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de ce chef-d'œuvre, dont il ne restera bientôt que la renommée et les parties conservées par la gravure. Alors, encore, le Primatice laissait aller sa touche facile sur les plafonds de Fontainebleau, déjà tracés par Vinci, avec lequel il partagea l'honneur d'aider Michel-Ange dans la confection des cartons destinés à la grande salle du conseil de Venise.

Nous venons d'indiquer un des moyens que l'on regardait comme indispensables pour l'exécution de la peinture à fresque. L'enduit destiné à la recevoir n'en assurerait pas la durée, si elle ne s'y incorporait dès l'approche du pinceau. Aussi fallait-il que l'artiste, auquel on confiait un travail de cette importance, eût la main sûre, la touche vive et rapide, le dessin bien arrêté. Venant après l'ouvrier chargé de lui tenir la place prête, il ne pouvait la laisser sécher, sans s'exposer à voir la partie coloriée de son travail s'en détacher successivement par écailles. De là l'obligation de ne rien renvoyer au lendemain et par conséquent de ne préparer, qu'au jour et à l'heure, la portion de muraille ou de coupole qu'il devait couvrir. Et toutefois, quelqu'exercés que fussent les chefs d'école chargés de la direction de ces entreprises, quand ils ne s'en occupaient pas seuls, ils croyaient devoir dessiner, au préalable, leurs sujets dans les proportions mêmes qu'ils se proposaient de leur donner. C'est pour cela qu'ils se servaient de papiers solides, à travers lesquels le poinçon, en suivant avec exactitude les lignes et les contours, laissait des traces qui fixaient le trait sur l'enduit; ou bien, à l'aide de poncis, une poussière fine et colorée s'y acquittait du même office. Nous avons possédé, pendant plusieurs années à Paris, le magnifique carton de l'École d'Athènes, morceau précieux, tout entier crayonné par Raphaël, et dont les piqûres attestaient qu'il avait été employé à cet usage.

Ces vastes travaux demandaient quelquefois toute une carrière d'homme. Le peintre d'Urbin a été moissonne avant son huitième lustre révolu; mais sa vie s'est presque entière écoulée sous les voûtes du Vatican: les loges, qui portent encore son nom, en rendent témoignage. Dans Saint-Pierre de Rome, il y a dix-huit années de MichelAnge; dans les principaux édifices de Venise, de Parme, de Florence, Paul Véronèse, le Corrège et le Titien ont vu se con

sumer, et non sans gloire, la meilleure partie de leurs jours.

La peinture à fresque traversa les monts, pour venir orner les temples et les palais de la France. A l'imitation de ce qui avait été essayé avec succès à Fontainebleau, Lebrun la fit concourir à l'embellissement de Versailles. Pierre Mignard peignit de la même manière la coupole du Val-de-Grâce. Cette œuvre, célébrée par les poètes du siècle et surtout par Molière, a presque disparu sous les atteintes des ans. On en accuse principalement les retouches au pastel, dont usa l'artiste pour donner du relief à ses figures et qui, en les abandonnant, mirent bientôt à nu la faiblesse primitive du coloris. On prétend, toutefois, que les peintres italiens ont recours à ce même procédé, sans avoir à s'en plaindre. Mignard fut plus heureux, lorsque plus tard, à la demande du Régent, il se chargea des plafonds de la grande galerie de SaintCloud. Sa composition agréablement variée continue à briller de grâces et de fraîcheur; c'est la plus belle fresque que nous ayons en France.

Ce genre de décoration, adopté pour les grands édifices, vient de se modifier dans ses procédés, et même avec une sorte de bonheur, sous le pinceau savant de quelques-uns de nos artistes. M. Gros a reproduit quatre belles et larges pages de notre histoire nationale sur la seconde coupole du monument de Sainte-Geneviève. On regrettera toujours que ce chef-d'œuvre soit placé à une hauteur qui ne permet pas d'en apprécier le mérite. MM. Meynier et Abel Pujol ont peint, en grisaille, des bas-reliefs allégoriques sur les plafonds de la grande salle du palais de la Bourse à Paris. Ce travail est d'autant plus remarquable que leurs figures se détachent des fonds avec une rare vigueur ; la saillie en fait tellement illusion, que l'oeil le mieux exercé les croirait de ronde bosse. Jamais on ne justifia mieux le mot de l'un des plus célèbres coloristes de l'école vénitienne, Jacques Robusti, dit le Tintoret, qui, n'ignorant pas le parti qu'il est permis de tirer d'une riche palette, n'en prétendait pas moins qu'avec du blanc et du noir tout tableau peut s'exécuter, puisque ces scules couleurs suffisent pour marquer les différents effets de l'ombre de la lumière.

Il faut cependant reconnaitre que les brillantes compositions dont nous venons

de parler, et qui se recommandent autant par l'habileté du faire que par la hardiesse des touches, ne sont pas de véritables fresques, dans la juste acception du mot, dès qu'elles ne sont point appliquées sur un enduit préparé pour les recevoir à la manière de celles d'Italie et avec lequel puissent s'incorporer des couleurs en détrempe. Cette condition n'est remplie ni à Sainte-Geneviève, ni au magnifique palais de la Bourse. Les maîtres, auxquels l'entreprise de ces tableaux a été confiée, ont sans doute répondu à l'attente publique; peut-être même l'ont-ils sur passée; mais ils ont travaillé à l'huile sur la pierre ou le ciment. Reste à savoir si leur ouvrage ne s'en ressentira pas, s'il ne sera pas sujet à s'écailler, ou s'il ne se rembru nira pas, ainsi qu'il arrive de toutes les peintures que délaissent ou que font jaunir les substances oléagineuses, à l'aide des quelles on est parvenu à leur mixtion. Alors serait perdu l'avantage principal de la fresque, qui est de voir les couleurs, qu'on y emploie, se raviver après des années et quelquefois après un simple changement de température. Au moment où nous tenons la plume, l'on vient d'ouvrir au public les salles du Musée de Charles X; les plafonds qui les décorent sont encore peints à l'huile. La science des raccourcis y est presque étrangère, et l'on sait que, sans elle, il ne saurait exister des plafonds avec des effets de perspective. M. Horace Vernet est, à peu près, le seul qui y ait suppléé par une entente très-habile de couleurs et une heureuse disposition de figures; c'est une difficulté éludée, mais non abordée de face.

A Dieu ne plaise que nous prétendions détacher une feuille du laurier cueilli par des artistes chers à la France! notre premier devoir est de dire la vérité à nos lecteurs, et cette vérité est qu'on ne sait plus faire de fresques chez nous; car on n'ira certainement pas jusqu'à donner ce nom aux esquisses badigeonées, en coloris de brique, dans quelques chapelles de Paris. C'est un essai sous ce rapport, on a pu se montrer 'reconnaissant envers les dessinateurs auxquels on le doit et qui, fort heureusement pour eux, se présentent avec d'autres titres à l'estime du public. Quand nous voudrons des fresques, il conviendra de se former à la partie matérielle de ce genre de peinture, dans le pays même où il a pris naissance; et, si on ne se contente pas d'étudier les sublimes travaux des maî

tres qui ont créé, pour le monde savant, sous les voûtes de Rome et de Parme, des sujets d'admiration respectés de trois siècles révolus, on pourra gagner encore beaucoup à l'examen des œuvres plus modernes du célèbre Milanais Appiani. KÉRATRY.

* FRESSINET (PHILIBERT), lieutenantgénéral, né en 1767 à Marcigny (Saône-etLoire), entra au service comme volontaire à 16 ans, fut fait sous-lieutenant en 1792 en récompense de l'intrépidité qu'il avait déployée à Saint-Domingue lors de la première insurrection des noirs, et était parvenu au grade d'adjudant-général quand, après s'être distingué dans les campagnes d'Allemagne, de Suisse et d'Italie, il fut appelé à faire partie de l'expédition de Saint-Domingue commandée par le général Leclerc (1802). Ce fut à sa persuasion que les principaux chefs des insurgés consentirent à poser les armes; aussi ne put-il voir sans indignation la conduite illégale que tint le gouvernement à l'égard du brave Toussaint-Louverture. La liberté avec la quelle il manifesta sa désapprobation en cette circonstance lui valut une disgrâce de cinq années, au bout desquelles il fut chargé d'un commandement dans l'armée d'Italie. Ayant rejoint, à la tête du corps qu'il commandait, le prince Eugène sur les frontières de la Pologne après la catastrophe de Moscou, il eut de fréquentes occasions de signaler son intrépidité pendant la campagne de 1813; et ses beaux faits d'armes dans ces circonstances difficiles, notamment à la mémorable bataille de Lutzen (2 mai), lui valurent enfin des témoignages publics de l'estime de Bonaparte, qui le créa tout à la fois général de division, baron et officier de la Légion-d'Honneur. L'année suivante, s'acquit une nouvelle gloire par la défense du Haut-Mincio, où, à la tête de 5000 hommes, il soutint, pendant 7 heures de combat acharné, le choc de 18,000 Autrichiens. Mis en non activité à la restauration, le général Fressinet remplit plusieurs missions durant les cent-jours, et il rentrait à Paris à l'instant où y parvint la nouvelle des désastres de Waterloo. Il fut du nombre des généraux qui se prononcèrent le plus fortement pour la défense de la capitale contre l'invasion des alliés; on suppose même que c'est à lui qu'appartient la rédaction de l'adresse qui fut présentée au nom de l'armée à la chambre des représentants. Forcé de quitter la France par l'ordonnance du 24

il

juillet 1815, il obtint plus tard la permission d'y rentrer, et mourut à Paris le 9 août 1821. Il est auteur d'une brochure intitulée: Appel aux générations présentes et futures sur la convention de Paris faite le 3 juillet 1815 par un officier-général, témoin des événements, Genève (Paris), 1817, in-8°.

FRET OU NOLIS. Terme de la marine marchande, qui exprime à la fois l'idée du louage d'un bâtiment de mer, celle du transport des marchandises, et celle du prix de l'une et de l'autre opération.

On donne le nom d'affréteur au marchand qui prend à fret, ou à loyer, toute la capacité d'un navire pour y placer ses marchandises dont il confie le transport au propriétaire locateur, ou au capitaine que celui-ci y a préposé, sous sa responsabilité. L'affréteur, à la disposition duquel est un navire entier, avec charge de l'équiper et pour y transporter à ses risques les marchandises d'autrui, s'appelle un armateur.

Quant aux marchands qui n'affrètent qu'une partie du bâtiment, pour un certain nombre de tonneaux, ils se nomment char geurs à cueillette, ou pacotilleurs.

L'acte qui stipule l'affrétement général est une charte-partie.

Celui qui constate le chargement partiel est un connaissement.

Le Code de commerce, sous deux titres distincts (1), règle la forme et détermine les effets particuliers de ces deux espèces de conventions sur le fret.

Il traite ensuite, dans un titre spécial (2), du prix du fret, des cas auxquels il peut être exigé ou perdu en entier, de ceux où il est réductible, de sa contribution aux chances de la navigation, des droits de préférence acquis au propriétaire ou capitaine, pour s'en faire payer.

Ces règles sont presque littéralement celles que la célébre ordonnance de la marine, du mois d'août 1681, avait tracées en son livre 3, titres 1, 2 et 3.

Il faut les consulter dans leur texte même; l'analyse n'en pourrait être qu'imparfaite. On doit même observer que l'ensemble de la doctrine, sur cette matière du fret, n'existe pas dans les seuls articles dont se composent les titres ci-dessus du Code. Pour le saisir, nombre d'articles sont à ex. traire des autres titres du même Code.

(1) Titres 6 et 7. (2) Titre 8.

Ainsi, dans le titre ler, l'article 191 place au rang des priviléges à exercer sur les navires les dommages-intérêts dus aux affréteurs, pour le défaut de délivrance de leurs marchandises, ou pour remboursement d'avaries.

L'article 192 y appose la condition que ces dommages-intérêts seront constatés par jugements.

Ainsi, au titre 3, l'article 216 libère les propriétaires de navires de toute responsabilité civile pour les faits de leurs capitaines, moyennant l'abandon du navire et du fret.

Ainsi, au titre 4, l'article 226 oblige le capitaine à avoir, à son bord, les connaissements et chartes parties.

L'article 233 autorise le capitaine à emprunter à la grosse, dans le port même de l'embarquement, pour l'expédition du bâtiment frété, en cas de refus de certains copropriétaires de contribuer aux frais de sa mise dehors.

Ainsi, au titre 5, l'article 251 défend aux capitaines et gens de l'équipage de rien charger dans le navire, sans en payer le fret.

L'article 253 grève les affréteurs du loyer des matelots engagés au mois, même en cas de rupture du voyage, à moins qu'ils ne leur procurent des moyens de retour au lieu de départ;

Et l'article 268, de la rançon des matelots faits esclaves.

Idem, article 271.

Ainsi, au titre 9, tous emprunts à la grosse, sur le fret à faire, sont prohibés par l'article 318.

Ainsi, au titre 10, l'article 347 déclare nul le contrat d'assurance qui a pour objet le fret des marchandises existantes à bord du navire.

L'article 386 statue que le fret des marchandises sauvées, quand même il aurait été payé d'avance, fait partie du délaissement du navire aux assureurs.

L'article 393 rend l'assureur passible de l'excédant du fret occasioné par le sauvetage des marchandises chargées sur le vais

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fret.

Enfin, au titre 12, l'article 417 établit la répartition des dommages résultant du jet à la mer, sur la moitié du navire et du fret. Toutes ces dispositions du Code sont à rapprocher de celles consignées aux titres 6,7 et 8.

faute de l'équipage, se reprennent sur le tier aux intérêts du peuple, Fréteau fut une des victimes de la révolution, dans les commencements de laquelle il n'avait vu qu'un passage douloureux, mais nécessaire, à un meilleur ordre de choses. Ce fut lui qui conseilla le premier de donner à Louis XVI le titre de roi des Français, et qui appuya la proposition de Mirabeau tendante à ce qu'on ajoutât à la formule Louis, par la gráce de Dieu, ces mots et par la loi constitutionnelle de l'Etat. Freteau dénonça à l'assemblée les bastilles secrètes, demanda l'abolition des ordres religieux, adhera à celle des titres de noblesse et des droits seigneuriaux, vota pour que le droit de faire la paix et la guerre appartint à la nation seule, fit décréter que le prince de Condé serait tenu de rentrer en France, et qu'à l'avenir nul Français ne pourrait plus sortir du royaume. Arrêté comme suspect en 1793, il fut condamné seulement à la détention par mesure de sûreté générale; mais, poursuivi par la haine de Robespierre, enveloppé dans une prétendue conspiration de prison, il fut mis à mort en juin 1794.

Par leur combinaison, on aura bien la clef des principales solutions; mais, pour résoudre les difficultés imprévues dont cette matière du fret est hérissée, le recours aux usages des différents ports, même de France, aux monuments de la jurisprudence maritime et aux auteurs, est indispensable. De tous les auteurs, Émérigon est celui qui l'a le mieux traitée ex professo.

Quoique la navigation établisse, entre les puissances maritimes et leurs sujets, des rapports fréquents, où leurs intérêts sont liés, il n'y a pas toujours uniformité dans les principes de leur législation, ni dans les décisions de leurs tribunaux, sur cet article si important du fret des navires. Ceux des commerçants français, qui chargent leurs marchandises sur des bâtiments étrangers, doivent encore s'enquérir des usages pratiqués pour chaque pavillon : dans la Méditerranée, les décisions de la role de Gênes, le guidon de la mer, l'ouvrage de Casarégi; dans les mers du nord, les us et coutumes de la mer, les traditions de la hanse teutonique, méritent d'être étudiés. Considéré, au surplus, comme opération commerciale, le fret en lui-même, qui consiste à voiturer la marchandise d'autrui, d'un port à un autre, moyennant salaire, est une des spéculations maritimes les plus lucratives et les plus sûres; il participe de la commission en général, qui est sans contredit le meilleur de tous les trafics.

Les Hollandais ont dù les développements et les succès prodigieux de leur marine marchande à ces contrats de fret multipliés, qui leur avaient valu le nom de voi turiers de l'Europe. BERRYER.

*FRETEAU DE SAINT-JUST (EMMANUEL-MARIE-MICH.-PHILIPPE ), conseiller an parlement de Paris, beau-frère du président Dupaty, né vers 1745, fut exilé en 1788, pour s'être opposé avec énergie à l'établissement de l'impôt graduel. Député l'année suivante aux états-généraux par la noblesse du bailliage de Melun, il fut l'un des premiers membres de la minorité qui se réunirent au tiers-état. Dévoué tout en

* FRÉTEAU (JEAN-MARIE - Nicolas), médecin de Nantes, mort en 1823, a laissé d'honorables souvenirs, et quelques écrits, parmi lesquels il nous suffira de citer : un Mémoire sur les moyens de guérir les vieux ulcères de jambe, par J.-F. Louis, 1823; et plusieurs articles insérés dans le Journal de médecine, rédigé par MM. Corvisart, Boyer et Leroux.

*FRETON (Louis), seigneur de Servas, maréchal-de-camp, né à Clavisson vers 1578, servit en Hollande, en Italie et en France pour le parti des protestants, et mourut à Lezan en 1725, des suites des blessures qu'il avait reçues à la prise de Sommières : il a laissé, sous le nom de commentaires, des mémoires sur toutes les entreprises militaires et les négociations diplomatiques auxquelles il avait pris part depuis 1600 jusqu'à 1620. Ces commentaires ont été insérés par Menard et Aubais dans leur recueil de Pièces fugitives pour servir à l'Histoire de

France.

*FREUDENBERGER (URIEL), ministre protestant, né à Berne en 1712, mort pasteur de Gleresse en 1768, a publié : Histoire de Guillaume Tell, 1760, in-8°, où il révoque en doute la plupart des faits attribués à ce fameux libérateur de la Suisse; Description du Munsterihall, 1758, in-8°, en allemand, et la traduction en cette

langue de l'Histoire de la confédération helvétique, de Wattenwyl, Heilbronn, 1768, in-8°. -FREUDENBERGER (Sigismond), peintre suisse, né en 1745 à Berne, mort dans la même ville en 1801, s'est fait une certaine réputation par la délicatesse et la douceur répandues dans ses compositions, parmi lesquelles on distingue le Départ et le retour du soldat suisse; la Balanceuse; les Chanteuses du mois de mai, et surtout la Visite au chalet.

* FREUNDWEILER (HENRI), peintre suisse, né en 1755 à Zurich, mort dans la même ville en 1795, voyagea successivement dans les différentes parties de l'Allemagne et dans la Suisse italienne. Il a peint quelques portraits; mais c'est surtout en composant plusieurs tableaux, dont les sujets sont pris de l'histoire nationale, qu'il s'est acquis cette haute réputation dont il jouit encore aujourd'hui parmi ses compa

triotes.

* FREUX (ANDRÉ des), jésuite, né à Chartres au commencement du 16e siècle, mort en 1556, recteur du collége des Allemands à Rome, a traduit de l'espagnol les Exercices spirituels de saint Ignace, son maitre et son ami. On a encore de lui deux opuscules en vers latins : De verborum et rerum copiá; Summa latinæ syntaxeos, Rome, 1556, Anvers, 1574, in-12; Assertiones theologica, Rome, 1554, in-8°; Poemata, Cologne, 1558, in-12, souvent réimprimés. Il est aussi éditeur d'un Martial, purgé de toutes les obscénités qui déparent cet au

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serstuhl dans le comté de Bade, mort de la peste en 1631 dans l'hôpital Saint-Louis de Paris, après avoir professé la philosophie au college de Montaigu, avait commencé à se faire connaître par des poésies macaroniques', des épigrammes, des anagrammes et par plusieurs petits poèmes, où, sacrifiant au mauvais goût du temps, il s'imposait la loi, tantôt d'exclure une ou plusieurs lettres de l'alphabet, tantôt de commencer ou de terminer tous ses vers par une même lettre. Jean Balesdens, ami de Frey, recueillit les œuvres de celui-ci et les publia, Paris, 1645 et 1646, 2 vol. in-8°; cette collection est devenue très-rare, mais on peut voir dans le tom. 39 de Niceron la liste des ouvrages qui la composent. Nous citerons seulement : Admiranda Galliarum compendio indicata, Paris, 1628, in-8°; Via ad divas scientias artesque, linguarum notitiam, sermones extemporaneos, nova et expeditissima, Paris, 1628, in-16, Iéna, 1674, et Waldembourg, 1715, in-12. * FREY (JEAN-JACQUES), graveur, né à Lucerne en 1681, mort à Rome en 1752, fut élève de van Wersterhout, fit le voyage de Rome pour se perfectionner par l'étude de l'antique, et finit par s'y fixer. Cet artiste excella surtout par la parfaite imitation du caractère et de la touche du maître dont il reproduisait les compositions. Son œuvre s'élève à plus de 100 estampes, parmi lesquelles on distingue surtou! celle appelée În conspectu angelorum psallam tibi, qui passe pour son chef-d'œuvre. On y distingue encore le Char de l'Aurore, d'après le Guide; l'Enlèvement d'Europe, d'après l'Albane; saint Charles Borromée, d'après Cortone; une Sainte famille; une Assomption et plusieurs autres sujets, d'après C. Maratti.

* FREY (JEAN-LOUIS), ministre protestant et savant orientaliste, né en 1682 à Bâle, mort professeur de théologie à l'Académie de cette ville en 1759, se distingua également par ses profondes connaissances en histoire sacrée et profane, en théologie, en hébreu et dans les autres langues orientales. Les plus remarquables de ses ouvrages sont : Dissertatio de naturá humaná; Bâle, 1699; De conjungendo studio linguarum orientalium cum studio linguæ græcæ, ibid., 1705; une édition corrigée et augmentée du Thesaurus ecclesiasticus, de Suicer, Amsterdam, 1728, 2 vol. in-fol. On peut consulter pour de plus amples dé

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