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qui a peut-être moins de rapport encore avec la Peinture qu'avec la Poésie, n'est pas une science purement mathématique, comme on a semblé le croire chez les anciens, et même jusqu'au 16° siècle de notre ère. Nous la plaçons dans les Beaux-Arts, où l'on pourrait aussi admettre la théorie de la Danse.

Les Belles-lettres, nous les commençons toujours par la section de Grammaire, nommée cette fois Linguistique; mais nous donnons, au classement des langues, un ordre géographique combiné autant que nous l'avons pu avec le besoin de grouper ensemble celles qui ont une origine commune; par ce moyen, l'hébreu qui se trouvait

au commencement de cette section est reporté à la tête des langues de l'Asie. La section des poètes est beaucoup plus développée que dans nos premières éditions. Celle des poètes dramatiques forme une seconde partie de la Poésie, et est également divisée par langues. Ce qui a déterminé l'admission de cette division, c'est d'abord l'existence d'un certain nombre

d'ouvrages historiques et théoriques sur le theâtre en général, qui ne pouvaient être bien placés qu'à la tête d'une section toute spéciale, ensuite la nécessité de prendre en considération qu'un grand nombre de pièces de théâtre sont écrites en prose; néanmoins, dans un catalogue où la classe dramatique ne serait pas très abondante, il conviendrait mieux, peut-être, de placer immédiatement à la suite des poètes de chaque nation, les auteurs dramatiques qui s'y

rapportent.

Dans plusieurs des anciens systèmes bibliographiques les plus suivis, sans en excepter le nôtre, la Mythologie, et il ne s'agissait guère que de celle des Grecs et des Romains, était placée soit avant la Poésie, en forme d'introduction, soit immédiatement après les poètes, en forme d'appendice: c'est qu'alors ou ne considérait la connaissance des traditions fabuleuses auxquelles on donne maintenant le nom de Mythes, que comme une étude propre à faciliter l'intelligence des poètes. Mais aujourd'hui que cette classe embrasse la mythologie de tous les peuples, et qu'on l'étudie particulièrement sous le rapport de l'histoire des religions, il convient de la placer dans cette même histoire, tout en conser

vant au Christianisme le rang qui lui appartient, au moins chez presque tous les peuples de l'Europe et des deux Amériques, comme religion révélée et comme se rattachant à l'histoire de l'Ancien-Testament; c'est donc dans l'Histoire des religions que nous l'avons rangée. Quant aux fables, on les réunissait à la Mythologie, confondant ainsi l'apologue avec le mythe. Selon nous, elles appartiennent à la Fiction.

La Fiction en prose comprenant les apologues (29), les contes et les romans de tout genre, trouve naturellement sa place à la suite de la Poésie; elle doit être accompagnée des facéties et même des dissertations sin

gulières, bien que plusieurs de ces dernières soient du ressort de la Philologie, classe dont il serait, au reste, bien difficile de déterminer rigoureusement les limites. C'est à la Philologie que nous rattachons le genre gnomique, y compris les proverbes. Toutefois les gnomiques, qui peuvent se confondre avec les maximes, seraient aussi convenablement placés dans la Morale. Les proverbes ont quelquefois été mis dans la grammaire. Leurs rapports avec les gnomiil arrive souvent qu'un même livre réunit ques est plus apparent que réel; mais comme des choses qui tiennent de l'une et de l'autre espèce, il a bien fallu se déterminer à les comprendre dans la même section.

Les symboles, emblêmes et devises qui viennent ensuite, ont de l'analogie avec l'Iconographie ou plutôt l'Iconologie, placée dans les Beaux-Arts; en les conservant ici, selon l'ancien système, nous en avons détaché les hiéroglyphes pour les reporter aux antiquités égyptiennes, a côté des ouvrages du même genre qui s'y trouvaient déjà.

Jusqu'ici on a été peu d'accord sur le rang que doivent occuper dans une bibliothèque

(29) Nous conservons dans la Poésie versifiée les apologues en vers, qu'à la rigueur on pourrait reporter ici, pour ne pas séparer des choses si parfaitement analogues entre elles pour le fond. Les rédacteurs du Catalogue de la Bibliothèque du roi ont adopté cette réunion. Dans son second système, Prosper Marchand place les fabulistes après les livres d'emblêmes. M. Merlin a fait de même, mais il a réuni dans la Morale ces deux sortes d'ouvrages.

les Dialogues et les Épistolaires. Les uns les relèguent à la suite des Polygraphes, tout à la fin des Belles-Lettres, par le motif que ces sortes d'ouvrages traitent ordinairement de plusieurs matières, et sont, par conséquent, une suite des Polygraphes. Les autres, au contraire, pensent que ce sont là deux genres distincts de compositions littéraires, à la vérité d'un ordre inférieur, mais qui n'en doivent pas moins former deux sections spéciales, et se placer avant les Polygraphes, réunion de tous les genres dépendant de la littérature. De leur côté, les rédacteurs du Catalogue de la Bibliothèque du roi ont annexé à la Philologie les Dialogues et les Épistolaires, et les ont placés entre la critique proprement dite et la satire. Enfin, M. Daunou et ceux qui, comme lui, rangent de suite tous les ouvrages de littéra-, ture écrits en prose, placent les Épistolaires entre les orateurs et les romans. Pour nous, nous adoptons le classement dans lequel les Dialogues et les Épistolaires précédent les Polygraphes. Néanmoins, nous devons le reconnaître, il y a telle correspondance toute spéciale qui doit trouver sa place dans la section des Sciences, de la Philologie ou de l'Histoire, à laquelle elle se rapporte ; et il en est de même des ouvrages qui, sous forme de dialogues, traitent un sujet bien

déterminé.

Il a toujours régné dans la classe des Polygraphes un certain vague que nousmême, peut-être, nous n'avons pas assez evité. On y fait entrer, indépendamment des auteurs qui ont composé des ouvrages en différents genres, ceux qui traitent de diverses matières en un seul ouvrage, comme l'a fait Montaigne, et, enfin, on y admet les Diverses leçons, et les Mélanges. Selon nous, on ne devrait placer dans les Polygraphes que les écrivains qui ont laissé des compositions en différents genres, et plus spécialement ceux qui appartiennent à la littérature proprement dite, car c'est sous ce dernier rapport seulement que cette section s'annexe aux Belles-lettres. Quant aux Polygraphes qui se sont spécialement distingués dans une science, c'est dans cette science qu'il faudrait les porter. Ainsi, Aristote, quoiqu'il ait été presque universel, resterait dans la Philosophie; Voltaire, au contraire, Voltaire, malgré toutes

ses prétentions au titre de philosophe, ne serait qu'un grand polygraphe littéraire ; Montesquieu, que, peut-être un peu légèrement, nous avons considéré comme polygraphe, devrait être placé au commencement de la Jurisprudence, dans toute bibliothèque où l'Esprit des lois ne se trouverait pas séparément. Les auteurs, qu'à l'imitation des Anglais nous nommerons Essayists, pourraient être, soit dans la Morale, soit dans la Philologie, selon que l'un de ces deux genres y dominerait le plus. II en serait de même des Diverses leçons et des Mélanges d'un seul auteur, lesquels appartiendraient ou bien à la Philologie, ou bien aux Mélanges historiques, selon la nature du recueil. Nous terminons les Belles - Lettres par les Collections d'ouvrages et d'extraits de différents auteurs, qui se rapportent plus particulièrement à la littérature.

L'Histoire, avec ses Prolegomènes et ses Paralipomenes, est de toutes les classes celle qui est la moins susceptible de grandes modifications. Aussi la retrouvera-t-on ici à peu près telle qu'elle était dans notre troisième édition. Les voyages y forment toula Géographie. On pourrait cependant exjours une ample section spéciale à la suite de traire de cette série les relations qui se rapportent exclusivement à une seule contrée, et les placer dans l'histoire particulière de cette même contrée.

La Chronologie et l'Histoire universelle terminent les Prolégomènes; après quoi vient l'histoire des religions, où, comme nous l'avous déjà dit, se trouve placée la Mythologie, envisagée dans ses rapports avec les religions autres que le Judaïsme, le Christianisme et l'Islamisme. Là nous avons soin de distinguer la Mythologie de l'ancien Paganisme, religion éteinte, et celle des peuples du Nord, appartenant à un culte également éteint, de la Mythologie orientale encore subsistante. Ainsi, à ce qui, dans notre ancienne table, constituait la Mythologie, nous réunissons et la partie de l'Archéologie qui traite des usages religieux, et ce qui se rapporte aux mythes religieux des peuples orientaux anciens et modernes, laissant toutefois dans la Théologie les livres sacrés de ces mêmes peuples. En formant cet appendice de l'His

toire des religions, notre but a été de présenter le tableau comparatif de toutes les mythologies. Cependant, si cette réunion n'était pas goûtée, on pourrait ne conserver dans cette section que la mythologie générale et reporter les mythologies particulières, soit dans l'Archéologie, soit dans l'histoire des nations auxquelles elles appartiennent.

L'Histoire byzantine et celle des diverses invasions qui amenèrent et suivirent la chute de l'empire romain, font une transition de

l'Histoire ancienne à l'Histoire moderne: nous les avons réunies en une seule section, sous le titre d'Appendice à l'Histoire ancienne. Suivant en cela l'exemple de nos prédécesseurs, nous avons placé à la suite de l'Histoire moderne des Paralipomenes ou suppléments comprenant l'Histoire de la chevalerie et l'Art héraldique, l'Archéologie, l'Histoire littéraire, la Bibliographie et les Mélanges historiques. L'Histoire de la noblesse, ne se rapportant guère qu'à l'Europe, serait peut-être mieux placée à la suite de l'Histoire de cette partie du monde que dans la division où nous l'avons laissée. L'Archéologie se compose particulièrement de tout ce qui tient à l'histoire des mœurs et usages, soit des anciennes monarchies orientales, soit des Grecs ou des Romains; elle comprend aussi les monuments de toute espèce qui nous restent de ces différents peuples. Quant aux antiquités particulières des Germains, des Gaulois, etc., elles servent d'introduction à l'histoire spéciale des nations européennes. Ce qui nous a empêché de placer l'Archéologie immédiatement après l'Histoire ancienne, comme le font plusieurs catalogistes, c'est que la science qui s'occupe des antiquités n'est pas bornée à l'époque où s'arrête l'histoire ancienne, et qu'elle pénètre bien avant dans le moyen-âge, dont elle interroge les monuments qu'il est quelquefois bien difficile de séparer de ceux d'un âge plus reculé. La réunion de tous les objets qui se rapportent à ce genre d'étude forme un ensemble trop vaste, trop spécial, pour que la section qui y est consacrée puisse être convenablement placée, soit entre l'Histoire ancienne et l'Histoire byzantine, soit entre celle-ci et l'Histoire moderne; ce serait d'ailleurs interrompre, sans nécessité, la série historique

des différents âges. Cependant, s'il s'agissait d'une bibliothèque où les livres d'antiquités fussent trop peu nombreux pour qu'on pût en former une section spéciale, on pourrait alors les réunir à l'Histoire ancienne.

A la suite de l'Histoire littéraire, nous avons placé la Biographie, parce que dans cette section domine la biographie littéraire, et que d'ailleurs nous en avons extrait les biographies spéciales des personnages historiques pour les placer dans l'histoire des pays à laquelle elles appartiennent. Pourtant, nous ne saurions nous le dissimuler, si ce classement est irréprochable en ce qui concerne les biographies littéraires et artistiques, il ne l'est pas également à l'égard des recueils biographiques généraux, et surtout des dictionnaires qui, comme celui de Moréry, réunissent à la Biographie les principaux faits de l'histoire ecclésiastique et civile, et même la Géographie. Ces derniers ouvrages appartiendraient plus régulièrement peut-être aux Prolégomènes ou aux Mélanges historiques qu'à la Biographie proprement dite.

La Bibliographie tient de si près à l'Histoire littéraire en général et à la Biographie des gens de lettres et des savants en particulier, qu'elle devait naturellement trouver sa place à la suite de ces deux sections. C'est donc là que nous l'avons rangée, en y réunissant l'histoire de l'imprimerie, qui ne pouvait guère être séparée de celle des

livres.

La classe historique est terminée par des mélanges, et elle est suivie d'une sixième et dernière classe, sous le titre de Mélanges et Dictionnaires encyclopédiques. Là, indépendamment des ouvrages que désigne particulièrement ce titre, pourront se placer les Journaux qui traitent de différentes matières, ainsi que les Collections où sont réunis des ouvrages de tout genre. Les Recueils encyclopédiques étant, ou devant être le résumé de toutes les connaissances acquises au moment de leur publication, sont mieux placés, selon nous, à la fin d'un Catalogue qu'au commencement, comme un savant respectable, M. de Fortia, le proposait, il y a quelques années, dans un Système général de Bibliographie alphabé–

tique, où, tout en donnant aux cinq grandes classes un autre ordre que le nôtre, il a conservé dans chaque classe presque toute l'ancienne division.

Telles sont les seules modifications que nous avons essayé de faire au système des libraires de Paris: elles ne satisferont pas, nous le craignons bien, les esprits curieux de nouveautés; mais peut-être obtiendront

elles l'approbation des personnes auxquelles l'expérience a fait reconnaître les graves inconvénients qu'offrent les nouveaux classements proposés par différents bibliographes, tant nationaux qu'étrangers, classements qui jusqu'ici ne peuvent guère être regardés que comme des essais, puisqu'aucun d'eux ne s'est concilié les suffrages des juges compétents.

Note supplémentaire qui se rapporte à la page v.

De tous les systèmes bibliographiques auxquels a donné naissance le désir de faire descendre la Théologie et la Jurisprudence aux derniers rangs, le meilleur, sans aucun doute, est celui de M. Daunou, tel qu'il est exposé au commencement du Catalogue de ce savant distingué. C'est aussi celui qui se rapproche le plus du système des libraires de Paris, système dont, à bien le considérer, il n'est guère qu'un remaniement. L'ordre des classes y est interverti, et leur nombre est porté de cinq à sept; mais, à quelques modifications près, les divisions de chaque classe sont restées les mêmes. Dans le nouvel ordre qu'a suivi M. Daunou, après une introduction formée de la Bibliographie et de l'Histoire littéraire, viennent : 1les Belles-Lettres, composées des Grammairiens, des Rhéteurs, des Poètes, des Critiques et des Mélanges littéraires; 2o l'Histoire, précédée de la Géographie et de la Chronologie, et terminée par des Suppléments ou Paralipomènes historiques; 3o les Sciences, contenant la Philosophie proprement dite, avec la Métaphysique, la Logique, la Morale, la Politique, la Science sociale, l'Economie politique, enfin la Physique, les Mathématiques et l'Histoire naturelle; 4° les Arts, où sont compris l'Agriculture, les Arts mécaniques, les Arts du dessin et la Musique; 5° la Médecine; 6o la Jurisprudence; 7° la Théologie: le tout terminé par les Collections encyclopédiques. Le seul mérite que l'auteur prétendit attribuer à cette disposition, c'était, disait-il, d'être celle qui a régné daas les études durant les siècles ou l'on a fait le plus de livres. «En effet, on commençait par la grammaire, on poursuivait un cours de littérature qu'accompagnaient quelques leçons de géographie et d'histoire; un cours de philosophie terminait l'enseignement général, après lequel on se livrait à l'étude spéciale ou de la médecine ou du droit, ou de la théologie, selon la profession à laquelle on avait été destiné. » Cette distribution serait assez naturelle, peut-être, si nos bibliothèques ne se composaient que de livres élémentaires destinés à un cours d'étude universitaire du premier degré; mais il en est autrement, car chaque classe considérée dans toutes ses branches, dans tous ses degrés, comme dans notre Catalogue, forme un ensemble trop vaste, demande des études trop diverses, trop étendues, pour qu'on puisse

la considérer simplement comme un des degrés à franchir pour arriver à une des trois grandes professions auxquelles, selon M. Daunou, tout vient se résumer, ou à toute autre profession savante. Par exemple, la culture des Belles-Lettres étendue à toutes les divisions et subdivisons du système de ce savant, divisions qui, à quelque chose près, sont aussi les nôtres, la culture des lettres ainsi comprise, disons-nous, est tout autre chose que ne le sont, et ne le doivent être les études préparatoires qui se font dans nos colléges. On peut même ajouter que les Belles-Lettres sont la principale base de deux professions spéciales, savoir: celle d'homme de lettres, et celle de l'enseignement des langues savantes. Ainsi, en admettant que cette classe eût les mêmes titres que toute autre classe pour occuper le premier rang dans une bibliothèque où la Théologie serait reléguée à un des derniers, il est certain que ce rang ne saurait lui appartenir de droit absolu. Autre observation de ce que, dans les colléges, quelques leçons de géographie et d'histoire accompagnaient le cours de belles-lettres, s'ensuit-il, de toute nécessité, que l'Histoire, avec le cortége obligé qui l'accompagne, doive être placée entre les BellesLettres et les Sciences? Ce qui pourrait être bien plus naturel, ce serait de placer la Médecine immédiatement après la Physique, la Chimie et l'Histoire naturelle; et cependant M. Daunou en a formé une classe tout-à-fait séparée des autres.

En classant les Belles-Lettres, ce savant professeur a eu soin de bien distinguer les Traités théoriques des ouvrages qui sont la base ou, si on l'aime mieux, le résultat de ces théories; sur ce point, nous sommes d'accord avec lui; mais il a placé de suite les Compositions littéraires en prose, avant de s'occuper de la Poésie, en sorte que, dans son Catalogue, publié d'après son système, les Épistolaires et les Romans précèdent les Poètes. Quoiqu'au premier aperçu cette manière de procéder paraisse assez logique, nous ne saurions l'admettre, et voici pourquoi: la versification n'est certainement pas le seul caractère distinctif de la poésie, genre auquel, selon nous, appartient de droit toute fiction, où domine l'action d'une imagination riche et brillante. Pour le prouver, il nous serait facile de citer plusieurs ouvrages en prose qui renferment plus de véritable poésie,

en quelques pages, que tel gros recueil de vers qu'on est convenu d'appeler poëme ne sait-on pas, d'ailleurs, que la plupart de nos anciens romans de chevalerie sont de simples traductions en prose d'ouvrages écrits en vers français, dans le 12 et le 13° siècle. Ce n'est donc pas sans motif que nous avons conservé à la suite de la Poésie proprement dite les Fictions en prose, qui en sont une dépendance naturelle. Dans un autre système tout récent, où l'on a suivi, à l'égard des ouvrages en vers le classement de M. Daunou, se trouvent réunis, sous le titre général de Composition, des ouvrages de différents genres, auxquels, sans nul doute, convient cette dénomination; mais le libraire ingénieux, qui a eu l'idée de ce classement, semble avoir oublié que des ouvrages comme l'Esprit des lois, comme l'Émile, le Discours sur l'histoire uni

verselle, ou comme le Génie du Christianisme, sont aussi des Compositions, quoiqu'ils ne se placent pas dans la classe des Belles-Lettres, où néanmoins, ils figureraient un peu mieux que tel pamphlet odieux et mal écrit, ou que telle ignoble facétie qu'on est bien obligé d'y conserver: ce qui prouve évidemment, à notre avis, que la dénomination de Composition est beaucoup trop vague pour devenir le titre spécial de l'une des sections des Belles-Lettres. Quoique le Télémaque soit bien une composition purement littéraire, des esprits assez subtils pour prendre souvent, dans les choses, l'exception pour la règle, ont jugé convenable de placer ce roman poétique dans la section des Traités sur l'éducation des princes, sous prétexte qu'il a été composé pour l'instruction morale du duc de Bourgogne. En cela nous n'avons été nullement tenté de les imiter.

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