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plusieurs agates, surtout les cornalines, en les examinant avec soin du côté de la gravure, sous divers aspects, on reconnaîtra que ces ondulations ne passent pas d'outre en outre, et qu'elles s'arrêtent vers le milieu de l'épaisseur ou à la surface inférieure de la lame de verre qu'elles trahissent. Mais cet examen demande un coup-d'œil très-exercé. Si la prétendue antique saille un peu lors de sa monture, regardée à travers le jour sur sa tranche la couleur perdra de son intensité, tandis que si c'était une pierre elle en aurait au contraire plus qu'étant vue dans l'autre sens. Pour montrer à quel point on peut être trompé par ces sortes de fraude, je dirai que j'ai eu entre les mains, à Naples, une grande intaille offrant un sujet très-riche un nom de graveur, et qui avait été donnée à Tarente à un très-grand personnage, comme valant 10,000 ducats, près de 44,000 francs. Elle venait, dit-on, d'être découverte, et elle avait été vue par.. et d'autres connaisseurs. Et bien ce n'était qu'une pâte de verre doublée de cornaline, avec le nom, en partie effacé, de l'habile graveur anglais Marchant. Au reste, ainsi que le reconnaissent Baudelot de Dairval et Mariette, il n'est guère possible de donner des règles sûres pour reconnaître le moderne d'avec l'antique, surtout lorsque, ce qui arrive souvent, une pierre antique a été retouchée par une habile main moderne. Il ne suffit pas d'être en état de juger du dessin, des beautés, des négligences et du caractère du travail antique, il ne s'agit pas seulement de connaître les qualités ou les espèces de pierres et les formes les plus en usage chez les anciens, tous ces indices peuvent encore induire en erreur, et avec du talent et de l'adresse on a pu les imiter; il faut encore beaucoup d'habitude, avoir vu et touché une grande quantité de pierres reconnues pour antiques. Il faut un certain sentiment, une sorte d'instinct de coup-d'œil, dont on ne saurait rendre compte, qui, malgré l'exercice, ne s'acquiert pas toujours, et il faut surtout avoir été souvent trompé pour pouvoir parvenir à l'être un peu moins.

La TABLE ALPHABÉTIQUE suivante contient, du moins je l'espère, tous les artistes de l'antiquité, dont les noms nous sont parvenus, jusqu'à la fin dù VIe. siècle de notre ère. J'indique le siècle de ceux dont on connaît la date, et on les retrouvera dans les TABLES CURONOLOGIQUES de la

seconde partie. Pour faciliter les recherches, je précise le commencement, le milieu et les deux derniers quarts du siècle Va commencement du Ve. siècle ; · : Vc troisième quart du Ve. siècle; — Vda fin du Ve, siècle et commencement du IVe. siècle av. J.-C. L'astérisque qui suit le chiffre du siècle marque qu'il est après J.-C. — L'à après le signe de doute? indique que l'on peut croire l'époque ancienne, quoiqu'on ne la connaisse pas positivement; les deux AA montrent que l'artiste appartient à des temps très-reculés, aux premières époques des arts; et les trois AAA annoncent qu'il remonte à des temps héroïques ou mythologiques dont nous n'avons, sous le rapport des arts, que des notions très-incertaines.

L'* qui précède le nom d'un artiste avertit qu'il se trouve sur quelque monument, tel que statue, pierre gravée, inscription.

La

avant le nom signifie qu'il est faux, et doit être rayé de la liste des artistes.

Les??? marquent un doute si fort, que le nom de l'artiste ou la gravure de la pierre qu'ils accompagnent peuvent presque être considérés comme faux.

Les Tables suivantes ne sont qu'une partie d'un travail beaucoup plus étendu, et la seconde des FASTES DES ARTS DU DESSIN CHEZ LES ANCIENS qui doivent terminer l'ouvrage que je publie sous le titre de MUSÉE DE SCULPTURE ANTIQUE ET MODERNE. Il ne sera pas superflu de dire un mot sur la manière dont ces FASTES sont conçus. Très-avancés sur plusieurs points et presque terminés, mais n'étant pas imprimés, ils sont encore susceptibles des améliorations que pourront m'indiquer les savans, aux lumières desquels je Soumets ce petit exposé de mon travail.

Les FASTES DES ARTS DU DESSIN offriront, dans une série chronologique, tous les statuaires, les sculpteurs, les peintres, les architectes, les fondeurs, les graveurs en pierres fines, les ciseleurs, dont il est question dans les auteurs anciens depuis les temps les plus reculés, et l'on y suivra les vicissitudes qu'ont éprouvées en Grèce, à Rome, à Constantinople, les monumens et les statues,

du pillage. Nous aurons, pour ainsi dire, assisté aux derniers soupirs et aux affreuses funérailles de la sculpture et de la statuaire antiques, dont les brillantes productions disparurent des contrées que, pendant tant de siècles, elles avaient embellies d'un si vif et si pur éclat, et où leurs débris devaient, jusqu'à des temps plus prospères, rester ensevelis dans la terre qu'ils avaient honorée, et qui semblerait s'être accumulée sur ces précieux débris pour avoir seule la gloire de les protéger contre les dévastations des barbares.

Après avoir parlé du faible nombre de statues qui existaient à Rome en 1430, lorsque le Poggio écrivait, nous donnerons la liste, mise en ordre alphabétique, de celles que décrit l'Aldroandi en 1552 et 1566, et dont avaient rempli les palais et les maisons de Rome les fouilles faites sous les Médicis. Par les détails dans lesquels entre cet écrivain, qui visite les maisons les moins importantes, et qui cite même des fragmens, il est à croire qu'il n'omettait rien. Mais quoiqu'il y eût de son temps une quantité assez considérable de statues à Rome, l'on verra qu'il s'en faut de bien des milliers que cette ville et même le reste de l'Europe possédassent alors et depuis autant de statues antiques que l'a avancé Oberlin et, d'après lui, l'abbé Barthélemy; assertion répétée par d'autres savans, qui ont mieux aimé l'adopter que de la discuter et d'en faire sentir toute l'exagération.

Viendront ensuite les fouilles faites au XVIe. et au XVIIe siècle, et dont rendent compte FLAMINIO VACCA, PIETRO-SANTI BARTOLI, FICORONI, WINCKELMANN, ETC., ETC. Nous indiquerons les statues qu'elles rendirent aux beauxarts. Mais parmi les figures que citent ces auteurs, il ne nous sera pas toujours possible de retrouver celles qui existent encore aujourd'hui leurs descriptions sont souvent si incomplètes, qu'elles ne permettent pas de reconnaître les statues qu'ils signalent.

:

LA FONDATION DES MUSÉES ou des grandes collections particulières tels qu'ils existent aujourd'hui doit suivre les fouilles. On trouvera donc, en ordre chronologique, la fondation de tous les Musées de l'Europe, ainsi que la suite de

tous les ouvrages qui offrent en gravures des séries de statues antiques, avec l'indication des planches de chaque recueil, et un mot sur la manière dont elles sont, en général, exécutées.

LES FASTES DES ARTS DU DESSIN seront terminés : 1°. par une ou plusieurs tables très-étendues de tout ce que contiendra le MUSÉE DE SCULPTURE ANTIQUE ET MODERNE.

Je crois pouvoir consigner ici qu'à l'exception de l'Antiquité expliquée de Montfaucon, qui contient dans ses planches environ 310 statues antiques, il n'y a pas un seul ouvrage qui en offre en gravures à beaucoup près ce nombre; et que mon Musée, sans compter beaucoup de figures vues de plusieurs côtés, présentera peut - être DECX MILLE QUATRE CENTS statues antiques, dont plus de TREIZE CENTS Ont déjà paru au moment où ce petit ouvrage-ci est mis au jour.

que

Nota. Quelques observations M. Dubois a tirées d'une correspondance manuscrite de Mariette, provenant de la précieuse collection de l'abbé de Tersan, m'engagent à modifier un passage de la page xlvj. Il pourrait faire croire que le goût du duc d'Orléans, régent, pour les pierres gravées lui avait fait faire de nombreuses additions à la collection du cabinet d'Orléans; mais il paraît que, se contentant de celle qui lui venait de sa mère, la princesse Palatine, il n'y ajouta pas une seule pierre. Ce fut son fils, le duc Louis d'Orléans, qui enrichit la collection de sa famille par l'acquisition de celle de Crozat (V. p. xxxj), qui faisait partie des nombreuses suites d'objets d'art laissées par ce célèbre amateur. Ce n'est pas que le duc d'Orléans eût un goût prononcé pour les pierres gravées; il avait même refusé d'acheter celles de Crozat lorsqu'on les lui fit offrir, vers 1741. Dégoûté du monde et des affaires, et entraîné par sa piété et par sa passion pour les lettres orientales et les sciences naturelles, il s'était déjà retiré à l'abbaye de Sainte-Geneviève; mais on lui représenta que la somme qui proviendrait de cette collection devait, d'après les intentions exprimées dans le testament de Crozat, être employée à des institutions de charité et de piété, alors le vertueux prince se décida à l'acheter pour contribuer à ces bonnes œuvres.

Nous nous apercevons, mais trop tard, que le nom de M. TŒLKEN a presque toujours été écrit TELCKEN.

Nota. Pour les autres abréviations voyez pp. 455 et 521.

ACH. TAT. Achilles Tatius.

Act. Ap.- Actes des Apôtres. EL. Elien.

agron. agronome ou agronomique.

AMAD. Amaduzzi.

Annal. Annales et annaliste.
ARISTÆN. Aristænète.
Атн. Athénée.
ATHENAG.Athénagore, avec
S. Justin, Tatien, etc., édit.
de Ch. Osmond. Paris, 1742.
BRAC. Bracci.

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JUN. Junius, De Pictura Ve

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