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grand-maître; il fit des règlements, assujettit les assemblées à des règles fixes, et ré tablit le cérémonial, qui s'était beaucoup altéré; il fit demander à toutes les loges du royaume les livres et manuscrits propres à éclairer l'histoire de la maçonnerie et à diriger ses dogmes. Toutes s'empresserent d'obéir; mais quelques frères exaltés, pen. sant qu'il était dangereux de conserver des écrits qui auraient pu faire connaître les se crets de l'ordre, obtinrent du grand-maître la destruction de tous ces monuments, dont quelques-uns étaient sans doute très-précieux. Ils livrèrent aux flammes une quantité de manuscrits et de constitutions gothiques d'une époque très-reculée. Ce malheur arriva en 1720.

Peu à peu la franc-maçonnerie s'est propagée dans les diverses contrées du globe, et les loges ont été organisées sur le pied où nous les voyons aujourd'hui, conservant, dans les cérémonies d'initiation, beaucoup de choses de l'antiquité, mêlées à des symboles plus modernes, qui, maintenant, sont devenus presque sans objet.

Ce n'est qu'en 1725 que la franc-maçon nerie fut introduite en France par des Anglais; du moins, quelles que soient les prétentions de quelques loges à une origine plus ancienne, on n'a aucune certitude qu'il existât des réunions maçonniques avant cette époque. Lord Dervent Waters en était le fondateur, et il fut regardé comme le grandmaître de ces loges naissantes; mais, ayant quitté la France en 1735, il laissa la grandemaitrise vacante, et, l'année suivante, lord d'Harnouester fut élu : en 1738, le duc d'Antin lui succeda, et, depuis cette époque, aucun étranger ne fut appelé à la grande-maitrise de l'ordre maçonnique. Le duc d'Antin étant décédé, le comte de Clermont-Tonnerre fut élu en 1743: la maçonnerie éprouva plusieurs tribulations sous le protectorat de ce grand-maitre, qui s'occupait peu des intérêts de l'ordre dont il avait accepté la suprême dignité; il mourut en 1771, et, la même année, le duc de Chartres fut proclamé SOUVERAIN grand-maître. Le goût des réunions mystérieuses se propagea rapidement à Paris et dans les provinces, malgré les arrêts du parlement, qui ue tardèrent pas à les prohiber. En 1736, on ne comptait encore que quatre loges à Paris; en 1742, il s'en trouva vingt-deux, et à l'époque de la révolution, au moment où toutes les loges furent obligées de cesser leurs réunions, il

y avait plus de sept cents loges reconnues par le Grand-Orient; il y en a aujourd'hui près de cinq cents de divers degrés, dont deux cent quatre-vingt-dix à Paris, centvingt-sept dans les départements, et quarante-sept aux colonies ou aux pays étrangers, qui reconnaissent la juridiction du Grand-Orient de France sa correspondance s'étend jusque dans l'Asie-Mineure, dans la Géorgie, dans le Sénégal, dans les Indes, etc.

Ces nombreuses réunions ne se sont pas entendues, dès le commencement, sur le principe d'unité d'administration et de correspondance qui, plus tard, a fait leur force et leur prospérité; elles ne se sont pas toujours defendues des rivalités et des calculs de l'ambition qui agitent si souvent les grandes sociétés : mais aujourd'hui l'universalité de la franc-maçonnerie, en France, reconnaît pour chef d'ordre et suprême régulateur un corps composé de tous les députés et des présidents des diverses réunions maçonniques, sous quelque dénomination qu'elles soient: ce corps, qui a reçu le nom de GrandOrient, a son siége à Paris; il est divisé en autant de sections qu'il y a de rits dans la maçonnerie ; ces sections se réunissent pour délibérer en commun sur les affaires générales. Le Grand Orient a des séances solennelles à certaines époques de l'année; le nombre de ses officiers ou membres essentiels est de cent cinq ; ils sont élus pour trois ans, après lesquels ils peuvent être réélus s'ils conservent la qualité de député: ainsi le Grand-Orient est le centre commun où viennent aboutir toutes les demandes, toutes les affaires de la franc-maçonnerie; il tient une correspondance suivie avec toutes les loges de sa juridiction, et il entretient des relations d'amitié, lorsque des circonstances politiques ne s'y opposent pas, avec les Grands-Orients étrangers.

Pendant les temps orageux de notre révolution, presque toutes les loges suspendirent leurs travaux; mais, lorsque l'anarchie se dissipa aux premiers rayons d'une sage et véritable liberté, les maçons, essentiellement amis de l'ordre et de la paix, se réunirent de nouveau. M. Roltiers de Montaleau eut la gloire de ranimer le flambeau de l'ordre peu à peu les loges reprirent une nouvelle vie à l'ombre de la puissance paternelle du Grand-Orient; de grands personnages dans l'ordre civil et dans l'ordre militaire, des savauts, des gens de let

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tres vinrent à l'envi se faire initier. L'empereur Napoléon n'accepta pas pour lui la grande-maitrise, mais il fit conférer cette haute dignité à son frère, le roi Joseph. Cambacerès, Lacepède étaient les principaux officiers du Grand-Orient, et aujourd'hui, la grande-maitrise étant vacante, les fonctions des grands-maîtres-adjoints sont occupées par le maréchal duc de Tarente, et par le maréchal marquis de Lauriston. La franc-maçonnerie reconnait beaucoup de grades différents on les distingue par des qualifications dont quelques-unes sont si ambitieuses qu'elles prêtent au ridicule, et sont par conséquent peu en harmonie avec l'esprit de l'ordre et ses principes de fraternité. Tous ces grades ont été sans doute établis, à des époques plus ou moins éloignées, par des hommes avides d'honneurs et de distinctions puériles. La création du plus élevé de tous, le trente-troisième, est attribuée à Frédéric II, roi de Prusse; mais beaucoup de maçons rejettent cette hypothèse, qui, en effet, n'est point appuyée sur des autorités respectables. Parmi ces grades, ceux qui comprennent depuis le cinquième jusqu'au dix-huitième degré ont une couleur de chevalerie religieuse, et en même temps des mots et des attributs, qui peuvent faire croire qu'ils sont une conquête ou plutôt un résultat des premières croisades ; mais, parmi les grades supérieurs, le trentième est, à ce qu'il parait, celui qui offre à l'homme véritablement instruit, et au philosophe, la solution du problème qui est seulement indiqué dans les autres. Au reste, il n'est point vrai qu'il y ait dans la franc-maçonnerie un ou plusieurs grades qui soient le partage exclusif de quelques individus ; il n'est pas vrai non plus qu'on ne révèle les mystères qu'à certains adeptes : ce sont des faussetes inventées par ceux qui veulent incriminer une institution qui ne pourrait avoir une couleur politique qu'en faussant ses principes et en changeant tout-à-fait son but et sa morale; alors ce ne serait plus de la francmaçonnerie.

BESUCHET.

FRANCE. (Géographie.) Les bornes de la France sont, au nord-est, les Pays-Bas et l'Allemagne; à l'est, le Rhin qui la sépare de ce dernier pays, la Suisse et la monarchie Sarde; au sud, la Méditerranée et les Pyré nées qui forment la limite entre ce royaume et l'Espagne; à l'ouest, l'océan Atlantique; au nord, la Manche.

Du point le plus septentrional de la France (au nord de Dunkerque, par 51o 5') jusqu'au plus méridional (cap de Cerbères, 12° 20' de lat. N.), on compte 225 lieues ; et du plus oriental (confluent du Rhin et de la Lauter, 5° 51' de long. E.) jusqu'au plus occidental (cap Saint-Matthieu, à l'ouest de Brest, 70 7' de long. O.), 206 lieues. Sa surface est de 27,000 lieues carrées.

La France a un développement de 500 lieues de côtes, dont 175 sur la Manche, 195 sur l'Atlantique, et 120 sur la Méditerranée, en tenant compte des sinuosités; mais le nombre des bons ports n'est pas proportionné à cette étendue de côtes, qui offrent des aspects essentiellement différents. De Dunkerque à l'embouchure de la Somme, elles sont généralement basses; le bord de la mer est garni de dunes; les débris des collines, poussés par les vents et les vagues, encombrent les ports. Entre l'embouchure de la Somme et celle de la Seine, une suite de falaises blanches n'est interrompue que par les embouchures de petites rivières; la plage est formée de galets, débris de ces collines perpendiculaires; ils tendent sans cesse à obstruer les ports. De l'æstuaire de la Seine à celui de la Vire, la côte, d'abord assez élevée, s'abaisse graduellement, et est en quelques endroits bordée de rochers, qui en rendent l'accès difficile. Le reste de la côte de la Manche est rocailleux; entre la presqu'ile du Cotentin et de la Bretagne un vaste atterrissement, où se trouvent les marais de Dol, est recouvert chaque jour par la marée montante, et présente une plage funeste aux navigateurs. La côte s'élève ensuite; elle est très-découpée; des rochers sortent du milieu des flots et protègent le rivage contre la fureur des vagues, mais forment autant d'écueils dangereux dans les gros temps. C'est dans cette partie, sur l'océan Atlantique, que sont les belles baies de Brest et de Douarnenez. Depuis l'embouchure du Blavet, au sud de Lorient, jusqu'à la Gironde, la côte, en partie sablonneuse, s'abaisse de nouveau; les marais salants y sont nombreux; on y voit de grands lacs, tels que ceux du Morbihan et de grand Lieu; en certains endroits on peut croire que l'Océan s'est agrandi aux dépens du continent, dont il a séparé plusieurs îles qui sont nombreuses dans ces parages; dans d'autres, au contraire, il est évident qu'il s'est retiré et qu'il a couvert plusieurs cantons qui sont aujourd'hui cultivés et contigus

à des espaces où l'eau n'est pas profonde, et où se forment sans cesse des atterrissements tendant à joindre plusieurs îles au conti nent. Les baies de Quiberon et de Bourgneuf, les entrées de la Vilaine, de la Loire, de la Charente et de la Gironde, y forment des échancrures considérables. Au sud de la Gironde, la côte, se dirigeant presqu'en ligne droite jusqu'à l'embouchure de l'Adour, est couverte de monticules de sables mobiles formes successivement par les dépôts de l'Océan, dont les plus hauts n'excédent jamais 180 pieds, et qui sont quelquefois entremêlés d'étangs.

Sur la Méditerranée, la côte, d'abord rocailleuse et assez haute dans le Roussillon, s'abaisse au commencement du Languedoc, et reste unie, marécageuse, coupée seulement çà et là par les embouchures de quelques étangs, jusqu'au delà des bouches du Rhône; de ce point jusqu'aux confins du royaume, la côte est de nouveau rocailleuse, quelquefois très-haute et découpée par de nombreuses échancrures, parmi lesquelles on remarque le port de Marseille, la rade de Toulon et le golfe de Juan, fameux par les souvenirs historiques qu'il rappelle. A l'exception de la Corse, qui lui fut cédée en 1768, et qui est éloignée de 68 lieues de Toulon, la France n'a pas d'ile considérable dans les mers d'Europe; on se contentera de citer, dans la Méditer ranée, les îles de Lerins et les îles d'Hyères; dans l'Océan, Oléron, Ré, Aix, Dieu, Noirmoutier, Belle-Ile, Ouessant, enfin Batz, à l'entrée de la Manche.

La France est montagneuse dans le sud, dans l'est et dans une partie du centre; des plateaux et de vastes plaines ondulées, quelquefois coupées par des chaines de collines, occupent les parties du nord et de l'ouest c'est dans ces dernières que les régions marécageuses sont les plus fréquentes.

Les Alpes maritimes et cottiennes, qui séparent la France de l'Italie, envoient dans la Provence et dans le Dauphiné plusieurs ramifications qui couvrent une partie de ces provinces, et qui s'abaissent en se rapprochant soit du Rhône, sur la rive gauche duquel on peut dire que finit cette chaîne, soit de la mer, où leurs extrémités forment des caps entre lesquels s'ouvrent des baies et des anses. Les plus hauts sommets sont dans le département des Hautes-Alpes, où les crêtes atteignent en général 1400 toises. Tome 11.

Le mont Viso a 1406 toises; le mont Genève, 1843; le Pelvoux, 2100. Dans le département des Basses-Alpes, les plus hautes montagnes n'ont guère plus de 950 toises, et, dans celui de la Drôme, 750. Au sud, la cime la plus élevée est le mont Ventoux (1060 toises), entre les départements de Vaucluse et de la Drôme; elle est souvent couverte de neige pendant une partie de l'été, tandis que l'on éprouve de fortes chaleurs à la base. On voit des glaciers dans les départements de l'Isère et des Hautes-Alpes.

Le cours du Rhône forme, en quelque sorte, la séparation entre les Alpes et le Jura, qui se dirige du sud-ouest au nord-est, dans les départements de l'Ain, du Jura, du Doubs et de la Haute-Saône, en formant des terrasses parallèles. Quelques cimes du département de l'Ain out 700 et 900 toises. Les plus hautes du Jura sont le mont Tendre (867 toises), la Dôle (863 toises), le Hasemnatt (746 toises); aucune ne dépasse beaucoup la ligne où s'arrête la végétation.

Les Vosges se joignent au sud au Jura, par le nœud où est la source de la Moselle, et filent au nord entre la Lorraine, à un département de laquelle ils donnent leur nom, et l'Alsace; dans leur prolongement, au delà du territoire français, ils se rattachent au Hundsruck. Leurs plus hautes cimes sont le Ballon d'Alsace (645 toises), le Ballon de Saltz ou Murbach (720 toises), le grand Dounoy (523 toises), le Ballon de Ger (625 toises), où est la source de la Meuse un rameau de hauteurs courant vers l'ouest, et tournant vers le sud-ouest, atteint au plateau de Langres, où sont, d'un côté, les sources de la Seine, de l'Aube et de la Meuse; de l'autre, celle de la Saône, et qui se rattache par la Côted'or aux montagnes du Charolais (295 toises), et du Beaujolais.

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Dans l'ouest de Lyon, la montagne de Tarare (250 toises) et le mont d'Or, puis, au sud-ouest, le Pilate (350 toises), marquent les points les plus hauts de la continuation de la ligne de faîte vers le sud, jusqu'au Mesen (910 toises), point culminant des Cévennes; un peu plus loin s'élèvent le Gerbier, où est la source de la Loire, la cime de Banzon (420 toises), d'où la chaîne des montagnes du Forez s'avance au nord, en séparant le cours de la Loire de celui de l'Allier. On remarque, dans ce rameau des Cévennes, la Pierre-sur-Haute (1016 toises), le Montozet (850 toises).

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A la Madelaine (750 tóises), au noeud de la source de l'Allier et du Lot, commence le rameau de la Margeride qui va au nord, et ensuite à l'ouest; il se rattache aux montagnes d'Auvergne, dont le Cantal (953 toises), le Puy-de-Saney, sommet du mont d'Or (966 toises), et le Puy-de-Dôme sont les principales cimes. Au sud de la source de l'Allier, dans les montagnes du Gévaudan, s'élance la Lozère (764 toises). Un peu plus au sud, à la source du Tarn, la crête des Cévennes se prolonge vers le sudouest par les Garrigues, les monts Espinoux et la montagne Noire, jusqu'au col de Graissens.

De l'autre côté de ce col commencent les Corbières, qui sont un rameau des Pyrenées. Ces dernières montagnes se dirigent de l'est à l'ouest, en inclinant un peu au sud-est. Leurs extrémités plongent d'un côté dans la Méditerranée, et de l'autre dans l'Océan. Leurs cimes les plus hautes se trouvent à peu près vers le centre, sur le territoire espagnol, autour de la source de la Garonne. A l'est des sources de ce fleuve, la crête s'abaisse rapidement jusque dans le département de l'Arriége; là elle se releve comme pour former une nouvelle chaîne qui, au sommet du Canigou, atteint 1441 toises, et au mont Vallier 1445. Depuis ce point, la crête descend, prend plus loin le nom de monts Albéres, et se termine brusquement au cap Cerbères. Les sommets principaux du territoire français sont le Vignemale (1721 toises), le pic Moncal (1668 toises), le pic du midi d'Ossan (1532 toises), le pic du midi de Bigorre (1493 toises), où est la source de l'Adour. La plupart des branches qui se détachent des Pyrénées sont perpendiculaires à la direction générale de la chaîne; celles du nord s'étendent dans les départements auxquels celles-ci donnent leur nom, ainsi que dans l'Arriége et dans l'Aude; la plus longue est celle des Corbières, qui forment la ligne de partage entre les eaux de l'Océan et

celles de la Méditerranée.

Le système des montagnes d'Auvergne se prolonge dans l'ouest jusqu'au delà de Limoges; il donne naissance à plusieurs rivières assez considerables, telles que le Cher, l'Indre, la Vienne et la Dordogne, enfin à la Charente.

L'Hérault, le Gard, l'Ardèche, sont les principales rivières qui sortent des versants sud et est des Cévennes.

Depuis les Vosges jusqu'aux départements occidentaux de la France, aucun relief de terrain n'est remarquable par sa hauteur. Deux chaînes de collines traversent le département du Finistère, de l'est à l'ouest; ce sont les montagnes Noires (128 toises), les montagnes d'Arrès (147 toises), qui aboutissent à la rade de Brest.

Un rameau des Vosges filant au nordouest, entre la Meuse et la Moselle, va joindre l'Ardenne, dont on peut regarder comme un prolongement le plateau d'où sortent la Somme et l'Escaut.

Dans ce tableau sommaire de la surface de la France, on voit où sont les sources des principales rivières qui l'arrosent : elles sont loin de tenir un rang remarquable parmi celles de l'Europe; car la Loire, qui est la plus considérable, n'a que 225 lieues de cours, le Rhône que 180, la Seine que 160. Le Rhin ne baigne la frontière que dans un espace de 50 lieues; la Moselle, la Meuse et l'Escaut, ont leurs embouchures dans les pays étrangers. Il ne peut entrer dans le plan de l'Encyclopédie moderne de décrire en détail le cours des rivières de la France, qui, bien que très-nombreuses, n'offrent pas, à cause du peu de profondeur de leurs eaux durant une bonne partie de l'année, tous les avantages que la navigation voudrait en retirer.

Les terrains, que les minéralogistes nomment primitifs, composent en grande partie la chaîne de Pyrénées, la presqu'île de la Bretagne, une partie de l'Anjou et des departements de l'Orne et de la Manche; les Vosges, les montagnes du Haut-Dauphiné, d'une partie de la Haute-Provence; la portion méridionale du département du Var et, dans le centre du royaume, le Morvan, une partie de la Bourgogne, à la droite de la Saône; le Lyonnais, le Forez, le Vivarais, le Velay, l'Auvergne et le Limousin.

On rencontre, dans les Pyrénées, beaucoup de calcaires, même renfermant des débris organiques, des marbres magnifiques, de très-beau porphyre dans les Vosges, du schiste ardoisier en Bretagne.

Quant aux terrains secondaires, le calcaire ammonéen de diverses variétés s'étend dans la Bourgogne, le Berry, une partie de l'Anjou, du Maine et du département du Calvados, le Poitou, la Saintonge, l'Angoumois et le Périgord; on le retrouve en Lorraine, en Franche-Comté, en Bresse, et sur la rive gauche du Rhône jusqu'à la

mer; par intervalle sur la rive droite, puis au versant méridional des Cévennes jusqu'aux Pyrénées.

Le terrain crétacé est borné par l'Océan, depuis l'embouchure de la Dive (Calvados) jusqu'à Calais, et ensuite par une ligne qui passe par Saint-Omer, Lille, Mézières, Bar-le-Duc, Auxerre, Bourges, Châtellerault, La Flèche, le Mans. On retrouve ce terrain dans la partie méridionale de l'Angoumois et du Périgord, jusqu'aux bords du Lot.

Enfin le terrain tertiaire occupe un espace considérable autour de Paris; la ligne qui le circonscrit passe par Blois, Orléans, Cone, Montargis, Provins, Épernay, Laon, Beauvais, Pontoise, Chartres; il couvre les départements de la Gironde et des Landes, une partie des Hautes-Pyrénées, la HauteGaronne jusqu'au pied de la chaine, et une portion de ceux du Tarn et du Lot; il s'en trouve aussi en Auvergne, en Bourbonnais et à la rive gauche de la Saône dans la partie inférieure de son cours.

Les volcans éteints sont nombreux dans les montagnes d'Auvergne et dans les Cévennes ; ils embrassent un espace compris entre la frontière du département de l'Allier et la limite du département de l'Ardèche. Ils forment çà et là des chaines continues, dont la principale, qui a 40 lieues de longueur, naît à la partie septentrionale du département du Puy-de-Dôme, le partage dans toute son étendue, et traverse celui du Cantal en suivant une direction voisine de celle de la méridienne; dans le premier, on compte environ 70 montagnes, où l'on reconnaît encore une cinquantaine de cratères, dont plusieurs sont parfaitement conservés. Quelques-uns de ces crateres offrent des coulées de lave. Les basaltes sont très-communs dans ces montagnes, ainsi que dans celles du Velay et du Vivarais. On rencontre aussi des volcans éteints près de Milhaud (Aveyron), près de Montpellier et de Lodève (Hérault), et près d'Aix et de Toulon (Bouches-du-Rhône et Var).

Des mines de houille très-riches se trouvent autour de Lille et de Valenciennes (Nord), où les plus remarquables sont eelles d'Anzia; aux environs de Sarrelouis (Moselle), au Creusot (Saône-et-Loire), à Dieuze (Nièvre), à Saint-Étienne et Rivede-Giers (Loire), près d'Alais (Gard) et de Lodève (Hérault), à Aubin (Aveyron), à

Figeac (Dordogne), près de Saumur (Maine et-Loire), à Montrelaix (Loire-Inférieure), et dans beaucoup d'autres lieux : leur produit annuel est de 30 millions de quintaux; quelques-unes de celles des montagnes du centre manquent de débouchés, à cause de la difficulté des transports et du manque de canaux de navigation.

Plus des deux tiers des départements ont des mines de fer : c'est dans ceux de HauteMarne, Haute-Saône, Nièvre, Côte-d'Or, Dordogne, Orne, Meuse, Moselle, Ardennes, Isère, Cher, Aude, PyrénéesOrientales, Arriége et Haute-Vienne, que ce métal est le plus abondant, et que se trouvent les usines les plus considérables.

Des mines de plomb s'exploitent à Poullaouen et à Huelgoet (Finistère), à Villefort (Lozère), à Vienne (Isère), et ailleurs ; queldernier métal ne se rencontre seul qu'à ques-unes fournissent aussi de l'argent. Ce Allemort (Isère). Il y a des mines de cuivre à Saint-Bel et Chessy (Rhône), dans les Basses-Pyrénées et les Hautes-Alpes. Le département de la Haute-Vienne et d'autres ont offert des indices d'étain. On trouve des paillettes d'or dans le Rhin, le Rhône, la Garonne et d'autres rivières, surtout dans le sud; mais les ramasser est un métier moins profitable que travailler dans une forge. La calamine, l'antimoine, le manganèse, les pyrites et les schistes alumineux abondent dans plusieurs départements.

nombreux sur les côtes de l'ouest et du Indépendamment des marais salants si sud, et qui fournissent une immense quantité de sel, la France a des sources salées dans les départements de la Meurthe et du Jura: en 1819, on a découvert à Vic (Meurthe) une mine de sel gemme, dont la richesse semble inépuisable.

Les eaux minérales sont très-nombreuses; le désir de servir l'humanité ou de vivifier on en compte près de 700, et, chaque jour, un canton pauvre en fait découvrir de nouvelles. Bornons-nous à nommer celles qui, chaque année, sont les plus visitées dans la belle saison: ce sont Bagnères et Baréges (Hautes-Pyrénées), Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne), Bourbonne (Haute-Marne), Piombières (Vosges), Vichy (Allier), mont d'Or (Puy-de-Dôme). Les boues de Saint-Amand, imprégnées d'eaux thermales, sont dans le département du Nord. Plusieurs de ces sources minérales étaient fréquentées dans les temps anciens. On y a

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