Page images
PDF
EPUB

lorsqu'il mourut à Montpellier en 1710. Les œuvres complètes de ce prélat ont été recueillies et publiées par l'abbé Ducreux, chanoine d'Auxerre, Nimes, 1782, 10 vol. in-8°. On y remarque la Vie de Théodosele-Grand, celle du card. Ximenès, des Panégyriques, des Oraisons funèbres. On a mal servi la gloire de Fléchier en établissant un parallèle entre son style et celui de Bossuet, auquel il ne faut rien comparer, mais après lequel il est glorieux encore d'occuper la seconde place. Des qualités qui constituent l'orateur sacré, l'évêque de Nimes en possédait deux à un rare degré : la noblesse des pensées et l'harmonie de l'élocution; encore peut-on lui reprocher sans trop de sévérité une recherche minutieuse, une symétrie fatigante dans l'arrangement des mots, quelque abus dans l'emploi des figures, en particulier de l'antithèse, quel ques neologismes, et surtout l'affectation à montrer sans cesse de la finesse et de l'esprit. Ses mandements et instructions pastorales, composés avec moins de travail que ses oraisons funèbres et ses sermons, sont moins souvent défigurés par les défauts que nous venons de signaler, défauts que Fléchier devait à la lecture des prédicateurs espagnols, à laquelle il se livrait en se jouant dans sa jeunesse, et dont, malgré lui, il conserva toujours quelques malheureux souvenirs.

FLECK NOE (RICHARD), poète anglais, mort en 1678, a composé plusieurs comédies: Damoiselles à la mode, 1667; Ermin and the chaste lady, etc. Une seule, the Domination of love, fut représentée et n'eut aucun succès. Ce poète n'est plus guère connu aujourd'hui que par l'excellente satire de Dryden, intitulée : Mac Flecknoe. Il se l'était attirée pour avoir accepté la place de poète laureat, que le changement de religion du célèbre traducteur de Vir gile venait de lui faire perdre.

regum Edwardi V, Richardi III et Henrici VII quàm Henrici VIII, titulorum ordine alphabetico multò jam meliùs quàm antè digestorum elenchus, Londres, 1579 et 1597; the Office of a justice of peace, 1658, in-8°,

[ocr errors]

etc.

FLEETWOOD (CHARLES), gendre de Cromwell, était chancelier échanson des rois Jacques Ier et Charles Ier, ce qui ne l'empêcha pas de prendre une part trèsactive à la révolution qui renversa du trône le dernier de ces princes, et le conduisit à l'échafaud. Cromwell lui fit épouser sa fille, veuve du général Ireton, le nomma conimandant des troupes en Irlande, l'un des commissaires civils de cette île, et enfin vice-roi en 1652, quand il eut pris lui-même le titre de protecteur des trois royaumes. Après la mort de son beau-père, Fleetwood, qui s'était d'abord flatté de lui succéder, signa cependant l'acte qui appelait Richard Cromwell au protectorat; mais bientôt après il se mit à la tête du parti qui le força d'abdiquer. Voyant tous les esprits disposés en faveur de Charles II, il aurait voulu coopérer à la restauration; mais, comme il hésita trop long-temps, elle s'effectua sans son concours; il se vit porté sur la liste des personnes qui, exceptées de l'amnistie royale, étaient, sauf la peine de mort, passibles de toutes les peines qu'un acte ultérieur du parlement pourrait leur infliger. Fleetwood termina ses jours près de Londres dans l'obscurité, peu de temps après la restauration de Charles II sur le trône.

* FLEETWOOD (GUILLAUME), évêque anglican, né à la Tour de Londres en 1656, mort évêque d'Ély en 1723, fut successivelaume et de la reine Anne. Il s'acquit beaument chapelain et prédicateur du roi Guilcoup de réputation dans l'éloquence sacrée, et n'en mérita pas une moins grande par ses savantes recherches sur l'antiquité. Parmi plus importants sont : Inscriptionum antiles nombreux ouvrages qu'il a laissés, les quarum sylloge in duas partes distributa Londres, 1691, in-8°; An essay upon miracles, etc., ibid., 1701, in-8°; Sixteen tical discourses, ibid., 1705, in-8°; Chronid'or et d'argent d'Angleterre pendant les con pretiosum, ou essai sur les monnaies six derniers siècles, ibid., 1707 et 1726,

* FLEETWOOD (GUILLAUME), greffier de la ville de Londres, obtint cette place en 1569 par le crédit du comte de Leicester, et ne se montra pas moins empressé que son protecteur à persécuter les catholiques et à prodiguer à la reine les plus serviles adulations. Il mourut en 1594, laissant plusieurs ouvrages parmi lesquels les plus importants sont : An oration made at Guild-in-8°. hall before the mayor, etc., concerning the late attempts of the queen's majestic's seditious subjects, 1571, in-12; Annalium tàm

[ocr errors]

prac

1539, mort dans la même ville en 1593, se * FLEISCHER (JEAN), né à Breslaw en livra à l'étude des sciences naturelles, et y

réussit autant qu'on le pouvait faire à l'époque où il vivait. On a de lui un ouvrage de physique peu lu aujourd'hui, mais qui a joui autrefois d'une certaine réputation : il est intitulé: de Iridibus doctrina Aristotelis et Vitellionis, 1771, in-8°.

* FLEISCHER (JEAN-LAURENT), jurisconsulte allemand, né à Bareuth en 1691, mort en 1749, directeur de la faculté de droit à Francfort-sur-l'Oder, a laissé en allemand et en latin un grand nombre d'ouvrages et de dissertations académiques. FLEISCHER (Guillaume), Allemand, mort à Paris en 1820, a laissé deux ouvrages : Annuaire de libr., première année, Paris, an X, 1802: on trouve en tête une Dissertation sur les Services rendus par les Allemands à la Bibliographie; Dictionnaire de Bibliographie française, tom. 1 et 2, 1812: ce dernier ouvrage n'a pas eu beaucoup de debit, et n'a pas été continué; il finit à la lettre Bha. L'auteur a laissé la suite en manuscrits: elle forme 20 vol. in-fol. qui se trouvent dans la bibliothèque de M. Panckoucke.

* FLEMING (CLAUDE), connétable de Suède, né en Finlande dans le 16e siècle, commandait dans cette province, et y soutint avec la plus grande fidélité les droits de Sigismond, roi de Pologne, au trône de Suède, qui lui était dévolu après la mort de son père Jean III, et que lui disputait son oncle Charles, duc de Sudermanie. Sigismond était catholique; on craigoait qu'il ne voulût renverser la religion du pays : les paysans se soulevèrent; Fleming, pour rétablir l'ordre, en fit périr plus de cinq mille; mais il mourut lui-même en 1597. Avec lui s'évanouirent les espérances de Sigismond, qui fut obligé de céder à l'ascendant de son heureux compétiteur.

* FLEMING (ABRAHAM), écrivain anglais, né à Londres vers le milieu du 16e siècle, s'est fait connaître par plusieurs traductions des auteurs classiques et par quelques ouvrages originaux; nous citerons seulement les Bucoliques et les Géorgiques de Virgile, Londres, 1575; Epitres.de Ciceron, Isocrate, Pline et autres, ibid., 1576, in-4°; Combats entre le vice et la vertu, ibid., 1582, in-8°; le Diamant de la dévotion, en 6 parties, ibid., 1586, in-12. Fleming a composé des prologues en vers pour un grand nombre d'ouvrages publiés de son temps par différents auteurs.

* FLEMING (PHILIPPE), écrivain flamand, né vers 1557, fut auditeur de la garnison d'Ostende sous Charles Van der Noot, François Vere, Frédéric Van Dorp et Daniel Hertain, gouverneurs de cette place. En 1604 il se retira à l'Écluse, où il remplit les mêmes fonctions. On a de lui une Relation du siége d'Ostende, en flamand, La Haye, 1621, in-4o.

* FLEMING (PATRICE), prêtre catholique irlandais, né en 1599 dans le comté de Louth, assassiné près de Prague en 1631 par quelques paysans lutheriens, est auteur de plusieurs ouvrages, dont le plus important est : Collectanea sacra, Louvain, 1667, in-fol. : c'est un recueil des vies des saints écossais, en tête duquel la vie de l'auteur a été écrite par un de ses compagnons, le Père Franç. Magenis, sous le titre de: Hist. martyrii venerabilis fratris Patricii Flemingi, etc.

* FLEMING (ROBERT), théologien écossais, né en 1630 à Bathens, mort à Roterdam en 1694, ministre de la congrégation écossaise, est auteur d'un ouvrage encore aujourd'hui estimé des calvinistes et des Anglais non-conformistes: the Fulfilling of the scriptures, c'est-à-dire l'accomplissement des écritures. FLEMING (Robert), fils du précédent, avec lequel il a été confondu par quelques biographes, mort en 1716 à Londres, où il était ministre de l'église d'Écosse, a laissé des Sermons et quelques autres ouvrages parmi lesquels nous citerons Speculum Davidicum redivivum, Londres, 1701; le Miroir de l'amour divin, ibid., 1691, in-8°, ouvrage en prose auquel est joint un poème dramatique intitulé: the Monarchical image, ou le songe de Nabuchodonosor, etc.

* FLEMING (CALEB), ministre non-conformiste, né en 1698 à Nottingham, mort en 1773, a publié : Examen de la recherche sur les ámes, ouvrage attribué à Henri Layton. On lui doit encore un opuscule intitulé: la Tentation du Christ dans le désert est la preuve d'une mission divine, avec une dissertation préliminaire sur la prosopopée, ou figure personnifiante, Londres, 1764, in-8°.

* FLEMMING ou FLEMMYNGE (RICHARD), prélat anglais, né à Crofton dans le comté d'Oxford, embrassa d'abord les opinions de Wiclef; mais dans la suite il rentra dans le sein de l'église catholique, et devint l'un des plus ardents adversaires

1

FLES

FLET

puis dans l'oubli le plus profond et le mieux mérité.

(60) de cet hérésiarque, contre lequel il parla violemment au concile de Constance, et dont, à son retour en Angleterre, il fit brûler les os suivant les décrets du même concile. Flemming mourut évêque à Lincoln en 1431. Il avait fondé le collége de ce nom à Oxford, et le destinait à être un seminaire de théologiens spécialement préparés à repousser la doctrine de Wiclef et de ses partisans. FLEMMING (Robert), neveu du précédent, ecclésiastique, né à Oxford, mort en 1483, écrivit en l'honneur du pape Sixte IV un poème en deux chants, intitulé: Lucubrationes Tiburtinæ, dont il fut récompensé par la place de protonotaire apostolique. On lui doit encore: Dict. græco-latinum; Carmina diversi generis ; et Epistolarum ad diversos liber unus.

[ocr errors]

FLEMMING (HEINO-HENRI, comte de), feld-maréchal, né en Pomeranie l'an 1632, servit avec la plus grande distinction contre les Turks et contribua à leur faire lever le siége de Vienune en 1683. L'électeur de Brandebourg le nomma successivement gouverneur de Berlin et de la Pomeranie ; il renonça à toutes ses charges, se retira dans ses terres, et mourut en 1706. FLEMMING (Jacques-Henri, comte de), neveu du précédent, né en 1667, entra de bonne heure au service de l'électeur de Saxe Jean-George, qui l'honora de son amitié. Il fut bien plus avant encore dans la confiance de Frédéric Auguste, son successeur, qui le nomma feld-maréchal et premier ministre. Flemming contribua puissamment à assurer sur la tête de son maître la couronne de Pologne qui lui était disputée par le prince de Conti. Il poussa avec animosité la guerre contre Charles XII, et il ne tint pas à lui que ce prince ne fût arrêté lors de la visite imprudente qu'il fit à Dresde au roi Auguste, dont il avait causé tous les malheurs. Flemming avait de grandes qualités; mais elles étaient ternies par beaucoup de hauteur et d'ambition, et par un goût très-vif pour les plaisirs. Il encourut la haine des Polonais, parce qu'il voulut étendre sans mesure l'autorité de son maitre ou plutôt la sienne propre, et mourut à Vienne en 1728.

FLESSELLE (PHILIPPE de), médecin ordinaire des rois François Ier, Henri II, François II et Charles IX, mort à Paris en 1562, a publié: Introduction pour parvenir à la vraye cognoissance de la chirurgie rationelle, Paris, 1547, in-8°. Cet ouvrage qui a été réimprimé en 1635, est tombé de

chands de Paris, né en 1721, figura de *FLESSELLES (N. de), prévôt des marbonne heure dans les troubles de la Breguillon, et se joignit aux adversaires du coutagne, où il embrassa la cause du duc d'Airageux La Chalotais. La cour, satisfaite de il s'y fit aimer par la douceur de ses mœurs sa conduite, le nomma intendant de Lyon; et la facilité de son caractère. Ce fut cette même facilité qui le perdit lorsque, dans des circonstances plus difficiles, il fut appelé à remplir, au commencement de la révolution, les dangereuses fonctions de prévôt des marchands à Paris. Partisan des mesures rigoureuses à la cour, ami du peuvoulut ménager à la fois deux partis extrêple dans les réunions de l'Hôtel-de-ville, il mes entre lesquels il n'y avait plus d'accommodement possible. Pressé dans la fameuse journée du 14 juillet 1789 de s'expliquer tait laissé entraîner au Palais-Royal, où sa sur ses tergiversations continuelles, il s'éjustification devait être entendue, lorsqu'un jeune homme lui tira un coup de pistolet, et lui brisa la tête, une lettre de lui, trouvée dans la poche du gouverneur de la Bastille, Delaunay, et par laquelle il l'exhortait à se défendre, fut, dit-on, le prétexte de son meurtre. Le peuple se jeta sur son cadavre, qui devint l'objet des plus dégoûtantes injures.

signe l'auteur d'un ouvrage de jurisprudence * FLETA (N.), nom sous lequel on déd'un usage journalier en Angleterre, qui a été publié pour la première fois en 1647, in-4o, sous le titre de : Fleta, sen commentanouvelle édition, Londres, 1685, d'après un rius juris anglicani. Seldon en a donné une manuscrit qu'il avait trouvé dans la bibliothèque Cottonienne; il y a joint une dissertation très-savante. On croit Fleta était que pour dettes sous le règne d'Édouard Ier. un juge anglais, et qu'il fut emprisonné

:

glais, mort en 1610 à Londres, avait été * FLETCHER (GILLES), diplomate anenvoyé en ambassade en Russie l'an 1588, servations, sous ce titre of the Russe comet publia à son retour le résultat de ses obmonwealth, of Manner of government by the Russe emperor, commonly called the emperor of Moskovia, Londres, 1590, in-8o, ibid., 1623, in-12, inséré depuis dans le premier vol. des Voyages d'Hackluyt. FLETCHER (Richard ), évêque anglican, frère

du précédent, né dans le comté de Kent vers le milieu du 16e siècle, n'était encore que doyen de Sutton-Longa, lorsqu'en 1586 il fut chargé d'accompagner Marie Stuart à l'échafaud, et montra plus de zèle que de discrétion dans ses efforts pour lui faire abjurer la foi catholique. Lorsque l'exécuteur eut élevé en l'air la tête sanglante de cette femme infortunée, on entendit avec horreur le fanatique Fletcher s'écrier d'une voix forte : « Ainsi périssent tous les ennemis de la reine Élisabeth.» Il fut nommé successivement évêque de Bristol en 1589, de Worcester en 1592, et enfin de Londres peu de mois après. A peine installé sur ce dernier siége, Fletcher perdit la faveur d'Élisabeth pour s'être marié une seconde fois, et mourut de chagrin en 1596.-FLETCHER (Gilles), fils aîné de l'ambassadeur, né vers 1588, mort en 1623, est auteur d'un écrit intitulé: Christ's victory and triumph in heaven and earth over and after death, Cambridge, 1610 et 1640, in-4°.

FLET CHER (Phinéas), frère du précédent, mort vers 1550 dans le comté de Norfolk, a laissé: Miscellanies, Cambridge, 1633, in-4°; Piscatory eclogues, et Purple Island, or the isle of Man ; cette dernière pièce a été réunie à l'ouvrage de son frère, Cambridge, 1783, in-4°.

* FLETCHER (JOHN), fils de l'évêque de Londres, auteur dramatique anglais, né vers 1576 dans le comté de Northampton, mourut à Londres en 1625. Destiné par son père à la carrière du barreau, il négligea les études du droit, et se livra à son goût pour la poésie. Il avait formé, avec Beaumont (voyez ce nom), étant encore à l'école de Middle-Temple, une liaison intime, et depuis donna, en société avec lui, plus de 50 pièces de théâtre, tant tragédies que comédies. Ces pièces eurent un grand succès, et quelques-unes sont encore représentées aujourd'hui. Infiniment supérieures à celles de Ben-Johnson, elles ont été mises longtemps en parallèle avec celles de Shakespeare. Le plan en est régulier, on y trouve une imitation plus vraie de la vie réelle, mais aussi elles sont loin d'offrir cette fougue d'imagination, ces idées pleines de grandiose, ce sublime d'expression qui caractérisent à un si haut point l'auteur d'Hamlet et du roi Lear. Elles ont été imprimées pour première fois, en 1672, in fol., et, depuis, un grand nombre de fois entre autres, 1711, 7 vol. in-8", 1778, 10 vol. in-8°, par les soins

:

la

de Colman. Enfin on les a réunies à celles de Ben-Johnson, Londres, 1811,4 gros vol. in-4°. J. Monck Watson a donné un Commentaire sur les pièces de théatre de Beaumont et de Fletcher, etc., Londres, 1798, in-8°.

* FLETCHER (ANDRÉ), publiciste anglais, ordinairement appelé Fletcher de Saltoun, nom d'un bourg d'Écosse où il naquit en 1653, fut élevé par le célèbre Gilbert Burnet, depuis évêque de Salisbury, et, par ses rapides progrès, se montra digne des leçons d'un tel maître. Doué d'une âme ardente, dévoré de l'amour de son pays, croyant que le bonheur ne pouvait exister pour lui que dans la république ou au moins sous la forme monarchique qui s'en rapprocherait davantage, Fletcher, nommé membre du parlement d'Écosse, s'éleva avec force contre toutes les mesures tendant à augmenter l'autorité des rois, s'opposa tant qu'il le put à la réunion de l'Écosse et de l'Angleterre, trempa dans la révolte du duc de Montinouth contre Jacques II, et, bien qu'ennemi de ce monarque, n'approuva pas qu'on l'eût expulsé du trône pour y faire asseoir un étranger, Guillaume III, prince d'Orange. Quoiqu'un enthousiasme opiniâtre ait quelquefois emporté Fletcher au delà des justes bornes, tout en blamant son zèle exagéré, on est forcé de reconnaître qu'il n'énonça jamais que ce qu'une conviction intime lui dictait, qu'il ne vendit ses talents à aucun parti, ct que sa conduite fut toujours dans une harmonie parfaite avec ses principes. Ce grand orateur mourut en 1716, emportant avec lui l'estime et les regrets de ses adversaires eux-mêmes. Ses discours politiques, aussi remarquables pour leur brièveté que pour leur måle vigueur, ont été recueillis et publiés à Glascow, 1749, in-12. Lord Buchan a donné: Essais sur la vie et les écrits de Fletcher de Saltoun, et du poète de Thomson, 1792, in-8°.—FLETCHER (Abraham), mathématicien anglais, né en 1714 à Bridekirk dans le duché de Cumberland, mort en 1793, était le fils d'un pauvre artisan, et triompha de tous les obstacles que le défaut d'éducation et de fortune opposait à son amour naturel pour la science. On lui doit un ouvrage estimé ayant pour titre : Universal measurer, Londres, 1762, in-8°.

FLEUR. (Botanique.) La fleur est cette partie locale et transitoire du végétal, existant par la présence et la jeunesse d'un ou de plusieurs organes mâles ou bien d'un ou

de plusieurs organes femelles, ou encore des organes mâles et femelles rapprochés et groupés, nus ou accompagnés d'enveloppes particulières.

Un organe mâle ou femelle peut donc, à lui seul, constituer une fleur. Pour qu'une fleur soit complète, elle doit offrir les organes des deux sexes environnés d'une double enveloppe.

La rose, l'œillet, etc., sont des fleurs complètes; je prends ce dernier exemple : ce qui attire d'abord les regards, ce sont cinq lames délicates et colorées, ou, si l'on veut, cinq pétales disposés en rosace, et qui sortent d'un tube vert. Le tube vert est le calice; les cinq lames colorées sont la corolle; le calice et la corolle forment le perianthe double, c'est-à-dire la double en veloppe de la fleur.

Deux filets incolores, divergents et courbés, sortent du milieu de la corolle. En détachant le calice et la corolle, on voit que les deux filets surmontent un corps oblong placé au centre de la fleur. Si l'on examine, à l'aide d'une loupe, les deux filets, on aperçoit des papilles très-délicates, placées sur une ligne longitudinale, d'un seul côté des filets. Le corps oblong est l'ovaire; les filets sont les styles; les papilles indiquent la place des stigmates. L'ovaire, les styles et les stigmates composent le pistil ou l'organe

femelle.

Entre les pétales et le pistil on remarque dix petites masses membraneuses et colorées, placées avec symétrie autour des styles. En détachant le périanthe, on voit clairement que ces deux petites masses sont attachées au sommet de dix supports grêles, dont cinq sont fixés sous l'ovaire, et les cinq autres à l'extrémité inférieure des pétales. Si la fleur est un peu avancée, une quantité innombrable de corpuscules jaunâtres, semblables à une poussière trèsfine, s'échappent des dix petites masses par des fentes qui s'ouvrent d'elles-mêmes. Les corpuscules sont le pollen; les dix petits sacs membraneux qui contiennent le pollen sont les anthères; les supports des anthères sont les filets ou androphores. Le pollen, les anthères et les andro phores composent les étamines qui sont les organes mâles. Cet examen rapide de la fleur de l'œillet suffit pour faire juger qu'elle est complète, et par conséquent hermaphrodite.

La fleur du lis est moins complète que celle de l'œillet; elle offre, à la vérité, les

deux sexes réunis; mais le périanthe de l'oeillet, composé d'un calice et d'une corolle, est double, tandis que celui du lis, formé d'une seule enveloppe, est simple. A plus forte raison devons-nous estimer qu'une fleur est incomplete, quand elle est mâle ou femelle, c'est-à-dire quand elle ne présente qu'un des deux sexes, les étamines ou le pistil, comme le coudrier, les pins, les chênes, etc.

La partie d'où naissent médiatement ou immédiatement les organes sexuels et la corolle, est le réceptacle de la fleur. Lorsqu'une fleur n'a pas de périanthe, le point de la plante mère, sur lequel elle repose, est le réceptacle; lorsqu'une fleur a un périanthe simple, le fond de ce périanthe est le réceptacle; lorsqu'une fleur a un périan the double, le fond du calice est le réceptacle. Nulle fleur n'est privée de réceptacle, puisqu'il faut bien que les organes qui la composent soient attachés en un endroit quelconque.

On distingue les fleurs en régulières et irrégulières.

Pour qu'une fleur soit parfaitement régulière, il faut que les pièces de même nature qui composent chacun de ses systèmes organiques soient absolument semblables entre elles, et placées sur un plan régulier, à égale distance les unes des autres, et que les pièces de nature diverse, qui appartiennent aux différents systèmes organiques de cette même fleur, affectent entre elles une ordonnance symétrique. Mais il suffit que cet état de chose existe dans le périanthe, pour que l'on considère la fleur comme réguliere; et, par opposition, on nomme fleur irrégulière, celle dont les divisions ou les segments du périanthe diffèrent entre eux par la grandeur, la forme et la position. Une seule de ces différences entraîne l'irrégularité de la fleur, et la plus grande irrégularité possible résulte du concours de toutes ces différences.

Il y a des espèces qui portent habituellement des fleurs régulières, comme le rosier; et d'autres, des fleurs irrégulières, comme le mufle de veau. Les espèces à fleurs régulières produisent quelquefois, par accident, des fleurs irrégulières, et les espèces à fleurs irrégulières, des fleurs régulières. Dans les deux cas, ces fleurs sont censées des monstres, c'est-à-dire des êtres dont l'organisation s'écarte du type primitif de l'espèce.

La dégradation du type primitif a lieu

« PreviousContinue »