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en France une sorte de consécration, et fut adopté dans une partie de l'Europe. En vain quelques personnes (16) essayèrentelles de le combattre, ou du moins d'y substituer leurs innovations, toutes ces tentatives malheureuses ne servirent qu'à en démontrer la supériorité.

Il ne faut pas trop s'étonner que de simples libraires, mais des libraires réellement instruits, aient réussi mieux que des gens de lettres, que des savants de profession à donner du crédit à un système bibliographique; car d'un côté, en le concevant dans son ensemble et dans ses détails, ces libraires étaient affranchis des prédilections exclusives que les savants sont naturellement portés à avoir pour ce qui fait l'objet principal de leurs études; et d'un autre côté, les occasions fréquentes qu'ils avaient eues de classer des bibliothèques de tous les genres, avaient dû leur faire trouver la méthode la mieux appropriée à l'arrangement d'un catalogue de quelque étendue. C'était d'ailleurs une chose heureuse pour les personnes qui faisaient usage de ces catalogues et qui en avaient une fois étudié le classement, de savoir d'avance à quelle place elles pourraient trouver les ouvrages qu'elles désiraient se procurer, et d'être ainsi dispensées de lire d'un bout à l'autre des volumes quelquefois fort gros.

Le système des libraires de Paris était à peu près le seul qu'on suivit en France lorsque la révolution de 1789 éclata. Les orages qui bouleversèrent alors l'ordre social tout entier, n'épargnèrent pas les choses purement littéraires. Tout fut remis en question, tout, sans excepter l'ordre à suivre dans la rédaction des catalogues de livres. A cette époque on ne dut être que médiocrement surpris de voir plus d'un apôtre de la Philosophie du 18 siècle attaquer vivement, au nom de la raison, un système bibliographique qui donnait le premier rang aux choses divines et le second aux lois. Une réforme radicale fut donc jugée indispensable par les plus zélés, tandis que

(16) D'abord, en 1760, l'abbé Leclerc de Montlinot, dans son Essai sur un projet de catalogue de bibliothèque, que l'abbé de Saint-Léger réfuta victorieusement; ensuite, en 1776, le libraire Née de La Rochelle, fort jeune alors, dans le catalogue des livres de Perrot.

d'autres, plus modérés ou plus timides, se bornaient à demander qu'on se hâtât d'effacer de ce système toutes les traces de notre ancien esclavage (17). Alors surgirent, presque simultanément, un certain nombre de nouveaux systèmes dans lesquels on s'accordait assez bien, à la vérité, soit pour déplacer la Théologie, soit pour la faire entièrement disparaître en la confisquant au profit de la Métaphysique, mais où, pour tout le reste, on était complètement en désaccord. Les uns (18) voulaient qu'on suivît la marche des idées, et prenaient pour base de leurs systèmes Bacon et les encyclopédistes, c'est-à-dire, les trois mots : raison, imagination,mémoire; les autres (19) adoptaient la marche des études que, comme de raison, ils concevaient chacun à leur manière. Celui-là (20) mettait en avant ses trois classes favorites: connaissances instrumentales, connaissances essentielles, connaissances de convenances.Celui-ci (21) ajoutait aux trois divisions fondamentales des encyclopédistes celles des besoins physiques et des besoins moraux; tandis qu'un autre (22) proposait treize classes, en commençant par l'agriculture, le plus ancien des arts. Cependant, parmi les novateurs se faisaient remarquer l'abbé Ameilhon, le janséniste Camus, et M. Daunou, ancien oratorien; tous trois gens de mérite, sans doute, mais trop partisans des idées dominantes alors pour ne pas leur faire d'amples concessions (23).

En enlevant à la Théologie le rang dont elle était en possession depuis tant d'années dans nos bibliothèques, on pensait que rien n'était si facile que de l'y remplacer; pourtant sur ce point, comme sur beaucoup d'autres, il fut impossible de s'entendre.

(17) Lettre de B. à Daunou, du 20 nivôse an 1x, dans le Bulletin du Bibliophile, 6a série, p. 75. (18) Le professeur Butentschon, à Colmar; M. Peignot, alors à Vesoul.

l'Institut, classe de littérature et beaux-arts.

(19) Camus, dans le 1er vol. des Mémoires de

(20) Le citoyen Arsenne Thiebaut, Exposition du tableau philosophique des connaissances humaines, Paris, an x, in-8.

(21) Le P. Laire.

(22) Le citoyen Parent, Essai sur la bibliographic, 1801, in-8.

(23) Voyez à la fin de cette introduction.

La Philosophie, les Belles-Lettres et l'Histoire, voire même l'humble Bibliographie, furent tour à tour, et inutilement proposées. Ainsi, non seulement aucun système ne prévalut, mais même aucun ne put réunir en sa faveur un certain nombre de suffrages. En sorte qu'après d'inutiles efforts, il fallut en revenir au système des libraires, que chacun regardait d'ailleurs comme le meilleur après le sien. Cependant les anciennes traditions de Martin, auxquelles, malgré les attaques multipliées des novateurs, presque tous les catalogistes français sont restés fidèles, trouvent aujourd'hui de nouveaux ennemis à combattre. Cette fois c'est au nom du progrès, au nom de ce qu'on appelle la marche de l'esprit humain qu'on les condamne. Le vieux système, diton, est tout-à-fait en désaccord avec les idées nouvelles, avec le développement des sciences; on le déclare tout-à-fait inadmissible. Mais heureusement cet arrêt n'est pas sans appel, car enfin, nous le demandons, qu'y a-t-il donc de changé dans la nature des choses? La Philosophie n'est elle pas toujours la philosophie, quel que soit le point de vue sous lequel on l'envisage; l'Histoire ne reste-t-elle pas toujours l'histoire, soit que, comme le veulent les encyclopédistes, elle appartienne à la Memoire, soit que, dans le système de M. Ampère, on la classe dans la Noologie, soit enfin qu'elle dépende de la Science sociale, comme le prétend M. Merlin. A la vérité, les sciences proprement dites ont beaucoup agrandi leur domaine depuis quelques années; elles se sont enrichies de nouvelles applications bien importantes; des procédés déjà connus, jusqu'ici restés à l'état d'essai, ont été perfectionnés et mis en pratique; mais rien de cela ne constitue une science entièrement nouvelle, une science qu'on ne puisse, au moyen de quelques subdivisions, parvenir à introduire dans le système des libraires, aussi bien que dans tout autre qu'il plairait de lui substituer.

Parmi les promoteurs du progrès, dont les noms peuvent avoir le plus d'influence, nous trouvons au premier rang M. AudréMarie Ampère, savant illustre, qui, en 1834, nous a donné une Exposition naturelle de toutes les connaissances humaines, applicable, selon lui, à l'arrangement d'une

grande bibliothèque (24); là sont exposés des tableaux synoptiques des sciences et des arts, divisés en deux règnes, savoir : Sciences cosmologiques et Sciences noologiques; chaque règne y a ses sous-règues, chaque sous-règne ses embranchements, et chaque embranchement ses sous-embranchements; ce qui donne à chaque règne quatre-vingt-quatre divisions particulières, en partie dotées de noms grecs tout-à-fait respectables. Ce système, beaucoup trop symétrique pour être naturel et rigoureusement vrai, est tout différent de celui de Bacon; mais il est permis de douter qu'il ait autant de durée que ce dernier.

Sans doute, nous nous inclinons respectueusement devant les savantes et ingénieuses conceptions de M. Ampère, de même que nous rendons hommage aux velléités philosophiques et aux subtilités métaphysiques d'un autre système récemment mis au jour par un homme d'esprit qui nous a donné plusieurs excellents Catalogues, et qui, nous n'en doutons pas, pourrait, à bon droit, prétendre à des succès plus élevés; mais il ne nous est nullement démontré que ces messieurs aient mieux vu que leurs prédécesseurs, quoique le premier ait possédé beaucoup mieux qu'eux le langage philosophique, et que le second offre dans plusieurs des sous-divisions de son système d'heureux rapprochements et quelques idées justes qu'on ferait peut-être bien de lui emprunter (25). Nous

(24) La seconde partie de l'Exposition de M. Ampère, quoiqu'elle fut imprimée depuis longtemps, n'a paru qu'en octobre dernier.

(25) Les auteurs des différents systèmes bibliographiques qui ont paru depuis cinquante ans, ne se sont pas assez pénétrés de la différence sensible qui doit exister entre le classement des idées et celui des livres; et après avoir adopté arbitrairement un nombre de classes principales trop insuffisant pour que tous les livres puissent y être convenablement placés, ils se sont vus condamnés aux rapprochements les plus incohérents, aux amalgames les plus bizarres. Un moyen certain d'éviter ces inconvénients ce serait de renoncer à ces enchaînements encyclopédiques, si séduisants au premier aperçu, mais dont la pratique fait reconnaître tout le vide; car enfin dans le classement des livres, c'est bien moins l'enchaînement naturel, ou soi-disant naturel, des sciences qu'il faut considérer, que le rapport réel qu'elles conservent entre elles dans l'usage que l'on en fait,

nous en tiendrons donc encore cette fois au système des libraires de Paris. Après l'avoir adopté par déférence dans la première édition de notre Table méthodique, nous le conservons aujourd'hui par conviction; non pas seulement parce qu'il est plus généralement connu que tous les autres, ce qui serait déjà d'un immense avantage à nos yeux, mais surtout parce qu'il s'adapte avec facilité à la nature des livres que renferment le plus ordinairement les bibliothèques grandes ou petites (26). Ce n'est pourtant pas que nous regardions ce système comme tellement parfait qu'il n'y ait pas quelques améliorations à y introduire, quelques nouveaux développements à lui donner, particulièrement dans la classe nommée Sciences et Arts, qu'il est nécessaire de mettre autant que possible en harmonie avec les différentes branches des fortes études qui préparent aux professions savantes; mais ces améliorations si désirables, nous avons tenté de les faire passer dans notre Table, au moyen de nouvelles sous-divisions, et en réformant les titres des anciennes. Toutefois, dans notre nomenclature nous avons presque toujours préféré à des expressions scientifiques sur la signification desquelles les hommes spéciaux, eux-mêmes, sont rarement d'accord, les termes vulgaires que tout le monde connaît, en restant même quelquefois dans une sorte de vague assez convenable pour le

soit dans les grandes et savantes professions aux

classement de certains livres où rien n'est défini d'une manière positive, où le plus souvent le sujet indiqué sur le titre est celui dont l'auteur s'est le moins occupé. Notre système bibliographique a pour objet l'arrangement d'une grande Bibliothèque formée sur un plan qui embrasse tous les genres; les livres y sont classés selon leurs nuances les plus apparentes, en sorte que des ouvrages qui ont entre eux une certaine analogie, et qui, à la rigueur, pourraient être aussi convenablement placés dans une section que dans une autre, sont quelquefois très loin les uns des autres : léger inconvénient, auquel nous remédions par de fréquents renvois qui rapprochent tout ce qui, à la rigueur, pourrait être rapproché (27). Au surplus, ce système, nous le sentons bien, ne saurait convenir à tout le monde, car il est naturel que chaque possesseur de livres classe sa bibliothèque selon la nature de ses études, selon ses propres opinions, et qu'au besoin il rattache à sa spécialité tout ce qui, de près ou de loin, semble s'y rattacher. Nous ne verrions pas même d'inconvénient à ce que, dans certains cas, on intervertît l'ordre des grandes divisions, puisque cela n'empêcherait pas que les ouvrages du même genre se trouvassent toujours réunis; et qu'après tout, dans l'ordre d'une bibliothèque, il importe peu que l'Histoire suive ou précède les Belles-Lettres. Ce qui est plus essentiel, c'est que, pour les Catalogues de livres à vendre, et quand il ne s'agit pas d'une spécialité, on adopte, comme on l'a fait pen

quelles elles s'appliquent, soit dans la pratique dant si long-temps, un classement uniforme

de la vie.

(26) Ce système peut aussi bien s'adapter à un Cabinet composé de quelques milliers de volumes qu'à une Bibliothèque considérable; seulement, dans le premier cas, il faut s'en tenir aux grandes divisions et aux principales sections; tandis qu'au contraire, si l'on a à classer un grand nombre d'ouvrages sur la même matière, on peut, selon le besoin qui s'en présenterait, établir de nouvelles sous-divisions, appropriées aux spécialités qu'elles devraient renfermer. Lorsqu'il s'agit d'un Catalogue de livres à vendre, qui n'excède pas un millier d'articles, et qui n'a rien de bien spécial, on ferait bien, peut-être, de s'en tenir à quelques divisions principales, sous lesquelles les articles, au lieu d'être disposés par ordre chronologique, seraient rangés selon l'ordre alphabétique du nom des auteurs ou du principal mot du titre des ouvrages anonymes. Cela éviterait un travail sans utilité réelle, et serait assez commode pour les lecteurs.

qui en facilite l'usage aux bibliophiles comme aux libraires eux-mêmes, et préserve les uns et les autres du désagrément

(27) C'est ainsi que les ouvrages sur le Mariage se placent dans neuf classes différentes, selon le point de vue sous lequel le sujet est traité. Le mariage, considéré comme sacrement, appartient à la Théologie et au Droit canonique. - Comme acte civil, et pour ce qui regarde les droits réciproques des époux, au Code civil. Quant aux infractions qui sont faites, au Code pénal. Considéré dans les devoirs des époux, à la Morale ou à l'Économie. Dans ses rapports avec la population, à l'Économie politique. - Sous le rapport médical, à la Médecine. Comme appartenant aux mœurs et usages des anciens, aux Antiquités. - Enfin, envisagé du côté plaisant, aux Facéties.

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de manquer l'acquisition d'un bon livre, par le motif qu'il ne se serait pas trouvé placé dans la section où on devait naturellement le chercher.

Pour atteindre un résultat aussi désirable, nul système, nous en sommes convaincu, ne vaut celui des libraires de Paris. Ce serait donc une chose heureuse pour tout le monde, et surtout très honorable pour nous, si, au moyen des rectifications que nous avons faites, l'usage en était maintenu en France.

Il nous reste à faire un examen rapide du système dont la table des divisions est cijointe, et à indiquer en même temps les différentes modifications que nous y avons introduites.

Nous avons conservé la Théologie à peu près comme elle se trouve dans les Catalogues de Martin. En effet, après avoir reconnu, sinon la nécessité absolue, du moins la grande convenance de donner le premier rang à cette classe, vouloir ensuite en intervertir les divisions c'eût été une inconséquence que nous avons voulu éviter. Seulement, comme il fallait trouver une place aux ouvrages philosophiques modernes qui ont pour objet la Divinité et ses différents cultes, nous avons réuni ces sortes d'écrits dans un Appendice à la Théologie; plaçant ainsi à la fin de cette classe ce que d'autres ont mis au commencement.

Depuis un demi-siècle, les travaux des théologiens et des philologues allemands et anglais ont donné à la Philologie sacrée une étendue et une variété qui aurait pu nécessiter de nouvelles sous-divisions. Ainsi, de ce que nous appelons les Interprètes, les Allemands forment deux sections, sous la dénomination d'Herméneutique et d'Exégèse néanmoins, comme leurs théologiens donnent à ces deux mots une signification plus ou moins étendue, et que la plupart de leurs ouvrages sont à la fois herméneutiques et exégétiques, nous n'avons pas cru devoir adopter ce classement. En l'admettant dans son beau Catalogue de M. Silvestre de Sacy, M. Merlin a eu grand soin de bien définir la distinction qui doit être faite entre chaque branche de la critique sacrée, et il a ingénieusement formulé les titres propres à chacune des branches de cette critique. Cependant, comme les auteurs des divers ou

vrages que ce savant libraire a classés n'avaient pas toujours eu dans les idées autant de netteté que lui, il est arrivé que rarement le contenu de leurs ouvrages répondait d'une manière bien précise au titre de la section dans laquelle on les a rangés. Tel est, à notre avis, l'inconvénient qui résulte d'un système trop rigoureusement logique. Dans l'énoncé des titres des sections d'une classe, plus les expressions qu'on emploie sont positives, et moins, peut-être, elles répondent aux ouvrages auxquels on veut les appliquer.

Quelques personnes réunissent l'histoire de la religion à ses dogmes, et placent avant l'Écriture-Sainte l'Histoire ecclésiastique, qui, selon nous, se rattache de trop près à l'Histoire civile, pour qu'il soit permis de l'en séparer; excepté peut-être dans un Catalogue tout spécial, où l'on pourrait, à la rigueur, la porter à la fin de la Théologie comme un des appendices de cette faculté, dont, dans aucun cas, elle ne saurait être la véritable introduction.

La science du Droit, avec toutes ses branches, toutes ses applications, a produit un si grand nombre d'ouvrages, l'étude en est si nécessaire pour arriver à tant de professions diverses, qu'il est naturel qu'elle forme une classe à part; et certes, nous n'avons pas l'intention de la réunir à la Politique, comme on l'a fait plus d'une fois; encore moins de la rapprocher de l'Art militaire, ainsi qu'on l'a pratiqué tout récemment : ce qui a fait dire à un plaisant, qu'en donnant au Droit cette singulière escorte, on avait voulu, sans doute, que force restât à la loi. L'importance que de tout temps les hommes ont attachée aux lois a dû être le motif qui a fait placer la Jurisprudence immédiatement après la Théologie, à laquelle elle semblait d'ailleurs se rattacher par le droit canonique. Tout en conservant cet ordre de classement, qui, à coup sûr, en vaut bien un autre, nous avons jugé convenable de placer le Droit canonique après les autres branches de la Jurisprudence, comme aussi d'introduire entre le Droit de la nature et des gens et le Droit civil une scction de Droit politique.

La classe des Sciences et Arts est celle dont les divisions demandaient le plus à être remaniées; peut-être même qu'au lieu de chercher, comme nous l'avons fait, à établir

entre les parties de chaque grande section une sorte de liaison, qui n'est pas toujours fort naturelle, il eût été plus sage de substituer à une classe unique un certain nombre de classes tout-à-fait séparées les unes des autres (28); mais nous n'avons pas osé tenter cette réforme. Voici les seuls changements que nous nous soyions permis. Les mélanges et dictionnaires encyclopédiques qui véritablement n'appartiennent pas plus aux Sciences et Arts, qu'à toute autre classe de notre système, ont été extraits de la troisième classe, et forment une classe

spéciale qui vient immédiatement après l'Histoire. Ensuite, afin de rattacher autant que possible l'Économie et la Politique aux Sciences philosophiques et morales, il en a été formé une sixième section de la Philosophie, sous le titre d'Application de la morale, ayant pour appendice l'Économie politique, avec les applications de cette science nouvelle à l'économie sociale. On n'a fait dépendre nila Physique, ni l'Histoire naturelle, ni les Mathématiques, de la Philosophie, comme cela était autrefois en usage. Ces sciences forment chacune une section séparée. La Chimie se trouve jointe à la Physique, dont elle est une sorte de dépendance. L'Histoire naturelle et la Médecine ont reçu de nouvelles divisions. Les Mathématiques et toutes les sciences ou professions dont elles forment la base principale, sont mieux ordonnées qu'elles ne

(28) Par exemple les seize classes suivantes :
1 Sciences philosophiques et morales.
2 Science politique et Économie sociale.
3 Mathématiques pures, avec leurs applications
les plus directes.

4 Sciences physiques et chimiques.
5 Astronomie.

6 Sciences naturelles proprement dites, avec l'Agriculture comme appendice.

7 Sciences médicales.

8 Marine.

9 Art militaire.

10 Génie des ponts et chaussées.

l'étaient, sans que cependant les différentes branches en soient aussi bien développées qu'on pourrait le faire dans un Catalogue spécial.

Ce n'est pas sans hésitation que nous avons conservé à la tête des Arts la Mnémonique, d'écriture et l'art typographique; car, nous ainsi que ce qui regarde les différentes sortes le sentons bien, ce classement est fort contestable. La mémoire proprement dite est une faculté de l'homme et non pas un art, et l'examen de cette faculté pourrait être placé ou dans la Métaphysique, sous le no 3661, ou dans la Physiologie. Quant à l'écriture, et surtout celle qui mérite la qualification de calligraphie, peut-être faudrait-il la considérer comme une dépendance de l'art du dessin, tandis que la typographie, malgré toute son influence sur les destinées du monde, resterait un art mécanique. Mais alors quelle place assignerait-on à la télégraphie et aux autres manières particulières de correspondre autrement que par l'écriture? Tout cela peut être envisagé sous différents points de vue, et voilà pourquoi nous avons mieux aimé rester dans l'ancien système, tout imparfait qu'il nous semble, que d'en adopter un D'ailleurs, par ce moyen se trouvent réunis autre qui ne le serait peut-être pas moins. des livres qui, sans avoir entre eux un rapport bien étroit, ne manquent pas cependant d'une certaine analogie: ces réunions sont surtout ce que l'on aime à trouver dans un Catalogue.

La classe des Beaux-Arts reste à peu de chose près ce qu'elle était, car les nouvelles subdivisions que nous y avons introduites n'en changent pas la disposition générale. L'idée de réunir les Beaux-Arts aux BellesLettres, comme on l'a fait dans plusieurs des systèmes dont nous avons parlé, ne nous a pas séduit, malgré ce qu'elle peut d'abord présenter de spécieux. Sans doute la Peinture et la Poésie, de même que tout ce qui est du domaine de l'imagination,

11 Appendice aux sciences, contenant ce qu'on ont dans leurs théories philosophiques et

a appelé les sciences occultes.

12 Arts du dessin.

13 Musique.

14 Arts mécaniques et métiers.

15 Exercices gymnastiques (y compris la chasse et la pêche, qui pourraient, à la rigueur, former une sorte d'appendice à la Zoologic),

16 Jeux.

arbitraires quelques rapports généraux, et même certains points de contact entre elles, mais en réalité, les Beaux-Arts ne diffèrent pas moins de la Poésie dans les études qui y préparent, que dans leurs procédés d'exécution et dans leurs résultats. La Musique,

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