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BIOGRAPHIE

GÉNÉRALE

DEPUIS LES TEMPS LES PLUS RECULES JUSQU'A NOS JOURS.

Les articles précédés d'un astérisque [*] ne se trouvent pas dans la dernière édition de la Biographie Universelle, et sont aussi omis dans le Supplément.

Les articles précédés de deux astérisques [*] concernent les hommes encore vivants.

COCHRANE (Archibald, comte DUNDONALD, lord), chimiste anglais, né le 1er janvier 1749, mort le 1er juillet 1831. Le comte de Dundonald, dont la famille, riche en honneur, mais assez mal partagée du côté de la fortune, portait originairement le nom de Blair, prit le nom de Cochrane à la mort de son père. Ayant abandonné la carrière de la marine, il s'adonna à la chimie, fit différents essais pour obtenir une composition propre à préserver les vaisseaux de l'attaque des vers, chercha une composition qui pût remplacer la gomme du Sénégal, et obtint en 1803 une patente pour sa manière de préparer le chanvre et le lin. Mais Cochrane ne sut pas exploiter convenablement ses découvertes; il se ruina, et mourut dans la misère. On a de lui : Account of the qualities and uses of coaltar and coal-varnish; Londres, 1785, in-8°; the Present state of the manufacture of salt explained; ibid., 1785, in-8°; Treatise showing the intimate connexion that subsists between agriculture and chemistry; ibid., 1795, in-8°; - the Principles of chemistry applied to the improvement of the practice of agriculture; ibid., 1797, in-8°.

Rose, New biographical dictionary.

COCHRANE (Alexandre-Thomas, comte de Dundonald, lord), célèbre marin anglais, né le 14 décembre 1775. Il est fils d'Archibald Cochrane, comte de Dundonald, et neveu de l'amiral Alexandre Forester Cochrane. Ce fut sous les auspices de cet oncle que le jeune Cochrane entra, au commencement de ce siècle, dans la marine anglaise. Il ne tarda pas s'y distinguer par son intrépidité. En 1803, l'Angleterre faisant la guerre à l'Espagne, alliée de la France, Cochrane enleva un grand nombre de bâtiments à l'ennemi dans la Méditerranée; plus de cinq cents prisonNOUV. BIOGR. CÉNÉR. - T. XI.

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niers, plus de cent-vingt canons furent les résultats de ces prises. De retour en Angleterre, il se jeta dans le parti populaire, et fut élu membre de la chambre des communes, d'abord par le bourg d'Honiton, puis par Westminster. Cependant, rappelé (1806) à bord de la flotte destinée à croiser sur les côtes d'Espagne, lord Cochrane fut chargé du commandement d'une frégate, et se distingua assez dans la croisière devant la baie le Cadix pour mériter d'être décoré de l'ordre du Bain. Bientôt il se fit connaître par de plus grands exploits. En 1809, faisant partie de l'expédition de l'amiral Gambier contre les côtes de France, lord Cochrane conçut l'audacieux pro jet de détruire la flotte impériale qui stationnait à Rochefort. Dans cette intention meurtrière, il fit attacher ensemble par des chaînes une rangée de tonneaux vides qui devaient porter quinze cents tonneaux remplis de poudre, plus de trois cents obus et deux mille grenades. Quand cette batterie redoutable, machine infernale d'une nouvelle sorte, fut prête, lord Cochrane eut le courage d'y monter avec un lieutenant et quatre matelots, et de la conduire vers la station de la flotte française. On devina son épouvantable projet, et l'on tira sur lui; Cochrane risqua de sauter en l'air. Cependant son audace ne fut point alarmée de ce péril: s'étant assez avancé pour que, selon ses calculs, la machine pût produire l'effet désiré, il alluma les mèches qui devaient amener l'explosion au bout d'un quart-d'heure, et se jeta dans une chaloupe avec ses aides pour regagner en toute hâte la flotte anglaise. L'explosion, accélérée par le vent, eut lieu au bout de neuf minutes, et le choc des vagues fut si violent que le lieutenant de Cochrane fut noyé et que Cochrane lui-mêrne courut le plus grand danger. Heureusement, la machine infernale ne

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sition ne l'emporta que d'une voix, on put considérer celle de lord Cochrane comme décisive dans cette question.

sit qu'endommager la flotte de Rochefort. Ce qui lui devint plus funeste, ce fut l'attaque vigonreuse que fit sur elle lord Cochrane au milieu du désordre causé par l'explosion. Dans ce combat les Français perdirent trois vaisseaux de ligne.

Ses goûts le ramenèrent à la marine; repoussé de celle de son pays, il eut la pensée d'aller dans les États d'Amérique qui venaient de conquérir leur indépendance. Au mois d'avril 1817, il publia, dans un avis, que, désirant voir pour quelques mois les opérations militaires dans l'Amérique méridionale, il offrait à quiconque lui prêterait pour un an 10,000 liv. sterl. l'hypothèque de ses propriétés en Angleterre, particulièrement de sa jolie campagne de Holy-Hill, sur la rivière de Southampton. Bientôt des négociations furent entamées entre lui et les nouvelles républiques; le Chili, voulant créer des forces navales pour achever d'expulser les Espagnols du Pérou, appela lord Cochrane à la tête d'une flotte qui allait être organisée. Il s'y rendit en novembre 1818, et fit aussitôt des préparatifs pour entrer en mer; des Anglais et des Américains vinrent s'enrôler sous son pavillon. Lord Cochrane sut aussi attirer de bons officiers de sa nation, et dès le mois de février de l'année suivante il sortit avec l'escadre pour attaquer Valdivia, place forte du Chili, que les Espagnols occupaient encore. peine débarquées, les troupes attaquèrent le fort, y pénétrèrent avec les assiégés, qui avaient fait une sortie, et se rendirent maîtresses de la place. Cette opération terminée, on équipa une escadre plus considérable, pour attaquer le Pérou et pour décider, comme disait le gouvernement chilien dans sa proclamation, la question de savoir si le temps était arrivé où l'Amérique méridionale exercerait sur le reste du monde une influence proportionnée à son étendue, à ses richesses et à sa situation. En août 1820, l'escadre de lord Cochrane, consistant en sept bâtiments de guerre, dont le plus grand avait cinquante canons, et en vingt bätiments de transport, reçut à bord trois mille sept cents soldats, et des armes suffisantes pour quinze mille Péruviens. Ces troupes furent débarquées le 7 septembre au port de Pisco, sur la côte du Pérou, et pendant qu'elles faisaient la guerre sur le littoral, lord Cochrane se présenta avec une partie de l'escadre chilienne devant le château fort de Callao, qui est le port de la capitale. Le gouverneur avait fait retirer sous les remparts du fort une grande frégate de guerre espagnole, l'Esmeralda, deux chaloupes, et les navires marchands, sous la protection de quatorze chaloupes canonuières, rangées en dernicercle, et d'une barrière composée de pontons unis par des chaînes. Lord Cochrane conçoit le projet audacieux de forcer ce double obstacle. Avec deux officiers anglais et deux cent quarante volontaires de son escadre, qu'il distribue en quatorze bateaux, il part la nuit, aborde une des chaloupes canonnières de l'ennemi, et en dirigeant sur l'officier espagnol un pistolet

Enrichi par ses prises, le vainqueur retourna en Angleterre, où son temps fut partagé entre les sciences, la politique et les spéculations. Représentant de Westminster, il s'opposa à la marche du ministère Castlereagh. Il obtint en 1813 deux brevets d'invention pour améliorer l'éclairage public et domestique, en perfectionnant le système de la ventilation. En même temps se livrant au jeu de la bourse, il fut entraîné ou du moins accusé de s'être laissé entraîner dans un complot de quelques stock jobbers tendant à obtenir une hausse subite de fonds à l'aide d'un faux courrier qui annonçait avec fracas la prétendue mort de Napoléon. Cette ruse eut l'effet désiré; mais quand la fraude fut découverte, un cri général s'éleva à la Bourse contre Cochrane, Béranger, Butt et quelques autres: traduits devant le Banc du roi (juin 1814), les trois premiers furent condamnés à un an de prison et à l'exposition publique au pilori; Cochrane et Butt furent de plus condamnés chacun à une amende de 1,000 liv. sterl. La popularité acquise par Cochrane durant sa carrière parlementaire lui fut utile dans cette circonstance. On ouvrit une souscription pour payer l'amende, et le roi jugea prudent de faire grâce aux condamnés de la peine infamante du carcan. Expulsé, au mois de juillet, de la chambre des communes, à la majorité des voix, Cochrane y fut immédiatement après renvoyé par les électeurs de Westminster. Il ne resta alors au gouvernement d'autre ressource que de faire assembler un chapitre de l'ordre du Bajn pour prononcer solennellement l'exclusion de Cochrane, et de le rayer de la liste des officiers de marine. Par suite de sa condamnation, il avait été enfermé dans la prison du Banc du roi. Il s'échappa au mois de mars 1815, et écrivit à l'orateur de la chambre des communes pour lui annoncer qu'il allait user de son droit de siéger parmi les représentants. Il vint en effet le 21 mars; mais le maréchal de la prison s'étant présenté pour le réclamer, Cochrane, après quelques objections, déféra à sa sommation, et alla subir le restant de sa peine. Dès qu'il eut été remis en liberté, en 1816, il vint siéger à la chambre, et déposa un acte d'accusation, composé de treize chefs, contre lord Ellenborough, qui avait présidé le Banc du roi dans le procès des stock jobbers. Cependant, la motion faite par lui pour que la chambre examinât cette accusation en comité général ne fut appuyée que par sir Francis Burdett, ami de Cochrane. Celui-ci se vengea de la cour le premier jour où il vint siéger à la chambre, en votant contre la proposition d'augmenter les revenus du duc de Cumberland; et comme l'oppo-chargé, il lui dit : « Silence, ou tu es mort! »>

L'officier reste muet, et lord Cochrane aborde avec la même hardiesse l'Esmeralda d'un côté, tandis que les deux officiers anglais l'escaladent de l'autre. Une sentinelle qui veut donner l'alarme est tuée sur-le-champ. Le sabre à la main, les Anglais s'emparent de la poupe du vaisseau. En vain les Espagnols se rallient à la proue pour se défendre lord Cochrane les force de se rendre; puis, coupant les câbles, il emmène sa prise. Il était jour, et il fallait passer sous les batteries du fort. Comme une frégate anglaise et une frégate américaine sortaient en même temps et hissaient leurs signaux pour n'être pas confondues avec la prise de lord Cochrane, celui-ci employa les mêmes signaux, en sorte que les artilleurs du fort, ne pouvant distinguer leur frégate, ne tirèrent presque sur aucun des trois bâtiments sortants. Ce succès influa sur le reste de la campagne; ayant perdu leur meilleure frégate, les Espagnols n'osèrent plus se montrer dans la haute mer, et laissèrent croiser les Chiliens sans leur opposer aucun obstacle. Callao, qui selon le rapport de lord Cochrane était plus fort que Gibraltar, continua d'être bloqué. Le général Saint-Martin acheva enfin la déliyrance du Pérou.

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Le commandant de la flotte chilienne ne crut pas sans doute avoir beaucoup à se louer du gouvernement, car il donna en 1821 sa démission on le détermina pourtant à continuer ses services jusqu'à l'année suivante. Il quitta alors le Chili pour donner son appui au nouveau gouyernement du Brésil, qui venait de se détacher entièrement du Portugal. Appelé par l'empereur don Pedro pour commander en chef la flotte brésilienne, lord Cochrane contribua puissamment à soustraire, par ses opérations maritimes, les provinces voisines de la mer à la domination portugaise. Aussi la reconnaissance de la nouvelle cour lui décerna le titre de marquis de Marahon, d'après le nom d'une province qu'il avait affranchie du joug de la métropole. Du reste, l'habile marin anglais, voyant que ses vues pour l'amélioration de la marine brésilienne étaient mal appréciées, se lassa du service impérial comme il s'était lassé de celui de la république chilienne. Déjà les amis de la Grèce avaient jeté les yeux sur lui comme sur le seul homme capable d'assurer par des opérations navales l'affranchissement des Hellènes. Le Brésil, ayant fait sa paix avec le Portugal, n'avait plus besoin d'une flotte hostile, et Cochrane revint en Europe dans l'année 1825. Il fut accueilli en Angleterre comme un des libérateurs de l'Amérique du Sud, et tous les libéraux d'Europe espérèrent qu'il se mettrait à la tête des volontaires disposés à seconder les Grecs. Lord Cochrane ne pouvait se dissimuler pourtant que son secours ne serait efficace qu'autant qu'il aurait à sa disposition les moyens de déployer des forces navales imposantes, car aucun gouvernement ne le secondait; il devait s'attendre

au contraire aux dispositions malveillantes de quelques princes absolus. Par ce motif, il annonça, en 1826, qu'il était prêt à remplir la mission qu'on attendait de lui, à condition qu'on mit à sa disposition trois frégates; les comités des amis des Grees, en Angleterre et en France, se chargèrent de les lui fournir. Au mois de mai de cette même année, il partit d'Angleterre avec un schooner de vingt canons, monté par cent vingt matelots anglais, et avec deux bateaux à vapeur armés chacun de six canons, Les autres bâtiments devaient le rejoindre dans la Méditerranée. L'Europe suivait avec une vive attention la marche du lord philhellène. Mais les bâtiments promis tardèrent d'arriver ou se trouvèrent en mauvais état; une partie des fonds si généreusement fournis par les amis des Grecs furent dissipés en Angleterre, et de plus le gouvernement napolitain, prenant ombrage de lord Cochrane, qu'il soupçonnait de méditer des plans révolutionnaires, lui interdit le séjour dans les ports de la Sicile. Ce nefut qu'à la fin de février 1827 qu'étant parveņu enfin à rassembler dans la Méditerranée le nombre de bâtiments nécessaire, lord Cochrane put mettre à la voile sur la côte de Provence pour les eaux de la Grèce. Arrivé le 18 mars à Paros, et ayant été nommé le 8 avril grand-amiral de la flotte grecque par l'assemblée nationale de Trézène, il adressa quatre jours après une proclamation au peuple grec, écrite à bord de son vaisseau amiral 'Hellas. Toute la marine militaire de la Grèce devait renforcer sa petite escadre; mais il ne se présenta qu'un petit nombre de bâtiments, et les marins hydriotes, au lieu de lui obéir, mirent des entraves à l'organisation de la force' armée dont il devait disposer. Auprès des flottes des trois grandes puissances, de la France, de l'Angleterre et de la Russie, la flotte mal disciplinée et faiblement équipée du philhellène me pouvait jouer un rôle prillant. Cependant, lord Cochrane montra cette fois plus de persévérance qu'au Chili et au Brésil. Il se contenta de faire de la police dans les parages de la Grèce, en poursuivant les pirates; et il ne quitta, à la fin de 1828, le service de ce pays que sur l'insinuation du gouvernement provisoire, qui, fort de la protection des trois souverains alliés, crut pouvoir se passer de l'appui de lord Cochrane. Celui-ci renonça aux avantages pécuniaires qui lui avaient été promis. Son retour dans sa patrie fut un véritable triomphe. Un homme sur lequel trois États dans les deux Mondes avaient compté pour conquérir leur indépendance pouvait être fier de l'estime publique dont il jouissait. On oublia volontiers quelques antécédents fâcheux, pour ne se souvenir que des grands services rendus à la cause de la liberté des peuples. D'ailleurs, le ministère qui l'avait poursuivi comme démagogue n'existait plus; le roi qu'il trouva placé sur le trône avait commencé, comme lui, sa carrière par le service ma

ritime. Aussi son nom fut-il rétabli en 1832, selon le rang d'ancienneté, dans les contrôles de la marine anglaise. L'année précédente, ayant perdu son père, il avait hérité de son titre de comte de Dundonald. En 1842 il devint viceamiral, chevalier grand'-croix de l'ordre du Bain en 1847, et quelque temps après il fut appelé à un commandement dans les eaux des Indes occidentales et de l'Amérique du Nord, d'où il revint en 1851 avec le rang d'amiral du Pavillon bleu. Il a publié à l'occasion de ce voyage: Notes on the mineralogy, government and condition of British West-India Islands; Londres, 1851. Son rôle politique paraît fini; du moins il ne prend plus qu'une part insignifiante, en apparence, aux affaires publiques de sa patrie. [M. DEPPING, dans l'Enc. des g. du m., avec add.]

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Conversations-Lexicon. — Moniteur univ. Lesur, Ann. hist. univ. Pouqueville, Histoire de la république de la Grèce.

*COCHRANE (Sir Thomas-John), marin anglais, fils du précédent. Il entra fort jeune dans la marine, parvint au grade de capitaine, se distingua dans la guerre d'Amérique, sous les ordres de son père, et fut pendant plusieurs années gouverneur de Terre-Neuve. Élu en 1837, par la ville d'Ipswich, membre du parlement, il y vota avec Robert Peel. En 1841 il devint contre-amiral, et en 1844 il alla exercer un commandement aux Indes orientales. Il y entreprit avec succès une expédition contre les pirates de l'archipel indien, et s'empara en 1846 de la capitale du sultan de Bornéo. Il est vice-amiral depuis 1850.

Conversations-Lexicon.

*COCHRANE (Alexandre DUNDAS-BAILLIE), homme politique et littérateur anglais, fils du précédent. Membre de la chambre des communes depuis 1841, il a dans diverses circonstances, et notamment en 1850, attaqué avec la plus grande violence le système politique de lord Palmerston. Dans la session de 1851, il défendit, à diverses reprises, les gouvernements autrichien et napolitain contre le parti libéral. On a de lui: Young Italy; Londres, 1850, in-8°. Il se montre dans cet ouvrage l'ardent champion de la politique contre-révolutionnaire. Quant à ses romans intitulés Lucille Belmont et Ernest Vane, ce sont de påles imitatons de Bulwer.

Conversations-Lexicon.

COCHRANE (Alexandre FORESTER-INOGIS), amiral anglais, frère d'Archibald, né le 22 avril 1758, mort à Paris, le 26 janvier 1832. Il entra fort jeune dans la marine, et devint capitaine en 1782. Au commencement de la guerre avec la France, il commandait la Biche, et fit beaucoup de mal aux armateurs français dans la Manche. Nommé peu après au commandement de la Thétis, et envoyé à la station d'Halifax, il soutint, le 17 mai 1795, avec une frégate, un combat

contre une escadre de cinq vaisseaux français, dans la baie Chesapeake. En mars 1799 il prit le commandement de l'Ajax, suivit lord Abercromby dans la Méditerranée, et coopéra au débarquement de l'armée anglaise sur les côtes d'Égypte. De retour en Angleterre après la paix, il fut élu membre du parlement par le bourg de Dumferline. En 1804 il monta le Northumberland, et eut une grande part à la destruction de la flotte française dans la baie de Santo-Domingo. Il arbora ensuite pavillon sur le Neptune, et seconda activement le général Beckwith à la prise de la Guadeloupe, de Saint-Martin, de Saint-Eustache et de Saba. Dans la guerre avec les États-Unis, il fut chargé de s'emparer de la ville de Washington, où en 1814 il détruisit tous les établissements publics et toutes les propriétés nationales. En 1815 il fit encore plusieurs expéditions contre les établissements américains de la Louisiane et de la Nouvelle-Orléans. En 1819 il fut nommé amiral de l'escadre bleue, et en 1821 commandant en chef à Plymouth.

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COCHRANE (John DUNDAS), surnommé le voyageur pédestre, marin et voyageur anglais, neveu de l'amiral sir Alexander Cochrane, né vers 1780, mort à Valencia (Colombie), le 12 août 1825. Il entra à dix ans dans la marine militaire anglaise, et se distingua dans les guerres contre les Français en Amérique et aux Indes occidentales. Un tempérament très-robuste, mis souvent à l'épreuve, lui permettait de supporter les plus longues marches et les plus grandes chaleurs sans incommodité. En 1815, lors du rétablissement de la paix, il parcourut à pied la France, l'Espagne et le Portugal. Convaincu de la possibilité de voyager longtemps de cette manière, il soumit, en janvier 1820, à l'amirauté anglaise un plan d'exploration dans l'intérieur de l'Afrique. Ce projet fut rejeté. Cochrane résolut alors de faire le tour du globle, soutenu par sa seule volonté. Il quitta Londres en février 1820, traversa, toujours à pied, Paris, Mayence, Francfort, Leipzig, Berlin, Dantzig, Koenigsberg, Mittau, Riga, et le 30 avril il entra dans Saint-Pétersbourg. Le gouvernement russe lui accorda un passeport pour se rendre au Kamtchatka ainsi que des lettres de crédit et de recommandation pour les divers gouverneurs de l'empire. Le 23 mai Cochrane reprit sa route. Entre Losha et Novogorod, des voleurs le lièrent à un arbre et le dépouillèrent complétement. Détaché heureusement par un enfant, il put gagner Novogorod, où le gouverneur le fit habiller et lui remit des fonds. Cochrane visita Moscou, se rendit à Kasan, traversa les monts Ourals, et s'arrêta à Tobolsk, ancienne capitale de la Sibérie, située par 65°, 46′ long. est, 58°, 11'lat. nord. Il remonta ensuite le grand fleuve sibérien, l'Irtich, jusqu'à Semipolatinskaïa, et atteignit Bokhtarminok, sur l'extrême frontière

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