» GEBENNEN. Institutionis festi cum missa propria in honorem » sacratissimi Cordis Domini Nostri Jesu Christi, referente Emi» nentissimo de Janson. Conceditur missa quinque Vulnerum >> Christi pro feria sexta immediate post octavam Corporis Christi. Pro Monialibus totius Ordinis Visitationis die 30 mar>> tii 1697. » Sacra Rituum Congregatio ad supplices preces serenissi» mae Mariae Angliae reginae SSão Domino Nostro porrectas, >> eidem Sacrae Rituum Congregationi remissas, et ab Emo >> et Rmo Domino cardinali de Janson relatas, monialibus Vi>> sitationis Beatissimae Virginis sub instituto S. Francisci Salesii » militantibus benigne indulsit atque concessit, ut in earumdem ecclesiis quotannis feria sexta immediate post octavam augustissimi Corporis Christi sacerdotibus tam inservientibus >> eisdem ecclesiis, quam exteris ad easdem tali die confluen>> tibus liceat missas quinque Vulnerum Jesu Christi celebrare, >> si Sanctissimo Domino nostro videbitur. Die 30 martii 1697. >> Facta igitur deinde per me secretarium de praedictis SSmo » Domino Nostro relatione, Sanctitas Sua benigne annuit. Die » 3 aprilis 1697. » Il est assez curieux d'observer que le nom de Genève est le premier mot du décret apostolique concernant une affaire à laquelle l'Angleterre se trouva si étroitement mêlée, tant à cause de la sérénissime postulatrice, que par l'origine de la dévotion et des confréries. Voilà ce qui fut fait en 1697. Disons maintenant quele fut l'issue des instances présentées trente ans après, pour obtenir un office spécial du Sacré-Cœur. II. Après 1697, les confréries du Sacré-Cœur se multiplièrent à l'envi, dans toutes les parties de l'Eglise, et parmi les diverses congrégations religieuses. Le catalogue que le secrétaire de la S. Congrégation des Indulcences fit en 1726 de tous les brefs accordés en faveur de ces confréries constate que depuis le décret du 30 mars 1697 jusqu'à 1726, le Saint-Siége concéda des indulgences à 310 confréries du Sacré-Cœur canoniquement érigées en Allemagne, en Belgique, en France, en Pologne et dans les missions d'outre-mer. Dès 1698 on trouve des confréries du Sacré-Cœur en Belgique. La même année, les Ursulines de Vienne (Autriche) instituent la confrérie dans leur église. En 1701, les tertiaires franciscaines de Bade (Suisse). En 1702, les Clarisses d'Olmutz. En 1711, la cathédrale de Posen. Le monastère de la Visitation d'Annecy n'eut sa confrérie du Sacré-Cœur que l'an 1715. Tous les Ordres religieux embrassèrent la devotion du SacréCœur par l'institution des confréries. Les brefs apostoliques mentionnés dans le catalogue susdit l'attestent pleinement. Nous nous contentons de citer les suivans, parmi tous les autres. Les Bénédictins de Rioifalt, diocèse de Constance. Barnabites de S. Frigdiano, diocèse de Pise. Dominicains de Rennes, dans leur église de Bonne-Nouvelle, l'an1699. Dominicains de Troyes, l'an 1702. Ceux de Quimperlé, diocèse de Vannes, instituent une confrérie dans leur église en 1703 sous le titre des SS. Cœurs de Jésus et Marie. Carmes de Rennes, 23 août 1697. Carmes déchaussés de Liége l'an 1699. Jésuites de Licgnitz, diocèse de Breslau, 1702. Colléges des Jésuites de Pekin et de Macao en 1709. Clercs réguliers de la Mère de Dieu établis à Varsovie, 1705. Item, de Zucovitz diocèse de Cracovie. La peste qui désola la France en 1720 fit prendre un nouvel essor à la dévotion pour le Sacré-Cœur de Jésus; car les populations recoururent spécialement à cette dévotion pour obtenir de Dieu la cessation du fléau. Qu'il nous suffise de citer Marseille délivrée de. la peste à la suite du vœu que firent ses habitans. Les consuls firent vou d'assister chaque année à la messe dans l'église des religieuses de la Visitation le vendredi après l'octave du Corpus Domini, d'y communier, d'y offrir un cierge, et d'intervenir ensuite à une procession générale. La disparition du fléau fut regardée comme vraiment miraculeuse. Le pape Innocent XIII accorda une indulgence plénière à presque toutes les églises du diocèse de Marseille pour ce même vendredi. Suivant l'indult de 1697, les religieuses de la Visitation ne pouvaient encore faire célébrer que la messe des Cinq Plaies. L'évêque de Marseille présenta une requête au Pape pour obtenir l'approbation de la messe et office propres du SacréCœur, et il sollicita le privilége de les réciter pour le clergé séculier et régulier. Voici ce qu'on lit dans la supplique en question, après le récit des événemens relatifs à la délivrance de la ville: Unum deest, Pater Sanctissime, nimirum ut missa et officium in honorem Sacratissimi cordis Jesu liberatoris nostri etc. et vestra et sanctae Sedis auctoritate approbentur, eaque recitari a clero tam regulari quam saeculari liceat. Hoc suppliciter et enixe deprecantur a peste divinitus liberati episcopus, et clerus hujus urbis, quae nunc multo magis sua erga Sedem Romanam reverentia et obedientia gloriatur, quam olim honorifico sororis Romae titulo etc. Henricus, episcopus massiliensis. En effet, pour pouvoir dire licitement le nouvel office du Sacré-Cœur, il ne fallait rien moins que la permission expresse du Pape. Vers le même temps l'évêque de Cracovie sollicita l'institution de la fête du Sacré-Cœur, avec office et messe propres, non pour son diocèse seulement, mais pour l'Eglise universelle. Toute la Pologne professait une grande dévotion pour le SacréCœur. Les religieuses de la Visitation avaient propagé son culte en tous lieux, ainsi que le même évêque en fait foi: Cujus quidem propagandi cultus siugulari fervent desiderio religiosa pectora Monialium instituti Visitationis Beatae Mariae Virginis, quarum pietatis zelus omnium accendit animos. Le roi de Pologne écrivit au Pape pour lui demander l'extension du culte du Sacré-Cœur à toute l'Eglise. Le royaume de Pologne s'était placé sous le patronage spécial du SacréCœur; mais cela ne suffit pas à la piété du roi; il désirait, pour l'édification des fidèles des autres pays, le culte universel dans l'Eglise, et il en espérait de grandes bénédictions. Sa lettre est un monument digne de son zèle et de sa piété. « Sanctissimo et Beatissimo in Christo Patri ac Domino Be»nedicto divina providentia Papae ejus nominis XIII sacro» sanctae et universalis Ecclesiae Pontifici Maximo Domino » clementissimo. » Sanctissime, ac Beatissime in Christo Pater Domine cle» mentissime. » Post oscula beatorum pedum Sanctitatis Vestrae, mei, >> regnique ac dominiorum meorum humillimam commenda» tionem. Cum regnum meum peculiari patrocinio et protec» tione Sanctissimi Cordis Jesu fruatur, quod speciali cultu ac singulari devotione tum ego, tum gens tota Polona prose» quimur, supplicandum esse duxi Sanctitati Vestrae, ut non >> solum ad meum subditorumque meorum spirituale solatium, » verum etiam ad aedificationem christifidelium aliarum regio» num, hujusmodi devotionem statuere et suprema auctoritate » sua ad totum orbem extendere velit. Etenim quum Beatitudo » Vestra humillimae supplicationi meae clementissime annuere dignata fuerit, coelestes benedictiones mihi, regnoque meo, ejusdem Sanctissimi Cordis patrocinio profecto sperare lice» bit. Ego vero tanto beneficio auctus diuturnum ac felix chris>> tiani orbis regimen Sanctitati Vestrae apprecari non prae» termittam. Ac interim filiali cum observantia manet. Daban» tur Varsaviae die XV mensis maii anno Domini MDCCXXVI. Regni vero mei anno XXIX. Sanctitatis Vestrae obedientissi >> >> mus filius. Augustus rex Poloniae. » Les religieuses de la Visitation renouvelèrent leurs instances pour une messe spéciale du Sacré-Cœur. Le roi de Pologne, deux évêques et tout l'institut des religieuses de la Visitation, demandaient donc à Benoît XIII la fête du Sacré-Cœur. Joseph de Galliffet, de la compagnie de Jésus, postulateur de la cause, publia en 1726 à Rome un livre de Parlant de l'origine de la dévotion, Galliffet raconte longue- Des écritures parfaites sous tout rapport, dit Benoît XIV (loc. supra cit.) furent exhibées à la S. Congrégation des Rites à l'appui de l'instance. Néanmoins les Emes Cardinaux, cette fois encore, ne jugèrent pas devoir accorder l'office propre. Les évêques de Cracovie et de Marseille étaient les seuls demandeurs; ne serait-ce pas la vraie raison pour laquelle on refusa l'approbation et concession si vivement demandées? Benoît XIV était à cette époque promoteur de la foi; dans le traité de beatif., à l'endroit cité plus haut, il expose sommairement les argumens que les postulateurs firent valoir, ainsi que les obstacles qu'il opposa lui-même par devoir de sa charge. Mais il avait cessé d'être promoteur, lorsque la S. Congregation des Rites finit par répondre résolument, le 30 juillet 1729: Negative. III. Il devait s'écouler un laps de 36 ans de plus avant que le Saint-Siége consentît à revêtir de son approbation le nouvel office du Sacré-Cœur; si on compte depuis 1697, où la demande d'un office propre du Sacré-Cœur fut faite au Pape pour la première fois, on a un laps de 68 ans entre l'époque de la demande et celle de la concession. La décision négative de 1729 n'arrêta nullement la rapide propagation du culte par les confréries. La même année 1729 vit fonder dans Rome la confrérie du Sacré-Cœur, que Clément XII ne tarda pas à élever à la dignité d'archiconfrérie, en 1732. Benoît XIV, pendant les 18 années de son pontificat, concéda des brefs d'indulgence à 422 confréries nouvelles. Aucun de ses prédécesseurs ne l'avait égalé sous ce rapport. En 1765 on comptait plus de 1090 confréries du Sacré-Cœur enrichies d'indulgences par le Saint-Siége. C'est alors que les évèques de Pologne demandèrent à Clément XIII l'office et la messe du Sacré-Coeur. L'archiconfrérie de Rome joignit ses instances à celles des prélats polonais. Le culte du Sacré-Coeur s'était propagé dans presque toutes les parties du monde catholique. Par la célébration de la messe et de l'office, on ne fesait désormais qu'étendre un culte déjà institué, et renouveler symboliquement la mémoire de l'amour divin qui porta le Fils de Dieu à prendre la nature humaine et à s'immoler sur la Croix, pour se donner en exemple aux hommes et leur montrer qu'il était doux et humble de cœur. Telles furent les considérations d'après lesquelles la S. Congrégation des Rites, avec approbation spéciale de Clément XIII, publia le décret suivant. << POLONA. Instantibus pro concessione officii, et missae Sanc>> tissimi Cordis Jesus plerisque Reverendissimis Episcopis Regni >> Poloniae, nec non archiconfraternitate Urbis, hoc sub titulo » erectae, Congregatio Sacrorum Rituum habita die 26 januarii » hujus anni, probe noscens, cultum Cordis Jesu jam hodie » esse per omnes fere catholici orbis partes, faventibus eorum » episcopis propagatum, saepe etiam a Sede Apostolica deco 1240 >> ratum millenis indulgentiarum brevibus, datis ad innumeras propemodum confraternitates sub titulo Cordis Jesu, canonice >> erectas, simulque intelligens, hujus missae et officii celebra» tione, non aliud agi, quam ampliari cultum jam institutum, » et symbolice renovari memoriam illius Divini Amoris, quo >> Unigenitus Dei Filius humanam suscepit naturam, et factus » obediens usque ad mortem praebere se dixit exemplum ho» minibus, quod esset mitis et humilis Corde: his de causis >> referente Eminentissimo et Reverendissimo Domino Cardinali Episcopo Sabinensi, audito R. P. D. Cajetano Forti Promotore >> Fidei, praevio recessu a decisis sub die 30 julii 1729 annuen>> dum precibus censuit episcoporum regni Poloniae, et dictae >> archiconfraternitatis Urbis: deliberatura deinceps de officio, >> et missa rite approbandis. Quod quidem Congregationis vo» tum per me Secretarium relatum SS. Domino Nostro Cle» menti Papae XIII, Sanctitas Sua, hujus etiam tenore perlecto, >> in omnibus approbavit. Hac die 6 februarii 1765. » Le nouvel office fut donc concédé aux églises de Pologne, sans être prescrit pour l'Eglise universelle. Il fut nécessaire d'obtenir des indults particuliers afin de pouvoir le réciter. Une infinité d'églises et de congrégations religieuses sollicitèrent ces indults et les obtinrent sans peine. Lorsque N. S. P. le Pape Pie IX, exauçant la prière qui lui a été présentée au nom de tous les évêques français, en 1856, étendit l'office du SacréCœur à l'Eglise universelle, il n'existait, pour ainsi dire, aucun diocèse dans le monde catholique qui ne récitât déjà ce même office par indult apostolique. N'oublions pas l'indult que les religieuses de la Visitation s'empressèrent de solliciter, aussitôt après le succès de la cause en 1765. « DECRETUM. Ordinis sanctimonialium Visitationis S. Mariae. << Porrectis humillimis precibus SSão Dño Nostro Clementi » Papae XIII per P. Faustum Antonium Maronum Congrega» tionis clericorum regularium Scholarum piarum postulatorem >> causae canonizationis Beatae Joannae Franciscae Fremiot de >> Chantal fundatricis Ordinis Visitationis B. Mariae Virginis no» mine superiorissae primi monasterii Aniciensis, et universi » praefati Ordinis pro extensione officii proprii, et missae SSmi » Cordis Jesu jam sub die XI maii currentis anni pro regno » Poloniae et pro archiconfraternitate ejusdem tituli in urbe » erecta approbati, recitandi feria sexta post octavam SSmi Corporis Christi sub ritu duplicis majoris, pro praefato universo >> Ordine, Sanctitas Sua, ad relationem per me infrascriptum >> secretarium factam, petitis benigne annuit. Die 10 julii 1765. » — J. M. Card. FERONI Praef.-S. Archiep. Theodosiae » Secret. S. R. C. » Voilà en peu de mots l'histoire de l'office du Sacré-Cœur de Jésus. C'est ainsi qu'il fut approuvé par le Saint-Siége et qu'il s'est propagé. Nous allons donner les scripturae relatives à la première proposition de la cause devant la S. Congrégation des Rites en 1697. Sacra Rituum Congregatione, Emo et Rmo Dño Card. de Janson. Gebennen. Institutionis festi cum missa propria in honorem Sacratissimi Cordis D. N. J. Christi pro ecclesiis RR. Monialium Visitationis Bmae Virginis, postulante serenissima Maria regina Angliae. Sicuti Deus Optimus Maximus, qui uno, eodemque momento omnia simul creare poterat, nihilominus mundi opificium ad sex dierum spatium trahere voluit (Genes. 1 et 2) sic ejusdem ineffabilis bonitas, et misericordia miro consilio suis quaeque temporibus apte disponit, ut dixit Urbanus VIII in diplomate canonizationis S. Ignatii Lojolae apud Contelorium de canonizat. sanctorum, pag. 789. Hinc est, quod ad sui suorumque sanctorum cultum per varias temporum series excitavit fidelium mentes, ut plures, ac diversae festivitates a sancta Ecclesia instituerentur, ex late adductis a Thomassino, tract. de celebrat. fest. per totum. Ita enim fuisse expediens aperuit per visum S. Joannes Evangelista S. Gertrudi, a qua interrogatus: Cum ad utilitatem Ecclesiae non omnes exposuerit pulsus divinae suavitatis, quam e Dominici pectoris fonte potavit, ad rem nostram respondit: Eloquentia suavitatis pulsum istorum reservata est moderno tempori ut ex talium audientia recalescat jam senescens, et amore Dei torpescens mundus, ut legitur lib. 4, Insinuationum divinae pietatis, cap. 4. Id profecto contigit in religiosissimo cultu qui omni jure debetur Sacratissimo Cordi Domini Nostri Jesu Christi; nam licet ab Ecclesiae exordio ei multi sancti addictissimi fuerint, ut inferius ostendam, nostris tamen temporibus charitate hominum frigescente, vix aderat, qui ad illud sui cordis affectus dirigeret; idcirco benignissimus Dominus paucis ab hinc annis piorum virorum inflammavit animos ad amorem sui sacratissimi Cordis in Anglia, ubi religio adhuc effulget in Gallia, aliisque Europae regionibus, ita ut altaria, et sodalia, sub invocatione ejusdem Sacratissimi Cordis erecta fuerint, cum assiduis eximiae devotionis, exercitationibus a SSmo etiam Domino Nostro locupletata indulgentiarum thesauro, ut ex documento penes Emum D. Relatorem quo expressa sodalitate fidelium, erecta sub titulo Cordis Jesu, Sanctitas Sua indulgentias elargiri declarat ad augmentum dictae piae confraternitatis. Hac autem amantissima pietate animi potissime fervent sanctimoniales Visitationis Bmae Virginis ab institutore S. Francisco Salesio instillata lib. 4, epist, 64, epis. 71, 101, lib. 6 ep. 62, et lib. 7 epis. 6, et ep. 61. Atque ad firmius roborandam devotionem hujusmodi, serenissima Maria Regina Angliae, catholicae religionis optime merita, supplices litteras ad SSmum Dominum Nostrum scripsit ut praedictis monialibus monasterii in civitate Anesii Gebennen. dioecesis ubi instituti Visitationis est prima sedes, aliorumque monasteriorum ejusdem Ordinis, liceat quotannis in suis ecclesiis prima feria sexta post octavam augustissimi Corporis Christi festum agere dicti Sacratissimi Cordis, cum missa propria celebranda a sacerdotibus, tam inservientibus dictis ecclesiis, quam exteris ad eas tali die confluentibus; remissisque precibus a Sanctitate Sua ad hanc Sac. Congregationem, supplicantur Eminentissimi Patres pro gratiae hujusmodi concessione, quae serenissimae reginae postulanti minime deneganda videtur. Praecipuum enim objectum hujus devotionis est, amor immensus filii Dei, qui ex eo pro hominibus ad mortem subeundam perductus est, et ad se eisdem in cibum praebendum sacramento eucharistico, absque eo quod mortalium ingratitudo, contemptus, injuriac, et opprobria, quae ipse in eodem sacramento recepturus erat usque ad finem mundi impedierint, quin quotidie iisdem opprobriis exponeretur in testificationem sui immensi amoris; quod lugens, et admirans, S. Laurentius Justinianus de cast. connub. Verbi et Animae cap. 14 ajebat: Quam magna Dei dignatio, quam Verbi veneranda descensio, quando peregrinantem, et in teterrimo corporis carcere constitutam animam visere dignatur; longe vero laudabilior, amabiliorque, quando (ut sic dicam) in ipso carcere cum sibi praedilecta et habitare non exhorret, non propter corporis utilitatem, carnis immunditiam, loci indecentiam, naturaeque corruptibilitatem compescitur, neque propter animae infirmitatem, ingratitudinis malum, ignorantiae tenebras, et delictorum maculas, retrahitur, Verbum, quin vadat et veniat, veniat, nec recedat, nimio amoris telo percussum; lancea materiali in carne, spiculo vero flagrantissimae charitatis fuit transfixum in Corde; semel, et ab uno in corpore, multipliciter, et ab innumeris sauciatur in corde. Quamobrem pro gratiarum actione ob tot effectus divini amoris, et reparatione simul honoris, ex jugibus mortalium sceleribus laesi, peculiari cultu adorandum est Sacratissimum Christi Cor, et paulo post festum, ut petitur, ejusdem augustissimi Corporis; cum eucharistia sit ceu Cor Christi et totus Christus, ut ex Didymo inquit Loria in psalm. 21, utpote sacramentum, quod p. Neque idem Cor percolendum tantummodo est uti pars praecipua, et adorabilis Corporis, sed etiam uti sedes praedicti amoris; nam ubi est cor, ibi dilectio, inquit Sanctus Bernardus serm. 2 in Coena Domini, et rationem reddit D. Thomas p. 3. quaest. 90, ac praesertim in Corde Christi qui per os Davidis (psalm. 21, 15) ex amore dicit: Factum est Cor meum tanquam cera liquescens, ut exponit S. Franciscus Salesius in tract. De amore Dei lib. 6 cap. 12. At quoniam ad devotionem quamlibet exercendam materiali objecto humana imbecillitas indiget, ut (canente Ecclesia) per visibilia ad invisibilia rapiamur, ad excitandum amorem erga Christum Dominum nec sensibilius, nec efficacius, nec dignius objectum eligi potest illius Corde. Quod si S. Mater Ecclesia ad suos filios hoc amore inflammandos, eorum oculis sacra vulnera jugiter exhibet, ita ut in 6 lectione officii stygmatum Divi Francisci ad diem 17 septembris recolat rem admirabilem etc. Benedictus Papa XI anniversaria solemnitate celebrare voluit, quam postea Paulus V Pontifex Maximus, ut corda fidelium in Christi Crucifixi accenderentur amorem, ad universam Ecclesiam propagavit, quid non efficiet imago ipsius Sacratissimi Cordis, amore hominum transverberati? de quo S. Bernardus tract. de Passion. Domin. cap. 3, dixit: Ad hoc vulneratum est Cor tuum, ut in illo, et in te ab exterioribus perturbationibus absoluti, habitare possimus. Nihilominus et propterea vulneratum est, ut per vulnus visibile vulnus amoris invisibile videamus. Quomodo hic ardor melius ostendi potest, nisi quod non solum Corpus, verum etiam ipsum Cor lancea vulnerari permisit? Carnale ergo vulnus spirituale ostendit. Et post pauca: Quis enim cor suum palo vulnerari permitteret, nisi prius amoris illius vulnus percepisset. Et paulo antea dixerat: Latus quoque, et SSmi Cordis intima lancea perforaverunt, quod jamdudum amoris lancea fuerat vulneratum. Ergo SSmum Christi Cor supra caetera sui Corporis vulnera, majorem exigit adorationem. Hanc ipsam devotionem sacrae litterae insinuant praesertim Eccl. 6, 37. ubi dicitur: Cogitatum tuum habe in praeceptis Dei, et in mandatis illius maxime assiduus esto et ipse dabit tibi Cor. Ipseque Deus I. Reg. 2, 35, de Samuele locutus est: Suscitabo mihi sacerdotem fidelem, qui juxta Cor meum, et animam meam faciat. Ac de regio propheta Act. Apostol. 13, 22 testimonium perhibuit: Inveni David filium Jesse secundum Cor meum. Et clarius Cantic. c. 4, 9, divinus Sponsus sic animam sanctam alloquitur: Vulnerasti Cor meum, soror mea sponsa, vulnerasti Cor meum. Quae Verba S. Ambrosius serm. 16, in psalm. 118 vertit: Cor meum cepisti. Et rursus divina sponsa ait: Pone me ut signaculum super Cor tuum, veluti exprimitur cap. 8, 6. Insuper ibidem cap. 2, 14, advocatur sponsa in foraminibus petrae, in caverna maceriae, unde S. Bern. (serm. 61) ait: Patet arcanum Cordis per foramina corporis, patet magnum illud pietatis sacramentum, patent viscera misericordiae Dei nostri, in quibus visitavit nos Oriens ex alto; et S. Gertrudes Insinuat. divin. pietat. lib. 3 a Christo Domino edocta exponit: ut scilicet nidificaret in caverna maceriae SSmi Lateris Domini Jesu, et in summo foramine repausando sugeret mel de Petra, id est, dulcedinem intentionis de Corde Jesu deificato. Et quod attinet ad Christi Cor in eucharistico sacramento, quod praecipue in hoc festo colendum est, S. Jobus 7, 17, mirabundus aiebat: Quid est homo quia magnificas eum, aut quid apponis erga eum cor tuum ? Id bene agnoverunt, ut diximus, viri sancti, qui propterea insigni pietate animi sacratissimum Christi Cor_venerati sunt, cum reciproco et miro amore ipsius Christi Domini, et caeteros hac devotione imbuere satagerunt, quorum aliquot hic referentur. S. Joannes Evangelista de seipso, 13, 23, dicit: Erat recum bens unus ex discipulis ejus in sinu Jesu, quem diligebat S. Maria Magdalena poenitens ex amore Christi saucia, abstu— S. Thomas Apostolus, ad cujus incredulitatem tollendam divinus Magister (Jo: 20, 27) ei praecepit: Infer digitum tuum huc et mitte manus meas et affer manum tuam et mitte in latus meum, ut digito latus tetigit, protinus exclamavit: Dominus meus, et Deus meus, et amore perculsus in eo commorari et per illud in Cor Christi ingredi desiderabat, ait idem Cornelius a Lapide. Ac exemplo hujus S. Apostoli P. Benedictus Haeftenus Schola cordis lib. 4 sic se ipsum inflammat: Accede ergo ad Deum cordis tui, ad Cor Dei tui in quo tabernaculum tibi figas, domiciliumque constituas. Junge hic cor tuum Cordi amoris tui, non digitum, non manum, sed cor jaculare in patentem hunc dilecti tui thalamum. S. Paulus doctor gentium gloriabatur ad Galatas dicere Vivo ego, jam non ego, vivit vero in me Christus, quae verba exponens S. Joannes Chrysost. homil. 23 in Epist. ad Romanos subdit: Cor itaque Christi erat cor Pauli. S. Augustinus in manuali, ad finem sic loquitur: Longinus aperuit mihi latus Christi lancea, et ego intravi, et ibi requiesco securus; et alibi aperuisse ardens suum desiderium fertur, ut omnis gens et omnis lingua confiteatur, et dicat, amemus semper, amemus Cor dulcissimi Jesu. S. Bernardus dd. tract de Passione Domini post plura redolentia ingentem sui devotionem sacratissimo Cordi Christi, haec melliflue profert: Sed quia semel venimus ad Cor dulcissimum Jesu et bonum est nos hic esse, nec sinamus nos facile avelli ab eo. Atque, ut eumdem amorem e corde suo exhalaret, Oration. rithmic. sic modulatur. Ad Cor. Summi Regis Cor aveto, Te saluto corde laeto, Te completi me delectat, Et hoc meum cor affectat, Ut ad te loquar animes, etc. S. Petrus Damianus serm. 1 de excell. Joan. Evang., suam devotionem his paucis verbis expressit: Cor Christi caeleste gazophylacium et aerarium est. S. Franciscus Assisinas numeratur inter multos sanctos, qui in Cor Christi ingredi desiderarunt a Cornelio a Lapide in Joan. 20, 27. S. Clara nulla non die Cor Christi salutabat, ac venerabatur, quo in pietatis exercitio non modicis voluptatibus perfundebatur, inquit Liraeus, Imitat. Jesu pat. lib. 3, cap. 6. S. Elzearius comes Arriani, scribens ad sanctam Delphinam, cupientem de se habere nuncium, respondit, quo saepe se conferret ad sacratissimum Christi Cor in eucharistico sacramento, subjungens: Hic enim habito, ut legitur in vita ejusdem apud Surium 27 septembris cap. 30. S. Thomas Aquinas opus. 18, hoc amore aestuans de Christo Domino e Cruce pendenti scribit: Fudit sanguinem de vulnere Lateris et Cordis, ut discipulos in fide dubios, et alios multos in fide et bonae vitae stabilitate tentatos, et ideo frigidos, et quasi mortuos, calefaceret, et revificaret, et revificatis suo sanguine iter celeste significaret, ut post ipsum reverenter currerent; et post adducta exempla pellicani, rostro latus fodentis, et cervae vulneratae, sic Christum advocat: Curre coram nobis, ut fera corde vulnerata, et sanguine tuo coe lestem semitam nobis ostende, donec te compraehendamus. et in te delicias aeternas capiamus. S. Bonaventura tom. 1, in ligno Vitae, Jesus translanceatus meditans Cor Christi saucium, sic animam devotam invitat: Surge igitur amica Christi, esto sicut columba nidificans in summo ore foraminis, ibi ut passer inveniens domum, vigilare non cesses; ibi tamquam turtur casti amoris puellos absconde, ibi os appone, ut haurias aquas de fontibus Salvatoris; hic enim est fons egrediens de medio Paradisi, qui in quatuor divisus capita et in corda devote diffusus, foecundat, et irrigat universam terram. Et ardentius in Stimul. divin. amor. p. 1. cap. 15, exclamat: O bone Jesu, nimis distractum est cor meum, nisi recolligatur in latere tuo. S. Lutgardes tanto amore ardebat erga sacratissimum Christi Cor, ut Thomas Cantipratanus S. Thomae Aquinatis coaevus lib. 2 vitae cap. 6 apud Surium, sud die 16 junii scribit: Interrogata a Domino quid vis? Volo, inquit, Cor tuum; et Dominus: Quin ego potius, ait, et cor tuum; respondit illa: sit ita, Domine, et sic tamen, ut cordis tui amorem cordi meo attemperes, et in te cor meum possideam, omni tempore tua protectione securum. Facta est igitur ea die quaedam permutatio cordium vel potius unio spiritus creati, et increati per gratiae excellentiam. Idque fusius ex aliis antiquis auctoribus enarrat P. Bernardinus Villegas e Societate Jesu in libro inscripto: La sposa di Gesù Cristo ammaestrata con S. Lutgarda lib. 1, cap. 13. S. Mectildes ex eodem ingenti amore (lib. 2, grat. spirit. vit. cap. 14) audivit a Christo Domino sibi dici: Nidificabis in corde meo divino. Et rursus cap. 20 refert: Circa oblationem vero Hostiae benedictae exurgens Dominus a solio illo, videbat Cor suum Sanctissimum ad instar lampadis perlucidae, plenissimae et superabundantis propriis manibus elevare. Et iterum cap. 22, aliam narrans Visionem de se ait: Ostendit ei vulnus Cordis sui dulcissimi dicens: huc intra, ut pauses, quae statim intravit cum gaudio Cor Dei. Insuper lib. 3 recenset: Cum vice quadam venerabile sacramentum Corporis Christi percepisset, post dulcia cum ipso colloquia, visum est ei quasi Dominus acciperet cor animae, et comprimeret illud cordi suo, itaut in unam redigerentur massam. Et ait Dominus: sic vellem, ut hominum corda mihi essent unita. Ac demum lib. 4 cap. 10 scribit, quod orabat ad Dominum pro una persona, ut purum, humile, desiderans, et spirituale cor illi daret, pro qua tale responsum accepit: Omnia, quae vult et omnia, quibus indiget, in Corde meo requirat, et a me sibi dari postulet, more pueri, qui a patre suo omnia, quae desiderat, petit. S. Gertrudes amantissima extitit sacratissimi Cordis Christi, ut lib. 3 dd. Insinuat. divin. pietat. cap. 25 commemoratur, et prae caeteris cum quadam die moesta oraret: ejus moestitiam Dominus non sufferens, praesentavit illi quasi propris manibus suis, Cor suum deificatum in similitudine lampadis ardentis, dicens: En Cor meum dulcissimum, semper venerandae Trinitatis organum, oculis mentis tuae praetendo, cum aliis ibi relatis; et cap. 26, pag. 266 sic Deum depreca-batur: Ecce Domine cor meum abstractum ab omni creatura integra voluntate offero tibi, orans, ut abluas illud in virtuosa aqua SSmi Lateris tui et decentissime exornes illud in pretioso sanguine dulcissimi Cordis tui, ac tibi convenientissime coaptes illud in aromatico vapore divini amoris tui. Apparuit Filius Dei offerens illud Patri unitum Cordi suo divino in similitudine calicis, qui ex duabus partibus cerae esset compactus: Ideo nil mirum, quod in ejus pretiosa morte (lib. 5, cap. 3) dicatur: Felix illa anima, centupliciter beata, carnis ergastulo derelicta, et cum jubilo inaestimabilis suavitatis elevata in illud unicum per excellentissimum sacrarium, scilicet Cor Jesu suavissimum, tibi, tam fideliter, largiter, ac jucunde patefactum, est recepta. Et hanc precatiunculam lib. 2, cap. 5, pag. 111 recitari docebat: Per tuum cor transvulneratum Cor transfige, amantissime Domine, meum jaculis amoris tui, ut nihil terreni continere possit, sed a sola efficacia tuae divinitatis contineatur; et benignissimus Dominus, ut patet lib. 4, cap. 60 ad eam dicere dignabatur: Ex quo tu studes mihi digniorem partem substantiae tuae, scilicet cor tuum saepius praebere, congruum judico, ut et ego pro omni delectamento Cor meum tibi exhibeam, qui sum Deus tibi in omnibus omnia, virtus, vita, scientia, etc. S. Catharina Senensis hoc ipso ardore aestuabat, quam propterea Raymundus Capuanus lib. 2., et Cornelius a Lapide in epist. ad Galat. 219, ex vehementia amoris Christi ab eo flagitasse, ut cor suum, proprio sublato, ei commutaret, Christumque ei annuentem cor exemisse, novumque Christiforme ei indidisse. S. Theresia epist. 8, n. 9, admonuit: « Dirizzar la mira in quel fianco aperto, scoprendovi il suo cuore, e lo sviscerato amore, con cui amò quando volle, che fosse nostro nido, e nostro refugio, » quod cum ipsa faceret, de ea S. Ecclesia commemorat: Tanto divini amoris incendio cor ejus conflagravit, ut merito viderit angelum ignito jaculo sibi pracordia transverberantem, veluti habetur sub 5 lectione officii ad diem 15 octobris. S. Maria Magdalena de Pazzis erat « così infuocata dell' amore che le mostrava il suo Gesù, tutta per la dolcezza struggendosi che aperte le braccia, e sollevandole verso il suo celeste sposo, da esso ricevette il suo cuore. » Sic scribit Puccinus vitae illius auctor lib. 2, cap. 8. S. Rosa Limana in praemium hujus flagrantissimi amoris audire meruit a Christo Domino: Rosa cordis mei, tu mihi sponsa esto, ut in diplomate Clementis X, pro ejus canonizatione constit. 37. S. Laurentius Justinianus, quam fervens fuerit in Sacratissimum Christi cor liquet ex superius adductis sub § Praecipuum. S. Franciscus Salesius in locis jam indicatis suum ardentissimum patefecit amorem, nempe lib. 4, epist. 64, ubi idiomate Gallico in Italicum verso, ita eructat verbum bonum: « Jeri vi sentii dire che vedendo il costato di Nostro Signore aperto, volevi prendere il suo cuore, per metterlo dentro il vostro, come un Re in un piccolo regno, e benchè il suo sia più grande che il vostro, egli s'impiccioliva per accommodarvelo. O quanto è buono questo Signore mia cara figlia? o quanto è amabile il suo cuore? tratteniamoci in questa santa stanza, che questo cuore vive continuamente ne'nostri cuori, che questo sangue bolle sempre nelle vene delle nostre anime. » Iterum epist. 71, ad monialem Visitationis scribit: « La grazia, e la pace dello Spirito Santo sia sempre in mezzo del vostro cuore: Ponete questo caro cuore nel costato trafitto del Salvatore, ed unitelo a questo Rè di cuori, ne'quali sta come in suo trono reale. per ricevere gli omaggi, e gli ossequii di tutti gli altri cuori, e tien così la sua porta aperta, affinchè ciascun possa abboccarsi seco, e avere udienza, e quando il vostro cuore gli parlerà, non vi scordate, mia cara madre, di fargli parlare ancora a favore del mio, acciocchè la sua divina e cordial maestà lo faccia diventar buono, ubidiente e fedele. » Videatur quoque epist. 101: « L'altro giorno nell'orazione considerando il costato aperto di Nostro Signore e vedendo il suo cuore, mi parve, che tutti i nostri cuori stassero intorno a quel del Signore, rendendogli omaggio come à Rè sovrano de cuori. Che sempre sia il nostro cuore, Amen. » Aliamque monialem Visitationis lib. 8, epist. 62: «Non siamo noi felici, mia cara madre, di poter innestare i nostri cuori con quello del Salvatore che è innestato con la Divinità? poichè così quest'essenza infinita-. mente sovrana è la radice dell'albero, di cui noi siamo i rami e i nostri amori sono i frutti. Si Signore, fate, come più vi piace del nostro cuore, perchè noi non ne vogliamo, ne porzione ne parte; anzi ve lo diamo, consacriamo e sagrifichiamo per sempre. » Ac praefectam monialium dicti Ordinis Visitationis lib. 7, epist. 61, ad amorem Sacratissimi Cordis anhelandum hisce 1246 verbis inflammat: « Io me ne vado all'altare, mia cara figliuola, dove il mio cuore spargerà mille desiderii sopra del vostro, o per meglio dire il nostro cuore spargerà mille benedizioni sopra se stesso. Oh Dio, mia cara sorella e figliuola amatissima, a proposito del nostro cuore, perchè non succeda a noi come a questa benedetta Santa Catterina da Siena, di cui cominciamo oggi la festa, che il Salvatore ci levasse il nostro cuore, e mettesse il suo in luogo del nostro? » Dicta hujus sancti subjecimus, ut magis pateat justa supplicatio monialium Visitationis percolendi peculiari festo Sacratissimum Christi Cor. B. Aloysius Gonzaga adeo Sacratissimum Christi Cor adamabat, ut Sancta Maria Magdalena de Pazzis in extasim rapta, prae ceteris, de eo jam in coelum evecto, dixerit: « Saettava il cuore del Verbo quando era mortale, ora che è in cielo, quelle saette si riposano nel cuor suo, perchè quelle communicazioni, che meritava con gli atti d'amore, e di unione, che faceva (quali erano saette) ora l'intende e gode » veluti in praecitatae vitae sanctae legitur cap. 9. B. Henricus Susonius centies sacratissimum Cor Christi contemplabatur, ut in ejus vita, et operibus spiritualibus, Romae impressis praesertim pag. 317, ubi haec, prae aliis, amatissima legitur adspiratio: «Deh pietosissimo Gesù mio, trasformate il mio cuore miserando nel vostro cuore divinissimo, le fatiche e i vostri dolori leghino il cuor vostro al mio dolcemente mi sforzi il cuore a vivere sempre unito con il vostro cuore amabilissimo. >> Venerabilis Serva Dei Catharina Riccia e dominicana familia et S. Catharinae Senensis aemulatrix eximia, hoc amore succensa fuit insigniter, adeo ut auditores Rotae in relatione canonizationis illius p. 2, prae caeteris coelestis gratiae muneribus, affirmaverint: Raptam nempe in coelum, proprio esse privatum, cor aliud ibidem reponente Deo. Venerabilis Dei famulus Michael a Sanctis, sacerdos et religiosus professus Ordinis Discalceatorum SSmae Trinitatis Redemptoris Captivorum, cujus canonizationis causa in Sacra Congregatione agitur, hoc insigne donum obtinuit commutationis sui cordis cum Corde Christi, ut documentis pluribus comprobatur in scripturis jam paratis pro discutiendis illius heroicis virtutibus. His accedunt aliae piorum auctorum suasiones ad venerationem ejusdem Sacratissimi Cordis. Ludovici Blosii Concl. Anim. fid., vecat Cor Christi asylum perfugii in tentationibus et tribulationibus. Devotissimus Lanspergius Pharetr. divin. amor. exercit. ad piisim. Cor Jesu, hortatur ad venerationem cordis piissimi Jesu amore, ac misericordia exuberantissimi, studeas excitare ac sedula devotione ipsum frequentare: « Per ipsum petenda petas, et exercitia tua offeras quia charismatum omnium est apotheca, et ostium per quod nos ad Deum et ipse ad nos accedit. Itaque figuram aliquam dominici Cordis ponas in loco aliquo, quem saepius transire habeas, qua saepius exercitii tui, et amoris exercitandi ad Deum admonearis, hanc intuens memor sis, exilii, miseraeque captivitatis in peccatis. Posses etiam urgente devotione interna figuram hanc, id est Cor Domini Jesu, osculari, et animo tuo persuadere quasi verum Cor Dei sit, cum Cor Domini Jesu sub labiis habeas osculandum, in quod cor tuum imprimere gestias, atque spiritum tuum immergere, absorberique, aut desideres, videarisque tibi ex gratioso corde ipsius attrahere in cor tuum spiritum ejus. Gratiam quoque ejus et virtutes, ac prorsus quicquid fuerit tibi (quod mensuram excedit) salutare. His enim omnibus Cor Cor Domini Jesu devote honorari, ad quod in omni necessitate Jesu exuberantissime scatet. Expedit autem et valde pium est confugias, unde consolationem quoque, et omnem auxilium haurias; nam ubi cunctorum te mortalium corda deseruerint, ubi imposuerint tibi, securus esto, hoc fidelissimum cor te non decipiet, nec derelinquet. » Praememoratus Pat. Haeftenus, schola cordis lib. 4, lect. 15, in haec verba erumpit: « Eia igitur, Domine pone me juxta Cor tuum, ut inspiciam illud, et secundum exem |