers ; le troisième doit être né à Wesel, et c'est probablement à Douai que naissent le quatrième et le cinquième. Quant à Bonaventure, le sixième, il est né en Hollande, et un ancien registre de recensement de la population de la ville de Leyde nous donne l'assurance que Louys d'Elsevier, relieur de Louvain, est venu s'y établir au mois de septembre 1580, avec Mayke, sa femme, Thys, Gillis, Louys, Joost, Aernt et Mayken, leurs enfants, et avec Pauls Reyniers, de Louvain, son compagnon.

Je fais observer que, de cette traduction littérale du registre de Leyde, il faut inférer que Louis Ier et son compagnon étaient nés à Louvain et non pas qu'ils en venaient directement: mais de la circonstance que Louis Ier amena avec lui un compagnon, nous pouvons conclure avec certitude qu'avant son émigration il avait déjà exercé l'état de relieur, auquel d'ailleurs les villes à université, de Louvain, de Wesel et de Douai, étaient plus particulièrement favorables; s'il ne nous conste pas qu'il y fut en même temps libraire, nous savons du moins qu'il ne tarda pas de le devenir à Leyde, dont l'université naissante le détermina d'autant plus probablement à s'y fixer, qu'avec les opinions religieuses qu'il avait adoptées, il pouvait le faire d'une manière sûre pour sa personne et avantageuse pour ses intérêts.

Un acte du 15 septembre 1582, par lequel il reconnait devoir à Christophe Plantin (1), pour livres que celui-ci lui a livrés, une

(1) Ce célèbre imprimeur d'Anvers était alors à Leyde, où il s'était retiré avec sa famille à cause des troubles des Pays-Bas. Il y avait établi une imprimerie pendant que François Raphelengius, son correcteur, qui depuis 1565 avait épousé sa fille aînée, dirigeait seul celle d'Anvers mais en 1585, Raphelengius vint remplacer son beau-père à Leyde et celui-ci lui légua définitivement l'imprimerie plantinienne qu'il y avait crééc.

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somme de 1,270 florins dont ils règlent les échéances, est le premier document qui nous apprend que dès cette époque il avait joint le commerce des livres à l'industrie de leur reliure, et c'est avec la date de 1583 que son nom parait pour la première fois sur l'ouvrage intitulé: J. Drusii Ebraicarum quæstionum, sive questionum ac responsionum Libri duo, videlicet secundus ac tertius. In Academia Lugdunensi, 1583. in-8° de 126 pp. Le frontispice du titre porte une vignette, avec la devise Æquabilitate, et après la 126 page se trouve un feuillet contenant l'errata, au bas duquel est imprimé : Veneunt Lugduni Batauorum apud Ludouicum Elseuirium, è regione scholæ novæ.

Le 50 septembre 1586, les curateurs le nomment appariteur de l'université, aux appointements de 72 florins par an, en remplacement de Joost Stalpert Vander Wille, fils d'Augustin; cette nomination, dans laquelle il est qualifié de libraire, n'est que provisoire et pour un an; mais elle devient bientôt définitive et nous trouvons que le 24 avril 1587 il demande au bourgmestre de la ville et aux curateurs de l'université, en sa double qualité de libraire et d'appariteur, la cession d'un emplacement situé sur le territoire de l'académie, pour y construire une boutique sur le même pied et aux mêmes conditions de la concession obtenue quatre ans auparavant par Christophe Plantin.

Cette demande, fondée sur ce que depuis six ans, il a constamment pour l'exercice de son état de libraire et de relieur, ainsi que pour la plus grande commodité des étudiants, habité à proximité de l'université, et qu'au 1er mai suivant il est obligé de quitter cette demeure, lui fut accordée à des conditions très avantageuses; une résolution postérieure prouve qu'il occupa gratuitement cette boutique jusqu'en 1595, et ce n'est qu'à dater de 1596, qu'un loyer de 75 florins par an lui fut imposé.

Si le dernier feuillet des Questions de Drusius de 1583, avec le nom de Louis Elsevier à la fin, sans la répétition fort usitée de la

date, n'a pas été ajouté plus tard à cet opuscule, il y aurait un intervalle de neuf ans entre le premier livre portant son nom et le second; celui-ci est l'Eutropius, de 1592; le troisième et le quatrième, l'Oratio Antonii Arnoldi et la Præfaciuncula J. Passeratii, de 1594; le cinquième, ces deux derniers opuscules réunis à d'autres sous le même titre, en un volume, de 1595; le sixième, l'Ennius, et le septième, les Boschornii Commentariorum de Eucharistica Harmoniâ Libri tres, aussi de 1595 ces derniers sont signés Lugd. Batav. ex officina Joannis Paetsii et Ludov. Elsev. Cette souscription n'indique pas, ce me semble, une association réelle entre Paets et Louis Elsevier, mais simplement que ces éditions se vendaient chez tous les deux. En tout cas, cette association n'aurait pas duré deux ans, puisque dès la même année 1595, le huitième livre, avec le nom de Louis Elsevier : Pauli Montani Tractatus novus de Jure Tutelarum, le porte déjà seul, et que depuis, on ne trouve plus les deux noms réunis qu'en 1607 et 1609; mais alors d'une manière tout à fait différente : Lugd. Batav., ex officina Joannis Paetsii, impensis Ludovici, ou apud Ludov. Elsevirium; ce qui indique clairement que Pacts était alors un des imprimeurs qui, comme Balduinus, Gujotius, Basson, Haestens et autres, exécutaient pour compte de Louis Ier, ou à ses frais, les livres dont celui-ci était l'éditeur (1).

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Paets n'acquit point l'officine du gendre de Plantin après sa

(1) Mr De Reume dit à la page 8 de son livre : « Lorsqu'en 1597 mourut Raphaleng, imprimeur juré de l'université de Leyde, Louis Ier songea à s'adjoindre • un collaborateur et forma une association avec Jean Paets, alors imprimeur de « l'académie. L'association a édité plusieurs livres revêtus de leur raison sociale (quels sont-ils?). » Et plus loin: « Louis Ier termina sa mémorable carrière, « emportant les regrets, etc., de tous ceux qui purent apprécier ses utiles travaux et les ouvrages qui avaient fondé son impérissable renommée (quels ouvrages?). » Tout cela, comme on le voit, est bien exagéré, bien opposé aux faits que je cite. Il en est ainsi dans maint autre endroit où Mr De Reume amplifie le texte de Mr Rammelman, et je le dis une fois pour toutes, je ne releverai plus ses nombreuses bévues.

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