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connu par la fermeté de son caractère et ses connaissances éprouvées dans l'art de la navigation, pour le mettre à la tête de cette grande entreprise. Vasco de Gama, avec trois navires sur lesquels étaient répartis 160 hommes d'équipage, mit à la voile le 8 juillet 1497, dirigea sa route sur les îles du cap Vert, le reconnut sans y aborder, s'avança au sud, vint relâcher à la baie de Sainte-Hélène, sur la côte occidentale d'Afrique à peu de distance au nord du cap de Bonne-Espérance, quitta ce mouillage le 16 novembre, et atteignit deux jours après l'extrémité du continent africain. Les vents de sud-est, qui à cette époque de l'année règuent presque continuellement dans ces parages, présentèrent aux équipages portugais des difficultés qui les fatiguèrent et les rebutèrent d'abord, mais qui ne purent ébranler la fermeté du chef. Vasco, après avoir ranimé la première confiance de ses compagnons, doubla le cap de Bonne-Espérance, fit route à l'est le long de la côte méridionale d'Afrique, relâcha dans la baie dite de Saint-Blaise, et arriva le 17 décembre au rocher de la Cruz, point où la côte orientale commence à se diriger vers le nord, et où l'on entre dans la mer de l'Inde. Un navigateur portugais, P. de Covilham (voyez ce nom), parti de l'un des ports de la mer Rouge, ayant déjà visite en 1487 Goa, Cananor, Calicut, et pris connaissance de la côte de Sofala, située dans le canal de Mozambique, Vasco résolut de reconnaître ces mêmes pays; et, sans quitter de vue le continent africain, s'avançant au delà de la côte de Sofala, il vint mouiller, dans les premiers jours de mars 1498, devant la ville de Mozambique. Après avoir reconnu successivement plusieurs autres points du même canal (de Mozambique), Gama s'avança jusqu'à Melinde, fut bien accueilli par le prince du pays, prit des renseignements utiles, embarqua un habile pilote indien, se rendit de la rade de Melinde à la côte de Malabar en 23 jours, et jeta l'ancre devant Calicut le 20 mai 1498. L'amiral portugais ent encore lieu de développer toute sa prudence et sa fermeté dans les relations qui s'établirent entre lui et le souverain du pays; il sut persuader à ce dernier ou à ses minis tres, malgré les plus fâcheuses préventions, qu'ils avaient de grands avantages à tirer d'une alliance avec les Portugais. Après avoir réparé ses vaisseaux, Vasco quitta la côte de l'Inde pour revenir en Europe ren

dre compte de son expédition, prit à bord,` en passant à Melinde, un ambassadeur du prince de ce pays, doubla une seconde fois le cap de Bonne-Espérance, et arriva à Lisbonne en septembre 1499. Accueilli avec la plus grande distinction par le roi Emmanuel, l'illustre navigateur reçut le titre d'amiral des Indes, et fut quelques années après ren. voyé dans ces contrées, à la tête d'une flotte de vingt vaisseaux, divisée en trois escadres, qui devaient faire route séparément et se réunir sur les côtes de l'Inde. Gama forma des établissements à Sofala et à Mozambique, se rendit ensuite à Cananor, fit alliance avec le souverain du pays, et vint canonner Calicut, où des Portugais, que l'amiral Alvarez Cabral (voyez ce nom) y avait laissés l'année précédente pour former un comptoir, avaient été massacrés. Pendant que quelques-uns de ses vaisseaux continuaient à bloquer cette place, Vasco alla visiter Cochin, renouvela avec le roi de cette contrée le traité de paix qu'avait conclu Cabral précédemment; puis, laissant une de ses escadres sur la côte de Malabar, il revint à Lisbonne en 1503. Trois ans après Vasco, comblé des faveurs de la cour de Portugal, fut envoyé une troisième fois dans l'Inde avec le titre de vice-roi, et mourut peu de temps après son arrivée à Cochin en 1524. L'histoire de sa première expédition a été insérée, par Barros, dans l'Histoire des Portugais dans l'Inde, en quatre décades, imprimée pour la première fois à Lisbonne en 1628, ainsi que dans une autre Histoire des conquêtes des Portugais, etc., par Fern. Lo. pez de Castanheda, dans la collection de Ramusio, dans les ouvrages de Faria de Sousa, et dans l'Histoire du P. Lafitau. On sait que cette même expédition de Vasco de Gama a fourni au célèbre Camoëns le sujet de son poème os Lusiadas (les Lusiades). — GAMA (Étienne de ), fils du précédent, suivit les traces de son illustre père, servit avec distinction dans les Indes, fut nommé, en 1536, gouverneur de Malaca, puis de Goa, et fit une expédition, plus glorieuse pour lui qu'utile au Portugal, dans la mer Rouge. N'ayant pu obtenir, malgré ses pressantes démarches, la place de vice-roi des Indes, Étienne de Vasco revint dans sa pa trie en 1542, fut disgracié par le roi Jean III pour avoir refusé un mariage que lui propo sait ce prince, se retira à Venise, fut appelé à Lisbonne à la recommandation de l'empereur Charles-Quint, et mourut vers

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1550.-GAMA (Christophe de), frère du précédent, servit sous ses ordres dans l'Inde, l'accompagna dans son expédition de la mer Rouge, fut fait prisonnier en Abyssinie, où Étienne l'avait envoyé au secours du roi de ce pays, et eut la tête tranchée par le général ennemi en 1541. Le récit de l'expédition de Christophe de Gama a été écrit en portugais par Michel de Castanhoso.-Étienne de GAMA, frère de Vasco, commanda une des escadres de ce dernier, lors de sa deuxième expédition en 1502. Paul de GAMA, autre frère de l'amiral, l'accompagna dans sa première expédition, et mourut aux Açores en 1499. Les historiens assurent qu'il avait un mérite presque égal à celui de Vasco. * GAMA (JEAN de), pilote portugais, né dans l'Inde vers le commencement du 17. siècle, découvrit, en allant de la Chine à la Nouvelle-Espagne, une côte et un amas d'iles situées dans le nord-est du Japon. Cette découverte a été consignée pour la première fois, sous le nom de Terre de Gama, sur une carte marine, dressée en 1649 par J. Texeira, cosmographe du roi de Portugal.

* GAMA (JEANNE de), dame portugaise, née dans la province de l'Alemtejo en 1515, cultiva les lettres et la poésie avec succès, fonda un college de dames sous le titre du Sauveur du monde (Savaldor del mondo) à Viana, sa patrie, et mourut en 1586. On a d'elle un ouvrage intitulé: Dictos diversos, Évora, 1555, in-8° : c'est un recueil de proverbes, de sentences, de sonnets, chansons, cantiques, etc. La plupart de ces poésies sont estimées des littérateurs portugais.

* GAMA (PHILIPPE-JOSEPH), poète por tugais, né à Lisbonne en 1713, entra dans la congrégation de l'Oratoire, fut reçu docteur en théologie, puis nommé membre de l'Académie royale d'histoire portugaise, et mourut prématurément en 1742. On a de lui plusieurs ouvrages en latin, dont les plus remarquables sont : in Mortem Thom. de Barros epicidion, Lisbonne, 1730, in-4°; Epigram. decades undecim, ibid., 1735, in-12; Epigramm. liber unus, ibid., 1735, in-12; Mars Lusitanus, etc., ibid., 1736, in-8°; Menalcas, ecloga, etc., ibid., 1740, in-40.- GAMA (Antoine), jurisconsulte, né à Lisbonne, mort en 1579, grand-chancelier du roi Jean III, a laissé : Decisiones supremi Lusitaniæ senatús, Lisbonne, 1578, Madrid, 1621, Anvers, 1650, in fol.; Trac

tatus de sacramentis præstandis ultimo supplicio damnatis, ibid., 1554, in-4o.—Gama (Emmanuel), mort en 1730, avocat au parlement de Paris, avait publié dans celle ville, en 1726, une Dissertation sur le droit d'aubaine, in-12; il y prétend que ce droit ne doit s'étendre qu'aux étrangers établis dans le royaume.

GAMA (ANTOINE DE LÉON Y), astro. nome et géographe espagnol, né au Mexique dans le 18e siècle, n'eut d'autre maître que lui-même dans ces deux sciences, publia d'abord plusieurs Mémoires sur les satellites de Jupiter, sur l'Almanach et la Chronique des anciens Mexicains, et sur le climat de la Nouvelle-Espagne ; travailla ensuite avec d'autres astronomes à déterminer la longitude de Mexico, et consigna le résultat de cette opération dans un écrit intitulé

Description orthographique de l'éclipse de soleil du 24 juin 1778, etc., Mexi co, 1778, in-4°; cet ouvrage est peu connu en Europe, et l'on ignore l'époque de la mort de l'auteur, dont le savant M. de Humboldt parle avec éloge.

* GAMACHES (JOACHIM ROUAULT DE}, maréchal de France, né dans le 15o siècle en Poitou, d'une famille noble de cette province, fut d'abord page du dauphin, depuis Louis XI, devint son premier écuyer, se distingua dans plusieurs campagnes contre les Anglais, se trouva à la conquête de la Normandie en 1449 et 1450, fut fait connétable de Bordeaux en 1451, maréchal de France en 1461, et gouverneur de Paris en 1471. Chargé, l'année suivante, de défendre Beauvais contre le duc de Bour gogne, il seconda puissamment les efforts de l'héroïque Jeanne Hachette. Malgré toutes les preuves qu'il avait données de son dévouement, en tant de circonstances, Gamaches fut arrêté en 1476 par ordre du roi, mis en jugement et condamné par une commission extraordinaire, à une amende de 20,000 livres et à la confiscation de ses biens; mais ce jugement ne fut point exécuté, et le maréchal mourut dans ses terres en 1478.

* GAMACHES (PHILIPPE de), savant docteur de Sorbonne, né en 1568, mort abbé commendataire de Saint-Julien de Tours en 1625, avait fait une étude approfondie des Pères et des antiquités de l'église, et avait occupé une des deux chaires de théologie positive fondées par Henri IV au college de France. On a de lui: Summa

ce

theologica, Paris, 1627,2 vol. in-fol. sont des commentaires, très-estimés des théologiens, sur la Somme de saint Thomas (voyez ce nom). - GAMACHES (Étienne de), chanoine régulier de Sainte-Croix-de-laBretonnerie à Paris, né en 1672 à Meulan, essaya de faire pour la métaphysique ce que Fontenelle avait fait pour les sciences exactes, présenta sous une face nouvelle et plus agréable les idées des écrivains qui l'avaient précédé, fut admis au nombre des membres de l'Académie des sciences, et mourut à Paris en 1756. On a de lui: Système du cœur, ou Connaissance du cœur humain, Paris, 1704, 1708, in-12, publié sous le nom de Clarigny; les Agréments du langage réduits à leurs principes, ibid., 1718, in-12; Nouveau système du mouvement, ibid., 1721, in-12; Astronomie physique ou Principes généraux de la nature, etc., ibid., 1740, in-4°; Système du philosophe chrétien, ibid., 1746, in-8°; Dissertation littéraire et philosophique, ibid., 1756, in-12; ce volume n'est composé que de morceaux extraits des autres ouvrages de l'auteur, dont le meilleur est celui déjà cité sous le titre d'Agréments du langage, appelé par un homme d'esprit le livre des pensées fines.

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GAMBACORTI, nom d'une famille ita lienne qui fut pendant long-temps à la tête du gouvernement de Pise.-André GAMBACORTI gouverna cette république de 1348 à 1354, époque où il mourut avec les titres de capitaine-general et de conservateur. Il s'était efforcé de faire disparaître les anciennes divisions entre les guelfes et les gibelins, et de maintenir la paix avec la république de Florence. GAMBACORTI (François), parent du précédent, lui succéda en 1354: Charles IV, empereur d'Allemagne et roi de Bohême, étant venu en Italic cette même année, fit arrêter tous les membres de cette famille, à l'occasion d'une querelle qu'il avait euc avec eux sur la possession de Lucques, et fit trancher la tête à François ainsi qu'à deux de ses parents. Exilés de leur patrie, les autres membres de la famille Gambacorti se retirèrent d'abord à Florence, puis à Padoue et dans d'autres villes, en reconnaissant l'un d'eux, Pierre

GAMBACORTI, comme leur chef. Celui-ci, après 14 ans de démarches inutiles pour rentrer à Pise, y fut rappelé tout à coup, en 1369, avec son frère. Nommé premier magistrat, Pierre pardonna les offenses faites à sa famille, maintint l'indépendance, la paix, et la prospérité de la république, s'allia avec Florence, prit part à la guerre, dite de la liberté, contre le pape, en 1376, et fut tué par Jacob d'Appiano, son ami et son confident, en 1392. GAMBACORTI (Jean), neveu du précédent, exile par Jacob d'Appiano après la mort de Pierre et de ses deux fils, fut rappelé par les Pisans en 1403, et mis à la tête de la république. Peu reconnaissant envers ses concitoyens, il profita de sa nouvelle position pour vendre sa patrie aux Florentins qui en faisaient alors le siége. Cette trahison lui valut une somme de 50,000 florins, le droit de cité à Florence, et la souveraineté du comté de Bagno qu'il transmit à ses descendants.

* GAMBARA (LAURENT), poète latin moderne, né à Brescia vers la fin du 15o siècle, s'attacha au cardinal Farnèse, fit partie de sa maison, demeura long-temps à Rome et à Padoue, fat lié avec les plus celèbres littérateurs italiens de son temps, et mourut en 1588 à l'âge de 90 ans. Ses OEu vres ont été imprimées à Bàle en 1556, et à Rome en 1581 et 1586. Le poème intitulé Anguis, qui ne se trouve dans aucune des trois éditions, a été imprimé séparément à Venise. - GAMBARA (Uberto), cardinal, de la famille du précédent, mort en 1549, avait été nonce en Portugal sous Léon X, en Angleterre sous Clément VII, et avait exercé successivement les légations de Bologne, de Parme et de Plaisance. On le considérait comme un habile politique et un ami des lettres. GAMBARA (Brunoro), de la même famille, cultiva la poésie, et a laissé plusieurs pièces de vers, imprimées parmi celles de F. Spinula. GAMBARA (Jean-François), cardinal, fils du précédent, né à Brescia en 1533, fut revêtu de la pourpre romaine par le pape Pie IV, nommé évêque de Viterbe par Pie V, et mourut à Rome en 1587, après avoir rendu des services signalés à la maison d'Autriche. On trouve plusieurs pièces de vers de sa composition dans le recueil publié par J. Ruscelli.

GAMBARA (Véronique), sœur du cardinal Uberto, et l'une des dames les plus illustres de l'Italic, née dans les environs de Brescia en 1485, reçut une éduca

tion soignée et savante, composa dès son en. fance des sonnets agréables, apprit le latin et le grec, fut mariée en 1508 à Gibert, seigneur de Correggio, devint veuve en 1518, et mourut en 1550, après avoir été en relation avec les personnages les plus remarquables de son temps. Elle n'a laissé que quelques poésies, rassemblées dans le 18e siècle, et auxquelles on a joint un certain nombre de lettres. Le tout a été publié sous le titre de Rime e lettere di Veronica Gambara, raccolte da Felice Rizzardi, Brescia, 1759, grand in-8°.

* GAMBART (ADRIEN ), prêtre du diocèse de Noyon, né en 1600, se mit sous la discipline de saint Vincent de Paule, fut un des premiers membres de sa congrégation, le digne coopérateur de ses pieux des seins, se consacra à l'instruction des pauvres et des gens de la campagne, et mourut à Paris en 1668. Ce vertueux ecclésiastique a laissé plusieurs onvrages, recueillis sous le titre de Missionnaire paroissial, Paris, 1668, 8 vol. in-12. On a aussi de lui une Vie symbolique de saint François de Sales, sous 52 emblèmes, ibid., 1664, in-12.

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* GAMBIGLIONI (ANGE), jurisconsulte toscan du 15e siècle, est auteur d'un traité intitulé de Maleficis, etc., Venise, 1578. * GAMBOLD (JEAN), prélat anglais, de la secte des frères moraves, né au commencement du 18e siècle dans le pays de Galles, fut d'abord vicaire du culte anglican, et embrassa ensuite les opinions des frères moraves qui le choisirent pour ministre de leur congrégation, établie à Londres par acte du parlement en 1749. Il fut sacré évêque dans un synode de sa communion en 1754, se fixa quelques années après dans son pays natal, et mourat en 1771. On a de lui: une belle édition du Nouveau-Testament, version grecque, Oxford, 1742, sans nom d'éditeur; Court sommaire de la doctrine chrétienne par demandes et réponses (en anglais), 1749, 1767, in-12; Maximes, pensées et réflexions théologiques, tirées de dif. férentes dissertations et discours du comte de Zinzendorf, publiées de 1738 à 1747; Hymnes à l'usage des frères, 1748, 1749 et 1752; des traités et des traductions de traités en faveur de son église ; enfin la traduction d'une partie de l'Histoire du Groënland

de David Cranz, Londres, 1767, 2 vol. in-8°.

* GAMELIN (JACQUES), peintre, né à Carcassonne en 1739, fut reçu professeur à l'Académie de Saint-Luc de Rome en 1769, devint directeur de l'Académie de Montpellier en 1776, et mourut dans sa ville natale en 1803, professeur de dessin à l'école centrale de l'Aude. Ses tableaux sont moins remarquables par la pureté du dessin et par le coloris que par la hardiesse de la tonche et la fougue d'imagination. On les voit en grand nombre dans les églises, musées et édifices publics du Haut et Bas-Languedoc. Gamelin a publié : Nouveau recueil d'ostéologie et de myologie, etc., Toulouse, 1779, grand in-fol. On trouve sur cet artiste une notice plus étendue dans la brochure pabliée par M. A. Mahul, sous le titre de : Notice sur quelques articles négligés dans tous les dictionnaires historiques, etc., Paris, 1818, in 8.

GAMME, ou ÉCHELLE MUSICALE. Ainsi que le mètre se divise par centimètres ou par millimètres, le pied-de-roi par pouces, par lignes, etc., etc., l'échelle ou mètre musical se divise dans la pratique, pour simplifier les moyens, par tons et demitons, et, dans la théorie, pour aider à résoudre, par des procédés arithmétiques, les problèmes offerts par les expériences d'acoustique, par tons pleins, par demi-tons majeurs, par demi-tons mineurs, et même par commas, intervalle considéré comme étant la huitième ou neuvième partie d'an ton plein.

Notre échelle moderne se constitue de sept degrés différents et de la réplique du premier degré, qui prend alors le titre d'8ve et vient completer ce qu'on a l'usage d'appeler la gamme. Ainsi qu'on l'a déjà dit, cette gamme ou échelle musicale se divise par tons et demi-tons: comme nous ne reconnaissons que deux modes dans notre système musical, savoir le majeur et le mineur, le placement des tons et des demi-tons diffère selon la nature du mode dans lequel on veut établir l'échelle; mais, dans chacun de ces modes, elle ne peut et ne doit jamais contenir en totalité, en comptant du premier au huitième degré, qu'une valeur de six tons pleins.

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L'on doit remarquer que, dans l'échelle mineure du sixième au septième degré, il y a un intervalle de 2de augmenté; cet intervalle est proscrit avec juste raison par les règles du contre-point, comme étant, par son trop grand écartement, d'une intonation difficile, et par conséquent anti-melodique : quelques personnes ont pensé, pour trancher la difficulté, que l'on pouvait en montant cette gamme élever d'un demi-ton le sixième degré, et qu'en la descendant, par la même raison, on pouvait aussi abais ser le septième d'un demi-ton. Il nous sem ble que, dans ce cas, ces personnes ont opéré comme Alexandre, lorsqu'il coupa le

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Du 5e au 6, 1/2 ton.

Du 60 au 7e

{

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/, ou I ton /1⁄2.

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Du 7e au 8, /, ton.

En somme

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3 tons

et 6 demi-tons. Total 6 tons.

noeud au lieu de le dénouer; car l'étude des deux échelles n'a d'autre but que d'accoutumer les élèves à entonner chacun des intervalles dont elles se composent, selon l'élévation ou l'abaissement que leur assigne la nature du ton et du mode de l'échelle donnée, tandis que par leur moyen on sort du ton et du mode, et qu'il est impossible alors de l'accompagner harmoniquement, sans opérer des modulations qui viennent détruire tout sentiment de tonalité. Pour obvier à ce grave inconvénient, nous proposons, pour conserver à chacun des intervalles de l'échelle mineure leur intégralité tonale, de la faire solfier ainsi :

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La gamme ou échelle musicale, inventée par Guido d'Arezzo, ne fut d'abord composée que de six notes : ut, ré, mi, fa, sol, la; mais Guido, par la suite, y ajouta une septième note, à laquelle il donna le nom de si. Cette gamme a aussi été nommée main harmonique, parce que, avant cette innovation du si, Guido employait la figure d'une main, sur les doigts de laquelle il rangeait ses notes pour montrer les rapports de ses hexacordes avec les cinq tétracordes des Grecs. Cette main a donc été en usage jusqu'à l'invention du si, qui fit abolir les nuances et par conséquent la main qui servait à les expliquer. Guido, par sa nouvelle Tome 11.

combinaison, ayant ajouté au diagramme des Grecs un nouveau tétracorde à l'aigu et au grave, désigna cette corde par un mot grec (υποπροςλαμβανόμενος), la marqua par le r des Grecs; et, comme cette lettre est le G grec qui se nomme gamma, on donna le nom de gamme à cette échelle. Nous nous arrêterons ici sur les citations que nous pourrions faire relativement à cet ancien système, puisqu'il est entièrement abandonné, et que l'Europe musicale ne reconnait plus d'autre échelle que celle qui se compose de sept intervalles divisés par tons et demi-tons. H. BERTON. GAMURRINI (EUGÈNE), né à Arezzo

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