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fuppofe être un Ouvrage Hiftorique & Politique. Seroit-ce celui que La Croix du Maine appelle le Compendium Hiftorial?

**L'Abrégé du Songe du Verdier, par Raoul de Prefles, eft plus connu. Il l'entreprit auffi par ordre de Charles V. Cet Abrégé, affez bien fait, écarte toutes les digreffions dont l'Ouvrage eft rempli. Quelques-uns ont attribué le Songe même du Verdier à Raoul de Preffes, & M. Lancelot penche affez vers cette opinion. C'eût été une raifon de plus, pour déterminer Charles V, à charger de Prefles de faire l'Abrégé de fon propre Ouvrage.

RAOUL DE SOISSONS, Comte dudit lieu en Picardie, l'an 1250, du temps du Roi S. Loys. Il a écrit quelques poëmes Satyriques, lefquels font imprimés avec la vie de Godefroy de Buillon, compofée par Pierre Defray, Champenois. Il y a eu un autre Comte de Soiffons, nommé Thierry, duquel nous ferons mention ci-après.

RAOUL SURGUIN, Sieur de Belle-croix, Gentilhomme Angevin, premier & ancien Avocat au Siège Préfidial & Sénéchauffée d'Anjou, homme fort bien vivant & aimé de tous ceux de fa robbe, & autres qui l'ont connu & fréquenté. Il a écrit un traité contre certaines remontrances, faites à la première affemblée des Etats tenus à Angers, le 14 jour d'Octobre en l'an 1560, imprimé à Paris, chez Nicolas Chefneau, l'an 1562, in-8°, & contient 8 feuilles. Il mourut à Angers, environ l'an 1574 ou 1575, âgé de plus de foixante ans. Avant que de mourir, il pourvut fon gendre Jean de Villemereau, Sieur de la Roche, &c. de fon état d'Avocat du Roi, comme nous avons dit, parlant dudit Sieur de Villemereau ', Tom. I, pag. 605 de cette nouvelle Edition.

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1 Ménage a rapporté cet Article tout au long, pag. 224 de fes Remarques fur la vie de Pierre Ayrault, & ajoute, que les Remontrances contre lefquelles Raoul Surguin écrivit, étoient de François Grimaudet, Avocat du Roi au Préfidial d'Angers. (M. DE LA MONNOYE).

RAPHAEL DE BONIS, Epidaurien. Il a écrit un Traité pour le préservatif de la Peste, imprimé à Paris, l'an 1532, ou bien quelqu'un a traduit ce Livre, fans y avoir mis fon

nom.

RASSE DE BRINCHAMEL, lequel floriffoit en l'an 1459 1. Il a écrit un Livre intitulé Le Nuptial, traitant des Mariages, felon les décrets & les loix, le tout à la requête d'Antoine de la Salle. Il a davantage traduit de Latin en François, l'Hiftoire ou plutôt, Roman de Meffire Floridan & de la belle Elinde, compofée premièrement en Latin, par Nicole de Clemangis. Cette Hiftoire a été imprimée à Paris, fur la fin de la Chronique ou histoire du petit Jean de Saintré, &c. chez Philippes le Noir, l'an 1523.

1 Je ne puis deviner, quel nom ce peut être que RASSE, à moins que ce ne foit HORACE. Quant au Roman de Floridan & de la belle Ellinde, voyez dans DU VERDIER la note fur le mot FLORIAN, à la fin de la lettre F. (M. DE LA MONNOYE).

RAVEND, ou RAVENNE GIBON, Parifien, Abbé de S. Vincent près le Mans, homme docte ès langues & grand Théologien. Il a écrit tant en profe qu'en vers François, un petit Livre qu'il a intitulé Eftrennes, auquel Livre font contenus quelques vers François, fur la Nativité de Notre Seigneur Jefus-Chrift, & fur autres divers fujets, &c. le tout imprimé au Mans, par Hiérofme Olivier, l'an 1568. Expofition fur le Pfalme 95, traduit felon la vérité Hébraïque, & mis en vers François, par ledit Gibon, imprimé chéz ledit Olivier, l'an 1568, auquel temps floriffoit ledit Abbé. Il mourut âgé de plus de foixante ans, fous le règne de Charles IX.

RAVEN OU RAVEND GRIMOULT, natif de Falaise en Normandie. Il a compofé une Hiftoire qu'il a intitulée les Remarques de France: ladite Hiftoire n'eft encore en lumière, mais Guy le Feubure, Sieur de la Boderie, en fait mention en l'Epitaphe qu'il a fait fur la mort dudit Raven Grimoult, Falefien, imprimé avec fon Enciclie, fol. 326, de la première édition.

REMY BELLEAU, homme docte en Grec & en Latin, & fur-tout excellent Poëte François, natif de la ville de Nogen

I

le Rotrou au Perche, fur les fins & limites du pays & comté du Maine, autrefois Précepteur de Monfeigneur le Marquis d'Elbeuf, Prince très - illuftre, iffu de la très- noble & trèsancienne maison de Lorraine, &c. 1. Il a doctement commenté la feconde partie des amours de Ronfard, lefquels commentaires ont été imprimés par plufieurs fois, chez Buon, Paris, avec ceux de Muret. Il a traduit bien heureufement, & avec beaucoup de grace, de Grec en vers François, les Odes d'Anacréon, imprimées à Paris, chez André Wechel, l'an 1556, avecque plufieurs hymnes & autres poëfies de fon invention elles ont été de rechef augmentées par l'Auteur, & imprimées à Paris, chez Gilles Gilles, l'an 1574. Ode Pastorale fur la mort de Joachim du Bellay, imprimée à Paris, chez Robert Etienne, l'an 1560. Larmes fur le trépas de M. le Marquis d'Elbeuf, René de Lorraine, & de Madame Loyfe de Rieux fa femme, imprimées à Paris, chez Buon, l'an 1567, avec le tombeau de M. de Guife, composé par ledit Belleau. Les Bergeries dudit Belleau, imprimées à Paris, par Gilles Gilles, à diverfes fois, qui eft un Œuvre à l'imitation du docte Sannazar, Poëte Italien, à l'imitation desquels Jaques Courtin, Sieur de Ciffé, Gentilhomme Percheron, en avoit projecté de femblables, mais la mort trop cruelle & haftive en fon endroit, l'a empêché de pourfuivre, pour lui avoir tranché le filet de fa vie, avant le temps. Car il mourut à Paris, fort jeune d'ans, & bien vieil en doctrine, le 18 jour de Mars l'an 1584, au grand regret & ennui indicible de fes plus grands amis, & fur-tout au mien qui l'aimois plus que je n'ai eu moyen de lui en porter témoignage durant fa vie. Nous avons fait mention de lui ici devant en fon ordre, & fi l'on trouve que j'aye mis (qu'il floriffoit à Paris cette année 1584.) que l'on fache que depuis que j'ai écrit cela, que j'ai reçu les piteux avertiffements de fon trépas. Pour revenir à parler dudit Belleau, son ami, & né d'un même pays, je dirai ce qu'il a écrit, outre les Œuvres ci-devant mentionnées. Traité

des

des pierreries ou gemmes & pierres précieufes, lequel Livre il a intitulé Echanges. Eglogues facrées & autres Œuvres, tant de fon invention, que de fa traduction, comme l'Ecclésiaste de Salomon, & plufieurs autres Œuvres imprimées à Paris, chez Mamert Patiffon. Il mourut à Paris, l'an 1557, le 6 jour de Mars; il a été imprimé un récueil d'Epitaphes faits fur fon trépas par fes amis.

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* Remi Belleau, né au commencement de 1518, mort le 6 Mars 1577, ayant à peine commencé fa cinquantième année, fit de bonnes études, & s'acquit de la réputation par fes talens, dès fa jeuneffe. Il s'attacha à René de Lorraine, Marquis d'Elbeuf, qu'il fuivit dans le voyage qu'il fit en Italie pour l'expédition de Naples, en 1557. A fon retour ce Prince lui confia l'éducation de fon fils Charles de Lorraine, depuis Duc d'Elbeuf, & grand Ecuyer de France. Ce ne fut qu'après ce voyage, que fes talens pour la Poëfie Françoise furent bien connus, & qu'il fut mis au nombre des fept Poëtes, dont on forma la Pleïade Françoife. Ronfard l'appeloit le Peintre de la Nature; Pâquier dit qu'en matière de gayetez il fut un autre Anacréon de fon fiècle. Ses Bergeries font une de fes meilleures productions, mais fon Anacréon, que l'on ofa comparer à l'Original, lorfqu'il parut, perdit, en paffant par fes mains, les graces, & fur-tout la chaleur, qui caractérisent le Poëte Grec. Les amis de Belleau, pour le juftifier, prétendirent que fa grande fobriété empêchoit qu'il ne pût faifir toute la fineffe des fentimens & la manière agréable d'Anacreon. Il paroit qu'il a joui de fa réputation pendant toute fa vie; l'efpèce de pompe funèbre que lui firent fes amis, en eft la preuve ; ils portèrent fon corps fur leurs épaules, depuis l'Hôtel d'Elbeuf, où il étoit mort, jufqu'à l'Eglife des Grands -Auguftins, où il fut enterré. Ronfard fit fon Epitaphe en ces termes :

Ne taillés mains induftrieufes

Des pierres pour couvrir Belleau,
Lui-même a bâti son tombeau

Dedans fes pierres précieuses.

par allufion à un des Ouvrages de ce Poëte, qui lui a fait le plus d'honneur & qu'il publia en 1576, un an avant la mort, fous le titre : Amour & nouveaux efchanges des pierres précieufes, vertus & propriétés d'icelles. Le goût & le génie de la langue changèrent bien vîte; la réputation de Belleau ne dura pas long-temps. Regnier, IXe Satyre, dit:

Belleau ne parle pas, comme on parle à la ville,

Il a des mots hargneux, bouffis & relevés,

Qui du peuple aujourd'hui ne font pas approuvés.

Cette Satyre parut, au plus tard, vingt-cinq ou trente ans après la mort de

LA CR. DU M. Tome II.

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REN Belleau, puifque Regnier mourut en 1613.- L'Edition la plus complette des Œuvres de Belleau eft celle de Rouen, 1604, in-12. deux Tomes.

On a de lui Dictamen metrificum de Bello Hugonotico, pièce burlefque de très-bon goût. Mafcurat, pag. 276.- Le Cardinal du Perron faifoit encore moins de cas de fa Poëfie, que de celle de Jodellé, qu'il méprifoit beaucoup. Ses vers, dans le Borboniana, font traités de Pois pilés. Voy. Recherches de la France de Pâquier, Liv. VII, Chap. 6, les Mémoires de Niceron, Tom. XXXI, pag. 169, la 'Biblioth. Françoise de M. l'Abbé Goujet, Tom. XII, pag. 291.

REMY ROUSSEAU, Orateur François, du temps de Loys XII, Roi de France, l'an 1514. Il a mis en lumière un fien recueil des rufes & fineffes de guerre, extraictes des Œuvres de Jules Frontin, & autres Auteurs, par Emery de S. Rofe, lequel Œuvre, ledit Rouffeau a de beaucoup augmenté, & principalement d'annotations Latines, pour montrer de quels Auteurs ledit de Sainte Rofe, avoit fait les extraits, imprimé à Paris, chez Jean Petit, l'an 1514, in-8°, & contient 8 feuilles, imprimées de caractères bastards. floriffoit à Paris, l'an fufdit 1514.

RENAULT OU REGNAULT D'AUDON, ancien Poëte François, vivant en l'an 1260, ou environ. Il a écrit une Satyre, contre tous les Etats, non encore imprimée *.

*Voy. FAUCHET, Chap. 90.

RENAULT DE BEAUNE*, Gentilhomme Tourengeau, iffu de la noble & très-ancienne famille des Sieurs de Samblançay & de Beaune en Touraine, premièrement Evèque de Mande, & Chancelier de M. le Duc d'Anjou, l'an 1580, & depuis Archevêque & Patriarche de Bourges en Berry, Primat d'Aquitaine, homme fort docte ès langues, & bien verfé en toutes sciences & difciplines, &c. Il a mis en lumière une fienne fort docte & bien excellente remontrance pour le Clergé de France, laquelle il prononça à Fontainebleau, devant le Roi Henri III, le 17 jour de Juillet l'an 1582, imprimée à Paris, l'an 1582, in-4o, & contient 4 feuilles, & depuis imprimée in-4°. Sermon funébre, prononcé aux obféques de

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