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d'éliminer la partie morte d'avec la partie vivante. Lorsqu'une fois la maladie est bien limitée, il faut laisser tomber peu à peu les escarres ou amputer la portion du membre affecté, mais au delà du cercle inflammatoire et sur des parties saines, conduite qui est applicable à toutes les espèces de gangrènes. Ces données générales sont surtout relatives aux espèces de gangrènes qui dérivent d'inflammations aiguës ou qui en sont accompagnées ; mais celles qui proviennent dans le cours de maladies graves, ou qui sont la suite de la vieillesse, exigent un autre traitement. Dans ces sortes de cas, l'individu affecté est toujours dans un état de prostration extrême; la partie gangrénée participe de l'atonie générale. C'est ici qu'il faut avoir recours au quinquina, en décoction ou en poudre, à l'eau-de-vie camphrée, à la poudre de charbon, et insister sur les toniques à l'intérieur. L'usage des préparations oplacées opère quelquefois des résultats avantageux dans les cas de gangrène sénile avec douleurs vives.

A. DEVERGIE et ORFILA.

* GANNO (ÉTIENNE de), religieux franciscain, né à Lavaur en 1480, est le premier qui ait écrit sur l'histoire de Toulouse, où l'on conserve, aux archives de l'hôtel-deville, son ouvrage manuscrit. Fontette parle d'une ancienne édition in-8°, imprimée sous Louis XI; mais il y a erreur dans cette époque, car, l'auteur étant ué en 1480, cette impression n'a pu avoir lieu que sous Louis XII. On connaît encore d'Étienne de Ganno une chronique renfermant les exploits de Charles Martel et de Charlemagne.

GANS ou GANZ (JEAN), jésuite allemand, né à Wurtzbourg en 1591, professa la philosophie, la théologie et les mathématiques dans plusieurs colleges de son ordre, se livra ensuite à la prédication, devint confesseur de l'empereur Ferdinand III, et mourut à Vienne en 1662, dans la maison professe de sa société. On a de lui quelques Oraisons funèbres, et plusieurs ouvrages ascétiques (en allemand); des Sermons (en latin); Arboretum genealogicum exhibens omnes principes qui lineá rectá à Rodolpho 1o, imperatore austriaco, descendunt, Cologne, 1630 et 1638, in-fol.

GANTEZ (ANNIBAL), musicien, né à Marseille vers le commencement du 17e siècle, fut maître de musique à Aix, Arles, Avignon, Auxerre, et à Paris dans les églises de Saint-Paul et des Innocents. Il était

entré dans les ordres, et avait obtenu un canonicat en Provence. On a de lui un recueil d'Airs, deux Messes, et un livre intitulé: Entretien des Musiciens, Auxerre, 1643, in-12. GANTIER. (Technologie.) L'ouvrier qui fait des gants ne prend pas toujours le nom de gantier; il n'y a que celui qui les fait avec la peau des animaux qui porte ce nom. Les gants fabriqués avec des substances végétales ou animales, réduites en fil, telles que la soie, la laine, le coton, sont l'ouvrage du bonnetier; ils se font sur le métier à bas (voyez TRICOT ). Nous ne nous occuperons ici que des gants fabriqués avec des peaux préparées.

Le gantier ne prépare pas les peaux luimême; il les prend chez le mégissier ou le chamoiseur (voyez ces mots ). Il emploie le plus ordinairement les peaux de chevreau et d'agneau, et souvent les peaux de chamois, de daim, de chèvre, de mouton, de chien, d'élan, de cerf, et de beaucoup d'autres animaux, toujours passées en mégie et préparées à l'huile.

L'art du gantier exige une grande propreté; l'humidité des mains salit les peaux et les met hors de service, surtout lorsqu'on travaille des peaux blanches ou teintes de couleurs tendres.

1o. La première opération consiste à parer la peau. Pour cela, l'ouvrier se sert de la lunette du corroyeur (voyez ce dernier mot); il enlève avec cet instrument la plus grosse partie de la chair, et rend la peau d'égale épaisseur partout. Il classe alors les peaux selon leurs qualités.

2o. Cela fait, il met la peau à l'humide, c'est-à-dire qu'il mouille légèrement la peau, à l'aide d'une brosse à longs crins, et avec de l'eau bien propre. Il entasse douze peaux l'une sur l'autre ; il les roule, les laisse reposer pendant une heure, afin que l'humidité nécessaire les pénètre, en se répandant également sur toute la masse, et leur donne de la souplesse et du maniement. Il recommence cette opération, toutes les fois que cela est nécessaire.

30. L'ouvrier déborde la peau, c'est-à-dire qu'il l'ouvre en l'étirant dans tous les sens, sur le bord d'une table; ensuite il la dépèce, c'est-à-dire qu'il la divise en deux parties égales, si la peau est assez grande pour contenir deux gants. Dans ce cas, chaque morceau se nomme étavillon. Il donne la première forme à chaque gant, et étire l'étavillon pour lui donner la longueur néceз

saire. Il conserve tout ce qu'il a de reste, qui lui sert pour les petites pièces. Il entasse les étavillons les uns sur les autres, sur deux ou trois douzaines de hauteur.

40. Sur un marbre d'environ 3 décimètres (11 pouces) de long sur 2 décimètres (7 pouces) de large, l'ouvrier enlève le sur plus du charnage de la peau, et la rend également mince et souple dans toutes ses par ties. Il se sert pour cela du doloir, qui est un couteau plat et large d'environ 5 pouces sur 7 de long. Il a une forme trapézoïde, dont les angles sont fortement arrondis; le tranchant est donné seulement par dessus: il règne tout autour, excepté du côté du manche. La peau doit être bien tendue sur le marbre.

5o. Après ces préparations, l'ouvrier dresse un gant, c'est-à-dire qu'il lui donne la dernière forme. Il ne faut pas oublier que l'étavillon doit former le dessus et le dessous de la main, et qu'il est d'une seule pièce; que le gant ne doit avoir qu'une seule couture dans sa longueur, et que cette couture est placée tout le long du petit doigt en de hors. Après avoir étiré l'étavillon dans tous les sens, et surtout en longueur, il le plie en deux du côté du pouce; il assujettit ces deux parties l'une sur l'autre avec un peu de salive, qui forme, avec la peau, une colle légère, ce qui lui donne la facilité de couper les deux parties à la fois, sans crainte de couper l'une plus que l'autre. Il les ébarbe dans toute leur longueur et à chaque bout; il les entasse, paire par paire, sur la table. Les ciseaux dont il se sert ont la forme de ceux du tailleur, mais ils sont un peu plus gros et plus longs.

Les dernières façons se donnent aux ciseaux ; la première a lieu par quatre opérations 1° on fend les doigts du gant, paire par paire; 2o on enlève la place où se pose le ponce; 30 on donne à chaque doigt la longueur qui lui convient; 4 on raffile, c'est-à-dire qu'on arrondit le bout des doigts.

La seconde consiste à couper le pouce, qui, comme l'étavillon, se fait d'une seule pièce, et qu'on coupe après avoir plié la peau. On garnit ensuite le gant de toutes les pièces qui lui sont nécessaires; 1o les fourchettes: ce sont des morceaux de peau longs et étroits, qui ont la forme d'un V, dont une branche se coud à un doigt, et l'autre à son voisin. L'index et l'auriculaire n'ont qu'une seule branche; le médius et l'annulaire en ont deux, une de chaque

côté; le pouce n'en a point; 2o les carreaux, qui sont des petits losanges en peau, qu'on coud au bas des fourchettes, du côté de l'intérieur de la main. Le plus grand de ces carreaux est placé au bas du pouce. Les fourchettes donnent à chaque doigt l'ampleur nécessaire pour le contenir. Les car. reaux sont placés au bas des fourchettes, à la naissance des doigts, en dedans de la main, afin de donner à cette partie toute l'ampleur dont elle a besoin pour ne pas en gêner les mouvements.

Tout étant ainsi disposé, les pièces sont remises en totalité à la couturière, et puis à la brodeuse, lorsque cela est nécessaire. On emploie depuis peu de temps, sous le nom de machine à coudre du gantier, une machine ingénieuse, inventée en Angleterre, pour coudre mécaniquement les gants.

Lorsque les gants sont cousus, on les livre au dresseur qui, après avoir donné l'humidité nécessaire, les renforme, c'est-à-dire qu'à l'aide de baguettes de 6 à 7 centimètres de long et de 3 centimètres de grosseur vers le milieu de leur longueur, bien lisses dans toute leur étendue, arrondies par les deux bouts, et légèrement coniques, comme les doigts, il ouvre les doigts du gant, et leur donne la forme voulue. Cet instru. ment se nomme tourne-gant ou renformoire.

Après cette opération de l'étirage, on les plic pour leur rendre leur forme naturelle, et on les étend sur des cordes pour les faire sécher. Ensuite le dresseur les renforme de nouveau, ébarbe le bout des doigts, et les plie par douzaines en paquets, qui sont ainsi livrés au commerce.

Les gants de percale se fabriquent de la même manière.

Les fabriques les plus importantes de France sont à Grenoble, à Paris, à Montpellier, à Milhaud et à Niort; on fabrique dans cette dernière ville la gauterie en peaux fortes. L. Seb. LENORMAND et MELLET. * GANYMÈDE (Mythologie.), jeune prince troyen d'une grande beauté, fils de Tros, fut enlevé par l'aigle de Jupiter, et place dans le ciel, où il remplaça Hebé comme échanson des dieux. C'est lui qu'on nomme le Verseau dans le Zodiaque. * GARAIE. Voyez LAGARAYE.

* GARAMOND (CLAUDE), graveur et fondeur de caractères, né à Paris vers la fin du 15e siècle, fut chargé par François Ier de graver, pour l'impression des auteurs

grecs, d'après les dessins d'Ange Vergen, Jes trois sortes de caractères grecs connus depuis sous le nom de garamond. Le travail de ces caractères n'a pas encore été sur passé, et les caractères romains du même graveur l'emportent aussi sur ceux des meil leurs artistes postérieurs. Les poinçons des caractères garamond, long-temps déposés à la chambre des comptes, ont été remis en œuvre en 1796, pour l'édition des œuvres de Xénophon sortie des presses de l'imprimerie royale.

GARAMPI (JOSEPH), cardinal et savant antiquaire italien, né à Rimini en 1725, mort à Rome en 1792, fut lié avec le célèbre Muratori (voyez ce nom), devint d'abord garde des archives secrètes du Vatican, obtint un canonicat à Saint-Pierre de Rome, ensuite l'évêché de Monte-Fiascone, exerça plusieurs nonciatures, et fut enfin revêtu de la pourpre romaine par le pape Pie VI. On a de lui les ouvrages suivants: de Nummo argenteo Benedicti II, pontif. max., dissertatio, etc., etc., Rome, 1749, in-4°; Memoric ecclesiastiche appartenenti all' istoria ed al culto della beata Chiara di Rimini, ibid., 1755, in-4o; Notizie, regole e orazioni in onore de' SS. martiri della ba. silica Vaticana, etc., ibid., 1756, in-12; lustrazione di un sigillo della Garfagnana, ibid., 1759; Saggio di osservazioni sul valore delle antiche monete pontificie, in-4o, sans date. Le cardinal Garampi avait formé une immense bibliothèque, dont le catalogue, fait avec soin, fut publié par M. Mariano de Romanis, Rome, 1796, 7 vol. grand in-8; en tête de ce catalogue se trouve une Notice (en latin) sur la vie du cardinal, par M. Jérôme Amati.

GARANCE. (Agriculture.) Plante à tiges épineuses, et dont les racines, d'un rouge plus ou moins foncé, sont employees à la teinture.

Cette plante a été de tout temps connue, mais sous diverses variétés. Pline l'ancien (livre XIX, chap. 3) fait mention d'une espèce (rubia) très-commune de son temps, et qui croissait sans culture dans presque toutes les provinces de l'empire. Olivier de Serres (liv. VI, chap. 29, vers la fin) parle de la garance de Flandre, qu'il présente comme la meilleure, et donne, sur la manière de la cultiver, des préceptes sages, qui, encore aujourd'hui, doivent en grande partie recevoir leur application. L'espèce dont nous allons traiter est celle qui, originaire Tome 11.

de la Palestine ou de l'Asie-Mineure, est, depuis environ un demi-siècle, cultivéc avec succès dans les communes qui forment maintenant le département de Vaucluse, et aux environs.

Les bénéfices considérables obtenus de ses produits ont porté les cultivateurs à en multiplier la culture, et l'expérience a prouvé que, si elle croît dans toute sorte de terrain, le plus propre à sa végétation est celui qui, sans être jamais chargé de trop d'humidité, se maintient frais durant les chaleurs de l'été.

Toutes les parties de la France peuvent produire de la garance; mais l'éclat et la solidité de la couleur semblent réservés aux productions des départements méridionaux.

La garance réclame une culture soignée et des travaux coûteux. Au commencement de l'hiver, la terre est rompue à un pied (de mètre) de profondeur : lorsque les gelees ou les pluies l'ont préparée, sa surface est égalisée avec le rateau de fer. On sème du 15 mars au 15 mai, suivant la saison. La terre est disposée en sillons de 4 à 5 pieds (1 mètre ) de large, entre chacun desquels demeure vacant un espace d'environ un pied. Chaque sillon reçoit quatre ou cinq rangées de graine, que la bêche recouvre d'environ un pouce de terre. On emploie 80 kilog. de graine par hectare. «La garance, étant levée, aussitôt sera sar» clée, pour bannir de la garancière toutes » autres herbes, ne souffrant dès le com» mencement que aucune y prenne place; » et à cela aller plusieurs fois, et tant curieu»sement que la seule garance demeure. » Ce précepte d'Olivier de Serres est encore le plus important à suivre.

Après chaque sarclage, et pour fortifier la tige, on répand sur le sillon un peu de terre bien ameublie prise dans l'espace laissé vacant.

Au mois d'octobre, les sillons sont recou verts d'une couche de terre de 4 pouces d'épaisseur, prise dans le même espace vacant. La garance passe ainsi l'hiver, et reparaît au printemps. La tige prend, cette seconde année, un accroissement considérable, se garnit de graines qui mûrissent en juillet et août, et sont cueillies à peu près sèches sur la plante.

Cette seconde année, il faut encore sarcler avec soin. Au mois d'octobre, on couvre de nouveau les sillons. Au mois de mars, la garance renaît. Nouveau sarclage, nou

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velle cueillette de la graine, si elle a mûri avant l'extraction, qui commence au mois de juillet cette troisième année. Pour l'extraction, on rase d'abord la tige jusqu'à la tête de la racine. La terre est ensuite défoncée à deux pieds au moins de profondeur, et la racine extraite est déposée et étendue dans des aires, où trois à quatre journées d'un soleil ardent suffisent pour la sécher. La garance arrachée, la terre demeure avec un guéret profond, et ce défoncement a, sur les récoltes à venir, soit en céréales, soit en prairies artificielles, de longs et importants résultats.

Dans les années où le fourrage est rare et la graine peu chère, on fauche, la deuxième et la troisième année, la tige avant la maturité de la graine, et l'on obtient pour les bestiaux et bêtes de labour un fourrage dont ils sont avides: l'urine de ces animaux devient rouge, tout le temps qu'ils en sont nourris.

Durant le cours de sa végétation, la garance est sujette à peu de maladies : le premier été passé, elle devient très-vigoureuse; elle redoute seulement, à la seconde et surtout à la troisième année, une espèce de rouille qui attaque la racine et la consume. La présence du mal est annoncée par le dé périssement de la tige, qui jaunit: le seul remède est de couper promptement toute communication entre les parties saines et les parties malades.

La culture de la garance a, par intervalles, donné de grands bénéfices, les prix s'étant tellement élevés, plus d'une fois, que le produit d'une seule récolte a égalé et même dépassé la valeur du fonds. Au moment où nous écrivons, les choses ont changé, et la garance, comme presque toutes les productions territoriales, est tombée à bas prix. Cependant, à 50 ou 60 fr. les 100 kil., et à une récolte moyenne (3000 à 3500 kil. par hectares), les cultivateurs trouvent plus de profit à sa culture qu'à celle du blé, vendu même à 25 fr. l'hectolitre.

La garance est triturée dans de vastes usines, où la racine, après avoir obtenu par l'action du feu toute la dessiccation possible, est passée sous la meule et réduite en poudre. La poudre reçoit dans le commerce le nom de grapp ( allemand ); la garance, expédiée en racine, conserve ou reprend le nom oriental d'al-isari.

MILLIET.

* GARANGEOT. Voyez GARENGeot.
GARANTIES. Voyez LIBERTÉ.

* GARASSE (FRANÇOIS), jésuite, né à Angoulême en 1585, fut d'abord employé pendant plusieurs années à l'enseignement dans les colléges de son ordre, se livra ensuite à la prédication, et se fit remarquer dans cette carrière par la fougue de son débit, les bouffonneries et les traits satiriques dont il assaisonnait ses sermons. Il ne mit pas plus de modération dans ses écrits, où l'on trouve les sorties les plus indécentes contre ceux qu'il regardait comme les ennemis des mœurs et de la religion. C'est ce qui a donné lieu aux attaques que Voltaire a si souvent renouvelées contre ce jésuite. Quelques écrivains ont avancé que, malgré des défauts si répréhensibles, le Père Garasse n'était pas sans des qualités estimables, que son indignation était souvent motivée, et que ses intentions étaient bonnes. Retiré, ou, suivant d'autres, relégué à Poitiers par ses supérieurs, Garasse y mourut en 1631 d'une maladie contagieuse qu'il avait gagnée en visitant les malades de l'hôpital. Il a laissé un grand nombre d'ouvrages dont nous ne citerons que les suivants: des Poésies latines, parmi lesquelles on trouve des élégies sur la mort de Henri IV, un poème sur l'inauguration de la statue de ce monarque sur le Pont-Neuf, et un autre poème sur le sacre de Louis XIII; Oraison d'André de Nesmond, premier président du parlement de Bordeaux, imprimée en 1656; deux écrits pseudonymes sous le nom d'And. Sciop pus, l'un intitulé: Elixir calvinisticum, etc., et l'autre : Horoscopus Anti-Cotonis, etc., imprimés à Anvers en 1614 et 1615, in-8° et in-4° ouvrages pleins d'imputations odieuses, de grosses injures contre les calvinistes, et dont les historiens des jésuites ont évité de faire mention; le Banquet des sept Sages, dressé au logis et aux dépens de Louis Servin, etc., sous le faux nom de Ch. de Lespinœil, Paris, 1617, in-8°: satire violente contre l'avocat général Servan, connu comme un adversaire des jésuites; le Rabelais réformé par les ministres (protestants), etc., Lyon, 1660, in-12; Recherches des Recherches....... d'Estienne Pasquier pour la défense de nos rois, etc., Paris, 1622, in-8°; Doctrine des beaux esprits de ce temps, ou prétendus tels, etc., etc., ibid., 1623, in-4o; Somme théologique des vérités capitales de la religion chrétienne, ibid.,1625, in-fol. ; livre censuré par la Sorbonne comme con

tenant des propositions hérétiques, scandaleuses, etc., et réfuté avec force par l'abbé de Saint-Cyran. (Voyez ce nom.)

* GARAT (PIERRE-JEAN), célèbre musicien, né à Bordeaux vers 1768, mort à Paris en 1823, sut, on peut le dire, la musique par inspiration. Dès sa plus tendre enfance, avant même de pouvoir parler, il répétait les airs que chantait sa nourrice. Avec l'âge, son goût se tourna en fureur, et l'on fut obligé de l'enfermer quelques mois loin des instruments, d'empêcher même leurs sons d'arriver jusqu'à lui, pour le distraire de cette passion qui avait déjà presque consumé sa vie ( Revue encyclopédique, tome 19, pages 17-30). Il vint à Paris âgé de 20 ans : c'est à ceux qui l'entendirent de raconter l'enthousiasme qu'inspira aux artistes et aux amateurs la voix ravissante d'un jeune homme qui, sachant à peine lire la musique, chantait tout l'opéra d'Orphée comme un autre eût chanté une ariette (voyez la Correspondance de Grimm, année 1784). La reine Marie-Antoinette voulut prendre des leçons de Garat, et, pour le fixer à la cour, le comte d'Artois le nomma son secrétaire. On se rappelle la romance qu'il composa pour sa bienfaitrice après la journée du 6 octobre Vous qui portez un cœur sensible; et cette complainte si touchante du troubadour, où il décrivait les maux de sa captivité Vous qui savez ce qu'on endure. Rendu à la liberte, Garat donna ses premiers concerts à Feydeau, parcourut ensuite l'Espagne, l'Angleterre et l'Allemagne, et revint à Paris, où il a terminé sa carrière au milieu des élèves qu'il avait formés, Dérivis, Nourrit, Ponchard, mesdames Branchu et Boulanger. Il fut inhumé auprès de Gretry, Mehul et Delille. On n'oubliera jamais le chant solennel du Belisaire (ode de M. Lemercier), ni ces dernières romances d'une si douce mélodie: le Premier Baiser d'Amour; Y sera-t-elle ? Mademoiselle de La Fayette; le Convoi du Pauvre.

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* GARAY (JEAN de), célèbre aventurier espagnol, né à Badajoz en 1541, passa en Amérique, muni d'une lettre de recommandation pour le gouverneur du Paraguay, qui le retint près de lui en qualité de secrétaire. La bravoure et l'activité qu'il déploya dans ce poste obscur le firent bientôt apprécier. Il reçut une commission de capitaine, et fut chargé, avec un faible détachement de troupes, de faire de nouvelles

explorations dans l'intérieur de l'Amérique méridionale ; il remonta le Parana, découvrit une contrée immense, et fonda non loin du fleuve un établissement qu'il nomma Santa-Fé-de-Vera-Cruz. En récompense de ses découvertes et des services importants qu'il rendit au Paraguay, Philippe II l'eleva au grade de lieutenant-général, et le fit gouverneur de l'Assomption en 1576. Quatre ans après, Garay descendit le Rio de la Plata, visita l'ancien emplacement de Buenos-Ayres, ville détruite par les Indiens, la reconstruisit, l'entoura de fortifications; et, pensant que le meilleur moyen d'assurer la prospérité de cet établissement, était de civiliser les hordes sauvages qui l'avoisinaient, il parcourut le pays, accompagné d'un ecclésiastique aussi éclairé qu'humain, décida les Indiens par sa prudence et ses promesses à quitter les bois et les montagnes qu'ils habitaient, et à venir s'établir dans les plaines où il les divisa en différentes peuplades, leur fit bâtir des villages, leur donna un culte, des lois, et des chefs dont la sage conduite fit aimer le joug espagnol. Après plusieurs autres courses qui eurent des résultats également heureux, Gray remontait le Parana pour se rendre à l'Assomption lorsqu'une tempête le força de débarquer sur un point qu'il n'avait point encore visité. Il y fut surpris dans son campement, pendant la nuit, et massacré par les Sauvages, avec 50 hommes de son escorte, vers l'an 1592.

* GARAY (don MARTIN de), ministre des finances d'Espagne, mort en 1822 dans la province d'Aragon, sa terre natale, avait eu, depuis 1808 jusqu'à la rentrée de Ferdinand VII, une part très-importante dans le gouvernement espagnol, et se concilia l'estime générale par les talents et le zèle qu'il apporta dans la conduite de plusieurs affaires. Appelé au ministère des finances sur la fin de 1816, il voulut introduire, dans cette branche de l'administration, des mesures qui, pour être fondées sur l'équité naturelle, ne soulevèrent pas moins l'opposition de plusieurs classes puissantes de l'état, dont les intérêts se trouvaient froissés. Don M. de Garay perdit son crédit auprès du roi par la brigue des courtisans et des moines, et ce ne fut pas sans une dans les derniers surprise pénible que, mois de 1818, on apprit le renvoi de ce ministre aussi probe qu'éclairé. * GARAYE. Voyez LAGARATE.

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