Page images
PDF
EPUB

.

de François I, ne doit être mife ni en 1546, ni, à plus forte raifon, en 1545, comme l'y mettent quelques-uns. C'eft auffi une erreur de ne da te fon ambassade à Venife que de 1532, comme La Croix du Maine, ou même de 1531, comme Ménage. Les termes que je vais citer, tirés de l'Epître VIC de Pierre Bunel, du 13 Novembre 1531, font voir que Lazare de Baïf, incertain du temps auquel il devoit partir de Venife, donnoit à entendre qu'il y avoit déjà quatre ans qu'il y étoit en qualité d'Ambaffadeur, de difceffu (C'est Baïf que Bunel fait parler) nihil cert: fe antè conftituere poffe, quàm literas è Gallia accepiffet, & quoniam à voluntate Regis hac penderent, fieri poffe ut hic quartus annus quintum adduceret. ( M. DE LA MONNOYE).

* On conferve à la Bibliothèque du Roi, parmi les Manufcrits de Dupuy les lettres que Baïf écrivit durant fon Ambaffade à Venife, en 1531 & 1532, à M. l'Evêque d'Auxerre, Ambaffadeur de France à Rome. Ces Lettres font imprimées au nombre de dix-neuf parmi les Mélanges Hiftoriques de Camufat, II Part. fol. 143 & fuiv. Edition de 1644.

Voy. fur les Traductions de Lazare de Baïf le Tom. IV de la Biblioth. Franç. de M. l'Abbé Goujet, pag. 168 & 187. La Tragédie d'Hécube eft une des plus fupportables, quoique les vers en foient de toutes fortes de mefures, & la plupart très-mauvais. Il y a quelques endroits qu'on lit encore avec plaifir; une certaine naïveté énergique en fait le mérite.

LEON ADULPHI*, ou L'ADULPHI, qui est un nom contrefait & fuppofé; car ce n'eft qu'une anagramme ou nom retourné de Noël du Faill, ou de Phaill, écrit par ph, duquel nous parlerons ci-après. Il a écrit étant fort jeune, un petit Livre plein de facéties & propos joyeux, intitulé Difcours d'aucuns propos ruftiques, facétieux, & de finguliere récréation, imprimé à Paris, l'an 1554, par Eftienne Grouleau : lequel Livre a été depuis imprimé fous ce nom, des fineffes, ruses, ou tromperies de Ragot, Prince des Gueux, &c. il a davantage écrit un Traité qu'il appelle les Baliverneries d'Eutrapel, imprimé il y a fort long-temps; il a écrit plufieurs autres Livres, pleins de doctrine & conféquence, defquels je ne ferai pas ici mention; je me réserve d'en parler lorfque nous ferons à la lettre N, quand ce viendra à ce nom de Noël du Faill, fieur de la Herifaye, &c. & dirons alors fes qualités toutes au long.

* La Croix du Maine écrit mal ce nom, c'eft LÉON LADULFI, OU LADULPHI, qui eft l'Anagramme de NOËL DU FAILL, OU DU PHAILL, Seigneur de

la Herifaye, Gentilhomme Breton, Confeiller au Parlement de Rennes, Auteur des Contes d'Eutrapel, qui eft mal nommé dans le Pithaana LA CAIL. Son autre Anagramme étoit Fol n'a Dieu. Il en fera encore parlé à l'Article NOEL DU FAILL, fon vrai nom. M. de la Monnoye renvoie à ce qu'il en a dit, pag. 308 du VIe Vol. de Baillet, in-4°.

LEON TRIPAULT, Orléannois, fieur de Bardis, Confeiller du Roi, au Siége Préfidial d'Orléans, homme docte en Grec & en Latin. Il a écrit un Difcours des Antiquités d'Orléans, imprimé audit lieu, l'an 1573, & encore par quatre ou cinq autres fois diverfes, jufques en l'an 1580; Dictionnaire François-Grec, imprimé à Orléans, par Eloy Gibier, l'an 1577; il a augmenté ce Dictionnaire par après de plus de la moitié, & l'a intitulé Celt'-Hellenifme, ou Etymologie des mots François, tirés du Grec, imprimé par ledit Eloy Gibier, l'an 1581 *; Traité d'Anagrammes, non encore imprimé; Difcours du Siége mis devant Orléans, par la Pucelle Jeanne, contre les Anglois, mis en lumière par la diligence dudit Leon Tripaut, & imprimé à Orléans, l'an 1576, par Saturny Hottot 1; les faits & geftes de Jeanne d'Arc, dite la Pucelle d'Orléans, imprimés tant en Latin qu'en François, page pour page, &c. l'an 1583, par Eloy Gibbier. Il florit à Orléans, cette année 1584.

*Le titre de cet Ouvrage eft Celt-Hellénifme, ou Etymologie des mots François, tirés du Grec, plus preuves en général de la defcente de notre langue in-8°. Orléans, 1580. Tripault y prétend, comme Henri Eftienne, qu'il faut chercher l'origine de notre langue dans la Grecque, & le prouve par un affez grand nombre de mots tirés en effet du Grec, quoiqu'il fe trompe fur beaucoup d'autres, où il montre qu'il avoit peu de critique.

Voy. la Bibl. Françoise de M. l'Abbé Goujet, Tom. I, pag. 296.

A

1 On verra bien qu'au lieu de Difcours du Siège mis devant Orléans par la Pucelle Jeanne contre les Anglois, mis en lumière, &c. La Croix du Maine a voulu, conformément au titre du Livre, mettre : Difcours du Siège mis par les Anglois devant Orléans, & de fa délivrance par Jeanne la Pucelle, &c. Mais j'ai cru devoir laiffer paffer cette méprife, telle qu'il l'a paffée luimême, fans l'avoir réparée dans fon Errata. - On voit parmi les Poëfies de Béze des Phaleuques à l'occafion de quelque Opufcule de Tripault fur le Droit. (M. DE LA MONNOYE ).

LEONARD DES AUBIERS, Gentilhomme Angevin, iffu de l'ancienne & très-illuftre Maison de la Roche des Aubiers en Anjou, &c. Docteur en Théologie, & Scholaftıq ou maître d'Ecole en l'Eglife de S. Julien du Mans, de laquelle il fut Doyen. Il étoit vulgairement appelé le fieur d'Argentre, qui étoit le nom d'un Bénéfice duquel il jouiffoit. Il étoit estimé l'un des plus fçavants Théologiens de France, pour fon temps, & avoit grande cognoiffance des Langues Hebraique, Grecque & Latine; il a écrit une Oraison Funèbre fur le trépas de Meffire Guillaume du Bellay, Seigneur de Langey, Chevalier de l'Ordre du Roy, &c. laquelle il prononça aux funérailles. & pompe funèbre dudit fieur, en l'Eglife de S. Julien du Mans, l'an 1543, ou environ, Elle n'eft encore imprimée. Il mourut au Mans du calcul, gravelle & pierre, (qui eft un mal ordinaire aux hommes de Lettres, & faifant une étude fédentaire ou de repos,) l'an 1555 le troifième jour de Mars, âgé de foixante ans ou environ, Il étoit oncle de M. des Aubiers, Gentilhomme Angevin, Avocat au Parlement de Paris, homme fort docte, & lequel pour la connoiffance qu'il a en diverfes Langues Etrangères, a été employé par les plus Grands de ce Royaume, pour quelques Affaires d'Etat, dont je parlerai en autre lieu plus à propos *. is ma

* Colomiès lui a donné place dans fa Gallia Orientalis fur le feul témoi gnage de La Croix du Maine.

LEONARD DE LA VILLE. Il a revu, corrigé & augmenté un Difcours de l'Antiquité, Origine & Nobleffe de la Cité de Lyon, imprimé audit lieu, l'an 1579, par Guillaume Teftefort'.

1 Léonard de la Ville étoit de Charoles, Maître d'Ecole & Ecrivain à Lyon. L'Ouvrage que La Croix du Maine lui attribue, n'eft qu'une Traduction Françoife des Antiquités de Lyon, écrites en Latin par Simphorien Champier, fous le nom de PIERCHANUs*. Il a encore décrit en vers François l'inondation arrivée à Lyon le 2e jour de Décembre 1570, quand le Rhone & la Saone fe joignirent au milieu de la Place des Jacobins. (M. DE LA MONNOYE).Pic MONNOYE ).!!

[ocr errors]

*Il à fait encore la Dacigélafie fpirituelle du Roi Charles IX, fur les

combats & victoires obtenues contre les féditieux & rébelles Hérétiques, extraite des Pfeaumes de David, imprimée à Lyon, 1572.

LEZIN GUIET, Angevin, frère de Martial, Guiet, (duquel nous parlerons ci-après.) Il naquit en la ville d'Angers, l'an 1515, le treizième jour de Février. Il étoit homme fort bien verfé en la Chorographie, ou Defcription des Pays & Régions, &c. Il a fait la Defcription Générale du Pays & Duché d'Anjou, réduite en Carte, pour laquelle illustrer, il a employé environ deux ans entiers, à vifiter tous les lieux, villes, villages, rivières & lieux de remarque dudit Pays. Il l'a fait imprimer l'an 1573, & le dédia à M. le Duc d'Anjou, n'étant pour lors que Roi de Pologne, audit an 1573, pour laquelle il reçut cent écus ; il a davantage écrit plufieurs autres Œuvres, tant en profe qu'en rithme Françoife, & entre autres le Dialogue des Moines, écrit en vers Alexandrins, non encore imprimé. Il floriffoit l'an 1574, je ne fçai s'il est encore vivant.

[ocr errors]

I

Ménage fe trompe, lorfque, pag. 292 de fes Remarques fur la vie de Guillaume Ménage fon pére, il dit que Lézin Guyet, Confeiller au Préfidial d'Angers, Echevin de la même Ville en 1493, fut Auteur de la première Carte de la Province d'Anjou, Il attribue avec plus de raifon, p. 468 des mêmes Remarques, cette Carte à un autre Lezin Guyet, fils du précédent; mais il fe trompe encore quand il dit qu'elle fut gravée en 1583, au lieu de dire, comme La Croix du Maine, que ce fut en 1573. (M. de la MONNOYE).

LEZINE GAULTIER, native de la ville du Mans, fœur de M. Jean Gaultier, Avocat Fifcal en la ville de Laval au Maine, fur les frontières de Bretagne, &c. tous deux enfans de M. PEfcuyer Gaultier. J'ai vu plufieurs Lettres fort bien dictées & mifes par écrit de ladite Lezine Gaukier, & entre autres celles qu'elle récrivoit à la Royne de Navarre, Jeanne d'Albret, touchant le mariage de fon Chancelier nommé Francour, lefquelles ne font encore imprimées. C'eft celle qui avoit fiancé Claude de Tefferant, Gentilhomme Parifien, Auteur des Continuations aux Hiftoires prodigieufes de Boystuau & Belleforeft, & ce qui empêcha qu'elle ne l'époufât,

ce fut la mort trop foudaine à l'endroit dudit fieur Tefferant, qui fut caufe de la privation d'un fi heureux mariage. Elle florit au Maine cette année 1584.

LION IAMET, de Suffey 'en Poitou, Seigneur de Chambrun,Secrétaire de Madame Renée de France, Ducheffe de Ferrare, &c. Il a écrit plufieurs Poëfies Françoifes, non encore imprimées. Clement Marot & Charles Fonteine Parifien, font mention de lui en leurs Œuvres. Il floriffoit l'an 1550,ou environ*.

Je crois qu'au lieu de Suffey il a voulu dire Sanzay, petite Ville du Haut-Poitou près Lufignan. (M. DE LA MONNOYE).

* On a imprimé parmi les Epîtres de Clement Marot quelques Epîtres de Lyon Jamet.

LISET BENANCIO1. Il a écrit en profe Françoife la Déclaration des abus & tromperies, que font les Apotiquaires, &c. imprimée à Tours, l'an 1553, par Matthieu Chercelé.

[ocr errors]

I

1 Baillet, dans sa Lifte des Auteurs déguisés, reconnoît fous ce nom ANTOINE BELISE. L'Anagramme feroit entière fi, au lieu de Lifet, ou, comme du Verdier écrit, Liffet, il y avoit Lifcet. La queftion eft de favoir qui eft cet Antoine Belife. Seroit-ce Antoine Belifem, Traducteur des Pfeaumes en profe Françoise, dont du Verdier parle à la lettre A ? Je n'y vois pas d'apparence, non plus qu'à croire avec le même Baillet que ce puiffe être Simphorien Champier, mort avant que le Livre imprimé fous le nom de Lifet Benancio fût compofé. Au refte c'est Lisset qu'il faut écrire, ainfi qu'il eft imprimé, & non Lifet. Voy. le mot PIERRE BRAILLIER. (M. DE LA MONNOYE). LOUIS XI, Roi de France, fils de Charles VII, & de Marie d'Anjou, il naquit le troisième jour de Juillet, l'an 1423 1. fe voit un Livre intitulé le Rofier des Guerres du Roi Loys XI, Roi de France imprimé à Paris, l'an 1553, chez la veuve de Michelle Noir, &c. Je ne fçai s'il eft Auteur dudit Livre, pour le moins il eft en fon nom. Il mourut l'an de falut 1483, le dernier jour d'Août, en fon Château du Parc, près la ville de Tours fur Loire. J'ai écrit fa vie avec celle des Rois de France. Le Guidon des Guerres, compofé par le Chevalier de la Tour, est un autre Livre compofé plus de cent cinquante

[ocr errors]
« PreviousContinue »