ajouter à ceux de ma première Table, mais peu de sculpteurs et de peintres à celle de 1829. Une classe cependant s'est vue beaucoup augmentée, et je la donne aussi complète qu'il m'a été possible de me la procurer, c'est celle des peintres dont les noms se trouvent sur les vases de terre ornés de peintures (1), dont les fouilles faites dans le territoire de l'ancienne Vulci, ceux de Canino et de Tarquinii (aujourd'hui Corneto), par le prince de Canino et MM. Candelori, Campanari, Feoli, ont produit, depuis quelques années, une si grande quantité. Ces nouvelles mines archéologiques ont enrichi de plusieurs noms la nomenclature des peintres et des potiers étrusques ou de l'ancien style grec, qui jusqu'alors étaient très-peu nombreux. Ces artistes sont d'autant plus intéressans qu'ils appartiennent à des temps assez anciens. Ce n'est pas qu'on soit autorisé, d'après les suppositions de M. le prince de Canino sur Vetulonia (Vithlon), capitale des Volscii, à les faire remonter avec lui vers les temps anté-homériques ni même à la fondation de Rome. Les noms de personnages grecs très-connus, le caractère de l'écriture et de l'orthographe que présentent ces vases, et que nous offrent quelques inscriptions de dates certaines, m'ont toujours fait penser que l'on ne pouvait pas leur assigner une si haute antiquité; et je me trouve pleinement confirmé dans cette opinion par celle de mon ami M. Millingen, qui ne croit pas que les plus anciennes inscriptions de ces vases dépassent le milieu ou tout au plus le commencement du Vle. siècle avant J.-C. Les inscriptions athéniennes, ou marbres de Nointel du Musée Royal, Nos. 122 et 122 bis, fournissent quelques noms pareils à ceux de plusieurs de ces peintres des vases, avec une écri (1) Les archéologues ne sont pas encore d'accord sur la dénomination à adopter pour désigner cette branche de la peinture antique. M. Quatremère de Quincy l'appelle KERAMO ou CÉRAMOGRAPHIE, qu'il tire de xipupos, vase, tuile, brique. D'autres, et parmi eux MM. Bottiger, Vermiglioli et Fréd. Creuzer, préfèrent l'expression d'OSTRACOGRAPHIE, mot composé d'öspaxov, qui signifie aussi vase, tuile, brique. Le peu de différence du sens de ces mots nouveaux et le choix que l'on peut en faire doivent sembler d'une petite importance; mais CÉRAMOGRAPHIE, qui d'ailleurs rappelle le Céramique, les tuileries d'Athènes, me paraît plus agréable qu'OSTRACOGRAPHIE. Voyez Fr. Creuzer, Alt-Athenaïsches Gefass. Leipsic et Darmstadt, p. 48-51. ' ture à peu près semblable, et l'on n'y trouve de même que comme aspiration et non comme voyelle, le = et le y sont aussi séparés en deux sons et exprimés par ×Σ et par E. Ces inscriptions sont, comme l'on sait, de la 88. olympiade, 457 avant J.-C. : la plupart des plus anciens peintres de vases ne doivent pas remonter beaucoup au-delà, et ils sont probablement moins anciens que la troisième de nos belles inscriptions Choiseul, No. 597 (voy. mon Musée de Sculpture antique et moderne, v. 2, pl. xi, xii, xi des inscriptions), où l'on ne trouve l'H employé que comme signe numérique, et où, du reste, cette lettre n'est pas admise même comme aspiration. Pour tout ce qui a rapport aux peintres des vases, je ne pouvais avoir de meilleur guide que le savant et intéressant rapport sur les vases de Vulci, inséré par M. Gerhard dans le 3o. vol. de l'Institut de Correspondance archéologique. C'est cet ouvrage que j'ai suivi, après avoir eu d'abord recours au Catalogue du prince de Canino. Autant qu'il m'a été possible, j'ai donné les noms de ces anciens peintres avec les caractères archaïques qu'on leur voit sur les vases, et que j'ai eu le soin de faire graver. Mais cependant les mêmes lettres, et peut-être de la même époque, présentent souvent des variétés qui ne tiennent qu'à la main de l'ouvrier qui les traçait ou avec négligence ou ne sachant pas mieux écrire. Devrait-on tant s'arrêter à ces minuties, et s'en servir à établir des règles de paléographie et d'orthographe? Ne serait-il pas mieux de ne regarder ces prétendues variétés que comme de véritables fautes? Je pourrais indiquer, dans une église de village peu éloigné de Paris, une superbe inscription sépulcrale, très-longue, de vingt-cinq lignes, en français avec quelques mots en latin, très-bien gravée et dorée, sur marbre noir, où, malgré ces recherches de travail, il y a quinze fautes, presque toutes grossières, telles que REQUIES CAT IN PACÉ. Et qui sait si un jour ce monument, devenu précieux, ne servira pas à prouver que c'était ainsi qu'en 1773 on écrivait le français et le latin aux environs de Paris, et à Paris même, où le travail du marbre peut faire croire que cette inscription a été gravée? Aussi ai-je cru pouvoir me dispenser de faire graver des poinçons pour des lettres d'une forme singulière, mais qui ne se présentent que très-rarement dans les inscriptions des vases. Parmi les monumens antiques, les pierres gravées sont ceux qui, le plus répandus, se trouvent à la portée du plus grand nombre d'amateurs. A l'exception de quelques têtes authentiques et de quelques sujets dont on connaît les époques, ces pierres ne sont pas susceptibles d'un classement chronologique tel qu'il eût pu convenir au cadre de mon Ouvrage, et je ne pouvais y faire entrer ces milliers de pierres gravées que l'on trouve disséminées et décrites dans plusieurs Recueils, et réunies en grande partie dans l'immense Répertoire de Raspe, auquel on pourrait encore faire des additions considérables. J'ai dû me borner à donner celles dont on connaît les graveurs, quoiqu'il y en ait peu auxquels on puisse, d'après les sujets, les têtes ou le caractère du travail, assigner une date certaine. Ce travail de neuf pages n'était, pour ainsi dire, qu'une ébauche dans ma Table des Artistes de 1820, p 413422 celle-ci offrira beaucoup plus d'étendue. Ne pouvant pas parler des pierres gravées dans la partie chronologique de cet ouvrage, j'ai cru que mes Tables alphabétiques me permettraient quelques discussions sur ces précieux témoins du goût et du luxe de l'antiquité, et surtout sur les pierres, qui ont l'avantage d'avoir conservé les noms des graveurs auxquels nous les devons. Depuis Andreini, chanoine de Florence et célèbre amateur, mort en 1667, et qui le premier employ a tous ses soins à recueillir des pierres portant les noms de leurs auteurs, elles se sont toujours vues les objets des recherches et des affections des antiquaires, et leurs collections s'en sont disputé la possession. J'espère donc être bien venu des amateurs de l'archéologie, et de cette partie la plus nombreuse et la plus brillante de ses trésors, en offrant ici toutes les pierres, dont les auteurs sont connus, rangées dans les articles qui concernent les graveurs. Les sujets, pour la facilité des recherches, se retrouveront sous l'ordre alphabétique à l'article PIERRES GRAVÉES dans la table générale des matières. J'en ai agi de même pour les œuvres des peintres et des sculpteurs anciens, que nous ont transmis les auteurs sans nous apprendre leurs époques, et qui, par cette raison, ne peuvent pas trouver place dans la suite des Tables chronologiques. Ainsi, en réunissant ce que contient la Liste alphabétique suivante à ce que renferme le Tableau chronologique que l'on trouve dans la seconde partie de cet ouvrage, on aura la plupart des productions des arts indiquées par les écrivains anciens, ou du moins les plus importantes, depuis les temps les plus reculés jusqu'à la fin du VIe siècle de notre ère. Afin de consigner les époques où les pierres gravées que je donne ont commencé à être connues ou à être publiées, j'ai placé par ordre chronologique les citations des écrivains modernes qui en ont parlé, et surtout de ceux qui les ont représentées dans les planches de leurs ouvrages et qui se succèdent, ainsi que les offre la série d'auteurs que je vais mettre sous les yeux du lecteur. Il n'y aura pas, je crois, lieu à me faire un reproche de ne m'être pas borné à ne donner les noms que des artistes dont l'authenticité est incontestable. La nomenclature alors eût été beaucoup moins étendue, et mon travail plus facile et plus court. Bien des noms, même parmi ceux qui, dans les cabinets des amateurs, ont joui pendant long-temps de plus de réputation, auraient pu être élagués. Mais j'ai pensé qu'en exprimant des doutes, et les divers degrés de confiance ou de méfiance que méritent ou qu'inspirent ces noms, il ne serait pas sans intérêt de produire et tous ceux qui sont reconnus pour antiques et ceux pour lesquels l'amour-propre des propriétaires ou leurs illusions ont plus d'une fois usurpé cet honneur. Il est avantageux de constater et d'annuler des titres dont on reconnaît la fausseté. C'est un moyen, surtout lorsqu'il s'agit de pierres gravées, genre de monumens très-commun, de prémunir contre les fraudes, dont ne sont que trop souvent victimes ou dupes non-seulement les amateurs séduits par un nom antique adroitement contrefait, mais quelquefois même les antiquaires les plus exercés et dont la défiance et l'expérience sont le plus sur leurs gardes. Voy. p. xviij, STOSCH. Il m'a paru qu'il serait utile d'indiquer la forme et la grandeur des pierres gravées. On les trouve ordinairement, il est vrai, dans les ouvrages accompagnés de planches, où la longueur et la largeur sont marquées par une ligne graduée, ou bien le contour réel de la pierre est tracé à côté du sujet reproduit sur une plus grande échelle. Mais les dimensions ne sont jamais exprimées en chiffres dans le texte. Souvent les mêmes pierres different de grandeur sur les planches de divers auteurs. J'ai cru devoir : alors m'en rapporter à celui dont le dessin m'inspirait le plus de confiance. Quelquefois j'ai pris une moyenne proportionnelle entre les diverses mesures données par ces planches je les ai indiquées en millimètres, en ayant soin, surtout pour les pierres très-petites, de donner les fractions. S'il m'eût été possible de prendre ces mesures sur les pierres gravées originales ou sur leurs empreintes, elles eussent été encore plus exactes. On doit même faire observer que vu l'alongement du papier lors du mouillage pour l'impression des planches, les mesures prises et tracées avec le soin le plus sévère sur le dessin, et reportées sur le cuivre, perdent de leur exactitude mathématique au tirage des planches, mais c'est de très-peu de chose. Toutes les dimensions d'ailleurs gardent entre elles les mêmes proportions lors du retrait du papier en séchant, et la différence n'est jamais assez forte pour que l'on pût confondre l'une avec l'autre des pierres dont le sujet serait le même, et qui différeraient seulement d'un milli mètre. Parmi les noms des graveurs anciens que présentent les pierres gravées il y en a, surtout des temps des premiers empereurs, dont les lettres, dans leurs parties anguleuses, ont les traits terminés par des points très-marqués, ainsi que l'on en voit souvent aux lettres de médailles grecques. Ces points, quelquefois d'une extrême petitesse, ont servi à fixer la grandeur et la forme des lettres, et ils en ont facilité le travail. Car il est plus aisé d'enfoncer un petit point hémisphérique au moyen du bouton qui termine le foret ou la petite fraise que l'on nomme bouterolle, et qui tourne avec rapidité sur elle-même à l'extrémité de l'arbre du touret du graveur, que de tracer des lignes droites très-fines, et de les unir dans les angles des lettres par des arrètes nettes et vives. Ces points creux sont des arrêts qui retenant la petite scie circulaire et imperceptible, qui sert à graver les traits droits, ne lui permettent pas de mordre sur le fond de la pierre au-delà des angles assignés aux lignes des lettres, et d'en détruire la pureté et la régularité. Aussi le travail des lettres, qui, ordinairement d'une petitesse microscopique, échappent aux yeux les plus exercés, est-il regardé comme très-difficile, et il exige beaucoup de sûreté et d'adresse de main. On sait que les graveurs anciens y ont excellé; et, pendant long-temps, la pureté et la |