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Devenu prisonnier de son rival, il resta trois ans renfermé dans une forteresse, fit ensuite une renonciation solennelle de ses droits à l'empire, et mourut en 1330. On peut consulter, pour plus de détails, l'ouvrage de Beumann intitulé: Voluntarium imperii consortium inter Fredericum Austriacum et Ludovicum Bavarum, Francfort, 1735, in-fol., figures.

* FRÉDÉRIC III, dit le Pacifique, empereur d'Allemagne, né en 1415, était fils d'Ernest, duc d'Autriche ; il fut élu après la mort d'Albert II, et sacré à Aix-la-Chapelle en 1442. Ce prince fit d'abord alliance avec les Français contre les Suisses; mais bientôt il leur déclara la guerre pour les empêcher de s'établir dans l'Alsace et dans la Lorraine. Il méritait tellement le surnom qui lui fut donné, qu'ayant été dépouillé par des voleurs, lors du voyage qu'il fit à Rome en 1452 pour s'y faire couronner, il ne songea à tirer nulle vengeance de cet affront. Il avait refusé des secours aux Hongrois battus par les Turks; Matthias Corvin, leur roi, débarrassé de ces ennemis redoutables, tourna ses armes contre l'empereur, qui, par un traité honteux, consentit à lui laisser, sa vie durant, Vienne et toute la Basse-Autriche, dont il s'était emparé. Frédéric mit en 1491 au ban de l'empire Albert de Bavière, son gendre, qui prétendait à la propriété du Tyrol, et mourut en 1493 après un règne peu glorieux, qui avait duré 53 ans. On trouve des bons mots (Proverbia) de ce prince dans un recueil intitulé : Margarita facetiarum, Strasbourg, 1509, in-4o.

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FRÉDÉRIC Ier, roi de Danemarck et de Norwége, né en 1471, était fils de Christian Ier, et fut choisi en 1523 pour succéder à Christian II, son neveu, qui venait d'être déposé à cause de la dureté de son gouvernement. Gustave Wasa, qui avait remplacé ce même Christian sur le trône de Suède, fit alliance avec Frédéric; tous deux attirèrent dans un piége leur compétiteur, et le retin rent dans un château fort. Frédéric, après avoir favorisé dans ses états l'introduction du lutheranisme naissant, mourut en 1533.

* FRÉDÉRIC II, roi de Danemarck et de Norwége, né en 1534, succéda en 1558 à son père Christian III, non sans avoir signé une charte où la noblesse donnait à son autorité des limites bien plus étroites qu'à celle de ses prédécesseurs. Une partie de son règne se passa en guerres avec la Suède pour savoir lequel des deux états aurait le

droit de mettre trois couronnes dans ses armes; les résultats de ce démêlé furent aussi déplorables que la cause en était futile. Frédéric mourut en 1588 après avoir sensiblement amélioré son royaume par les talents de Pierre Oxe, son premier ministre. C'est lui qui donna à Tycho-Brahé l'île de Hwen pour y construire le fameux observatoire d'Uranienborg.

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FRÉDÉRIC III, roi de Danemarck et de Norwege, né en 1609, était fils de Christian IV, auquel il succéda en 1648, malgré l'opposition d'un parti qui s'était formé en faveur de son frère naturel Corfilz Uhlfelt. A la suite d'une guerre désastreuse où les Danois avaient été les agresseurs, Charles Gustave s'étant avancé jusqu'aux portes de Copenhague, et ayant mis le siége devant cette ville en 1659, Frédéric la sauva par le courage qu'il sut inspirer à ses habitants. Ce furent sans doute les talents qu'il déploya dans cette circonstance qui portèrent les trois ordres de l'état à lui rendre la capitu lation qu'il avait signée en montant sur le trône, à reconnaître l'hérédité dans sa famille, et à lui confier une autorité absolue en 1661. La guerre ayant éclaté en 1665 entre la Hollande et l'Angleterre, Frédéric prit successivement parti pour l'une et pour l'autre de ces puissances, et mourut en 1670. Il est à regretter que dans les dernières années de sa vie ce prince, qui avait rétabli les finances du royaume, se soit laissé séduire à la chimérique recherche de la pierre philosophale, et qu'il ait sacrifié de grosses sommes au désir de devenir plus riche.

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FRÉDÉRIC IV, roi de Danemarck et de Norwége, né en 1671, succéda l'an 1699 à Christian V, son père, et, à peine assis sur le trône, déclara, de concert avec le czar Pierre Ier, la guerre au jeune Charles XII (voyez ce nom), qui bientôt le réduisit à solliciter une paix qu'il ne lui accorda qu'à des conditions très-dures. Lors du désastre de Pultawa, Frédéric, qui s'était préparé de longue main à la guerre, la déclarant de nouveau, envoya 16,000 Danois dans la Scanie. Après des succès variés, il parvint, avec l'assistance des Russes et des Saxons, à remporter des avantages plus certains, et fit même prisonnier le général suédois Stenbock. Cependant Charles, de retour de Bender, se jeta dans la Norwége, et périt au siége de Friderichshall; le sénat suédois se hâta de faire la paix, qui, cette fois, fut toute à l'avantage de Frédéric. Ce prince

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mourut en 1730, après avoir fondé les missions du Groënland et de la Laponie, la mai. son des orphelins de Copenhague, et 240 écoles pour l'instruction des enfants pauvres. FRÉDÉRIC V, roi de Danemarck et de Norwege, né en 1723, succéda en 1746 à son père Christian VI. Paul III, étant monté sur le trône de Russie en 1762, leva une armée considérable pour reprendre sur le Danemarck le duché de Sleswig, dont son père avait été dépouillé. Déjà le général Romanzow, à la tête 40,000 hommes, jetait la terreur dans le Mecklenbourg, et Frédéric préparait une résistance formidable lorsque Pierre fut assassiné, et que Catherine II s'empressa de retirer ses troupes et de signer la paix. Frédéric mourut en 1766, après avoir fait beaucoup pour les sciences et les arts, fondé la compagnie asiatique, un hôpital et une Académie de peinture à Copenhague.

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FRÉDÉRIC Ier D'ARAGON, roi de Sicile, fut charge du gouvernement de cette ile par son frère Jacques, lorsque celui-ci alla en 1291 prendre possession du royaume d'Aragon, qui lui était dévolu par la mort d'Alphouse, leur frère aîné. Jacques ayant traité avec les Français, le pape ordonna en 1295 à Frédéric de livrer la Sicile à la maison d'Anjou; mais ce jeune prince refusa d'obéir, et les Siciliens le proclamèrent roi en 1296. Après avoir lutté avec avantage contre les forces réunies de la France, de Naples et de l'Aragon, Frédéric obtint la paix en 1302 à condition qu'il épouserait Éléonore, troisième fille de Charles II, roi de Naples, et qu'il renoncerait au titre de roi de Sicile pour celui de roi de Trinacrie. Frédéric mourut en 1337 après un règne glorieux de 41 ans, dans le quel il avait encouragé le commerce, fait fleurir l'agriculture, et recréé pour ainsi dire la marine sicilienne.

* FRÉDÉRIC II D'ARAGON, surnommé le Simple, roi de Sicile, petits-fils du précédent, succéda en 1355 à Louis, son frère aîné, perdit en 1356 Messine et Palerme, et ne recouvra ces deux villes, 9 ans après, qu'à la faveur de l'embarras causé à la reine Jeanne de Naples par l'invasion des Hongrois. Il fit la paix avec cette princesse en 1372, s'engagea à lui payer un tribut de 15,000 fl., et mourut cette même année.

* FRÉDÉRIC D'ARAGON, roi de Naples, succéda en 1496 à son neveu Ferdinand II; mais à peine s'était-il assis sur le trône au

milieu des acclamations de ses sujets, qu'il se vit enlever son royaume par les armes de Louis XII et la perfidie de Ferdinaud d'Aragon, son propre frère, qui se partagèrent ses états. Après avoir vu ses troupes se débander sans combat, Frédéric, se confiant en la générosité de Louis XII, reçut de lui le duché d'Anjou avec 30,000 ducats, et mourut en France l'an 1504, laissant deux fils qu'on eut soin de priver de toute postérité, quoiqu'on leur eût permis de se marier.

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FRÉDÉRIC Ier, électeur de Brandebourg et premier roi de Prusse, né en 1657, succéda en 1688 à son père Frédéric-Guillaume, dit le Grand Electeur, dont le règne glorieux avait donné, à Brandebourg un grand ascendant en Allemagne. Frédéric l'accrut encore par le luxe et la magnificence qu'il déploya, par les secours qu'il donna au prince d'Orange, son parent, pour faciliter son expédition en Angleterre, et à l'empereur pour chasser les Turks de la Hongrie. Léopold, pour lui marquer sa reconnaissance, érigea le duché de Prusse en royaume, usant en cela d'une prérogative que personne ne lui avait encore reconnue, et que personne ne songea à lui contester. Le couronnement eut lieu à Koenigsberg en 1701; le faste inouï que Frédéric déploya dans cette occasion, et celui dont il aimait à s'entourer dans toutes les autres, ne firent point à ses finances le tort qu'on aurait pu craindre, parce qu'ils contribuérent aux progrès de l'industrie et des arts, et que, si les dépenses étaient considérables, il y avait aussi le plus grand ordre dans l'administration. S'abstenant de prendre part aux démêlés sanglants de la Suède et de la Russie, Frédéric s'occupa tout entier de donner au royaume, qu'il venait pour ainsi dire de fonder, des institutions qui pussent le placer au rang des plus grandes puissances. Il fonda en 1694 l'université de Halle, qui devint si célèbre dans la suite, l'Académie de peinture en 1696, enfin en 1707 la société royale des sciences et belles-lettres de Berlin, dont l'illustre Leibnitz fut le premier président. Frédéric Ier, après un règne glorieux, quoique pacifique, mourut en 1713.

FRÉDÉRIC II, roi de Prusse, surnommé le Grand, né à Berlin en 1712, était le troisième fils de Frédéric Guillaume Ier et avait reçu de la nature un goût naturel pour les lettres et les arts qui, développé encore par l'éducation toute française qu'il

reçut, lui rendit insupportable la cour de son père. Aussi voulut-il la quitter en 1730 pour voyager en Allemagne ; mais ce projet échoua par l'imprudence d'un officier uomme Katt, qui devait être le compagnon de sa fuite. Frédéric eut la douleur de voir exe cuter ce malheureux jeune homme qu'il aimait tendrement, fut lui-même condamné à mort, et passa plus d'une année dans un emprisonnement rigoureux, et, dans la retraite et l'étude, toutes celles qui s'écou, lèrent jusqu'à son avénement au trône en 1740. A peine y était-il assis, qu'on le vit avec étonnement renonçant à tous les plaisirs, celui de la musique excepté, diriger toutes ses pensées vers l'accroissement et l'instruction de son armée qu'il avait portée de 60,000 hommes à 80,000. Après un premier essai de ses forces contre le prince évêque de Liége, il saisit l'occasion de la mort de Charles VI et des embarras où se trouvait Marje-Thérèse, pour élever des prétentions sur la Silésie qu'il envahit aussitôt, et dont la possession lui fut assurée par le traité de Breslaw qu'il fit séparément en 1742, abandonnant la France et ses autres allies. Toutefois il rentra bientôt en campagne, Jutta avec avantage contre les forces de l'Autriche, de la Russie, de la Saxe, et signa à Dresde, en 1745, une paix glorieuse qui dura 10 ans. Frédéric en employa les loisirs à travailler à la prospérité de ses états: le commerce fut encouragé, des éta blissements d'utilité publique fondés, des manufactures s'élevèrent de tous côtés, l'Académie de Berlin reprit son ancien lustre; des savants et des artistes étrangers, des ouvriers habiles furent appelés et accueillis à la cour du roi philosophe et littérateur. Ce pendant Frédéric, au milieu des arts de la paix, ne négligeait point celui de la guerre l'infanterie prussienne, à laquelle il avait donné cette nouvelle tactique qui la rendit la première de l'Europe, fut portée à 100,000 homcies, la cavalerie à 30,000; l'artillerie et le génie, armes dont il s'occupa le moins, recurent toutefois des accroissenients considérables. En 1756 commença la trop fameuse guerre de 7 ans ; notre cadre ne nous permet pas d'en esquisser les événements, même de la manière la plus superficielle; contentons-nous de dire qu'après une longue série de triomphes et de revers, après avoir résisté seul à toutes les puissances du continent, étonné l'Europe par sa persévérance autant que par son génie, battu vingt

fois des armées incomparablement plus nombreuses que les siennes, profité habilement de tous ses avantages, et fait souvent sortir la victoire du sein même de ses défaites, Frédéric signa en 1763 la paix d'Hubertsbourg. Par ce traité, l'Autriche lui garantit pour la troisième fois la possession de la Silésie, sous la seule condition de donner sa voix à l'archiduc Joseph aux premières élections pour la couronne impériale. Cette paix, nécessaire à tous les états de l'Europe, ne l'était à aucun plus qu'à la Prusse son agriculture était négligée, son commerce détruit, sa population usée par la guerre, ses armées affaiblies par la perte des vieux soldats et des meilleurs officiers: mais le génie puissant de Frédéric parvint à cicatriser tant de plaies. D'utiles alliances relevèrent le commerce en même temps qu'elles éloignèrent les chances de la guerre; les fonds destinés à l'entretenir furent consacrés à rebâtir les villes et les villages qu'elle avait dépeuplés et détruits; les grains amassés pour la subsistance des armées servirent à ensemencer les champs qu'elles avaient ravagés. Tout se ranima, tout refleurit; 200,000,000 furent employés à des secours ou à des améliorations: 600 villages nouveaux furent édifiés ; les marais furent défrichés, et la population s'accrut d'un tiers malgré de si longs et de si affreux désastres. Le partage de la Pologne, en 1772, donna à Frédéric cette contrée qu'on appelle aujourd'hui la Prusse orientale. Une guerre qui s'éleva en 1777, à l'occasion de la mort de l'électeur de Bavière, ne dura que 6 mois, et n'amena aucun événement important, et rien ne troubla plus le repos de ce,grand roi qui mourut en 1786. Frédéric ne fut pas seulement un guerrier, il fut un philosophe et un littérateur distingué. Ses compatriotes peuvent lui reprocher son mépris impolitique pour la langue nationale; il a toujours parlé français, et ses ouvrages en vers et en prose sont tous écrits dans cette langue ils ont été recueillis, Amsterdam (Liége), 1790, 23 vol. in-80: une Nouvelle vie de Frédéric II, par Denina, forme le 24e volume de cette collection, où l'on distingue surtout: l'Anti-Machiavel; les Mémoires pour servir à l'histoire de la maison de Brar.debourg; les Poésies du philosophe de Sans-Souci ; l'Histoire de mon temps (de 1740 à 1745); l'Histoire de la guerre de 7 ans, etc. Gillies a publié en anglais, Londres, 1809, un Tableau du

règne de Frédéric II, avec un parallèle entre ce prince et Philippe II de Macédoine; enfin le général Jomini, dans son Traité des grandes opérations militaires, a donné l'Histoire critique des campagnes de Frédéric, comparées à celles de l'empereur Napoléon. On trouve dans les oeuvres de Guibert

l'Éloge historique de Frédéric II. On peut consulter encore : Vie de Frédéric II (par Laveaux), Strasbourg, 1788, 4 volumes in-8°; Lettres sur Frédéric II (par le même), ibid., 3 volumes in-8°; l'ouvrage de Büsching, Caractère de Frédéric II, traduit de l'allemand; et les Souvenirs de Thiebault, Paris, 1810, 5 volumes in-8°.

* FRÉDÉRIC Ier, roi de Suède, né à Cas. sel en 1676, était fils du landgrave de HesseCassel, et s'était distingué à la tête des troupes hollandaises dans la guerre de la succession d'Espagne. Ayant épousé en 1715 Ulrique-Éléonore, sœur de Charles XII, dès ce moment il servit dans les armées de Suède en qualité de généralissime. Ulrique-Éléonore succéda à son frère en 1718; mais, trop faible pour gouverner dans des circonstances si difficiles, elle se démit deux ans après de son autorité en faveur de son époux qui fut solennellement reconnu et proclamé roi, après qu'il eut abjuré la religion réformée et embrassé le lutheranisme. Le nouveau roi se hâta de conclure la paix avec le Danemarck et la Russie, et s'appliqua, pendant tout le reste de son règne, à réparer tous les maux que la Suède avait soufferts dans les 20 années précédentes. Il parvint à rétablir les finances, l'agriculture et le commerce, et mourut en 1751, après avoir fondé l'Académie des sciences de Stoc kholm.

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FRÉDÉRIC D'AUTRICHE, né vers la fin du 14e siècle, était le fils aîné du duc Léopold II, et eut pour apanage le comté de Tyrol. Avant que de se rendre au concile de Constance, le pape Jean XXIII, ayant tout à craindre de Sigismond, qui occupait alors l'empire d'Allemagne, s'était mis sous la protection de Frédéric. Mais ce prince ne se croyant pas en état de résister aux forces de Sigismond, qui l'avait mis au ban de l'empire, vint lui demander pardon à genoux et lui livra le malheureux pontife, son hôte. Cette faiblesse déplorable ne le sauva pas, car l'année suivante (1416) il fut privé de ses états, qui furent donnés à son frère, et il mourut malheureux et errant en 1439. * FRÉDÉRIC Ier, électeur Palatin, sur

nommé le Victorieux, frère puîné de Louis, dit le Doux, mort en 1449, lui succéda en qualité de tuteur de son neveu Philippe, qui n'était âgé que d'un an; mais s'étant, pendant cette longue régence, habitué à l'exercice du pouvoir, il le conserva jusqu'à sa mort, arrivée en 1476. Frédéric ayant pris le parti de Thierry, archevêque de Mayence, déposé par le pape, malgré la protection que l'empereur et plusieurs princes allemands accordaient à son compétiteur, l'évêque de Metz et le margrave de Bade se jetérent sur ses états; mais le puissant électeur les en chassa, gagna sur eux une victoire complète, les fit prisonniers, et, lorsque l'empereur l'eut mis au ban de l'empire, il ne se trouva personne qui osat exécuter cette sentence. - FRÉDÉRIC II, électeur Palatin, surnommé le Pacifique, succéda en 1544 à son frère Louis le Pacifique, suivit presque toujours le parti de CharlesQuint, à la cour duquel il avait été élevé, favorisa cependant l'introduction du protestantisme dans ses états, et mourut en 1554.

- FRÉDÉRIC III, premier électeur Palatin de la branche de Simmeren, surnommé le Pieux, succéda en 1557 à Othon-Henri, neveu du précédent, embrassa ouvertement la religion réformée, malgré le déplaisir qu'en ressentit l'empereur Ferdinand Ier, et mourut en 1576, après avoir fondé la ville de Frankendal. — FRÉDÉRIC IV, électeur Palatin, né en 1576, succéda en 1583 à Louis le Facile, son père. Élevé par son tuteur Jean-Casimir dans les principes du calvinisme, il s'y attacha fortement, établit de fréquentes relations avec les protestants de France, l'Angleterre, la Hollande, et mourut après un règne paisible en 1610. C'est sous ce prince que le village de Manheim devint une ville où les électeurs résidèrent depuis. -FRÉDÉRIC V, électeur Palatin et roi de Bohême, fils du précédent, lui succéda en 1610: huit ans après, il épousa Élisabeth, fille de Jacques Ie:, roi d'Angleterre. Ce fut à la sollicitation de cette princesse que, devenu le chef du parti protestant en Allemagne, il accepta la couronne de Bohême, que lui offrirent les habitants révoltés contre l'empereur Ferdinand II, qui favorisait trop la religion catholique. Frédéric fit son entrée triomphante à Prague; mais bientôt les troupes autrichiennes approchèrent, et battirent complétement son armée (1620). Mis au ban de l'empire, dépouillé de ses états hérédi

taires qui furent donnés à l'électeur de Bavière, il mourut à Mayence en 1632.

* FRÉDÉRIC. Voyez BADE, BAVIÈRE, BRANDEBOURG, BRUNSWICK, GONZAGUE, HESSE, MECKLENBOURG, SAXE, SOUABE, et WURTEMBERG.

* FRÉDÉRIC (le colonel), fils du malheureux Théodore, qui porta pendant un certain temps le titre de roi de Corse, suivit la fortune de son père, et, lors de sa catastrophe, prit du service en Allemagne. Il s'attacha au duc de Wurtemberg, qui l'envoya en Angleterre avec le titre de son agent; mais, étant tombé de nouveau dans la misère, il se brûla la cervelle en 1796, sous le portique de l'abbaye de Westminster. Le colonel Frédéric est auteur des deux ouvrages suivants : Mémoires pour servir à l'histoire de Corse, 1768, in-8°, traduits la même année en anglais in-12; Description de la Corse, 1798, in-8°.

FRÉDÉRIC-GUILLAUME Ier, roi de Prusse, né à Berlin en 1688, était fils de Frédéric ler, auquel il succéda en 1713. A peine assis sur le trône, il déploya cet esprit sombre et sévère dont il avait donné des preuves long-temps avant que d'y parvenir; tout l'appareil de luxe et de magnificence dont Frédéric Ier s'était entouré disparut tout à coup les artistes en tout genre furent congédiés, et le nouveau roi, occupé uniquement de recruter dans toute l'Europe des espèces de géants pour en composer sa garde, et d'amasser des tresors immenses en poussant l'économie jusqu'à l'avarice, ne connut plus d'autre plaisir que celui de fumer le soir dans une tabagie avec ses généraux et les grands du royaume, qui s'empressèrent de se prêter à ses goûts ignobles. Quoique Frédéric eût une fort belle armée et qu'il la tînt dans la discipline la plus sévère, il voulait conserver la paix, et ce ne fut qu'après une longue résistance qu'il joignit ses troupes à celles des puissances alliées contre la Suède. Il assista au siége de Stralsund en 1715, avec Frédéric IV, roi de Danemarck, expédition qui lui valut la cession d'une partie de la Pomeranie suédoise lors de la paix signée en 1720. On peut voir à l'article FRÉDÉRIC II, dit le Grand, que ce jeune prince, rebuté de l'extrême sévérité de son père et du genre de vie qu'on menait à la cour de Berlin, avait voulu se sauver en Allemagne, et que celuici le fit condamner à mort et le retint en prison plus d'une année. Frédéric-GuilTome 11.

laume revint cependant de ses préventions contre son fils, lui rendit son grade de colonel et le rappela près de lui; il se dispoSait même à abdiquer en sa faveur lorsqu'il mourut en 1740, peu regretté de la nation qui lui devait cependant un grand accroissement de richesse et de prépondérance.

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FRÉDÉRIC-GUILLAUME II, roi de Prusse, né en 1744, était neveu du grand Frédéric auquel il succéda en 1786. A peine délivré d'un oncle qui avait sans cesse contrarié son goût pour les plaisirs, FrédéricGuillaume s'y livra sans aucun ménagement, et sacrifia d'habiles ministres et d'utiles généraux aux caprices de ses nombreuses maitresses. A cette première faiblesse il en joignit une plus déplorable encore : il se laissa aller aux rêveries des illuminés, qui égarèrent son imagination, l'entraînèrent dans les fautes les plus ridicules, et firent perdre à la Prusse la majeure partie de la prépondérance qu'elle avait acquise sous son prédécesseur. Après avoir joue un rôle peu honorable dans la guerre qui éclata en 1787 entre la Porte et la Russie, FrédéricGuillaume fut le premier à proposer, en 1792, une coalition des princes contre la république française. Il s'avança jusque dans les plaines de Champagne à la tête de 80,000 hommes, et l'on s'attendait à le voir marcher sur Paris, lorsqu'il se retira tout à coup et se reporta sur le Rhin. L'année suivante il effectua, de concert avec la Russie, le nouveau partage de la Pologne, fit la paix avec la France en 1795, et mourut en 1797. M. le comte de Ségur a publié l'Histoire des principaux événements du règne de Frédéric-Guillaume II, Paris, 1800, 3 vol. in-8°.

* FREE (JOHN), ecclésiastique anglican, né à Oxford en 1711, mort à Londres en 1791, après avoir dirigé l'école de grammaire de Saint-Sauveur et occupé successivement plusieurs cures, a publié : des Sermons; des Ouvrages de controverse; des Poésies diverses, et une Histoire de la langue anglaise en 4 parties, Londres, 1753, ibid., 1788, 4e édition.

* FREEMANTLE (sir THOMAS), amiral anglais, commença sa carrière navale en 1777 à l'âge de 12 ans, et mourut en 1820, après une série d'exploits qui le placent au premier rang parmi les marins de sa nation.

FRÉGATE. Voyez VAISSEAUX.

FRÉGATE, tachypetes. (Histoire naturelle.) Les oiseaux à qui les navigateurs don

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