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diaux du Royaume de France, fur les matières civiles les plus fréquentes & ordinaires, imprimé à Lyon l'an 1558, chez Jean Pidié in-8°. & contiennent 19 feuilles. Il floriffoit à Grenoble l'an 1558.

PHILIPPES DE COMMINES (Meffire), Chevalier, Seigneur d'Argenton, fur les limites de Poictou & de Berry, Sénéchal de Poictou l'an 1468, fous Loys XI, iffu de la noble maison de Commines, près de Meffine fur le Fleuve du Lys, au bas pays de Flandres. Il naquit en l'an de falut 1445. Il a été estimé le plus excellent Hiftoriographe de fon temps, & le plus véritable. Il a écrit en François la Chronique de Loys XI*, Roi de France fon maître, laquelle a été imprimée à Paris l'an 1529, par François Regnault, & depuis par Abel l'Angelier & Thomas Perier, l'an 1580, & encore à Lyon par Jean de Tournes & autres. Jean Sleidan l'a traduite en Latin, & Nicolas Reince Parifien, l'a traduite en Langue Italienne, felon que nous avons dit cideffus parlant des fufdits Sleidan & Reince. Il mourut à Argenton en Poictou, & felon autres en Berry l'an 1509, le dixfeptième jour d'Octobre, âgé de foixante-quatre ans **. Il est enterré en l'Eglife des Auguftins à Paris, dans la Chapelle qu'il fit édifier audit licu, en laquelle fe voit l'effigie d'icelui & de fa femme auffi, nommée Helene de Chambes, de la maison des Comtes de Montforeau en Anjou, ensemble de sa fille, nommée Jeanne de Commines, femme du Comte de Poinctievre ou Penthievre, (pour parler felon aucuns). Jean Sleidan a écrit amplela vie dudit Philippes de Commines, au devant de fa traduction de fon Hiftoire. Loys Guichardin en fait auffi mention en la Defcription de Flandres, fol. 389 de la première impreffion, enfemble plufieurs autres Hiftoriens.

*Les Mémoires de Philippe de Commines contiennent ce qui s'eft paffé de plus intéreffant fous les règnes de Louis XI & Charles VIII. Voici le jugement qu'en porte Michel de Montagne, Liv. II, Chap. 10 de fes Effais. «En mon Philippe de Commines il y a cecy: vous y trouverés le langage » doux & agréable d'une naïve fimplicité, la narration pure, & en laquelle » la bonne foy de l'Auteur reluit évidemment, exempte de vanité, parlant

» de foy & d'affection, & d'envie parlant d'autruy : fes difcours & enhorte» mens accompaignés plus de bon zèle & de vérité, plus de bon zèle & de vérité, que d'aucune exquife fuffifance, & tout par-tout de l'authorité & gravité, repréfentant fon » homme de bon lieu, & élevé aux grands affaires ».

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**On ne s'accorde pas fur le jour de la mort de cet Ecrivain célèbre. On convient que ce futen 1509; mais les uns, comme Swertius, la placent au XVI des Kal. de Septembre, c'eft-à-dire, au 17 Août, & les autres, comme Voffius, au XVI des Kal. de Novembre, c'est-à-dire, au 17 Octobre. Son Château d'Argenton étoit des dépendances d'Iffoudun, & par conféquent en Berry. Ainfi Valere André s'eft trompé, quand il a fuppofé que ce Château étoit en Poitou ou en Anjou. Il a été détruit par ordre de Louis XIV. Les Mémoires de Comines ont été imprimés bien des fois, mais il ne faut s'arrêter qu'à fept Editions principales: 1°. La première, à Paris, en 1523, in-fol. publiée par les foins de Jean de Selve, premier Préfident au Parlement de Paris. Elle eft divifée en fix Livres, & ne s'étend que depuis 1464 jufqu'à la mort de Louis XI. 2°. En 1528 on réimprima, à Paris, ces fix Livres, auxquels on en joignit deux autres, qui renferment l'Hiftoire de Charles VIII; 3o. en 1552 parut encore à Paris l'Edition de Denys Sauvage, qui corrigea le texte fur un Exemplaire original; 4°. en 1649, on imprima, in-fol. au Louvre, l'Edition de Comines, à laquelle Théodore Godefroy avoit travaillé, & que Denys, fon fils, acheva. Elle contient beaucoup de pièces justificatives. 5. En 1706, Jean, fils de Denis, donna une nouvelle Edition de Comines, avec des notes & des pièces nouvelles. Elle ne confiftoit d'abord qu'en 3 vol. in-8°. mais fept ans après on y ajouta un quatrième volume, qui renferme de nouvelles pièces, relatives à l'Histoire que Comines a écrite ; 6°. le nombre de ces pièces fut encore augmenté, dans une Edition, que le même Jean Godefroy publia à Bruxelles, en 1723, en 5 vol. in-8°. 70. Enfin, en 1747, parut à Paris l'Edition de Comines, en 4 vol. in-4°. publiée par Lenglet, avec des remarques & grand nombre de pièces qui n'avoient point iufqu'alors été publiées. On a eu foin d'exclure celles que M. Duclos avoit fait imprimer à la fin de fon Hiftoire de Louis XI, & on s'eft borné aux plus impor tantes de celles qui compofoient l'immenfe recueil que M. l'Abbé le Grand avoit raffemblé fur l'Hiftoire de ce Prince. Ce recueil curieux eft confervé à la Bibliothèque du Roi. Beaucaire a dit, qu'un homme de foi lui avoit affuré avoir vu un Exemplaire des Mémoires de Comines, plus ample & plus entier, que ceux qui étoient pour lors connus; mais Beaucaire mourut en 1591, & fon Hiftoire parut en 1580, & l'on avoit depuis long-temps l'Edition de Sauvage, qui prétendoit avoir revu l'Ouvrage de Comines fur un Exemplaire original. Beaucaire n'a donc pu dire que les Mémoires de Comines avoient été altérés par Jean de Selve, qui les avoit publiés le premier. Plufieurs ont foupçonné (& Beaucaire eft de ce nombre) que les Livres VII & VIII, qui contiennent l'Hiftoire de Charles VIII, ne font point de Comines, parce qu'on y trouve des erreurs confidérables fur des chofes que Comines ne pou

voit ignorer; mais tous les Manufcrits qui ont été jufqu'ici confultés, n'ont rien fourni qui puiffe fonder ce foupçon. Comines a été traduit dans prefque toutes les langues de l'Europe. Il y en a deux Traductions Latines; une de Sleidan, qui n'eft qu'un Abrégé, & qui parut pour la première fois en 1545; l'autre entière, par Barthius, publiée, en 1619, à Francfort; deux Traductions Italiennes, l'une, en 1544, par Nicolas Reince, dont on a parlé ci-deffus à fon Article; l'autre par Laurent Conti, en 1612, une Angloife en 1576, une Flamande, en 1578; une Allemande, en 1580; une Efpagnole, en 1643, & depuis affez peu de temps une Hollandoife, en 1757...Comines, felon l'Abbé de Longuerue, n'avoit qu'un naturel très-heureux & de l'expérience... Les Miniftres de Louis XI ne pouvoient guère profiter avec lui, il ne fe découvroit pas toujours à eux, & il les trompoit. Quelqu'un faifant un grand éloge des Mémoires de Comines: Allez-vous-en dire cela à l'Abbé le Grand, répondit Longuerue,il travaille depuis quarante ans à faire voir que Comines ne fait ce qu'il dit.

PHILIPPES DANFRIF, natif de Cornuaille en la baffe Bretagne Armorique ou Gauloife, Tailleur général des effigies du Roi, pour les monnoyes de France, homme très-excellent pour la gravure & le burin, fort grand Ingénieur, & inventeur de plufieurs beaux inftruments Mathématiques, defquels il en a mis en lumière quelques-uns, & entre autres ceux pour le Globe, pour l'Aftrolabe, & pour les Horloges, &c. Il florit à Paris cette année 1584.

PHILIPPES HEBERT, natif de Rouen en Normandie, Philofophe & Médecin de la Faculté de Montpellier. Il a écrit un Almanach ou Prognoftication pour l'an 1550, imprimé à Rouen audit an, enfemble celle pour l'an 1552, imprimée audit lieu en l'an 1552, auquel temps il floriffoit.

PHILIPPES DE HURAULT (Meffire), Vicomte de Cheverny, Chancelier des deux Ordres du Roi, par ci-devant Garde des Seaux de France, & maintenant Chancelier en Chef, après la mort de Meffire René, Cardinal de Birague, &c. Gouverneur & Lieutenant Général pour fa Majesté ès Provinces d'Orléans, pays Chartrain, Eftampes, Blois, Amboife, Dunois & Lodunois, &c. Ce Seigneur de Cheverny, mérite d'être mis au plus honorable rang des hommes illuftres & favorifant les Lettres, comme le témoignent affez tous ceux qui lui ont dédié

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leurs Livres auffi que l'on a affez d'expérience de fon fçavoir par les Etats & Offices qu'il a adminiftrés en ce Royaume depuis vingt ou trente ans en ça: Et encore pour les beaux Edits & Ordonnances politiques qu'il a dreffées durant fa charge de Garde-Seaux, & depuis qu'il eft Chancelier en chef, qui eft cause de le faire tant aimer & refpecter du Roi Henri III fon maître. Nous n'avons encore rien qui aye été mis en lumière fous fon nom : mais il a prononcé plusieurs très-doctes Harangues, & dreffé plufieurs Mémoires d'Affaires d'Etat, lefquels ne font encore imprimés : quand il lui plaira de les communiquer au public, ensemble ce grand nombre de Livres écrits à la main, qui sont en fa riche & magnifique Bibliothèque, il se rendra de plus en plus aimé des hommes doctes, & fera un plaifir indicible à toute la postérité. Ce que je crois qu'il fera pour le bien & avancement du public, duquel il eft tant amateur. Afin de dire encore un mot de cet honorable Seigneur, je veux bien avertir que la maifon de laquelle il eft iffu, eft tellement recommandable, pour ceux qui ont rendu service aux Rois de France, tant par les Lettres que par les armes, que peut-être s'en trouverat-il peu, qui foient portant robbe longue, lefquels fe puiffent vanter d'une plus ancienne & plus illuftre famille. Car dès l'an 1327, il y avoit un nommé Philippes de Hurault, Seigneur de S. Denis & de la Grange, &c. lequel floriffoit fous le règne de Philippes de Valois, Roi de France, & mourut en l'an 1350, duquel Philippes, cetui-ci Chancelier de France, portant même nom & furnom, & pareilles armes, & encore Seigneur desdites Seigneuries, tant en Vandomois, que au Perche & au Maine, eft defcendu en ligne directe, comme il l'a fait apparoître par preuve & atteftation de fa nobleffe ou généalogie, laquelle fe voit collationnée à l'original, & mife au coffre de l'ordre des Chevaliers du S. Efprit, fignée par Meffieurs de Chavigny, & de la Vauguyon, & au bas de Neuf-ville Sécretaire d'Etat & Tréforier dudit ordre, en date de l'an 1578, en Décembre. Il LA CR. DU M. Tome II. Gg

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florit cette année 1584, fous le règne du très-Chrétien Roi de France & de Polongne, Henry III.

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Philippe Hurault de Cheverny, né le 25 Mars 1528, Garde des Sceaux en 1578, Chancelier en 1583, mourut le 30 Juillet 1599, dans la foixanteonzième année de fon âge. Sa vie fut écrite par un de fes fils, nommé, comme lui, Philippe, qui fut Abbé de Pont-Levoi, puis Evêque de Chartres. Il avoit raffemblé les papiers de fon père, & comptoit les publier avec 'cette vie, qu'il devoit placer à la tête; mais il mourut en 1620, fans avoir exécuté ce projet. Ce ne fut que feize ans après, qu'on vit enfin paroître les Œuvres du Chancelier de Cheverny, fous le titre de Mémoires d'Etat (1636, in-4°.) Ils ont été réimprimés depuis en 2 vol. in--12. en 1664 & en 1720. Ces Mémoires, qui s'étendent depuis 1567 jufqu'en 1599, ne contiennent pas autant de particularités, qu'on auroit pu en attendre d'un homme aufli inftruit. On y a joint deux inftructions, l'une à fon fils, l'autre à fa fille aînée, Marguerite Hurault, que la nouvelle Edition de la Biblioth. Hiftor. de la Fr. (Tom. II, pag. 368) nomme la Marquife de Rafle. C'eft une faute d'impreffion, & il faut lire la Marquife de Nefle, car elle avoit époufé en premières noces le Marquis de Nelle, qui mourut en 1590. M. de Thou (Liv. CXXIII) place la mort du Chancelier de Cheverny au 29 Juin 1599, & le fuppofe âge de foixante-douze ans & quelques mois, ce qui ne s'accorde pas avec les dates que j'ai marquées ci-deffus, & que j'ai tirées de l'Hiftoire Généal. des Grands Officiers de la Couronne, Tom. VI, pag. 501.

'M. le Président Henault le nomme par-tout CHEVERNI, & non CHIVERNI. Dans le premier Exemplaire des Mémoires de Cheverny, donné à la Bibliothèque du Roi, on a remarqué que ce Livre avoit été imprimé par les foins des Jéfaites. Cependant, tant qu'il vécut, les Jéfuites ne purent rentrer en France. (M. FALCONET).

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PHILIPPES DE LAUTIER, Gentilhomme Parifien, iffu pays de Dauphiné, &c. Général en la Cour des Monnoies à Paris, fous les règnes de François I & Henry II, oncle de Mademoiselle de Champ-Bauldouin, Anne de Lautier, veuve de M. le Confeiller Groflot, &c. (comme nous avons dit ci-dessus à la lettre A). Il a écrit un Livre fort docte, & très-curieux, touchant la valeur des Monnoies *, enfemble leurs proctraits : & enfin il a recherché tout ce qui fe peut defirer en cette matière ou fujet, touchant toutes fortes d'efpèces de Monnoies, & prinpalement de celles de France, tant antiques que Modernes : defquelles il y en a un grand nombre en fon cabinet. Il n'a encore

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