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exécuteés en même tems, imprimées à Oliva, 1691; et par d'autres poésies originales.

VII. Gawinski, dont les Eclogues et Epigrammes sont aussi écrites en bon Polonais.

VIII. Enfin, le roi Jean Sobieski, le plus instruit, le plus éloquent, et le plus brave parmi les Polonais de son tems, finit le dix-septième siècle, et celui de la gloire de sa patrie, tant sous les rapports de la littérature que sous ceux de l'esprit militaire. Je laisse sous le silence d'autres auteurs qui se sont distingués dans les siècles XV., XVI., XVII., par les traductions classiques des auteurs Grecs, Latins, Français, Italiens, et en ont enrichi la langue Polonaise.

En parcourant ainsi les annales de la littérature de la patrie de Kopernicus, vous pouvez me demander pourquoi les progrès des connaissances n'étaient pas si étendus en Pologne comme chez les autres nations dans les siècles mentionnés. La

VII. Gawinski, whose Eclogues and Epigrams are also composed in good Polish verse.

VIII. The king, John Sobieski, who excelled all his contemporaries in learning, eloquence and bravery, was the last in the seventeenth century, the most glorious æra in the annals of his country, whether we take into consideration its literature or its warlike spirit.

I pass over many other authors in the fifteenth, sixteenth, and seventeenth centuries, distinguished for their translations of various Greek, Latin, French, and Italian authors.

While I thus describe the literature of the country which produced a Copernicus, it may well be thought strange, that the march of intellect in Poland, during the centuries I have mentioned, has been so much more tardy than among other nations. But the solution of the difficulty is easy. You need

réponse en est facile: il ne faut que fixer les yeux sur la carte de l'Europe, et on verra cette vaste étendue de territoire que la Pologne renfermait. La population n'était que très faible en rapport à cet espace. Elle n'excède pas même en notre tems le nombre de quatre cents habitans par une lieue carrée. Les villages, les hameaux, sont très épars sur cette étendue, et presque isolés. Les villes y sont plus rares encore, sans être suffisamment peuplées. Celles du premier ordre, comme Varsovie, Cracovie, et Wilna, prises ensemble, ne renferment pas au-delà de 150,000 âmes. La communication n'était donc pas fréquente entre les habitans, qui seule est favorable à l'avancement des sciences et des arts. On peut faire encore une autre remarque. La communication et le commerce d'une nation avec ses voisins civilisés contribuent généralement au progrès des lumières. Quels étaient les peuples qui entouraient la Po

only cast your eyes over a map of Europe, and you will at once see the immense extent of territory that Poland occupied. The population of this tract was always very inadequate to its space even in our time the average is not more than four hundred inhabitants to a square league. The villages and hamlets are thinly scattered; and towns are still more seldom met with, and are very insufficiently peopled. The principal ones, Warsaw, Cracow, and Wilna, do not collectively contain more than 150,000 souls: we may therefore easily perceive that such intercourse as is alone favorable to the advancement of the arts and sciences, must have been very unfrequent.

Another reason may be adduced: The communication which a nation maintains with its more civilized neighbors, contributes mainly to the progress of literature. But who and what were the neighbors of Poland? On one side, savage

logne? D'un côté, les Tartares sauvages et les Turcs abrutis. De l'autre, les Hongrois, les Bohêmes, chez lesquels la littérature resta dans l'enfance, particulièrement depuis que ces deux nations portent le joug étranger.

Quel fut aussi l'état de lumières chez les Russes et les Prussiens jusqu'au tems de Frédéric le Grand, de Catharine II., vous, Monsieur, vous le pouvez juger le mieux, puisque cet objet de travail n'a pas échappé à vos savantes recherches. La Pologne restait presque isolée parmi ces peuples, fameux par leur fureur dont ils l'avaient accablée, mais qu'elle avait devancée en sa civilisation comme aussi par toute sorte de lumières. Ajoutons en même tems les guerres terribles et fréquentes que les Polonais ont soutenues contre leurs voisins aussi puissans que cruels. Des milliers d'hommes périssaient presque chaque année pendant plusieurs siècles sans interruption dans les combats contre les Allemands, les Hongrois, les Moraviens, les Bohêmes,

Tartars and brutal Turks: on the other, Hungarians and Bohemians, among whom learning has been stunted in its infancy, particularly since they have been subjected to a foreign yoke.

You, Sir, whose erudite researches have been particularly directed to the subject, are well calculated to judge of the state of knowledge in Russia and Prussia before the time of Catharine and Frederick the Great. Between these nations, Poland stood insulated: their superior in civilization and in every kind of knowledge, but constantly exposed to their fury, and to frequent and dreadful wars waged as well by them as by her other numerous and powerful enemies. I should hardly exceed the truth were I to say, that, for many centuries in succession, millions of her citizens annually fell in battle against the Germans, Hungarians, Moravians, Bohemians,

les Turcs, les Tartares, les Cossaques, les Russes, les Prussiens, les Saxons, les Suédois, et les Danois. Les rivages du Danube et du Boristhêne, les plaines de l'Ukraine et de la Moldavie, les bords du Pont Euxin et de la Mer Baltique, sont trop arrosés du sang des Polonais, qui tombèrent sur les champs de la gloire pour la défense de leur patrie. Quelle nombreuse jeunesse ne fut-elle pas détruite par le fer de Mars, et avec elle combien de génies ne sont-ils pas éteints dans leur germe encore?

Voici, Monsieur, ce que je peux dire des efforts des Polonais pendant ces tems éloignés pour l'avancement des sciences et des lettres dans leur pays; et vous voyez aussi les obstacles qui s'opposaient à leurs vœux ardens. Je vais parler de la littérature du siècle qui vient de finir; et ce sera l'objet de ma première lettre, laquelle, comme celle-ci, doit vous être un garant de ma plus haute considération pour vous.

Turks, Tartars, Cossacks, Russians, Prussians, Swedes, and Danes. The banks of the Danube, and the Boristhenes, the plains of Ukrania and Moldavia, the shores of the Euxine and the Baltic, are drenched with the blood of my countrymen who have perished on the field of glory in defence of their native land. The flower of our youth has been cut off by the sword; and with them the rising talents of the nation have been nipped in the bud.

Thus, Sir, I have endeavored to show the efforts of the Poles for the promotion of science and literature, and at the same time to point out the obstacles that have arisen to frustrate their endeavors. I should be glad also to describe the progress of learning in the century that has just closed; and this shall be the object of my next letter, in which, as in all my communications to you, I am eager to express the high respect I entertain for your character.

M. ORCHOWSKY TO MR. PINKERTON.

A Paris, Janvier 5, 1804.

C'est une tâche très pénible à un Polonais de parler de la littérature du dix-huitième siècle de sa nation. Des souvenirs douloureux se réveillent dans son âme, déchirée par les événemens sous lesquels sa patrie a succombé. Mais ce qui est plus désolant encore, c'est que le respect de la vérité le force de dire que ce siècle dans sa plus grande partie fut celui de l'ignorance et de l'opprobre de la Pologne. Il était cependant arrivé un tems, et cette époque n'est pas trop éloignée, où les Polonais avaient fait de grands efforts pour se relever de l'avilissement. Leurs souhaits allaient être couronnés d'un succès éclatant: mais les conjonctures fatales les replongèrent dans un précipice plus terrible, où tout ce qui leur était le

TRANSLATION.

M. ORCHOWSKI TO MR PINKERTON.

Paris, January 5th, 1804.

It is a very trying task to a Pole to speak of the state of literature in his country during the eighteenth century. Such an attempt awakens painful recollections in a mind yet agitated by the remembrance of the circumstances which have occasioned the downfall of Poland. But, what is yet more trying, truth compels him to admit that, during that century, the nation was in a state of ignorance and degradation. There had been a time, and that not a very distant one, when the Poles made powerful efforts to liberate themselves from their humiliating position; and these efforts seemed likely to prove successful. But a disastrous train of circumstances defeated all their attempts, and plunged them into an abyss of misfortune, where every thing that they held dearest, even hope

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