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fait mention en fes annotations, fur les Couftumes du Maine, & parle de lui en termes honorables. Il mourut au Mans en fon Abbaye de la Couture, le fixième jour de Juin, l'an 1518, & eft enterré en icelle. Le proverbe qui eft en ufage (principalement au Maine) a pris fon origine de lui, qui eft tel, Bureau vault bien Efcarlate, ou bien Le Bureau eft auffi fin qu'Efcarlate; ce qui fut dit par lui, comme en colère, parlant avec M. le Cardinal de Luxembourg, Evêque du Mans, l'an 1518, lorfqu'ils avoient procès enfemble, touchant leurs jurisdictions, ́en quoi l'on voit l'équivoque de fon nom Bureau, pour Blanchet, & drap non teint avec une allufion fur l'habit de Cardinal, qui eft d'efcarlate, eftimée la plus riche couleur ou teinture en draps de laine; ce que j'ai dit comme en paffant, à cause que plufieurs ne fçavent que veut dire ce proverbe fufdit.

MICHEL DE CASTELNAU *, Chevalier de l'Ordre du Roi, Confeiller en fon Privé Confeil, Capitaine de cinquante hommes d'armes de fes Ordonnances, Gouverneur de S. Dizier, & Ambaffadeur pour fa Majesté en Angleterre. Il a traduit de Latin en François, le Livre de Pierre de la Ramée, dit Ramus, traitant des mœurs & façons des anciens Gaulois, imprimé à Paris chel Wechel il y a plus de vingt ans, & depuis chez Denis du Val, l'an 1581; il a écrit un Recueil de Mémoires des chofes qu'il a traitées & maniées en fon temps, tant en fes Ambaffades qu'autrement, &c. comme témoigne B. du Puis, en fon Epître mife au devant du Livre fufdit '. Je ne fçai fi ledit Ambaffadeur eft encore vivant. Il floriffoit l'an 1562.

*Michel de Caftelnau, Sieur de Mauviffiere, naquit en Touraine à la Mauvifliere vers l'an 1520. On dit qu'il avoit la mémoire fi fidèle, qu'il retint prefqu'en entier un Sermon prononcé devant le Roi, le jour de Pâques, par le célèbre Jean de Monluc, Evêque de Valence, & le répéta au Cardinal de Lorraine. On peut voir dans fa vie, par le Laboureur, les diverfes négociations dont il fut chargé, & les expéditions militaires auxquelles il eut part. Il mourut à Joinville en Gâtinois en 1592. Il écrivit fes Mémoires pendant fa dernière Ambaffade en Angleterre, qui dura dix ans & trois mois, & qui finit en 1585. Il les compofa pour l'inftruction de fon fils Jacques de Caftelnau, auquel ils font adreffés, & qui ne les publia que trente ans après

la

la mort de fon père, en 1621, in-4°. Son fils, qui fe nommoit auffi Jacques, & qui fut Maréchal de France, étant au lit de la mort, engagea Jean le Laboureur à donner une nouvelle Edition des Mémoires de Michel, fon grand-père. Le Laboureur y joignit un fort grand nombre de pièces juftificatives ou relatives, de forte que l'Edition qu'il publia forma deux gros volumes in-fol. Elle ne fut publiée qu'en 1659, & dédiée à Jacques de Caftelnau, qui l'avoit fait entreprendre. Il étoit mort dès 1658, le 15 Juillet, & non pas en 1659, comme on le lit dans Niceron (Tom. XIV, pag. 121). Il y a une méprife bien plus forte dans le Dictionnaire Bibliograph. d'Ofmont (Tom. 1, p. 173 ) où l'on cite ce Jacques de Caftelnau, mort en 1658, comme l'Auteur des Mémoires. Ils furent publiés une troifième fois par Jean Godefroy, avec de nouvelles pièces tirées de la Bibliothèque de S. Germain-des-Prés. Elles concernent les négociations de la Mothe-Fenelon & de Michel Castelnau en Angleterre, depuis 1572 jufqu'en 1578. Cette dernière Edition parut, en 1731, en 3 vol. in-fol. Les deux premières Editions font encore recherchées de quelques curieux, parce qu'elles font rares, fur-tout la première: mais c'est le feul mérite qu'elles aient confervé. La Bibliothèque publique de Londres conferve beaucoup de lettres originales de Caftelnau de Mauviffiere, non encore imprimées, & la plupart fort curieufes, parmi les Manufcrits de la Bibliothèque Harleienne & parmi ceux de la Bibliothèque Cottonienne. On peut voir, entr'autres, dans la première, le Manufcrit coté 1 582, & dans la feconde le Manufcrit coté Titus, B. VII. Nous favons que M. de Bréquigny, de l'Académie des Belles-Lettres, auquel nous fommes redevables de ce que nous venons de dire fur ce MICHEL DE CASTELNAU, a copié un grand nombre de ces Lettres, qui pourroient former un bon fupplément aux Mémoires de Caftelnau.

1 Michel de Caftelnau (employé à diverfes négociations importantes fous les règnes de Charles IX & de Henri III) cinq fois Ambaffadeur en Angleterre, mourut l'an 1592. Ses Mémoires, depuis 1559 jusqu'en 1570, furent imprimés par les foins de Jaques de Caftelnau fon fils, à Paris, in-4°. 1621, & depuis en 2 vol. in-fol. avec les Additions de Jean le Laboureur, Paris, 1659. (M. de la MONNOYE).

MICHEL COIGNET, natif d'Anvers, ville capitale de Flandres, en la Gaulle Belgique, jeune homme de grand esprit, & très-fçavant en Mathématiques; il a compofé l'inftruction des points les plus excellents & néceffaires, touchant l'art de naviger, imprimée à Anvers chez Henry Hendrix l'an 1581, in-4°. & contient treize feuilles. Il floriffoit audit Anvers l'an 1580. Loys Guichardin Florentin, neveu de François, &c. fait très-ample & très-honorable mention de lui, en fa Description LA CR. DU M. Tome II.

Q

des Pays-Bas, traduite par François de Belle-Foreft. Voy. le feuillet dudit Livre fol. 175 de la première édition.

MICHEL DUSSEAU, ou bien DU SEAU, dit à Sigillo, Garde-Juré de l'Apoticairerie à Paris. Il a fommairement traduit & commenté, fuivant le texte Latin, un Livre qu'il a intitulé Enchirid, ou Manipul des Miropoles, & Tyroncles Pharmacopoles, lequel titre est difficile à entendre, & principalement à ceux qui n'ont pas grande connoiffance du Grec & du Latin, & voulant icelui Auteur parler François qui fût entendu de tous, il devoit (felon mon jugement) lui donner ce titre d'Epitome ou Abrégé pour les Apoticaires, & apprentifs en cet art, lequel mot d'Enchirid ou Manipul, fe peut traduire en François Manuel, c'est-à-dire Livre ou autre chofe qui fe peut porter aifément en la main, à caufe de la petiteffe & peu de pefanteur. Si je me fuis arrêté fur l'explication de ce mot, ç'a été afin d'avertir les Auteurs de ne donner point de titres difficiles, ou infcriptions obfcures à leurs Livres, &c. & ne l'ai fait pour autre raifon : car j'aimerai toujours ceux qui écriront des Livres profitables, comme a fait ledit Michel du Seau, lequel a fait imprimer à Lyon fon Livre fufdit, l'an 1561, par Jean de Tournes, auquel temps il floriffoit *. Je ferai mention de fes Œuvres Latins autre part : & quant à fes François, je n'en ai point connoiffance d'autres.

* Il y en a une Edition faite à Genève, en 1656, in-12.

MICHEL FERRIER, natif de Cahors en Quercy. Il a mis en mufique les Pfalmes de David, traduits en François par Clement Marot, imprimés à Paris chez Nicolas du Chemin, l'an 1568.

MICHEL FOUQUES, & felon autres Foucqué, natif de la Paroiffe de Ste Cecile, près le Port Gaultier, au Pays du Maine, tirant vers Tours, &c. Prêtre & Vicaire perpétuel en l'Eglife de S. Martin de Tours en Touraine, fur la rivière de

Loyre, &c. Il a écrit en vers François, la vie de Notre Seigneur Jefus-Chrift, les Actes des Apôtres, la vie de Notre-Dame, la vie de S. Martin de Tours: tous lefquels Livres ne font encore en lumière. Il fe voyent écrits à la main en ladite Eglise de S. Martin à Tours. Il mourut âgé de foixante ans ou environ: & floriffoit du temps de François I*, felon que j'ai entendu d'Antoine Pichon, Manceau, homme docte en Grec & en Latin, & duquel nous ferons mention autre part.

*A juger par la date des Editions des Ouvrages de cet Auteur, telle que du Verdier la rapporte, cet Auteur doit avoir plutôt vécu fous Henri II,*& même Charles IX, que fous François I.

*

en

MICHEL GRELLET (Frère), Cordelier, Gardien du Convent d'Angoulefime, Cuftode de Xaintes, Prédicateur ordinaire, entretenu par M. l'Abbé de Mairemonftrier Touraine, Meffire Jean de la Rochefoucault, &c. Il étoit grand Théologien, & a écrit plufieurs Livres, defquels je n'ai pas connoiffance.

Que l'on ne s'y trompe pas, Mairemonftrier veut dire ici Marmoutier.

MICHEL DE L'HOSPITAL (Meffire), premièrement Confeiller du Roi au Parlement de Paris, & depuis Chancelier de Madame la Ducheffe de Savoye, & enfin Chancelier de France, après la mort de Meffire François Olivier, &c 1. Ilnaquit au pays d'Auvergne, environ l'an 1504. Son père s'appelloit Jean de l'Hôpital, & étoit l'un des principaux Confeillers de Charles, Duc de Bourbon, & de fes plus grands favoris, (comme nous dirons autre part). Ledit Chancelier étoit fort grand Théologien, & encore plus fçavant Jurifconful, bon Philofophe, & Orateur très-éloquent : & outre cela, il avoit acquis une perfection pour compofer en tous genres de vers Latins, (comme nous dirons autre part plus à propos); il a compofé en François, une fort docte Harangue, laquelle il prononça en la préfence du Roi, tenant fes Etats à Orléans, au mois de Janvier l'an 1561, elle a été imprimée à Blois, par Julien l'Angelier, audit

an 1561, in-4°. & contient fix feuilles; il a prononcé plufieurs autres Harangues, tant en Latin qu'en François, lesquelles ne font encore imprimées; j'entends que plufieurs de fes amis font après, à recouvrer tous fes Œuvres pour les faire imprimer 2 . Il mourut l'an 1573, le treizième jour de Mars, âgé de foixantehuit ou foixante-neuf ans. Qui voudra voir un affez ample Difcours de fa vie, voye fon Testament en date du dixneuvième Avril, lequel il fit & figna de fa main audit an : mais je croi qu'il ne foit pas imprimé; je ne l'ai vû qu'écrit à la main. Theodore de Beze a écrit fa vie, & l'a mis au rang des hommes illuftres, (comme auffi il le méritoit, pour beaucoup de raisons) mais il ne le loue pas affez dignement, pour quelques particulières occafions. J'ai écrit un Difcours de la vie dudit Chancelier, lequel je ferai imprimer avec celles des Chanceliers de France.

1 Nous allons donner (d'après les Recueils de M. Falconet) quelques particularités curieufes fur le célèbre Chancelier de l'Hôpital, dont il eft mention dans cet Article, né à Aigueperfe de Jean de l'Hôpital, Médecin du Connétable de Bourbon, fils d'un Juif d'Avignon felon Mézeray, &, fuivant les notes fur de Thou, fils d'un Médecin de la Ducheffe de Lorraine. Charles de Bourbon étant forti de France en 1523, Jean de l'Hôpital fon Médecin, le fuivit en Espagne & en Italie. Michel, fon fils, étudioit alors à Toulouse, âgé de 18 ans, par conféquent né en 1505. En 1526, il alla trouver fon père en Italie, qui l'envoya étudier le Droit à Padoue, où il paffa fix ans. De-là il vint à Rome, où il fut honoré d'une charge d'Auditeur de Rote, qu'il quitta pour fuivre le Cardinal de Grammont, qui lui avoit promis de l'avancer en France; mais le Cardinal étant mort en 1534, Michel de l'Hôpital, fans emploi, fe détermina à fuivre le barreau, ce qu'il fit avec tant de fuccès, que trois ans après, en 1537, Jean Morin, Lieutenant Criminel du Châtelet de Paris, fe détermina à lui donner en mariage fa fille unique, Marie Morin, qui lui apporta en dot une Charge de Corfeiller au Parlement de Paris, dont il fut pourvu le 14 Juin de cette même année. Il fut enfuite, par la protection du Cardinal de Lorraine, Chancelier de la Princeffe Marguerite, fœur de Henri II, depuis Ducheffe de Savoye, premier Président de la Chambre des Comptes de Paris en 1554› Confeiller d'Etat en 1559, Chancelier de France en 1560, n'ayant pas voulu accepter cette charge que Bertrandi n'y eût renoncé ( parce que Bertrandi, fait Garde des Sceaux par commiflion, avoit eu parole qu'à la mort du Chancelier Olivier, qui ne voulut jamais fe démettre, il feroit fait Chancelier ). -Excellent Juge & très-favant. Il commençoit toujours fes Harangues par une comparaifon tirée de la Médecine. Il étoit défintéreffé & refufoit l'ar

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