Page images
PDF
EPUB

remarque une connoissance très-exacte de l'ancienne histoire "littéraire de Rome, et plusieurs recherches dignes d'un très"habile critique. Le petit discours sur Horace qu'on voit au "commencement du second tome, est de feu M. de Charleval,

66

qui joignant à une politesse infinie, un goût exquis, et un "talent rare pour la poësie tendre, faisoit ses délices d'Horace, "dont ce discours comprend en peu de mots un jugement très"fin et très-juste," &c. Journ. des Sçavans, Août, 1709, p. 351-75, which see. "Ouvrage estimé et dont les notes "offrent du goût et de l'érudition." Bibl. de Lyon, No. “1633.—“ Les fleurs du poëte latin se flétrirent en passant par "les mains du traducteur français. Quant au commentaire,

on y rencontre quelques décisions si bizarres, des interpré"tations si singulières, que Boileau les appeloit les révélations ❝ de M. Dacier." Dict. Univ. Hist. Crit. et Bibl. Art. Dacier. AMST. 12mo. 1710. Trad. en Fr. par le P.Tarteron, avec des remarques critiques sur la traduction. 2 tom.

[ocr errors]

"L'éditeur dit, dans sa préface, que la traduction du P. "Tarteron est, à son avis, la plus fidèle et la plus élégante qui "ait encore paru en François. En général rien n'est plus net, plus naturel, ni plus poli. C'est, ajoute-t-il, une copie qu'on peut admirer, après même qu'on a senti les beautés de "l'original. Cependant il a pris la liberté d'en critiquer quelques " endroits, où il a cru que le traducteur n'avoit pas rendu assez "exactement la pensée de son auteur. Il avoue que l'entre

66

prise est hardie, mais il ajoute, que de l'humeur dont le P. "Tarteron se peint dans sa préface qui est au devant des odes, "ce traducteur n'en sera point choqué; parce que le petit "nombre de fautes qu'il relève, ne sont que comme quelques "petites tâches sur le visage d'une personne. Ces remarques

[ocr errors]

critiques se trouvent au bas des pages." Journal des Sçavans, Mars, 1710, p. 356.

"Il n'est pas besoin que je fasse l'éloge du style du tra"ducteur françois d'Horace. Puisqu'il a trouvé moyen de "faire lire avec plaisir, en cette langue, les odes de ce poëte, "la beauté desquelles consiste principalement dans le style; il "faut nécessairement qu'il ait bien du talent, pour tourner les "choses d'une manière si vive et si agréable. Mr. Coste a "raison d'en parler aussi avantageusement qu'il le fait, dans sa préface, et il n'est guère moins à louer lui-même d'avoir sçu "relever les fautes du P. Tarteron sans aigreur, et en lui don"nant les louanges qu'il mérite," &c. Le Clerc, Bibl. Choisie, t. xx. p. 228-33, which see. "Jolie édition, non mutilée." Fournier, Dict. P. 271.

[ocr errors]

PAR. 12mo. 1711. L'Art Poétique, les Satyres IV. et X.

66

du premier Livre, de la I. Epître de Livre II. &c. trad. en vers Fr.

"Ce livre est composé de trois parties. La première, outre "la traduction en vers françois de l'Art Poétique d'Horace et "celle des trois pièces qui sont nommées dans le titre, renferme "encore celle de plusieurs endroits remarquables des meilleurs "poëtes. On y découvre le caractère et les avantures de ces "héros du Parnasse, et ce qu'il faut observer pour acquérir le "bel art dans lequel ils se sont distingués. On remarque "beaucoup de netteté et d'élégance dans les poësies de l'auteur, "et une grande exactitude à rendre intelligibles les excellens "originaux qu'il traduit. Les notes qu'on voit à la fin de chaque "partie sont bien choisies, elles ont la plupart les graces de la "nouveauté. La seconde partie contient une dissertation fort " instructive sur les auteurs anciens et modernes. Et la troisième, "un traité de la versification françoise, très-exact et très-com"plet. C'est à M. de Prépetit de Grammont, ancien recteur de "l'université de Paris, et professeur émérite en éloquence, que "l'on est redevable de ce livre." Journ. des Sçavans, Mars, 1712, p. 312-13.

Par. 12mo. 1713. Trad. par le Père Tarteron: nouvelle edit. revue et corrigée. 2 vols.

66

[ocr errors]

66

[ocr errors]
[ocr errors]

"Le premier des volumes de cette traduction renferme les "Odes et les Epodes d'Horace; le second, les Satyres, les "Epîtres, et l'Art Poëtique. Ses éditions précédentes de cet ouvrage en ont déjà fait connoître le mérite; mais celle-ci achevera de persuader le public que le Père Tarteron a "toute la pénétration et toute la justesse qui forment les bons "traducteurs. Sa version représente le texte, autant que la prose bien soutenue, et diversifiée à propos, peut représenter "les vers; et si quelquefois en faveur des mœurs elle déguise quelques expressions ou trop crues, ou trop libres, on ne peut que sçavoir bon gré au Père Tarteron d'une infidélité si digne d'éloges, et si utile à la jeunesse, qu'il s'agit d'instruire. "Dans une nouvelle lettre qui est à la tête de tout l'ouvrage, "ce Père assure que depuis l'impression de 1708, il est devenu "à son égard plus censeur que jamais; qu'il a enchéri des "trois quarts au moins sur les sçavantes notes de M. Coste, "publiées il y a plus de trois ans en Hollande et en Angleterre ; "que presque pas une page françoise n'a échappé à sa vigi"lance, et à l'humeur difficile que l'âge et les réflexions "amenent ordinairement; et qu'enfin si l'on compare cette "édition avec la précédente, on y trouvera plus de cinq cens changemens.Peut-être, me direz-vous, ajoute-t-il, en parlant "de ces changemens, que je pouvois me dispenser de m'amuser "à quelques minuties et à quelques bagatelles qui ne valoient

46

66

66

66

[ocr errors]
[ocr errors]

66

pas la peine d'être retouchées. Bagatelles tant qu'il vous "plaira; cependant vous n'ignorez pas qu'il faut peu de chose "pour donner de la perfection à un Ouvrage, quoi que la per"fection ne soit pas peu de chose; je ne prétends point du "tout dire pas là que j'y sois parvenu. De plus, presque pas un mot Latin d'Horace n'est à perdre; ils sont tous précieux par cette raison j'ai suivi la lettre, et je m'y suis "attaché le plus que j'ai pû, sans néanmoins que notre langue en ait souffert; elle n'aime point l'esclavage, et n'est pas "plus endurante que ceux qui la parlent." Ce n'est pas dans ce seul endroit que le Père Tarteron témoigne l'estime qu'il "a pour les poësies d'Horace. Elle est telle qu'il falloit qu'elle fût pour le faire réussir dans son entreprise. Un "traducteur a beau être habile; s'il n'est prévenu en faveur de “l'auteur qu'il traduit, son ouvrage sera défectueux et languis"sant, comme sont la plupart des ouvrages de commande. "Je ne sçai," dit le Père Tarteron, " si c'est prévention mais la "nécessité indispensable de relire mon poëte mot-à-mot, et "l'attention que j'y ai apportée, me l'ont fait trouver plus "admirable que jamais. C'est, je pense, le droit du chef"d'œuvre de charmer de plus en plus à mesure qu'on en pénétre "les beautés. Non, il n'en est pas de l'auteur dont il s'agit "comme de certains livres poliment écrits; on les lit, à la "vérité avec quelque plaisir, mais ce plaisir ne dure guères, et "on les ferme sans répugnance, quoi qu'on n'en puisse pas "tout-à-fait dire la raison. Qui en sçait assez pour goûter "Horace, ne le quitte qu'avec un certain regret, qui est l'éloge "le moins flatteur et le plus naturel qu'on puisse faire de ses Ses expressions sont si vives, si énergiques, et si fleuries, et presentent à l'esprit tant de brillantes images, "qu'elles l'animent et le jettent dans une agitation continuelle qui l'engage à rêver, à méditer, à approfondir, jusqu'à ce qu'il "ait enfin attrappé dans notre langue cet heureux tour qui re"présente fidellement l'original. Il semble que chaque mot "Latin soit une espèce d'énigme, non pas pour le sens qui est "toujours fort clair; mais pour le vrai mot françois qui fasse "dire au traducteur quand il l'a trouve : Je le tiens; et au "lecteur; le voila." "Notre traducteur ne pouvoit exprimer

"œuvres.

66

[ocr errors]
[ocr errors]

avec plus de naïveté ni ce qu'il a senti lui-même, ni ce qu'il 66 pense d'Horace. Deux courtes odes que nous allons mettre ❝ici donneront au moins une légère idée de toute la traduction. "On retrouve au commencement du second volume une "épître de l'auteur, laquelle est assez connue, puisqu'elle paroît depuis vingt neuf ans à la tête de sa traduction des satyres." Journ. des Sçavans, an 1713. Nov. p. 504-11.

PARIS, 8vo. 1715. Les Odes d'Horace, trad. en vers Fr.

éclaircies par des Notes, augmentées d'autres Traductions et Pièces de Poésie, avec un Discours sur ce célèbre Poëte, et un Abrégé de sa Vie par M. l'Abbé Pellegrin. 2 vols.

66

"La vie d'Horace, qui est à la tête de ce recueil, est ac"compagnée du discours annoncé dans le titre qu'on vient de "lire. L'auteur examine dans ce discours les pensées, les "expressions, l'ordre et la variété qu'on admire depuis tant de "siècles dans les odes d'Horace; et il fait voir que rien n'est "mieux fondé que cette admiration. Il n'apperçoit dans les "odes d'Horace, que des pensées vraies et des pensées sub"limes. Selon lui Horace est vrai dans la fiction même et "dans l'allégorie.-Dans une ode aussi longue que celle-ci, (alluding to that addressed to Augustus, which is here ininserted in the Journal), remarque M. l'Abbé Pellegrin, il "est presque impossible que l'imagination échauffée par tant "d'idées qu'elle embrasse, ne s'emporte trop loin, et ne donne "dans quelque disparité qui lui échappe malgré qu'elle en ait. "Cependant il défie le plus obstiné critique, de reprocher à "Horace, de s'être un seul moment écarté du vrai, qui doit " être la base de tous les ouvrages d'esprit." Horace," dit-il, "se plaint de la colère que les dieux exercent contre les Ro"mains, pour vanger Jules César assassiné dans leur sénat. "Il parle de neige, de grêle, et de foudre, tombant sur les "temples sacrés. Ce n'est pas là une image de pur caprice "comme tant de poëtes en font; c'est l'histoire de son temps "qu'Horace écrit; il ne dit rien qui ne soit arrivé précisément "après le parricide de Brutus; et tous ses contemporains en "font foi." "M. l'Abbé Pellegrin refute ensuite Scaliger, qui ne "voudroit pas qu'Horace fit entrer de la neige dans la terrible "image qu'il fait. Les raisons de M. l'Abbé Pellegrin sont, "1. Que la foudre qui tombe en plein hyver tient du prodige, "et marque une vengeance particulière des dieux. 2. Que les "neiges servent à rendre plus vraisemblable, l'affreux dé"bordement du Tibre. La note qui accompagne les vers où "il est parlé de neige, fournit une raison plus efficace encore "pour justifier Horace, puisque dans cette note M. l'Abbé Pellegrin avertit que ces vers ne sont pas dans l'original. Il "poursuit ainsi ses observations sur le vrai qui régne dans sa "seconde ode." "Rien n'est mieux en place que la description "d'Horage fait ici du déluge qui inonda l'univers du temps de Deucaion et de Pyrrha, et rien n'est plus ingénieux en même tems. Ces daims qui tâchent de se sauver à la nage, et que la peur fait précipiter dans le péril auquel ils veulent échapper; ces poissons qui se perchent sur la cime des arbres où les ramiers avoient coutume auparavant de faire leur nid; tout cela

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

66

a quelque chose d'effrayant aux yeux des lecteurs, et devoit paroitre encore plus terrible aux Romains, que le danger touchoit de si près." "L'auteur observe après cela qu'Horace ne donne "atteinte ni au vrai ni au vraisemblable, en disant que le Tibre "remonte de son embouchûre, et renverse le palais de Numa "et le temple de Vesta; outre que l'agitation extraordinaire "de la mer pouvoit produire cet effet-là, ce qui sauve le vrai"semblable; l'historien Dion assure comme une vérité, que "du tems d'Auguste plusieurs fleuves remontèrent vers leur "source, et que le Tibre jetta sur les rives quantité de poissons que la mer avoit poussés dans son lit. Horace n'est pas moins "sublime dans ses pensées, qu'il est vrai. L'auteur le prouve par divers exemples choisis. Nous en rapporterons un."En traitant de l'ordre et de la variété, il compare en peu de "mots Pindare avec Horace, et il dit obligeamment pour M. de "la Motte, qu'il ne sçait si M. de la Motte a balancé long "tems entre ces deux grand modèles; mais que ses rivaux "sectateurs de Pindare, n'ont pas vengé ce dernier de la "préférence que M. de la Motte a donnée à Horace, malgré "l'ancienneté et la longue possession. L'ordre n'est pas tou'jours également marqué dans toutes les odes d'Horace; "mais, observe M. l'Abbé Pellegrin, si ce sage lyrique semble quelquefois s'écarter de son sujet, il le fait d'une manière à se "faire encore plus admirer dans son désordre même, ses "lecteurs y gagnent toujours, et il les égare dans des routes "semées de tant de fleurs, qu'ils y trouvent à se dédommager "des pertes de la raison par les richesses de l'imagination." Les odes d'Horace sont suivies de divers autres morceaux de poësie. On voit d'abord six odes à l'honneur de S. François de Sales, composées en Latin par M. de la Fosse prêtre de la congrégation de S. Lazare, et traduites en François par M. l'Abbé Pellegrin. Paroît ensuite une épître en vers qui a remporté le prix par le jugement de l'Académie Françoise en l'année 1704, sur le glorieux succès des armes du roi en l'année 1703. Une ode qui en ce tems-là concourut avec cette pièce, y concourt encore dans ce recueil. Elle précède une ode sur l'élévation de M. le Duc d'Anjou au trône d'Espagne. Suivent trois odes sur l'heureuse naissance de M. le Duc de Bretagne, un petit poëme intitulé Le Triomphe de la Grace dans la Conversion de Saint Paul, une ode sur la prise de Lérida, et deux autres odes, l'une à l'honneur de M. de la Motte pour le jour de sa réception en l'Académie Françoise; l'autre composée au sujet d'un feu d'artifice que le Duc d'Abbé fit tirer après la bataille de Villaviciosa. De toutes ces pièces, il n'en est point qui ait plus de liaison avec le sujet principal de ces deux volumes, que la pénultième," &c. Journal des Sçavans, an 1715, m. Nov. p. 493-504.—“ Odae versibus

« PreviousContinue »