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gna dans cette ville la théologie spéculative, l'espace de 25 ans. Il y mourut en 1706, âgé de 63 ans. Voici les titres de ses principaux ouvrages: Via veritatis, Cologne, 1696, in-fol.; Demonstratio tripartita Dei, adversùs atheos, gentiles, ibid., 1704, in-4°.

* FICHARD (JEAN), savant jurisconsulte, né en 1512 à Francfort-sur-le-Mein, mort syndic de cette ville en 158!, a laissé les ouvrages suivants : Onomasticon philosopho-medicum synonymum et alterum pro vocabulis Paracelsi, Bâle, 1574, in-8°: c'est un dictionnaire d'alchimie; Vitæ recentior. juriscons., etc., Bàle, 1537, in-4o, Padoue, 1565, in-40 : cet ouvrage fait suite à celui de Bern. Rutilius (voyez ce nom); Tractatus cautelarum, Francfort, 1572, in-fol., Lyon, 1577 et 1582, id., Exegesis titulorum institutionum, Bâle, in-8°; Virorum qui superiore nostroque seculo eruditione et doct. illustres fuerunt, vitæ, etc., Francfort, 1536, in-4o, très-rare; Consi lia, etc., ibid., 1590, 2 vol. in-fol., Darmstadt, 1677, 3 vol. in-fol., y compris la vie de l'auteur par H.-P. Herdesianus. On trouve une notice sur Fichard, avec son portrait, dans le Mercure allemand (Deutsche mercur.) de 1776, 2o partie.

*FICHET (GUILLAUME), docteur de Sorbonne, procureur de la nation de France, recteur de l'université, donna pendant vingt ans des leçons de théologie et de rhétorique dans le collége de Sorbonne, favorisa l'établissement de l'imprimerie, et fut l'éditeur du premier livre qui ait été imprimé à Paris; il alla à Rome en 1471, et fut nommé camerier et penitentier de Sixte IV. On lui doit : Rhetoricorum libri tres, etc., 1471, in-4o; Epistolæ, in Parisiorum Sorbond, 1471, in-4°.

* FICHET (Alexandre), jésuite et prédicateur célèbre, né en 1588, professa la rhétorique et la philosophie à Lyon, dont il fut député provincial à Rome pour assis ter à la 8e congrégation générale de son ordre, et mourut à Chambéry en 1659. Il a laissé, entre autres ouvrages: Favus mellis ex variis SS. Patribus collectus, Lyon, 1617, in-24; Vie de saint Bernard de Menthon; Vie de la mère de Chantal, fondatrice des religieuses de la Visitation, Lyon, 1642, in-8°; Arcana studiorum omnium methodus, etc., Hambourg, 1710, in-fol. ; Chorus poetarum classicorum duplex, sacrorum et profanorum, Lyon, 1616, in-4°.

* FICHET DE FLÉCHY (PHILIPPE), mé. decin-chirurgien au 18e siècle, servit dans les guerres d'Allemagne en qualité de médecin des armées, et fut ensuite nommé par l'électeur palatin inspecteur de ses hôpitaux. Il est auteur d'un ouvrage intitulé : Observations sur différents cas singuliers relatifs à la médecine, etc., Paris, 1761, in-12.

* FICHTE (JEAN-THÉOPHILE), un des plus célèbres philosophes allemands de l'école moderne, né à Rammenau en Lusace l'an 1762, fut successivement professeur de philosophie à léna et à Erlang, puis recteur de l'université de Berlin, mort en 1814. Il a laissé plusieurs ouvrages philosophiques dans lesquels il développe dans toutes ses parties la doctrine de l'idéalisme transcendental, doctrine qui offre beaucoup d'analogie avec celle des anciens éléatiques et des scolastiques du moyen âge. On trouvera une juste application des différences qui caractérisent les systèmes philosophiques de Fichte, de Sulling et de Kante, dans l'Essai sur le premier problème de la philosophie, et dans l'Essai sur l'existence et sur les derniers systèmes qui ont paru en Allemagne, inserés dans les Mélanges de littérature et de philosophie par M. Ancillon, Paris, 1809, in-8°. On a aussi de Fichte des écrits politiques qui causèrent en Allemagne une sensation profonde. Les principaux ouvrages de ce philosophe sont les suivants : Essai de critique de toutes les révélations, Konigsberg, 1792, ibid., 1793, in-8o; Matériaux pour rectifier les jugements du public sur la révolution française, 1793, in-8°; Sur la notion de la doctrine de la science appelée communément philosophie, Weimar, 1794, 1798, 1799, 1 vol. in-8°; la Liberté de penser réclamée des souverains de l'Europe, 1794, in-8°; Discours sur la destination de l'homme de lettres, Iéna, 1794, in-8°; Bases de la doctrine de la science, ibid., 1794, 1 vol. in-8°, 1801, 1802, 2 vol.; Précis de ce qui caractérise la doctrine de la science relativement à la faculté théorétique, ibid., 1794, et 1802, in-8°; Bases du droit naturel d'après les principes de la doctrine de la science, ibid., 1796, et 1797, 2 vol. in-8°; Système de morale d'après les principes de la doctrine de la science, ibid., 1798, in-8°; Nouvel essai pour servir à l'histoire de l'athéisme, Marbourg, in-8°; Appel au public sur l'imputation d'athéisme faite à l'auteur, Iéna, 1799, in-8o, 2o édi

tion; la Destination de l'homme, Berlin, 1800, in-8°; Discours sur la condition de l'homme de lettres et sur ses travaux dans l'empire de la liberté, ibid., 1806, in-8°; Discours adressés à la nation allemande, ibid., 1806, in-8°; la Doctrine de la science exposée dans toute son étendue, Straubing, 1807, in-8°; Principes fondamentaux de toute la doctrine de la science, etc., et Esquisse du caractère distinctif de cette science relativement à la faculté théorétique, 1810, in-So; et divers opuscules insérés dans les journaux philosophiques et dans d'autres ecrits périodiques, ou publiés séparément. * FICHTEL (JEAN-EHRENREICH), naturaliste hongrois, né en 1732 à Presbourg, fut successivement avocat dans cette ville, chef de bureau à la trésorerie de Transylvanie, directeur de la régie du domaine et des douanes, et conseiller du gouvernement de la même province, où il mourut en 1795. On a de lui : Mémoires sur la minéralogie de la Transylvanie, Nuremberg, 1780, 2 parties in-40; Observations minéralogiques sur les monts Carpaths, Vienne, 1791, 2 parties in-8°, avec une carte; Memoires minéralogiques, 1794, in-8°, etc.

* FICINO (MARSILIO), philosophe platonicien, chanoine de la cathédrale de Florence, né dans cette ville en 1433, se livra avec passion à l'étude approfondie des dogmes de Platon, et devint un des sectateurs les plus enthousiastes de ce philosophe. Il mourat en 1499. Son zèle pour la propagation des spéculations métaphysiques de l'école platonicienne était tel qu'il ne se contentait point de les enseigner à l'Académie de Florence, mais encore qu'il les prêchait en chaire à ses auditeurs. Ses œuvres ont eu plusieurs éditions ; la meilleure est celle de Paris, 1641, 2 vol. in-fol.

* FICK ou FICKE (J.-J.), médecin allemand, professeur de botanique, d'anatomie et de chirurgie, à Iéna, sa patrie, né en 1662, mort en 1730, a laissé un grand nombre de Dissertations et un ouvrage intitulé: Manuductio ad formularum conditionem, etc., léna, 1713, in-4°.

* FICORONI (FRANÇOIS), célèbre antiquaire italien, membre associé de l'Académie des inscriptions, de la Société royale de Londres et de plusieurs autres sociétés savantes, et fondateur de la Société degl' inculti à Rome, né en 1664, mort en 1747, est auteur des ouvrages suivants : Osservazioni sopra l'antichità di Roma, etc., Rome,

Tome 11.

1709, in-40; le Memorie più singolari di Roma, etc., Rome, 1730, in-4o ; i Tali ed altri instrumenti lusorii degli antichi Romani, ibid., 1734, in-4°; le Maschere sceni che, etc., ibid., 1736, 1748, in-4°; i Piombi antichi, ibid., 1740, in-4°; le Memorie ritrovate nel territorio... di Labico, etc., ibid., 1745, in-4°; Descrizione di tre particolari statue scopertesi in Roma l'anno 1739, in-49; Gemmæ antiquæ litteratæ aliæque rariores, Rome, 1757, in-4o, avec de savantes notes de Galleoli.

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FICQUET (ÉTIENNE), graveur, né à Paris en 1731, mort en 1794, s'est fait une réputation méritée dans la gravure des portraits en petit. Il a laissé dans ce genre une suite de gravures connue sous la denomination de collection de Ficquet; les plus remarquables sont les portraits de Molière, Voltaire, Montaigne, J.-B. Rousseau, J.-J. Rousseau, Fénelon, Descartes, Corneille, etc., Rubens, Van Dyck, Newton et madame de Maintenon; ce dernier est regardé comme un chef-d'œuvre du genre.

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* FIDDES (RICHARD), théologien anglican, recteur d'Halsham dans le conté d'York, où il naquit en 1671, mort à Putney en 1725, a laissé, entre autres ouvrages: Theologia speculativa, 1718, in-fol. Theol. pract., 2o part., 1720, in-fol.; Traité de morale universelle composé sur les seuls principes de la raison naturelle, 1724, in-8°; une vie du cardinal Wolsey, 1724, in-fol. FIDÈLE (Saint). Voyez SIGMARIngen. * FIDÈLE (HORATIO), poète italien du 17e siècle, est connu par un livre intitulé: l'R sbandito, sopra la potenza d'amore, nella quale si leggono mille e sette cento versi senza la lettera R, Turin, 1633, in-12; cet ouvrage est un tour de force dans la langue italienne qui emploic si souvent la lettre R. Nous avons déjà cité sous le même titre à peu près un ouvrage publié à Naples en 1614 (voyez l'article CARDONE Vincent), ce qui pourrait faire croire que l'ouvrage d'Horatio Fidèle n'est qu'une réimpression sous un nom suppose; mais un bibliographe, M. C. M. Pillet, prétend que l'ouvrage de Cardone était bien plus considérable. * FIDÈLE (CASSANDRE). Voyez FEDELE.

FIDENZA.Voyez BONAVENTURE (Saint). *FIDENZI (JACQUES-ANTOINE ), comedien italien du 16e siècle, né à Florence, s'acquit une grande réputation dans les rúles d'amoureux; il cultiva aussi la poésie, et a laissé les deux écrits suivants: Effetto

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ennemis, et furent condamnés au dernier supplice. Les Fiesques furent bannis de Gênes jusqu'à la 5e génération, après la mauvaise issue de cette conjuration dont Aug. Mascardi a écrit une histoire en italien, Anvers, 1629, in-4o ; elle a été traduite en français, Paris, 1639, in-8°.

* FIEUBET (GASPARD de), seigneur de Cendré et Ligny, conseiller au parlement, conseiller d'état ordinaire du roi, né à Toulouse en 1626, fut un des esprits les plus polis de son temps et ce que l'on appelle un homme de plaisir; ayant éprouvé quelques malheurs, il se retira chez les camaldules de Grosbois, où il mourut en 1694. On cite de lui l'Épitaphe de saint Pavin, celle de Descartes, et une fable intitulée : Ulysse et les Syrènes, dans le recueil de vers choisis du Père Bouhours.

*FIEUX. Voyez MOUнY.

FIÈVRE. (Médecine. ) Ce mot vient du latin febris, dont la racine est ferveo, je suis agité, embrasé. Les Grecs s'étaient servis d'une expression analogue: près, dont la racine, up, signifie feu, embrasement. La fièvre se présente avec des symptomes si variés et dans des circonstances si nombreuses et si differentes, qu'il est impossible d'en donner une définition bien exacte. On dit en général qu'il y a fièvre, lorsque la chaleur de la peau et la fréquence du pouls sont augmentées. Mais ces caractères sont tellement insuffisants, que Celse lui même en avait déjà fait la remarque. Galien pensait que la chaleur fébrile était tantôt T'augmentation de la chaleur naturelle, et tantôt le produit d'une matière putrescente, maligne ou pestilentielle, développée ou introduite dans le corps vivant; aussi veut il que l'on distingue Si la fièvre existe avec affection locale, ou si elle est due à la putréfaction des humeurs. Nous ne chercherous pas ૩ rapporter toutes les opinions émises par les differents auteurs sur la nature de la fièvre; nous dirons seulement que Celse, et, long-temps après lui, Sydenham, l'ont regardée comme le résultat des efforts de la nature, pour expulser la matière morbifique; que Borelli l'attribuait à l'irritation du cœur par l'ácreté du fluide nerveux; que Chirac rechercha la cause de la fièvre dans les lésions que présentent les cadavres, et il annonça que la fièvre maligne était occasionée par l'inflammation du cerveau; enfin que Bordeu reconnut l'uti lité qu'il y aurait à dénommer chaque fiè

vre, d'après l'organe le plus affecté. Cette idée reparut depuis dans les ouvrages de notre Pinel, qui admit six classes de fièvres. ayant chacune un siége différent. Le docteur Prost a démontré, par des ouvertures nombreuses de cadavres, que la fièvre est le plus souvent causée par l'inflammation des intestins. Son opinion parut exagérée, on y fit peu attention. Enfin, le docteur Broussais, dont les profondes connaissances médicales étaient déjà prouvées par son excellent Traité des phlegmasies chroniques, chercha à démontrer que l'existence de la fièvre dépend constamment d'une même cause: l'inflammation de l'estomac et de l'intestin, maladie à laquelle il donna le nom de gastro-entérite. Selon lui, la fièvre éphémère la plus faible, comme la fièvre jaune la plus intense, dépendent de cette cause, et, toutes les fois qu'il y a fièvre, c'est l'inflammation gastro-intestinale, qui agit sympathiquement sur le cœur, et qui détermine le trouble de la circulation. Les objections solides que l'on peut faire à cette theorie, prouvent qu'elle est trop exclusive et inadmissible. Certaines causes n'agissent pas sur l'estomac, et cependant la fièvre n'en existe pas moins. Entre un grand nombre de faits, nous pourrons citer celui d'un cordonnier que nous avons observé à l'Hôtel-Dieu, et qui, atteint d'un panaris intense, accompagné d'une fièvre très-forte, avait l'estomac en si bon état, que le malade ne pouvait supporter une diète très-modérée, et se procurait en abondance des aliments, qui auraient dû augmenter la gastroentérite s'il en avait été atteint. Ajoutons qu'à l'ouverture des corps on trouve souvent des altérations profondes du poumon ou du foie, sans qu'il y ait de lesion aux intestins. Enfin comment admettre que la seule inflammation gastro-intestinale puisse produire à elle seule la nombreuse variété des maladies febriles? Et,lorsque nos autres organes et nos liquides eux-mêmes sont susceptibles d'altérations si profondes, si variées et démontrées dans tous les temps, comment compter pour rien ces lésions dans la production de la fièvre, lorsqu'il est constant que, dans un assez grand nombre de cadavres, on n'en a pas trouvé d'autre, et que le canal intestinal était dans un état parfait d'intégrité? Lorsqu'il n'existe aucune lésion cadaverique, ne peut-on pas supposer que les traces d'une inflammation hépatique ou cérébrale ont disparu, tout aussi bien que celles d'une

gastro-entérite, ou bien que la maladie de- graverait certainement une inflammation pendait d'une cause nerveuse ou de toute de l'estomac. Rendons grâce cependant au autre que nous ne savons pas apprécier. génie de M. Broussais qui, en secouant le Sans doute il nous paraît absurde de dire joug des anciennes doctrines, a fait naîqu'il existe des fièvres essentielles, c'est-à- tre le besoin de les examiner et de recourir, dire existant par elles-mêmes ou spontane- comme quelques-uns de nos devanciers, ment; mais il nous paraît plus que hasardé au flambeau de l'anatomie pathologique, de soutenir, avec M. Broussais, que: Tou- pour trouver les bases inébranlables de la tes les fièvres sont dues à la gastro-enterite science; mais gardons-nous d'adopter ce (Journal universel des sciences médicales, principe: Toutes les fièvres sont dues à la tom. 8, p. 143). » Enfin il devient encore gastro-entérite, parce que les autopsies caplus difficile d'assigner un siége exclusif à davériques ont prouvé le contraire, et parce la fièvre, depuis que les uns l'ont placée que cette doctrine, en donnant constamdans le cerveau, et d'autres dans les mem- ment la crainte d'irriter l'estomac, empêche branes du cœur et des artères. le médecin de prescrire autre chose que de l'eau de gomme, et de profiter, dans une foule de circonstances, des ressources que la matière médicale lui offrirait utilement, soit pendant le traitement, soit pendant la convalescence des maladies febriles.

Nous pensons que la fièvre n'est autre chose que le symptôme commun de beaucoup de maladies très-différentes entre elles, et que les anciens médecins ont réunies dans une classe nombreuse, qu'ils ont désignée par le mot fièvres au pluriel. Il est difficile de trouver une classification qui présente autant de désordre et d'obscurité que celle des fièvres : tantôt on les a désignées par des noms qui indiquaient une affection locale, tels que ceux de fièvres cérébrales; tantôt, par des noms qui rappelaient les lieux dans lesquels on les observait: la fièvre des camps, la fièvre des prisons; on la designait quelquefois par le nom de la saison pendant laquelle on l'avait vue régner, de là les fièvres printanièestivales et automnales. La couleur de

Au reste, il faut l'avouer, on réfléchissait peu sur ces mots fièvres essentielles, lorsque M. Broussais a fixé notre attention sur l'erreur qu'ils avaient consacrée, et que Sauvage lui-même avait déjà inutilement combattue. « La division des fièvres en essentielles et en symptomatiques, adoptée par les modernes, ne me parait pas, dit-il, moins defectueuse que celle des galénistes... Toutes les fièvres doivent être symptomatiques; il n'y en a aucune d'essentielle. » L'opinion la plus généralement reçue main tenant consiste à regarder la fievre comme un effet et non comme une cause, et à la considérer comme le symptóme d'une lésion apparente ou cachée de nos solides, et peutêtre de nos liquides. Quelques expériences récentes sembleraient prouver que les alterations, dont ces derniers sont susceptibles, ne sont point toujours étrangères à la production de la fièvre. Les rapports nécessaires,qui unissent nos liquides et nos solides, font d'ailleurs bientôt participer les uns et les autres à nos maladies, et il est aussi difficile d'ê-la peau a été la cause des qualifications des treexclusivement solidiste ou humoriste rai sonnable et de bonne foi, que de reconnaitre constamment la lésion primitive qui a donné lieu au développement de la fièvre. Si l'on voit la gastro-entérite compliquer trés-souvent la plupart de nos maladies, l'observation prouve aussi que l'inflammation du cerveau et de ses membranes, la pneumonie, etc., etc., peuvent commencer et parcourir leurs périodes, accompagnées de fièvre, sans qu'il y ait une véritable inflammation de l'estomac et des intestins. Enfin, le traitement nous paraît démontrer que l'inflamma tion elle-même n'est pas toujours la cause in séparable de la fièvre: en effet l'ipécacuanha, qui guérit à l'instant un embarras gastrique et dissipe la fièvre qui l'accompagnait, ag

res,

fièvres rouge, jaune. On a appelé fièvre traumatique celle qui survient à la suite des blessures graves et des grandes opérations de chirurgie; enfin, la fièvre prenait souvent le nom d'un symptôme prédominant, et on la nommait bilieuse lorsqu'on supposait que la trop grande quantité de ce liquide l'occasionail; comateuse, lorsqu'elle était accompagnée d'un assoupissement profond; dyssentérique, lorsque la dyssenterie fatiguait surtout le malade. C'est ainsi que chaque fièvre portait, sans fondement suffisant, le nom qu'il avait plu à chaque médecin de lui imposer, et que quelques-unes avaient reçu cinq ou six dénominations différentes.

Notre illustre Pinel rangea, à l'exemple de Selle, les fièvres en plusieurs ordres, et,

le premier, donna à chacun d'eux des nouas qui indiquaient le siége de la maladie. Comment concevoir que ce grand homme, qui localisait ainsi la plupart de ces maladies, ne se soit pas aperçu que ces fièvres ne pouvaient point être essentielles, puisqu'il leur reconnaissait une cause déterminée? Notre savant nosologiste admet six ordres de fie

vres.

Le premier ordre porte le nom de fièvre angioténique (de piov, vaisseau, et de tri, je tends): selon lui et selon Franck, les artères et les veines sont plus ou moins enflammées dans cette fièvre, appelée par Galien synochus imputris, fièvre continue non putride; par Hoffmann, acuta sanguinea, sanguine aiguë; par Stoll et beaucoup d'autres médecins, febris inflammatoria, fièvre inflammatoire. On observe surtout cette fièvre chez les sujets jeunes, vigoureux et d'un tempérament sanguin; sur ceux chez lesquels des évacuations sanguines habituelles, naturelles ou artificielles, cessent tout à coup, chez les individus qui font usage d'une nourriture trop succulente, etc., etc. Elle se développe plutôt au printemps, ou pendant les temps secs, chauds ou froids, que sous l'influence des autres températures. Elle est remarquable par la force du pouls, la turgescence sanguine que présentent le visage, la peau et tous les organes, et il est rare que l'un d'eux ne devienne le siége d'une congestion inflammatoire particulière. Quelque fois cette maladie se termine en vingt-quatre heures par une hemorrhagie nasale; on l'appelle alors fièvre éphémère. D'autres fois elle se prolonge jusqu'au septième jour et plus, et se termine souvent par une evacuation sanguine naturelle. La diète, les boissons acidules et rafraichissantes, les saignées générales ou locales sont ordinairement les moyens les plus convenables pour guérir cette maladie dans laquelle le sang présente ordinairement la couenne inflammatoire, qu'il offre le plus souvent dans les phlegmasies de nos organes.

Le second ordre des fièvres a reçu de Pinel le nom de méningo-gastrique (de pvyš, membrane, et de psp, estomac), parce qu'elle a son siége dans les miembranes de l'estomac ; Hippocrate, Tissot, Stoll l'avaient appelée fièvre bilieuse, et Baillon fièvre gastrique. Une saison chaude et humide, l'usage d'aliments difficiles à digérer, des affections morales tristes, etc., etc.,

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disposent à cette maladie, dont les symptômes principaux sont : un enduit jaunȧtre et épais de la langue, et une saveur amère prononcée; des nausées, des vomissements et des déjections bilieuses; une douleur légère à l'épigastre, et une fièvre très-forte, accompagnée d'un sentiment de douleur gravative sur le front et les yeux; d'une chaleur acre et mordicante à la peau, etc. Le degré le plus faible de cette maladie porte le nom d'embarras gastrique. On a recommandé, pour combattre la fièvre bilieuse, l'usage des boissons acides, telles que l'eau de groseilles ou de tamarius; les boissons relâchantes, comme le petit-lait, l'eau de veau, le bouillon d'oseille, etc. On se sert quelquefois avec avantage de l'émetique, et surtout de l'ipecacuanha pour faciliter l'évacuation des matières bilieuses.

Ce moyen, employé à propos, fait disparaitre tous les symptômes comme par enchantement, mais il ne faut le mettre en usage que dans les circonstances convenables; car, administré inconsidérément, il pourrait déterminer de graves accidents.

Le troisième ordre des fièvres a été

nommé, par notre illustre nosographe, adéno-menyngée (de ¿», glande, follicule, et de vyš, membrane), parce que la sécrétion folliculeuse de la membrane du canal digestif paraît évidemment troublée par «une irritation particulière de la membrane muqueuse, qui revêt les premières voies et qui, par une sorte de correspondance sympathique avec les autres systèmes de l'économie animale, produit cet ordre de fièvres (Nos., page 126, 4o edit.). » Stoll avait appelé cette fièvre pituiteuse; Sarcone, fièvre glutineuse gastrique; et Roederer et Wagler, maladie muqueuse. Elle affecte plus spécialement les enfants, les vieillards et les sujets d'une constitution lymphatique. L'habitation des lieux humides et marécageux une nouriture trop peu abondante, l'usage de pain mal fermenté, de viandes altérées, de fruits non mûrs, d'eau bourbeuse, etc., l'occasionent le plus souvent. Une certaine pâleur de la peau, des mucosités abondantes, une saveur aigre et des aphtes dans la bouche, la présence de vers dans le canal intestinal, des déjections muqueuses abondantes, etc., caractérisent spécialement cette maladie qui souvent règne épidemiquement, dont le traitement varie beaucoup, et pour laquelle on a surtout recommandé l'usage des amers, etc.

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