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NOUVELLE

DES CONTEMPORAINS.

BIA

BIAGIOLI (GIOSAPHA), gram

mairien et littérateur italien, était professeur de littérature grecque et latine à l'université d'Urbin, en 1798, lorsque l'Italie fut envahie par l'armée austro-russe. M. Biagioli, qui s'était montré partisan de la liberté, vint chercher un asile en France, et fut nommé professeur de langue et de littérature italiennes à l'un des colléges de Paris, connus alors sous le nom de prytanées. Depuis lors, M. Biagioli, l'un des maîtres italiens qui, dans cette capitale, ont montré le plus de talent pour l'enseignement de leur langue, a fait successivement plusieurs cours de littérature que les gens de lettres et les gens du monde ont suivis avec un égal empressement. Les principaux ouvrages qu'il a publiés sont : 1° Lettere del cardinale Bentivoglio, 1808, in-12. Cette édition, corrigéc avec soin, est enrichie de notes grammaticales et philologiques qui expliquent les passages les plus difficiles; 2° Grammaire rai

T. III.

sonnée de la langue italienne, à

l'usage des Français, suivie d'un Traité de la poésie italienne, 1809, in-8°. Les exemples cités par l'auteur sont tous puisés dans le Dante, Pétrarque, Boccace et les autres classiques. Cette grammaire, qui reçut l'approbation de l'institut de France, est à sa quatrième édition. 3° L'auteur en a donné un Abrégé, 1818, in-12; 4° Grammatica ragionata della lingua francese, all'uso degl'Italiani, 1812, in-8°; ouvrage élémentaire bien accueilli des Italiens, à qui il facilite l'usage de notre langue. 5° Traduction francaise des fables de Phèdre, nouvellement découvertes, 1812, in8°; 6° Tesoretto della lingua Toscana, etc., 1816. C'est une comédie italienne de Firenzuola, poète du 16 siècle, intitulée : la Trinunzia (le triple Mariage), accompagnée de Notes grammaticales, analytiques et littéraires, et suivie d'un choix de locutions toscanes, consacrées par les auteurs classiques. 7° Une belle é

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dition de la Divina Commedia di Dante Allighieri, 1818, 3 vol. in-8°. Cette édition, remarquable par la pureté du texte, est enrichie d'un bon Commentaire historique et littéraire en italien, pour l'éclaircissement de tous les passages qui présentent des difficultés. 8° M. Biagioli prépare un Commentaire sur Pétrarque, dans le genre de celui qu'il a donné sur le Dante; 9° enfin, il travaille depuis plusieurs années à un Nouveau Dictionnaire français-italien et italien-français.

BIANCHI (LE BARON), feldmaréchal-lieutenant autrichien, né à Vienne, d'une famille originaire d'Italie. Il entra de bonne heure dans la carrière des armes, et parvint rapidement aux grades supérieurs. Après avoir fait la guerre en Italie, il fit la campagne de 1813, en Allemagne. Il commandait alors un corps dans la Bohême, et obtint, à l'affaire de Culm, des succès qu'il dut surtout au peu d'accord des généraux français. Vandamme, qui s'était hâté imprudemment de livrer la bataille, fut forcé de se rendre avec 12,000 hommes. Bian chi, ayant rejoint la grande-armée, se distingua à la bataille de Leipsick. Après l'affaire de Barsur-Aube, au succès de laquelle il eut une part assez importante, il se dirigea sur Lyon pour se réu nir au général comte de Bubhna, qui, par ses hésitations, faisait peu de progrès sur le Rhône. Après la jonction de ces deux corps d'armée, le général Bianchi fit lever le siége de Genève, que les généraux français Desaix et Marchand avaient repris, et il sauva

ainsi cette ville du châtiment que lui réservait Napoléon, qui ne lui pardonnait pas d'avoir accordé le passage à l'armée autrichienne. Le général Bianchi remporta en outre différens avantages sur le maréchal Augereau, à la suite desquels il entra dans Lyon, quelques jours avant la capitulation de Paris. Dans cette circonstance, la conduite des troupes du général Bianchi lui attira des reproches; mais il est juste de dire qu'il répara autant qu'il était en son pouvoir les maux qui lui furent connus. A l'époque du débarquement de Napoléon en 1815, il avait le commandement d'un corps d'armée en Italie. Attaqué brusquement par Murat, roi de Naples, il fut obligé de se retirer; mais ayant reçu des renforts, il se dirigea à marches forcées sur Florence et Foligno, afin de couper la retraite aux troupes napolitaines. Il arriva à Foligno le 28 avril, avant même que son ennemi fût parvenu au-delà de Pesaro; il lui prit toute son artillerie, et le força de se retirer dans les montagnes. A son entrée dans le royaume de Naples, le général Bianchi publia, comme commandant en chef de l'armée autrichienne, quelques proclamations, dans l'une desquelles ce général, que son mérite devait rendre juste et modéré, parle avec le plus profond mépris d'un prince qui avait dû toute son élévation à son brillant courage et aux talens du grand capitaine. Dans une autre proclamation, le général Bianchi engage les Napolitains à être fidèles à leur ancien roi, Ferdinand IV, et il prend avec

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Mr. Bichat.

Fremy del et Sculp

eux des engagemens qui ne furent point violés, du moins en ce qui dépendait de lui. Naples fui dut un service plus important encore, celui de la garantir du pillage, par la précaution qu'il eut de faire précéder l'armée d'une division de cavalerie légère, qui maintint la populace étrangère à toute opinion politique, et qui était prête à se porter à tous les excès. Peu de temps après F'arrivée du général Bianchi, Ferdinand IV rentra dans sa capitale, et, plein d'une reconnaissance méritée envers le général autrichien, pour les services importans qu'il en avait reçus, il lui en témoigna toute sa gratitude, dans une lettre autographe qu'il accompagna de la grand'croix de l'ordre de Saint-Ferdinand, et du titre de duc de Casa-Lanza, nom du lieu où l'armée napolitaine avait capitulé. Le roi joignit à ce titre des propriétés immenses qu'il exempta de toute imposition. La guerre actuelle de l'Autriche contre le royaume de Naples attache d'autant plus d'intérêt à ces souvenirs, qu'on est plus indécis sur les moyens de reconnaissance qui seront à la disposition du même roi Ferdinand, pour payer les services des généraux autrichiens contre ses sujets. Dans le mois d'août 1815, le général Bianchi vint avec son armée dans le midi de la France, et il y resta jusque dans le mois de novembre suivant. En 1816, il a été nommé gouverneur de la Galicie.

BIANCHI (FRANÇOIS), est un des compositeurs italiens les plus distingués de l'époque actuelle. Ha fait jouer avec succès plu

sieurs opéras de sa composition, sur divers théâtres de l'Europe. Voici la liste des principaux : le Triomphe de la paix, en 1782; 2° Briséis, en 1784; 3° la Villageoise enlevée, en 1785; 4° le Déserteur; 5° Mézence; 6° Zémire;

Alexandre aux Indes; 8ol'Orphelin de la Chine; 9° le Hollandais à Venise, en 1794; 10° l'Extravagant, en 1795; et 11° Sémiramis, opéra seria, qui fut bien accueilli à Paris, en 1811, sur le théâtre de l'Opera-Buffa. La Villageoise enlevée (la Villanella rapita), a aussi obtenu le plus grand succès à toutes les reprises qui en ont été faites dans cette ville: remarquons cependant que le bel air mi perdo! sì, mi perdo, celui des morceaux les plus applaudis, est de Paesiello.

BICHAT (MARIE-FRANÇOIS-XAVIER), l'un des plus beaux génies contemporains. La science médicale lui doit des découvertes importantes: il ne vécut pas trente années, et dans un aussi court espace de temps, il prépara la révolution qui s'est opérée récemment dans la physiologie. Bichat est digne de la plus haute estime. Dévoué à l'humanité, il lui consacra son génie, et il donna à la société l'exemple de toutes les vertus privées. Il naquit le 11 novembre 1771, à Toissey, département de l'Ain. Son père, médecin recommandable, lui fit faire ses études à Nantua et au séminaire de Lyon; il le fit entrer ensuite à l'hôpital de cette dernière ville, et le mit sous la direction de Marc-Antoine Petit. Bichat, à peine âgé de 20 ans, fut distingué par ce célèbre chirurgien, qui lui

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