chevalier de Jant n'eut pas tant de succès, et le prétendu original portugais ne vit jamais le jour. Cette Méduse étoit pourtant dédiée au roi de France, qui avoit daigné recevoir des mains de l'auteur le manuscrit de l'ouvrage qu'on lui offroit comme ce bouclier de Pallas, « dont le pouvoir estoit tel, qu'il convertissoit ses ennemis en pierre. » Ce livre, que Jacques de Jant attribue à un chevalier portugais, qui auroit longtemps pratiqué à Madrid et à Bruxelles les auteurs du Bouclier d'État, contient un grand nombre de particularités historiques très-singulières, qui remontent au règne de Ferdinand le Catholique, et qui servent à motiver les griefs des rois de France contre les rois d'Espagne. Nous signalerons un fait bibliographique qu'il est bon d'enregistrer : le chevalier de Jant raconte qu'il a eu l'honneur de présenter à Louis XIV a les prières et oraisons de l'empereur Charles-Quint, écrites sur du parchemin, reliées et couvertes d'or avec quelques diamants de peu de valeur pour un si grand prince, et qu'il avoit tiré des héritiers du cardinal de Grandvelle, son grand aumosnier. » P. L. 251. TRÈS-PETITES PIÈCES qui ne peuvent être jouées que sur un très-petit théâtre et que j'aurois certainement faites pour mon plaisir, si elles contribuent à celui de mes lecteurs. Paris, Delalain, 1772, in-8 de 85 p., broché. Ce sont trois proverbes mêlés d'ariettes, qui avoient été composés pour un de ces théâtres de société, si nombreux et si courus au dix-huitième siècle. Ce théâtre étoit établi dans quelque château de la Champagne, comme nous l'apprennent ces vers de l'auteur au public. Mes mœurs, d'un vrai sauvage, unissent tous les traits. Est à mes yeux rempli d'attraits. Pour mon théâtre seul, théâtre de campagne, Soigneusement ailleurs je les cachois. Cet auteur, qui n'est pas connu, signe sa dédicace à Mme la comtesse de B***** D***** « à une des plus aimables personnes, » le marquis de F.... Ce marquis-là, jusqu'à présent, s'est dérobé à toutes nos recherches, mais nous le découvrirons tôt ou tard dans la foule musquée des poëtes de salon et de boudoir. M. de Soleinne, il est vrai, s'étoit mis en quête, pour dépister ce rival ano nyme de Carmontelle, et il en avoit été pour ses peines. La première petite pièce, que renferme cette brochure, est intitulée : Oh! voilà bien le diable! la seconde : Les bonnes gens, et la troisième Le prix d'un moment. Dans la seconde pièce, l'auteur semble avoir voulu représenter un trait de la vie du roi Stanislas, qui est désigné comme « un roi de Pologne, que l'on reconnoîtra aisément; » dans la troisième, le héros de la fête est un comte de Lacroix, en l'honneur de qui la représentation avoit lieu. On y chantoit ces vers innocents : D Salut au comte de Lacroix, Un des bons cœurs nés sous les loix Du meilleur roi.... Vive le roi! Les personnages de ce proverbe, qui roule sur la bienfaisance de ce modèle des bons cœurs, sont Dumont, valet de chambre du comte de Lacroix; Léon, qui a servi le même comte; Loreau, vieillard qui demande l'aumône, et deux cavaliers de la maréchaussée, Va-le-galop et Serre-fort. Si l'auteur de ces comédies morales et vertueuses vivoit aujourd'hui, il pourroit concourir pour le prix Monthyon, avec ses petites pièces, ses petits vers et ses petits airs. Nous pourrions aussi le prier de nous donner de plus amples renseignements sur ce comte de Lacroix, qui étoit un si galant homme et qui aimoit peut-être les livres, comme nous. P. L. TABLE DES MATIÈRES. ANALECTA-BIBLION. Jacques Cœur et Charles VII, ou la France au quin- zième siècle, par P. Clément, ap- préciation par Ed. Gardet; p. 696. étude biographique, par E. Na- la guerre d'Écosse, par Jean de article du prince A. Galitzin, comte le Veneur de Tillières, pu- - Correspondance du R. P. Lacor- daire et de Mme Swetchine, publiée Christ, traduction nouvelle d'a- près un manuscrit de 1440, par sités historiques sur Louis XIII, Louis XIV et Louis XV, par M. le Roi. La reine Marie Leckzinska, par Mme la comtesse D..., née de Ségur; appréciations par M. le Études historiques pour la défense - - siècle, par le même; comptes ren- dus par M. J. de Gaulle, p. 920. Études historiques et littéraires sur les anciennes Sociétés académiques de la ville d'Amiens, par J. Pouy, p. 1028.-Les œuvres de M. Pierre Lebrun; compte rendu par M. Co- BIBLIOGRAPHIE. Deux catalogues de bibliothèques publiques en France par G. Brunet, p. 1161.-Romans incomplets des sept sages de Rome, typographiques; utilité de les scrits des OEuvres de Cicéron, dans la bibliothèque de M. A. F. Didot, que de Saint-Pétersbourg, par le Extrait d'un article du Serapeum de Leipsick, sur la bibliothèque annexée à l'université de Pise, P. 714. Les elzévirs de la bi- bliothèque de Saint-Pétersbourg, - - - Ré- ges de législation, de droit et de en 1863 par E. Thouin, p. 1029. CORRESPONDANCE. Lettre de M. Amb. - - - - mots vagues, par M. Ch. Asse- - Post-scriptum (au précédent Passage du roi de Danemark en - -Les funérailles de Santeul, par - Lettre de Louis XIV à M. de - - - Du Les an- Mme de Staal (Mlle de Launay), - - - que - NECROLOGIE. Benjamin Duprat, p. - NOUVELLES ET VARIÉTÉS. Nouvelles VENTES. Manuscrits très- précieux FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES. Paris. - Imprimerie de Ch. Labure, rue de Fleurus, 9. |