Page images
PDF
EPUB

RAOUL CAILLIER, Poitevin, Avocat au Parlement de Paris, jeune homme fort docte & bien verfé en la Poësie Grecque, Latine & Françoise. Il a écrit quelques vers François, fur la pulce de Madame des Roches de Poitiers, imprimés avec les autres de divers Auteurs, tous reduits en un volume, & imprimé à Paris, chez Abel l'Angelier, l'an 1582. Difcours du Rien, écrit en profe, non encore imprimé. Il a traduit quelques beaux & fort doctes traités de feu Julien David du Perron (pere de Jaques David du Perron, à présent vivant) &c. lefquels ne font encore en lumière. Difcours de l'Ombre, écrit en profe. Difcours du quatre. Difcours de l'amour de foi-même. Ils ne font encore imprimés, non plus que fes autres poëfies Françoifes, defquelles je mettrai ici le tiltre de quelques-unes. Poëme intitulé le Chat. Poëme du Passereau. Poëme des Avettes ou Abeilles & Mouches à Miel . Il florit à Paris cette année 1584.

On voit à la fuite des Poëfies de Nicolas Rapin, une Ode Alcaïque Françoife, fur fa mort, par ce CAILLIER, fon neveu, frère de cette SUSANNE CAILLIER, qui a fait auffi des vers fur le même fujet. (M. DE LA MONNONE).

* D'autres croient que Raoul Caillier étoit beau-frère, & non pas neveu de Nicolas Rapin. Sufanne Caillier étoit fa fille, & le père & la fille eurent la manie de faire des vers François mefurés. Raoul prefenta des Stances en vers Héroïques au Roi Henri IV, en faveur des Vers mefurés. On a de lui Les Infidèles Fidèles, Fable Bofcagère, de l'invention du Pafteur Calianthe, faite à l'imitation des Paftorales Italiennes, imprimée en 1603, pièce fingulière, où le Poëte, fouvent embarraflé dans la conduite de fon action principale, fe tire d'affaire par une métamorphofe ou un enchantement. Dans les Délices de la Poefie Françoife, Recueil imprimé en 1620, il y a diverfes Poëfies de lui, à la tête defquelles il eft dit, qu'elles font du feu fieur Caillier; ce qui prouve qu'alors il étoit mort.

Voy. la Bibl. Françoife de M. l'Abbé Goujet, Tom. XIV, pag. 133. RAOUL LE FEUBVRE, Prêtre, Chapelain du Duc de Bourgongne, nommé Philippes, l'an 1464. Il a compofé en François un Livre, qu'il a intitulé le Recueil des Hiftoires LA CR. DU M. Tome II.

Xx

Troyennes, contenant trois Livres, imprimé à Lyon, in-fol l'an 1490, de caractères bâtards

* C'est le même que le P. Labbe nomme mal RAOUL LE FRÉRE, pag. 315 de fa Nova Biblioth. Manufcript.

RAOUL DE FERIERES ou FERRIERES, en Normandie, ancien Poëte François, vivant en l'an de falut 1250, ou environ. Il a écrit plufieurs poëfies, & entre - autres des chansons d'amours, non encore imprimées

*Voy. FAUCHET, Chap. 28.

RAOUL DE GASSIN, autrement appelé Roux ou Raoullet, & Rollet, &c. Gentilhomme Provençal, iffu de la très-noble maison de Gaffin, fituée fur le rivage du Golfe de Grimauld, &c. Poëte, Hiftorien & Orateur très-renommé de fon temps, & homme fort adextre aux armes. Il a écrit plufieurs poëfies en fa langue. Il fe rendit enfin Moine en la ville d'Avignon. Il mourut en l'an de falut 1229 *.

* Jean de Notre-Dame, Chap. 24, écrit RAOULX, ou ROOLLET DE GASSIN; du Verdier ne le nomme que RooLLET.

RAOUL DE HOUDANC, & felon d'autres de Houdon, ancien Poëte François, vivant en l'an de falut 1227, du règne du Roi S. Loys. Il a écrit & compofé un Roman, qu'il a intitulé la voie & le fonge d'enfer: quelques-uns difent qu'il elt Auteur du Roman des Elles, duquel nous avons fait mention ci-deffus, parlant de Raoul fimplement.

Le Roman des Aelles, ou Elles, & dont Fauchet, qui avoue, Chap. 9, ne l'avoir point vu, parle, étoit, autant qu'on en peut juger par le peu qu'il en rapporte, d'après Huon de Méry, une Allégorie morale. Le mot que nous écrivons aile, a été autrefois diverfement orthographié. On écrivit d'abord elle (comme l'écrit encore La Croix du Maine) enfuite, de peur qu'on ne crût que c'étoit le féminin du pronom il, on s'avifa d'écrire efle, & c'est ainsi qu'avoit écrit Raoul de Houdanc, à quoi Borel ne prenant pas garde, & s'imaginant qu'efles étoit une faute pour ifles, a cité parmi les Auteurs dont il s'eft fervi dans fon Tréfor, Raoul de Houdanc, au Roman des Ifles. Geoffroy Tory a écrit afles, Fauchet afles, du Verdier aëlles, erthographe employée, pag. 177 des Poëfies de Mellin de S. Gelais,

imprimées, in-8°. à Lyon, 1574; fur quoi, il eft à propos de favoir, que Louise de Savoye, mère de François I, appelée pour cela fimplement Madame, étant tombée malade à Fontainebleau, l'an 1531, quelques mois après fe crut guérie, ce qui donna lieu à S. Gelais de faire un Douzain qu'on a, par mégarde, rangé parmi fes Dizains, dont il fait le 86° en nombre, avec cette Infcription, à la guérifon de Madame Aelles, parce que la ftructure de ces vers, diminuant depuis le premier jufqu'au fixième croiffant depuis le feptième jufqu'au douzième, repréfentoit la figure de deux ailes, ou, fuivant l'orthographe du Poëte, Aelles; mot que dans l'Edition, in-12. de Paris, 1719, on a eu tort de fupprimer, & qu'il falloit au bas de la page, expliquer par une note. (M. DE LA MONNOYE).

&

RAOUL DE MONTFIQUET. Il a écrit un traité, qui s'intitule l'hommage d'honneur, ou reconnoiffances dues par les hommes à Dieu, à leur bon Ange, & à Jesus-Christ étant au Sacrement de l'Autel, imprimé à Paris, chez le Noir *.

* Le P. Labbe, pag. 356 de sa Nova Biblioth. Manufcript. écrit Raoul DE MONTFIQUES.

RAOUL, ou RODOLPHE DU PARC, natif de Rouen en Normandie. Il a fait la defcription de l'ordre tenu au convoi des obféques & pompes funébres du Roi Henri II, du nom, imprimée à Paris, chez Pierre Richard, l'an 1559.

RAOUL DE PRESLES, premièrement Avocat du Roi au Parlement de Paris, & depuis Confeiller & Maître des Requêtes de l'Hôtel du Roi de France,Charles V, dit le Sage en l'an de falut 1315, & encore fon Confeffeur, fon Poëte & Historien *. Ledit Raoul de Prefles, eft Fondateur du Collége de Prefle, fitué en l'Univerfité de Paris, près l'Eglife des Carmes, lequel Collége a été depuis rebâti de nouveau, & de beaucoup augmenté d'édifices par Pierre de la Ramée dit Ramus, autrefois principal dudit Collége, & entre-autres des maisons qui font joignantes ledit Collége de Beauvais. Le fufdit Raoul a traduit & commenté en François les Livres de de la Cité de Dieu, de S. Augustin, ensemble le Livre intitulé Le Compendium hiftorial, comme témoigne Corrozet, aux Antiquités de Paris. J'ai autrefois vu ladite traduction &

commentaires d'icelui Raoul de Prefles, chez Denis du Pré, fils de Galiot, contenus en deux grands volumes écrits à la main fur parchemin, efquels fe voit, que la traduction en avoit été commencée l'an 1311, & parachevée l'an 1315. Maître Henri Romain, Licentié en l'un & l'autre droit, a compilé & abregé ledit Œuvre de la Cité de Dieu, de S. Auguftin, lequel fe voit écrit à la main, chez M. de Clermont d'Amboife, en fon château de Galerande, au Maine. Cetui-ci Raoul de Prefles, a fait un abregé ou extrait du Livre intitulé Somnium Viridarii **, autrement appelé le Songe du Vergier, contenant la difpute entre les Eccléfiaftiques, & les Temporaliftes & Séculiers, lequel Livre se voit écrit à la main fur parchemin, en la Bibliothéque de M. le Préfident Fauchet, à Paris. Nous avons par devers nous, la traduction entière du Livre fufdit, appelé le Songe du Verger, imprimée en l'an 1491, qui eft un autre Livre que le Roman de la Rofe, comme nous avons dit ci-dessus, parlant de Jean de Meun, auquel lieu nous avons remontré, quelle différence il y avoit entre l'un & l'autre, encore que le titre y ait été mis femblable à cetui-ci, par aucuns ignorants. Il floriffoit fous le règne de fon Maître Charles V, Roi de France, ès années fufdites 1315.

Il a été auffi Confeiller & Maître-d'Hôtel de Charles VI, comme en fait foi le Manufcrit, intitulé Radulfi de Praellis Confiliarii & Magiftri Hofpitiorum Caroli & Caroli VI Mufa, five Satira profaica in vitia fui temporis. La fiction de ce Poëme eft très-ingénieufe. Le P. Labbe, pag. 63 de la Nova Biblioth. Manufcript. le cite comme écrit en vélin, & appartenant à Gabriel Naudé. Un Ecrivain, tel que Raoul de Prefles, méritoit bien d'être nommé dans le curieux Difcours de la Bibliothèque du Louvre, fous les Rois Charles V, Charles VI & Charles VII. Raoul de Prefle mourut en 1382. (M. DE LA MONNOYE).

* Rien n'eft fi peu exact, que ce que dit La Croix du Maine fur cet Ecrivain. Il a confondu les temps & les perfonnes, au point de fuppofer, par un Anachronisme inconcevable,que Raoul de Prefles étoit Maître des Requêtes de l'Hôtel de Charles V, en 1315; je rectifierai cet Article, avec le fecours de deux favantes Differtations que M. Lancelot a publiées fur Raoul de Prefles, dans le XIIIe Volume des Mémoires de l'Académie des Belles-Lettres, pag. 607 & 617.- Il faut diftinguer trois perfonnes du nom de Raoul de

[ocr errors]
[ocr errors]

Prefles. Le premier, qui porte ce nom, fut Secrétaire de Philippe-le-Bel, de Louis X, & de Philippes V, au moins depuis 1310 jufqu'en 1319. Ce fut lui qui fonda, à Paris, le Collège qui porte encore fon nom. Il fut accufé d'avoir été complice de l'empoifonnement de Philippe-le-Bel, mais il fut déclaré innocent. Il vivoit encore en 1325, & il étoit mort avant 1331, fans laiffer de poftérité légitime. —Le fecond de ce nom, étoit fon neveu ; il fit profeffion des armes, & on ne peut rien lui appliquer de ce que dit La Croix du Maine. Le troifième étoit fils illégitime du premier, qui l'avoit eu de Marie Defportes, autrement des Vertus, lorfqu'il étoit en prifon. Il obtint des Lettres de légitimation au mois de Décembre 1373. On les trouve dans le Registre des Chartres, coté 105, pièce 63. Il embraffa la profeflion. d'Avocat, & compofa plufieurs Ouvrages, qui le firent connoître avantageufement de Charles V. Ce Prince le chargea de traduire en François le Livre de S. Auguftin, de la Cité de Dieu, & lui affigna, pour cela, une penfion confidérable. De Prefles commença fa Traduction à la Touffaints 1371, & la firit le premier Septembre 1375, felon la note qui fe trouve à la fin du bel Exemplaire qui eft à la Bibliothèque du Roi, celle fans doute que La Croix du Maine avoit vue, mais dont il avoit mal copié les dates. Il étoit AvocatGénéral en 1371, Maître des Requêtes en 1373, l'année même où il fut légitimé. Il mourut en 1382, âgé environ de foixante-huit ans. Un de fes premiers Ecrits, eft intitulé, Mufa. C'eft un Ouvrage Latin, mêlé de profe & de vers, qu'il dédia à Charles V, vers l'an 1366. C'eft une fiction affez ingénieufe pour ce temps-là, fur les moyens de remédier aux malheurs de fon fiècle. M. Lancelot en donne une Analyfe affez étendue. Les Manufcrits de cet Ouvrage ne font pas communs. Il y en a un à la Bibliothèque du Roi, qui paroît être du temps de l'Auteur. Vers 1369, il compofa fon Difcours fur l'Oriflamme, qui eft auffi demeuré manufcrit. L'Auteur s'y étend moins fur cette ancienne Bannière, que fur la néceffité de demander les fecours du Ciel, lorfqu'on entreprend une guerre. Sa Traduction du Traité de la Cité de Dieu, avec un Commentaire de fa façon, fut imprimée en 2 vol. in-fol. à Abbeville, en 1486. On en donna long-temps après une autre Edition, à Paris, 1531, auffi en 2 vol. in-fol. chez Galyot Dupré. L'Edition d'Abbeville eft fort rare. M. Lancelot dit que ce fut le premier Livre, & peut-être l'unique qui fut imprimé à Abbeville dans les premières années de l'établiffement de l'Imprimerie. Cependant la Somme Rurale de Bouthellier y fut imprimée cette même année, & c'eft même l'Edition que Profper Marchand cite comme la première qui foit forti des Preffes d'Abbeville (Hift. de l'Impr. pag. 81 ). -Raoul de Prefles travailla enfuite, par ordre du Roi, à la Traduction de la Bible, qui dût paroître vers 1377. Les Manufcrits n'en font pas communs. La Croix du Maine n'en parle point, parce qu'il a cru, & une infinité d'autres Ecrivains après lui, que cette Traduction étoit de Nicolas Orefme; mais le P. le Long a prouvé, qu'elle étoit de Raoul de Prefles. Cet Auteur traduifit auffi en François un Livre, intitulé le Roi Pacifique, dont M. Lancelot n'a pu trouver aucun Exemplaire, mais qu'il

[ocr errors]
« PreviousContinue »