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pas elle qui fait la loi ni qui la développe; ce n'est pas elle qui doit juger et gouverner tous les membres, et le grand pontife lui-même, sont soumis au contrôle des Anciens du peuple ou d'un sénat légalement assemblé. La parole de Dieu, la voix de Jéhovah, quelle que soit la manière dont elle arrive dans l'esprit de celui qui l'entend, a pour but d'indiquer les intérêts généraux et temporels : elle appartient au domaine public, en ce sens que le droit de faire parler Dieu n'est pas dévolu à une caste particulière, comme dans les véritables théocraties; mais que le sénat, tous les magistrats, tous les citoyens peuvent et doivent, dès qu'ils sont capables de l'entendre, répéter cette parole supérieure, cette raison suprême qui ne devient la loi

qu'après avoir été revêtue de la sanction du peuple.

C'est dans le chapitre intitulé: Des orateurs publics ou prophètes, que M.Salvador développe principalement ce point, et prouve avec évidence que chez nul peuple la liberté de la parole n'a été plus étendue que chez les Hébreux. « Ainsi, dit-il, quelle nouvelle différence << entre Israël et l'Égypte! Chez celle-ci « la masse des citoyens n'oserait, sans <«< encourir les plus terribles peines, « prononcer quelques mots des affaires « de l'État; c'est Harpocrate ayant le << doigt sur la bouche, c'est le silencequi «<est Dieu en Israël, c'est la parole! « Qu'importent certains abus! Mieux << vaut laisser leur libre cours à des tor<< rents de paroles vaines, qu'en arrêter

« une seule qui viendrait de par l'Éter« nel. >>>

Les bornes de cet aperçu ne nous permettent pas de suivre l'auteur dans foutes les parties de ce grand ouvrage. Nous nous contenterons d'indiquer les titres de ses livres dans lesquels viennent se ranger tous les événements historiques sur lesquels il appuie sa théorie Introduction, Théorie de la foi, Fonctions législatives, Richesses, Justice, Rapports étrangers, Force publique, Famille, Morale, Santé publique, Culte, Résumé de la législation; et dans la seconde prrtie: Théosophie, Formation du globe, Traditions allégoriques et historiques des temps antérieurs à Moïse, Prophéties politiques de ce législateur, Messie, Conclusion.

ANALYSE DU CHAPITRE

Intitulé:

De l'Administration de la Justice.

M

Salvador a traité avec un soin particulier ce qui regarde l'administration de la justice

chez le peuple juif: nous nous arrêterons à ce chapitre, qui doit, sans contredit, le plus vivement intéresser nos lecteurs 1.

Judicare et judicari, juger et être jugé. Ces mots expriment le droit de tout citoyen hébreu; c'est-à-dire que

1. N'oublions pas que cette analyse a paru d'abord dans la Gazette des Tribunaux.

personne ne pouvait être condamné sans jugement, et que chacun arrivait à son tour à juger les autres. Quelques exceptions à ce principe sont expliquées, et ne changent rien à la règle. Dans les affaires d'intérêt, chaque partie choisissait un juge, et ces deux juges choisissaient une troisième personne. Dès qu'il s'agissait de discussions sur l'interprétation de la loi, on les portait au petit conseil des anciens, et de là au grand conseil de Jérusalem. Toute ville dont la population excédait cent vingt familles devait former son petit Conseil composé de vingttrois membres : ils jugeaient en matière criminelle.

Les expressions, si souvent employées dans la loi mosaïque, il mourra, il sera retranché du peuple, renferment trois

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