*ANALECTA

JURIS PONTIFICIL

DISSERTATIONS SUR DIVERS SUJETS

DE

DROIT CANONIQUE, LITURGIE ET THÉOLOGIE.

QUATRIÈME SERIE.

(Deuxième partie du tome second).

ROME,

PLACE DE VENISE, 115.

1860.

Herr Dap

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TABLE DES ARTICLES

RENFERMÉS DANS LA QUATRIÈME SÉRIE.

Fragmens de la version italique. 1695.

Confession des malades. Les médecins doivent veiller aux be-
soins spirituels des malades. Ce qu'ils doivent faire pour ame-
ner les malades à se confesser. Causes qui font que les méde-
cins n'avertissent pas les malades de se confesser. Motifs qui

portent les bons médecins à engager leurs malades à la confes-

sion. Constitution du pape Innocent III. S. Pie V. Grégoire XIII.

Benoît XIII. Décrets des conciles provinciaux. Lois civiles. Cou-

tume. 1703.

Mélanges.- Vicaire-général étranger. Chanoines. Usage de
réciter vepres après la messe. Assemblée capitulaire. Vacances.

ANALECTA JURIS PONTIFICII.

TRENTIÈME LIVRAISON.

OFFICE DU SACRE-CŒUR.

La messe et l'office propres du Sacré-Cœur de Jésus, que
N. S. P. le Pape Pie IX a récemment étendus à l'Eglise univer-
selle par un décret Urbis et Orbis, furent demandés au Saint
Siége en 1697 pour la première fois, sous le pontificat d'Inno-

cent XII.

Avant cette époque, plusieurs saints personnages avaient
décerné un culte spécial au Sacré-Cœur de Jésus. La dévotion
est donc ancienne sous ce rapport. On trouve même des écrits
dans lesquels cette dévotion avait été publiquement enseignée
aux fidèles. Un opuscule de 32 pages, imprimé à Rome en
1648, avec approbation des supérieurs, contient un pieux exer-
cice en honneur du Sacré-Cœur de Jésus pour obtenir la grâce
d'une bonne mort. Il porte le titre suivant: Divozione al Costato
Santissimo di Cristo per ottenere buona morte, entrando col
nostro cuore nel Cuore di Gesù, comme in luogo di sicurezza;
cavata dalle seguenti parole di S. Agostino: Longinus aperuit
mihi latus Christi, et ego intravi, et ibi requiesco securus. Ma-
nual. c. 21. In Roma, per il Manelfi. 1648. Con licenza de supe-
riori.-L'exercice se divise en quatre jours, et l'on y remarque,
entre autres, une prière préparatoire par laquelle le fidèle se
disp à pieusement adorer le Cœur de Jésus: Intellectum
illumina, affectum inflamma, ut digne, attente, ac devote
Cor tuum vulneratum adorare valeam et exaudiri merear.
L'auteur de ce pieux opuscule nous est inconnu. S. François
de Sales avait déjà recommandé la dévotion au Sacré-Cœur.
C'est en Angleterre que les premières confréries du Sacré-
Cœur semblent avoir été instituées. On en parlera plus loin.
Le P. Claude la Colombière propagea cette dévotion parmi les
catholiques anglais, ainsi qu'il l'atteste dans un écrit publié
après sa mort: Plerosque ego jam in Anglia ad hocce piis-
simum officium amplectendum, Deo adjuvante, feliciter pro-
movi. Ce pieux et zélé prédicateur exerça longtemps le mi-
nistère apostolique en Angleterre. C'est là qu'il reçut les
illustrationes au sujet de la nouvelle dévotion, dont parle
Benoît XIV, lib. 4 de beatific. et canoniz. SS. part. 2, c. 21,
n. 22 et 23. Il se réfugia ensuite sur le continent, et devint pré-
dicateur de la reine Marie, qui demanda au pape Innocent XII
l'office propre du Sacré-Cœur. La Colombière était déjà mort
lorsque cette affaire se traita dans la S. Congrégation des Rites,
en 1697.

Les confréries d'Angleterre furent-elles approuvées par le Saint-Siége? Le mémoire de Frigdianus Castagnorius rapporté plus loin mentionne les brefs apostoliques qui avaient accordé

des indulgences aux confréries du Sacré-Cœur, et que l'Eme Relator devait mettre sous les yeux des Cardinaux. Cela fait supposer que les brefs en question concernaient l'Angleterre. On n'eût pas mis tant de mystère à l'exhibition de ces brefs s'ils avaient été accordés pour d'autres pays. La position critique des catholiques anglais en 1697 ne permettait pas que des concessions émanées du Saint-Siége fussent rendues publiques.

Après l'Angleterre, c'est la France qui doit être citée pour les confréries du Sacré-Cœur, ou du moins les plus anciens brefs connus furent donnés pour des confréries instituées en France. Un catalogue de tous les brefs d'indulgences émanés du Saint-Siége pour des confréries du Sacré-Cœur, fut dressé en 1726 par le secrétaire de la S. Congregation des Indulgences. Or ce catalogue, qui fut publié dans le livre de Galiffet, donne les concessions suivantes, comme les plus anciennes:

Bref apostolique du 24 décembre 1693, accordant des indulgences à la confrérie érigée sous le titre du Saint-Cœur de Marie dans l'église de Notre-Dame à Poitiers. Le 18 janvier 1694. Confrérie du Sacré-Cœur de Jésus instituée dans la même église des religieuses de Notre-Dame à Poitiers. Le 3 mai 1695. Confrérie du Sacré-Cœur de Jésus dans l'église des récollets de Versailles. Le 30 mai 1695. La même confrérie dans l'église des carmes de Nantes-Idem, dans l'église des religieuses de la Visitation de Bordeaux. Le 7 janvier 1697. Confrérie du Sacré-Coeur dans l'église des chanoines réguliers de S. Augustin. Le 13 mars 1697, même confrérie dans la chapelle des religieuses de la Visitation de Dijon. Le S. Siége ouvrit le trésor de l'Eglise à ces confréries, en accordant des indulgences aux fidèles qui en feraient partie.

L'institution d'une fête speciale du Sacré-Cœur de Jésus pour le vendredi après l'octave du Corpus Domini était le vœu le plus ardent des religieuses de la Visitation. La reine Marie d'Angleterre, femme de Jacques II, demanda cette fête au Pape en leur nom. Innocent XII ayant remis la demande à la S. Congrégation des Rites, l'affaire fut examinée suivant le style accoutumé. Un mémoire en faveur de l'instance au nom des postulateurs, des animadversiones du promoteur de la foi, les réponses à ces objections, tels sont les principaux documens de l'instance. Nous les reproduisons plus loin, afin qu'on voic sous quel aspect la dévotion au Sacré-Cœur fut exposée et envisagée dès le principe.

Une décision fut prise le 30 mars 1697. Les Emes cardinaux de la S. Congrégation des Rites ne jugèrent pas devoir accorder une messe propre pour la fête du S. Cœur; ils permirent pourtant la messe des Cinq Plaies dans toutes les églises des sœurs de la Visitation le vendredi après l'octave du Corpus Domini. Voici le décret:

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